DĂ©cret modifiant la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrĂ´lĂ©e : DORS/2025-89

La Gazette du Canada, Partie II, volume 159, numéro 7

Enregistrement
DORS/2025-89 Le 7 mars 2025

LOI SUR LES LICENCES D’EXPORTATION ET D’IMPORTATION

C.P. 2025-299 Le 7 mars 2025

Attendu que la gouverneure en conseil est d’avis qu’il est nécessaire de contrôler l’exportation et le transfert de marchandises et de technologies afin de s’assurer que des armes, des munitions, du matériel ou des armements de guerre, des approvisionnements navals, des approvisionnements de l’armée ou des approvisionnements de l’aviation, ou des articles jugés susceptibles d’être transformés en l’un de ceux-ci ou de pouvoir servir à leur production ou ayant d’autre part une nature ou une valeur stratégiques, ne seront pas rendus disponibles à une destination où leur emploi pourrait être préjudiciable à la sécurité du Canada,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu de l’alinĂ©a 3(1)a) et de l’article 6rĂ©fĂ©rence a de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation rĂ©fĂ©rence b, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le DĂ©cret modifiant la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrĂ´lĂ©e, ci-après.

Décret modifiant la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée

Modifications

1 (1) Le paragraphe 5506(1) de l’annexe de la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrĂ´lĂ©e rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

5506 (1) Pour l’application du prĂ©sent article, composite, dĂ©veloppement, ensembles Ă©lectroniques, laser, logiciel, matrice, production, substrat, substrats bruts, technologie, transistor Ă  effet de champ Ă  grille environnante (Gate-All-Around) (GAAFET) et utilisation ont le sens que le Guide leur attribue sous l’intertitre « DĂ©finitions des termes utilisĂ©s dans les groupes 1 et 2 Â».

(2) Le sous-alinĂ©a 5506(2)a)(i) de l’annexe de la mĂŞme liste est remplacĂ© par ce qui suit :

(3) Le paragraphe 5506(2) de l’annexe de la mĂŞme liste est modifiĂ© par adjonction avant l’alinĂ©a b), de ce qui suit :

(4) Le sous-alinĂ©a 5506(2)b)(i) de l’annexe de la mĂŞme liste est remplacĂ© par ce qui suit :

(5) Le paragraphe 5506(2) de l’annexe de la mĂŞme liste est modifiĂ© par adjonction avant l’alinĂ©a c), de ce qui suit :

(6) Le paragraphe 5506(2) de l’annexe de la mĂŞme liste est modifiĂ© par adjonction avant l’alinĂ©a d), de ce qui suit :

(7) L’alinĂ©a 5506(2)d) de l’annexe de la mĂŞme liste est modifiĂ© par adjonction après la note suivant la division (iv)(G), de ce qui suit :

e) les matĂ©riaux, qui ne sont pas visĂ©s au groupe 1 du Guide, Ă  savoir :

Entrée en vigueur

2 Le prĂ©sent dĂ©cret entre en vigueur le trentième jour suivant la date de sa publication dans la Partie II de la Gazette du Canada.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Décret.)

Enjeux

De nouvelles technologies sensibles susceptibles d’avoir des applications militaires continuent d’évoluer et de voir le jour.

Par exemple, des ordinateurs quantiques dotés d’une capacité suffisante pourraient parvenir à contourner les dispositifs de sécurité informatique, entraînant la divulgation de secrets de sécurité nationale ainsi qu’une multitude de renseignements personnels et privés sur des particuliers. Du matériel permettant de produire des dispositifs semi-conducteurs avancés pourrait servir à mettre au point des systèmes militaires plus avancés et exposer le Canada et ses alliés à des conflits plus difficiles. Par exemple, grâce aux équipements à fabrication additive métalliques (c’est-à-dire les imprimantes 3D très performantes), il sera possible de produire de nouvelles pièces métalliques dans des formes qui ne sont pas possibles avec l’équipement de fabrication traditionnel. Ces équipements permettront le prototypage rapide de nouveaux modèles ainsi que le maintien du matériel sur le champ de bataille, sans avoir besoin de nombreuses pièces de rechange. La technologie des revêtements résistant aux hautes températures permettra d’améliorer les moteurs d’avion et, par là même, de renforcer les capacités militaires.

