Règles modifiant les Règles sur les brevets : DORS/2023-113
La Gazette du Canada, Partie II, volume 157, numéro 13
Enregistrement
DORS/2023-113 Le 2 juin 2023
LOI SUR LES BREVETS
C.P. 2023-517 Le 1er juin 2023
Sur recommandation du ministre de l’Industrie et en vertu du paragraphe 12(1)référence a de la Loi sur les brevets référence b, Son Excellence la Gouverneure générale en conseil prend les Règles modifiant les Règles sur les brevets, ci-après.
Règles modifiant les Règles sur les brevets
Modifications
1 Les alinéas 44(2)a) et b) des Règles sur les brevets référence 1 sont remplacés par ce qui suit :
- a) à l’égard d’une demande de brevet, autre qu’une demande PCT à la phase nationale ou d’une demande divisionnaire, que le demandeur à la date de dépôt de la demande soit, à cette date, une entité employant moins de cent personnes ou une université, à l’exclusion :
- (i) d’une entité qui est contrôlée directement ou indirectement par une entité, autre qu’une université, employant cent personnes ou plus,
- (ii) d’une entité qui a transféré un droit ou un intérêt dans une invention revendiquée à une entité, autre qu’une université, employant cent personnes ou plus, qui a octroyé une licence à l’égard du droit ou de l’intérêt à une telle entité ou qui est tenue de faire un tel transfert ou octroi en vertu d’une obligation non conditionnelle;
- b) à l’égard d’une demande internationale, que le demandeur à la date d’entrée en phase nationale de la demande soit, à cette date, une entité employant moins de cent personnes ou une université, à l’exclusion d’une entité visée aux sous-alinéas a)(i) ou (ii);
2 Le paragraphe 85.1(1) des mêmes règles est remplacé par ce qui suit :
Poursuite de l’examen
85.1 (1) Si, depuis le début de l’examen de la demande de brevet effectué en application du paragraphe 35(1) de la Loi, trois avis ont été envoyés en application des paragraphes 86(2) ou (5), ou de ces deux paragraphes, et qu’un avis d’acceptation ou un avis d’acceptation conditionnelle n’a pas été écarté en vertu du paragraphe (4) avant l’envoi du troisième avis, l’examinateur informe, par avis, le demandeur de la nécessité de présenter, pour la poursuite de l’examen, une requête et de payer la taxe.
3 Les alinéas 112(2)a) et b) des mêmes règles sont remplacés par ce qui suit :
- a) à l’égard d’un brevet accordé au titre d’une demande de brevet autre qu’une demande PCT à la phase nationale ou d’une demande divisionnaire, que le demandeur à la date de dépôt de la demande soit, à cette date, une entité employant moins de cent personnes ou une université, à l’exclusion :
- (i) d’une entité qui est contrôlée directement ou indirectement par une entité, autre qu’une université, employant cent personnes ou plus,
- (ii) d’une entité qui a transféré un droit ou un intérêt dans une invention revendiquée à une entité, autre qu’une université, employant cent personnes ou plus, qui a octroyé une licence à l’égard du droit ou de l’intérêt à une telle entité ou qui est tenue de faire un tel transfert ou octroi en vertu d’une obligation qui n’est pas conditionnelle;
- b) à l’égard d’un brevet accordé au titre d’une demande PCT à la phase nationale, que le demandeur à la date d’entrée en phase nationale de la demande soit, à cette date, une entité employant moins de cent personnes ou une université, à l’exclusion d’une entité visée aux sous-alinéas a)(i) ou (ii);
4 Le paragraphe 122(3) des mêmes règles est remplacé par ce qui suit :
Exception : condition relative au statut de petite entité
(3) Dans le cas d’une demande de réexamen faite en vertu du paragraphe 48.1(1) de la Loi par une personne autre que le breveté, la condition relative au statut de petite entité est que le demandeur du réexamen soit, à la date de la demande de réexamen, une entité employant moins de cent personnes ou une université, à l’exclusion d’une entité qui est contrôlée directement ou indirectement par une entité, autre qu’une université, employant cent personnes ou plus.
5 Les mêmes règles sont modifiées par adjonction, après l’article 148, de ce qui suit :
Taxe pour paiement tardif
148.1 Le demandeur d’une demande internationale déposée auprès du commissaire paie la taxe pour paiement tardif prévue à la règle 16bis.2 du Règlement d’exécution du PCT si une invitation est envoyée au demandeur par le commissaire au titre de la règle 16bis.1.a) de ce règlement.