Même si, depuis les dernières années, la communauté internationale a surveillé de près le développement de ces technologies de pointe, la volonté de réglementer leur transfert est de plus en plus grande. Il faut intensifier les efforts pour suivre leur développement rapide et veiller à ce que personne ne puisse exploiter les lacunes du cadre régissant le contrôle des exportations.

Certains pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie, ont déjà adopté des mesures visant à contrôler ces technologies. Compte tenu des risques pour la paix et la sécurité nationales et internationales, et du fait que les contrôles à l’exportation sont plus efficaces lorsqu’ils sont appliqués de manière coordonnée, ces technologies doivent être soumises aux exigences canadiennes en matière de licences d’exportation.

Contexte

La Liste des marchandises et technologies d’exportation contrôlée (LMTEC) est un règlement établi en vertu de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation (LLEI). La LMTEC énumère des biens et des technologies spécifiques dont l’exportation du Canada vers d’autres destinations est contrôlée. Leur exportation n’est permise qu’en vertu d’une autorisation délivrée par la ministre des Affaires étrangères.

En règle gĂ©nĂ©rale, la LMTEC est modifiĂ©e en fonction des engagements pris par le Canada auprès de ses partenaires internationaux dans le cadre des diffĂ©rents rĂ©gimes multilatĂ©raux de contrĂ´le des exportations et de non-prolifĂ©ration. Les quatre principaux rĂ©gimes multilatĂ©raux de contrĂ´le des exportations sont les suivants : l’Arrangement de Wassenaar pour le contrĂ´le des exportations d’armements conventionnels et de biens et technologies Ă  double usage, le Groupe des fournisseurs nuclĂ©aires, le RĂ©gime de contrĂ´le de la technologie des missiles et le Groupe de l’Australie. L’évolution rĂ©cente du paysage gĂ©opolitique, conjuguĂ©e au dĂ©veloppement rapide de technologies Ă  double usage et usage militaire, a incitĂ© le Canada Ă  adopter une approche souple lorsqu’il s’agit de rĂ©glementer leur transfert. En mai 2024, le Canada a adoptĂ©, avec des partenaires et alliĂ©s clĂ©s (tels que la France, le Royaume-Uni, la Finlande et l’Espagne), cinq contrĂ´les liĂ©s Ă  l’informatique quantique et aux semi-conducteurs avancĂ©s. Ces articles ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s au groupe 5 de l’annexe de la LMEC, dans lequel figurent des biens et des technologies (par exemple des rĂ©acteurs Ă  fusion, de la microĂ©lectronique rĂ©sistante aux rayonnements et des articles liĂ©s Ă  l’espace) que le Canada choisit de contrĂ´ler en dehors des rĂ©gimes susmentionnĂ©s pour diverses raisons.

Informatique quantique

Le domaine émergent de l’informatique quantique peut avoir un impact significatif dans de nombreux domaines commerciaux et militaires. Les ordinateurs quantiques sont des ordinateurs puissants qui tirent parti de la physique quantique pour résoudre des problèmes mathématiques que les appareils traditionnels mettraient beaucoup de temps à résoudre, voire ne pourraient pas résoudre du tout. Certes, cette technologie pourrait se traduire par des progrès importants dans les domaines de la chimie, de la simulation et de la médecine, y compris pour de nombreuses autres applications civiles. Toutefois, son utilisation potentielle dans la cryptanalyseréférence 2 de vastes implications dans les domaines de la sécurité nationale et internationale. Un ordinateur quantique d’une puissance et d’une échelle suffisantes viendrait à bout de presque tous les dispositifs de cryptographie à clé publique utilisés actuellement. Ce faisant, il pourrait compromettre les communications et les transactions les plus sûres effectuées sur des réseaux cryptés, ainsi que l’intégrité des logiciels utilisés sur ces réseaux. Malgré que les ordinateurs quantiques soient soumis à des contrôles à l’exportation, de nombreux composants et outils essentiels utilisés dans ces appareils ne le sont pas. Cela comprend les systèmes de réfrigération cryogéniques, les amplificateurs de signaux paramétriques, le silicium et le germanium enrichis isotopiquement et les sondeurs cryogéniques de plaquettes de silicium.

Technologies et équipements avancés de fabrication de semi-conducteurs

Les dispositifs semi-conducteurs ou micropuces sont des composants essentiels de tous les systèmes électroniques modernes, depuis les ordinateurs et les téléphones à usage commercial jusqu’à la technologie militaire et aux armes de destruction massive. Les semi-conducteurs avancés peuvent améliorer les capacités militaires en matière de détection radar et de guerre électronique, en plus d’être utiles pour une multitude d’autres systèmes militaires. La prochaine génération de dispositifs semi-conducteurs est produite à l’aide de techniques de lithographie par ultraviolet extrême (UVE), ce qui permettra de réduire la taille de ces dispositifs et d’en améliorer les performances. Si les systèmes de lithographie UVE sont contrôlés, certains composants essentiels conçus pour produire des circuits intégrés à l’aide de machines de lithographie UVE, tels que les masques, les réticules et les pellicules UVE, ne le sont pas.

Équipements à fabrication additive métallique

Les équipements à fabrication additive métallique, parfois appelés imprimantes 3D, sont utilisés pour produire des pièces et des composants. Les équipements actuels ont des capacités limitées, mais la prochaine génération d’imprimantes 3D permettra d’améliorer considérablement les procédés de fabrication. Ces équipements pourront fabriquer des pièces métalliques qui ne sont pas réalisables avec les outils traditionnels. Ces améliorations comprennent un prototypage plus rapide des pièces, la conception de pièces ayant de meilleures performances et propriétés, et la capacité de produire des pièces de rechange sur le terrain.

Technologie des revêtements résistant aux hautes températures

Les moteurs à turbine à gaz sont utilisés dans les avions, les navires et pour toute une série d’applications industrielles. Les moteurs avancés peuvent améliorer considérablement les performances des aéronefs et offrir un avantage militaire significatif. La technologie des revêtements résistant aux hautes températures devrait permettre d’améliorer les performances et l’efficacité des moteurs à turbine à gaz en protégeant les composants utilisés dans les parties chaudes de ces moteurs. Ces revêtements peuvent également améliorer les performances de certaines structures de missiles.

Objectif

L’objectif du Décret consiste à ajouter à la liste établie en vertu de la LMTEC des technologies clés susceptibles d’avoir un usage militaire. De cette façon, il sera possible de maintenir un cadre de contrôle des exportations coordonné et rigoureux qui préserve la sécurité nationale du Canada et celle de ses alliés et partenaires. L’ajout par le Canada d’exigences en matière de licences d’exportation pour les produits liés à l’informatique quantique, aux semi-conducteurs avancés, à l’équipement de fabrication additive métallique et aux revêtements résistant aux hautes températures vise à garantir leur développement et leur transfert responsable. Il s’agit aussi de renforcer le régime de contrôle des exportations et de s’aligner sur les mesures prises par nos alliés et partenaires, puisque la coopération dans la mise en place des contrôles à l’exportation permet d’en assurer l’efficacité.

Description

Le but du DĂ©cret est l’ajout d’un certain nombre de technologies dans le groupe 5 de l’annexe de la LMEC, plus spĂ©cifiquement :

En ce qui concerne l’informatique quantique et les technologies et le matĂ©riel connexes :

1. Le silicium et le germanium enrichis isotopiquement, Ă  savoir des matières premières utilisĂ©es dans la production de qubits pour certaines architectures d’ordinateurs quantiques utilisant le qubit de spin. Des paramètres spĂ©cifiques s’appliqueront Ă  ces contrĂ´les afin de garantir qu’ils ne s’appliquent qu’au silicium et au germanium enrichis isotopiquement, en spĂ©cifiant une impuretĂ© isotopique infĂ©rieure Ă  0,08 %.

2. Systèmes de refroidissement cryogĂ©niques qui permettent aux qubits utilisĂ©s dans les ordinateurs quantiques d’atteindre les tempĂ©ratures extrĂŞmement basses afin de produire leurs phĂ©nomènes ou comportements quantiques. Le contrĂ´le s’appliquera Ă  certains refroidisseurs Ă  tube pulsĂ© Ă  deux Ă©tages qui peuvent maintenir une tempĂ©rature Ă©gale ou infĂ©rieure Ă  4 kelvins et aux systèmes de refroidissement dont la puissance de refroidissement est supĂ©rieure Ă  600 microwatts Ă  une tempĂ©rature Ă©gale ou infĂ©rieure Ă  0,1 kelvin.