6 Les mêmes règles sont modifiées par adjonction, après l’article 150, de ce qui suit :
Taxe pour paiement tardif
150.1 Le demandeur d’une demande internationale déposée auprès du commissaire paie la taxe pour paiement tardif prévue à la règle 58bis.2 du Règlement d’exécution du PCT si une invitation est envoyée au demandeur par le commissaire au titre de la règle 58bis.1.a) de ce règlement.
7 Le sous-alinéa 154(3)a)(ii) des mêmes règles est remplacé par ce qui suit :
- (ii) il se conforme aux exigences prévues aux alinéas (1)a) à b.1),
8 Les mêmes règles sont modifiées par adjonction, après l’article 198, de ce qui suit :
Exception au paragraphe 86(16)
198.1 Au paragraphe 86(16), la mention de l’alinéa 132(1)g), à l’égard des demandes de catégorie 3, vaut mention de l’alinéa 203(1)e).
9 (1) Le paragraphe 203(1) des mêmes règles est modifié par adjonction, après l’alinéa c), de ce qui suit :
- c.1) le demandeur omet de présenter la requête pour la poursuite de l’examen de la demande de brevet et de payer la taxe conformément au paragraphe 85.1(3);
(2) Le paragraphe 203(1) des mêmes règles est modifié par adjonction, après l’alinéa e), de ce qui suit :
- f) le demandeur omet de se conformer à l’avis du commissaire visé au paragraphe 155.5(6) dans le délai prévu à ce paragraphe.
10 L’article 214 des mêmes règles est abrogé.
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
1 | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
6 | a) | 225,00 |
b) | 555,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
8a)(ii) | 125,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
8b)(ii) | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
8c)(ii) | 347,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
8 d) | (i) | 253,00 |
(ii) | 624,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
10 | a)(i)(A) | 110.00 |
(B) | 277.00 | |
(ii)(A) | 450.00 | |
(B) | 1,110.00 | |
b)(i) | 55.00 | |
(ii) | 110.00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
||
---|---|---|---|
12 | 694,00 | ||
13 | a) | 450,00 | |
b) | 1 110,00 | ||
14 | a) | (i) | 169,00 |
(ii) | 416,00 | ||
b) | 8,00 | ||
c) | (i) | 55,00 | |
(ii) | 110,00 | ||
15 | 277,00 | ||
16 | 416,00 | ||
17 | 2 220,00 | ||
18 | 2 220,00 | ||
19 | 1 110,00 | ||
20 | 1 110,00 | ||
21 | a) | 225,00 | |
b) | 555,00 | ||
22 | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
24 | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
25a)(ii) | 125,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
25b)(ii) | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
25c)(ii) | 347,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
25 d) | (i) | 253,00 |
(ii) | 624,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
27 | 277,00 | |
28 | 2 220,00 | |
29 | 125,00 | |
30 | a) | 1 124,00 |
b) | 2 775,00 | |
31 | a) | 3 468,00 |
b) | 347,00 | |
32 | 277,00 | |
33 | 125,00 | |
34 | 125,00 | |
35 | 125,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
36a) | 44,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
37 | a) | 44,00 |
b) | 13,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
38a) | 1,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
39 | a) | 13,00 |
b) | 13,00 | |
c) | 13,00 | |
40 | 19,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
1a)(ii) | 125,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
1b)(ii) | 277,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
---|---|
1c)(ii) | 347,00 |
Article | Colonne 2 Montant ($) |
|
---|---|---|
1d) | (i) | 253,00 |
(ii) | 624,00 |
Entrée en vigueur
24 (1) Sous réserve du paragraphe (2), les présentes règles entrent en vigueur le 1er janvier 2024.
(2) Les articles 2 et 7 à 10 entrent en vigueur à la date d’enregistrement des présentes règles.
RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION
(Le présent résumé ne fait pas partie des Règles ni des règlements.)
Résumé
Enjeux : Les droits de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC) ont fait l’objet d’une révision complète en janvier 2004. Sur la base des projections actuelles, l’OPIC devrait être à court d’argent d’ici septembre 2024, ce qui aura des répercussions sur les services offerts aux innovateurs et aux entreprises.