3. Sondeurs de plaquettes cryogéniques nécessaires pour tester, ou sonder, les performances et vérifier la fabrication des dispositifs de qubits aux températures cryogéniques auxquelles ils fonctionnent. Ce contrôle s’applique aux équipements de sondage conçus pour tester des plaquettes de 100 mm de diamètre ou plus à des températures égales ou inférieures à 4,5 kelvins.

4. Les amplificateurs de signaux paramĂ©triques, Ă©galement appelĂ©s amplificateurs Ă  limite quantique (ou QLA), qui permettent de lire des signaux très faibles provenant de qubits Ă  des tempĂ©ratures cryogĂ©niques, sont des composants essentiels des ordinateurs quantiques. Le contrĂ´le s’appliquera aux amplificateurs de signaux paramĂ©triques qui fonctionnent en dessous de 1 kelvin Ă  toute frĂ©quence comprise entre 2 GHz et 15 GHz avec un facteur de bruit infĂ©rieur Ă  0,015 dB.

En ce qui concerne les technologies et le matĂ©riel de pointe pour la fabrication de semi-conducteurs :

5. Masques, réticules et pellicules conçus pour la production de circuits intégrés par lithographie ultraviolet extrême (UVE).

En ce qui concerne l’équipement de fabrication additive mĂ©tallique :

6. Équipement de fabrication additive conçu pour produire des pièces métalliques et répondant à un ensemble spécifique de paramètres. Ces paramètres comprennent une source de consolidation par laser, faisceau d’électrons ou arc électrique, une atmosphère contrôlée, un équipement de surveillance en cours de processus, tel qu’une caméra d’imagerie coaxiale, et un système de contrôle en boucle fermée.

En ce qui concerne les revĂŞtements rĂ©sistant aux hautes tempĂ©ratures :

7. Technologie de revĂŞtement conçue pour protĂ©ger les matĂ©riaux composites Ă  matrice cĂ©ramique de la corrosion et pour fonctionner Ă  haute tempĂ©rature (au-dessus de 1 100 Â°C).

Après l’entrĂ©e en vigueur du DĂ©cret, 30 jours après la publication finale dans la Gazette du Canada, Partie II, les Canadiens doivent obtenir une licence avant de pouvoir exporter les biens rĂ©pondant aux critères spĂ©cifiques dĂ©crits ci-dessus vers un pays autre que les États-Unis, comme c’est actuellement le cas pour de nombreux biens du groupe 5 et pour ceux visĂ©s par l’Arrangement de Wassenaar.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Les principaux intervenants canadiens concernés par ce Décret sont les membres de l’industrie canadienne, y compris dans les domaines de l’informatique quantique, des semiconducteurs, des équipements de fabrication additive métallique et des revêtements résistant aux hautes températures. À cela s’ajoutent les chercheurs qui exportent des biens à double usage (ayant des applications à la fois civiles et militaires). Les modalités des contrôles proposés ont été définies en s’appuyant sur les travaux existants et en cours dans le cadre des régimes multilatéraux de contrôle des exportations, et en coopération avec les alliés et partenaires du Canada, dans le but de parvenir à une compréhension commune du seuil de préoccupation. Certains pays, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie, ont déjà mis en place des contrôles similaires ou ont annoncé publiquement leur intention de le faire, tandis que d’autres travaillent à leur mise en œuvre.

En outre, de nouvelles consultations ciblĂ©es ont Ă©tĂ© menĂ©es en septembre 2024 avec des membres des industries mentionnĂ©s prĂ©cĂ©demment et connus d’Affaires mondiales Canada. Treize (13) organisations canadiennes ont reçu Ă  l’avance une copie de ce projet de modification et ont eu l’occasion de se faire entendre. Sur ces 13 intervenants, quatre ont rĂ©pondu. Selon ces rĂ©ponses, les contrĂ´les proposĂ©s ne devraient pas avoir d’incidence sur les activitĂ©s commerciales actuelles. De plus, il ne devrait pas y avoir un grand nombre de demandes de licences pour l’exportation des technologies visĂ©es Ă  court terme. Cela dit, certains membres de l’industrie quantique ont indiquĂ© que la technologie progressait rapidement et qu’il Ă©tait difficile de prĂ©voir l’évolution de certains aspects de ce secteur. Le Canada devra continuer Ă  faire preuve de souplesse et ĂŞtre prĂŞt Ă  adapter la mise en Ĺ“uvre des règlements pour rĂ©duire le plus possible les rĂ©percussions sur le commerce lĂ©gitime. Parallèlement, il devra continuer Ă  surveiller de près les transactions pouvant porter prĂ©judice Ă  la sĂ©curitĂ© nationale. Le système de traitement des licences prĂ©voit diffĂ©rents mĂ©canismes pour le traitement accĂ©lĂ©rĂ© des demandes et des exceptions, qu’il est possible d’utiliser au besoin.

Les consultations publiques ont eu lieu du 21 dĂ©cembre 2024 au 20 janvier 2025, par l’intermĂ©diaire de la Partie I de la Gazette du Canada. Deux parties prenantes canadiennes ont fait part de leurs commentaires. Aucune ne s’est prononcĂ©e sur le texte des contrĂ´les ou sur le bien-fondĂ© de leur mise en place. Un commentaire a Ă©tĂ© reçu d’une personne qui a simplement notĂ© que les technologies pouvaient ĂŞtre utilisĂ©es Ă  des fins d’accessibilitĂ©. L’autre partie prenante Ă©tait Quantum Industry Canada (QIC), une association industrielle reprĂ©sentant environ 70 membres et affiliĂ©s. QIC a exprimĂ© ses inquiĂ©tudes quant Ă  l’impact des exigences en matière de licences d’exportation sur ses activitĂ©s et aux effets nĂ©gatifs potentiels sur la compĂ©titivitĂ© (par exemple, certains pays ont des exemptions rĂ©glementaires pour certaines destinations), ainsi qu’à la charge administrative qui dĂ©coulerait des coĂ»ts de mise en conformitĂ©, et a formulĂ© un certain nombre d’autres recommandations.

Les Affaires mondiales Canada met dĂ©jĂ  en Ĺ“uvre un grand nombre de recommandations ou a mis en place des mesures Ă©quivalentes. Le Canada dispose d’un système de contrĂ´le des exportations bien Ă©tabli et les nouveaux contrĂ´les sur l’informatique quantique sont conformes Ă  la manière dont la plupart des articles contrĂ´lĂ©s sont traitĂ©s. En outre, le Canada dispose d’une procĂ©dure d’évaluation accĂ©lĂ©rĂ©e pour les exportations vers des pays d’optique commune, de sorte que ces demandes sont gĂ©nĂ©ralement traitĂ©es en 10 jours ouvrables ou moins (les pays qui ont mis en Ĺ“uvre ces contrĂ´les ou qui prĂ©voient de les mettre en Ĺ“uvre Ă  court terme sont des pays d’optique commune). Les licences peuvent ĂŞtre demandĂ©es pour une durĂ©e de validitĂ© allant jusqu’à 5 ans (il n’est donc pas nĂ©cessaire de demander une licence individuelle pour chaque exportation ou transfert).

Une fois que les entreprises ont fait leurs preuves en matière de demandes de licences d’exportation, elles peuvent, dans certaines circonstances, demander une licence multidestinations pour plusieurs destinataires dans diffĂ©rents pays aux vues similaires. En outre, le ministère dispose d’une assistance tĂ©lĂ©phonique et en ligne qui peut aider Ă  la procĂ©dure de demande de licence d’exportation, y compris pour les petites et moyennes entreprises (PME). Les entreprises peuvent Ă©galement consulter le Manuel des contrĂ´les Ă  l’exportation et au courtage qui s’applique Ă  tous les contrĂ´les des exportations militaires et stratĂ©giques. Affaires mondiales Canada s’engage auprès des demandeurs pour les aider Ă  mieux comprendre comment faire une demande de licence et comment se conformer aux nouveaux contrĂ´les.

Le Canada dispose d’un système de contrôle des exportations bien établi et les nouveaux contrôles sur l’informatique quantique sont conformes à la manière dont la plupart des articles contrôlés sont traités.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

ConformĂ©ment Ă  la Directive du Cabinet sur l’approche fĂ©dĂ©rale de la mise en Ĺ“uvre des traitĂ©s modernes, une analyse a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour dĂ©terminer si ce DĂ©cret aura des consĂ©quences pour les traitĂ©s modernes. L’évaluation initiale a examinĂ© l’étendue gĂ©ographique et l’objet de la proposition par rapport aux traitĂ©s modernes en vigueur et n’a relevĂ© aucune incidence Ă©ventuelle sur les traitĂ©s modernes.

Choix de l’instrument

Les Ă©lĂ©ments ne relevant pas de l’Arrangement de Wassenaar sur le contrĂ´le des exportations d’armes conventionnelles et de produits et technologies Ă  double usage, du Groupe des fournisseurs nuclĂ©aires, du RĂ©gime de contrĂ´le de la technologie des missiles et du Groupe d’Australie que le Canada juge nĂ©cessaire de contrĂ´ler doivent ĂŞtre inscrits sur la LMTEC, dans le groupe 5 (marchandises et technologies diverses). Le groupe 5 comprend une sĂ©rie de marchandises et technologies allant du bois d’œuvre aux marchandises et technologies stratĂ©giques.

Le pouvoir d’ajouter des Ă©lĂ©ments Ă  la LMTEC appartient au gouverneur en conseil, conformĂ©ment aux articles 3 et 6 de la LLEI. Ainsi, aucun autre instrument, y compris un instrument de politique, n’aurait Ă©tĂ© appropriĂ©.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Le Décret aidera à protéger le Canada et ses alliés en limitant l’exportation de ces technologies de pointe, en plus de permettre un examen et un contrôle rigoureux des demandes d’exportation. En vérifiant la fiabilité des utilisateurs finaux, le Canada veillera à ce que ces technologies soient utilisées uniquement de manière sûre et responsable.

Le Décret permettra d’actualiser la LMTEC par l’ajout de sept marchandises ou technologies supplémentaires. En conséquence, les exportateurs devront obtenir une licence avant de les exporter. Comme pour de nombreuses marchandises et technologies visées par la LMTEC, les Canadiens n’auraient pas besoin de licence pour exporter ces articles contrôlés vers les États-Unis. Cette mesure réduira l’impact global de cette proposition, car les États-Unis comptent parmi les principaux collaborateurs du Canada dans le domaine de l’informatique quantique.

Cette proposition ne devrait pas avoir une grande incidence sur les activitĂ©s d’exportation canadienne. Il est peu probable que les masques, rĂ©ticules et pellicules ultraviolet extrĂŞme ainsi que les revĂŞtements rĂ©sistant aux hautes tempĂ©ratures soient fabriquĂ©s ou utilisĂ©s au Canada dans un avenir proche. Par consĂ©quent, ces articles ne devraient pas faire l’objet de demandes de licence. Cela vaut pour les autres marchandises ou technologies visĂ©es par la LMTEC. Cette liste permettra au Canada d’aligner ses contrĂ´les sur ceux de ses alliĂ©s et ses partenaires. Ce faisant, il s’assurera de ne pas servir de point de transit aux exportateurs d’autres pays cherchant Ă  contourner leur lĂ©gislation nationale. Moins de 10 entreprises fabriquent ou utilisent actuellement du matĂ©riel et des technologies utilisĂ©s en informatique quantique, y compris du matĂ©riel et des technologies connexes. Au total, moins de 100 demandes de licences devraient ĂŞtre reçues chaque annĂ©e, ce qui reprĂ©sente une faible charge administrative pour Affaires mondiales CanadarĂ©fĂ©rence 3. Ă€ l’heure actuelle, le Canada n’exporte pas d’équipement de fabrication additive mĂ©tallique (imprimantes 3D), mais celles-ci sont utilisĂ©es domestiquement et il est probable que leur utilisation augmente. En outre, il faut s’attendre Ă  ce que l’entretien et la rĂ©paration de leurs pièces et composants s’effectuent Ă  l’étranger, de sorte qu’une licence sera nĂ©cessaire pour leur exportation. Toutefois, moins de 10 demandes de licence sont prĂ©vues par annĂ©e.

Certaines universités et certains chercheurs devront également demander une licence pour exporter des renseignements techniques afin de poursuivre le développement de ces technologies. Toutefois, on s’attend à peu de demandes à ce sujet, car, en vertu de la LMTEC, les contrôles ne s’appliquent pas aux technologies relevant du domaine public, à la recherche scientifique fondamentale ni aux informations minimales nécessaires pour les demandes de brevet. La recherche scientifique fondamentale s’entend des activités expérimentales ou théoriques visant principalement à acquérir de nouvelles connaissances sur les principes fondamentaux régissant certains phénomènes ou faits observables. Ces activités ne visent pas à atteindre un but ou un objectif pratique spécifique.

Dans les cas oĂą une licence est requise Ă  la suite de l’ajout d’un article Ă  la liste, il y a un nouveau fardeau administratif pour l’industrie de demander une licence d’exportation, ainsi qu’un coĂ»t pour le gouvernement pour traiter les demandes. Le dĂ©lai d’acquisition d’une licence varie selon l’article exportĂ© et la destination. En gĂ©nĂ©ral, les demandes complètes pour les pays de destination Ă  faible risque, qui sont Ă©galement ceux avec lesquels l’industrie quantique collabore gĂ©nĂ©ralement, sont habituellement traitĂ©es dans les 10 jours ouvrables. Les demandes pour des pays de destination qui nĂ©cessitent une consultation plus large sont gĂ©nĂ©ralement traitĂ©es dans un dĂ©lai de 40 jours ouvrables. Les coĂ»ts supplĂ©mentaires pour les membres de l’industrie devraient donc ĂŞtre faibles. Les demandes ne sont refusĂ©es que dans les cas oĂą l’exportation serait prĂ©judiciable Ă  la politique Ă©trangère ou de dĂ©fense du Canada. Il en va de mĂŞme lorsque les demandes ne respectent pas les autres critères d’évaluation de la LLEI.

Lentille des petites entreprises

L’analyse sous la lentille des petites entreprises a conclu que le Décret a un impact sur les petites entreprises canadiennes. Dans certains cas, ce sont de petites entreprises qui utilisent les technologies ajoutées à la LMTEC. Pour les demandes de licence d’exportation, les formalités sont les mêmes pour tous les demandeurs, quelle que soit la taille l’entreprise. Chaque demande est examinée au cas par cas afin de s’assurer qu’elle est conforme aux exigences de la LLEI, ainsi qu’aux politiques étrangères, de défense et de sécurité du Canada.

Ces demandes sont simples et faciles Ă  remplir. Depuis 2006, tous les demandeurs ont eu accès au Système des contrĂ´les des exportations en direct (NCEED). Cette application Web conviviale facilite la tâche aux demandeurs. Les licences d’exportation sont dĂ©livrĂ©es gratuitement (sauf pour certains articles commerciaux visĂ©s par LMEC, mais sur lesquels les modifications proposĂ©es n’ont aucune incidence).

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un » s’applique puisqu’il y a une augmentation progressive du fardeau administratif des entreprises. La proposition est considĂ©rĂ©e comme un « AJOUT Â» en vertu de cette règle et aucun titre rĂ©glementaire n’est abrogĂ© ou introduit.

Les modifications relatives aux demandes de licences d’exportation reprĂ©sentent un coĂ»t total annualisĂ© de 150 dollars pour les entreprises affectĂ©es. Jusqu’à quatre entreprises consacreraient 10 minutes Ă  cette tâche 25 fois par an. Le salaire moyen (y compris les frais gĂ©nĂ©raux) de la personne responsable est estimĂ© Ă  36 $ de l’heure.

ConformĂ©ment au Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse, l’évaluation des incidences administratives a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour une pĂ©riode de 10 ans Ă  compter de l’enregistrement. Toutes les valeurs Ă©numĂ©rĂ©es dans cette section sont prĂ©sentĂ©es en dollars de 2012, et actualisĂ©es en fonction de la valeur actualisĂ©e de 2012 en appliquant un taux de 7 %.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

De nombreux alliés et partenaires du Canada, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Italie, ont déjà mis en place des contrôles nationaux concernant les marchandises et les technologies décrites dans cette proposition. Le Décret garantira l’alignement sur ces pays, renforçant ainsi l’efficacité globale des contrôles.

Le Canada, ses alliĂ©s et ses partenaires s’entendent sur l’importance de la coopĂ©ration en matière de contrĂ´le des exportations liĂ©es aux technologies critiques et Ă©mergentes. Ils sont dĂ©terminĂ©s Ă  collaborer Ă  la mise en Ĺ“uvre des contrĂ´les nationaux nĂ©cessaires Ă  cette fin. Dans leur dĂ©claration de juin 2023 sur la rĂ©silience et la sĂ©curitĂ© Ă©conomiques et dans celle de dĂ©cembre 2023, les dirigeants du G7 ont rĂ©affirmĂ© la nĂ©cessitĂ© de renforcer les efforts en faveur du contrĂ´le des exportations et des technologies Ă  double usage. Le Canada continuera de soutenir activement les rĂ©gimes de contrĂ´le des exportations et Ă  y participer afin de garantir une approche coordonnĂ©e en ce domaine.

Effets sur l’environnement

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale et économique stratégique (EEES), une analyse préliminaire a conclu qu’une EEES n’était pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Une analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) a été réalisée. Selon cette analyse, le Décret n’aura pas d’incidence sur le genre ni sur d’autres facteurs d’identité.

En vertu de la LLEI, toutes les demandes de licence d’exportation de matériel militaire contrôlé doivent être évaluées en fonction du risque que l’exportation soit utilisée pour commettre ou faciliter des actes graves de violence fondée sur le genre et de violence à l’égard des femmes et des enfants. La ministre des Affaires étrangères ne peut pas délivrer de licence pour des articles et technologies militaires s’il existe un risque sérieux que la nouvelle exportation soit utilisée pour commettre ou faciliter des actes graves de violence à caractère sexiste. Cette exigence est étendue à tous les autres articles contrôlés dans le cadre de la politique du ministère.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Le DĂ©cret entre en vigueur 30 jours après la publication dans la Partie II de la Gazette du Canada, afin de laisser suffisamment de temps aux exportateurs pour se familiariser avec les nouveaux contrĂ´les avant qu’ils ne soient mis en Ĺ“uvre. Ce DĂ©cret sera publiĂ© sur le site Web du ministère et un avis sera Ă©galement communiquĂ© aux parties prenantes par l’intermĂ©diaire du système NCEED.

Après leur entrée en vigueur, les Canadiens devront obtenir une licence avant de pouvoir exporter les marchandises et technologies répondant aux critères spécifiques décrits ci-dessus vers un pays autre que les États-Unis. Cette mesure est conforme à ce qui est prévu pour la plupart des marchandises et technologies contrôlées en vertu de la LMTEC.

Conformité et application

Toute exportation ou tout transfert d’articles contrôlés en vertu de la LMTEC doit faire l’objet d’une licence d’exportation. L’Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada sont responsables de faire respecter les contrôles à l’exportation. De plus, par l’entremise de l’Initiative de protection des sciences, Affaires mondiales Canada, en collaboration avec Sécurité publique Canada, effectue régulièrement des activités de sensibilisation auprès du milieu universitaire et des intervenants concernés afin de les informer et de les sensibiliser au régime de contrôle des exportations du Canada. L’Initiative fournit des informations sur les technologies contrôlées et les raisons de ces contrôles, explique comment les organisations peuvent être soumises à des contrôles à l’exportation et explique le processus d’octroi de licences. Cette sensibilisation proactive permet d’assurer que les intervenants concernés restent informés des exigences réglementaires, ce qui contribue à améliorer la conformité.

L’exportation physique de marchandises, ainsi que la disposition ou la divulgation par tout moyen (c’est-à-dire le transfert) de données techniques, d’assistance technique et d’informations nécessaires au développement, à la production ou à l’utilisation d’un article figurant sur la LMTEC d’un lieu au Canada vers un lieu à l’étranger, sont soumises à la LLEI et nécessitent une licence d’exportation (il existe des exceptions pour de nombreux articles destinés aux États-Unis).

Normes de service

Les demandes complètes pour les pays de destination Ă  faible risque sont gĂ©nĂ©ralement examinĂ©es dans un dĂ©lai de 10 jours ouvrables, tandis que les pays de destination qui nĂ©cessitent une consultation plus large sont gĂ©nĂ©ralement examinĂ©s dans un dĂ©lai de 40 jours ouvrables. Pour plus d’informations sur les dĂ©lais de traitement des demandes de licences d’exportation de biens contrĂ´lĂ©s, veuillez consulter la dernière version du Manuel des contrĂ´les du courtage et Ă  l’exportation.

Personne-ressource

Jason Mounzer
Analyste de la politique commerciale
Direction de la Politique des contrĂ´les Ă  l’exportation – ITR
Affaires mondiales Canada
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
Courriel : expctrlpol@international.gc.ca