Description : L’OPIC ajustera la plupart de ses droits de 25 % par rapport aux montants initiaux de 2024 afin de remédier à sa situation actuelle de déficit structurel et de rétablir la stabilité financière de l’organisation. De plus, l’OPIC élargit la définition de petite entité tout en maintenant les droits de brevet actuels pour les petites entités.
Justification : L’OPIC ne reçoit pas de crédits parlementaires annuels pour ses activités. En tant qu’organisme de service spécial, l’OPIC fournit des services sur la base d’une rémunération à l’acte, et gère les revenus et les coûts au sein d’un fonds renouvelable. L’OPIC n’a pas ajusté ses droits de manière substantielle depuis 2004. Un certain nombre de facteurs opérationnels et financiers ont convergé pour placer l’organisation dans une situation financière critique, notamment les suivants :
- Inflation : Couvre tous les coûts non liés à la main-d’œuvre qui n’ont pas été pris en compte par les augmentations de droits correspondantes. Coûts historiques d’environ 30 % entre 2004 et 2019, couvrant le loyer, l’accès aux données, les services professionnels, etc.
- Coûts de la main-d’œuvre : Étant donné que les droits n’ont pas été augmentés de manière substantielle depuis près de deux décennies, ils ont pris beaucoup de retard par rapport aux ententes salariales. En moyenne, les coûts de la main-d’œuvre ont augmenté de 28 % depuis 2004.
- Volume des demandes : Il y a eu des poussées dans certains domaines (par exemple entre les exercices financiers 2003-2004 et 2021-2022, les demandes de marques de commerce ont augmenté de 101,9 %). L’adhésion à des traités multilatéraux qui ont conduit à un afflux de demandes de propriété intellectuelle (PI), entraînant des retards.
- Investissements en capital essentiels : Les investissements importants dans les technologies de l’information (TI) visant à remanier les systèmes existants ne peuvent plus être retardés. L’OPIC doit adapter son infrastructure de TI aux normes actuelles afin de respecter les obligations découlant des traités et les politiques du gouvernement du Canada et de servir les clients comme ils s’attendent à être servis.
En augmentant la plupart des droits de 25 %, l’OPIC assurera la viabilité financière nécessaire pour les raisons suivantes :
- les investissements dans les TI et les autres améliorations de la prestation des services;
- le potentiel d’un ralentissement économique;
- la variabilité habituelle des prévisions de dépenses et de recettes sur un horizon pluriannuel;
- les dépenses à long terme, notamment la responsabilité de l’OPIC à l’égard des clients qui paient leurs services à l’avance, qui sont estimées à environ 100 millions de dollars sur une base continue. La proposition actuelle de droits permettra à l’OPIC d’atteindre ce seuil cinq ans après sa mise en œuvre (c’est-à-dire d’ici l’exercice 2028-2029).
L’OPIC a lancé une consultation publique en ligne le 31 mars 2022, pour une période de 30 jours. Au cours de cette période, l’OPIC a contacté environ 5 000 clients et parties prenantes pour solliciter leurs commentaires au sujet d’un projet de droits devant être mis en œuvre en janvier 2024. Un nombre important de répondants étaient favorables à l’ensemble de la proposition d’augmenter les droits, et beaucoup reconnaissaient que l’augmentation des droits pourrait améliorer les services. Parmi les parties prenantes qui ont exprimé leur opposition, beaucoup étaient d’accord avec le plan d’augmentation des droits en principe, mais s’opposaient à la manière dont les augmentations de droits seraient mises en œuvre (par exemple certains voulaient que les droits soient un montant entier en dollars ou que les droits soient introduits progressivement sur une plus longue période).
Les recettes supplémentaires totales provenant de l’augmentation des droits payés par les demandeurs sur une période de 10 ans sont estimées à 320,7 millions de dollars (valeur actuelle, en dollars canadiens de 2023, actualisée à un taux d’actualisation de 7 %). Ce chiffre comprend les recettes perçues auprès des demandeurs canadiens (70,4 millions de dollars) et étrangers (250,3 millions de dollars). Les modifications entraîneront un coût total quantifié de 70,4 millions de dollars assumé par les demandeurs canadiens et de 2,0 millions de dollars assumé par l’OPIC en raison de l’élargissement de la définition de petite entité. L’élargissement de la définition d’une petite entité se traduira également par un avantage de 2 millions de dollars pour les demandeurs et les propriétaires canadiens. Les répercussions nettes des modifications sont de 250,3 millions de dollars.
Les réactions des parties prenantes au projet de règlement publié dans la Partie I de la Gazette du Canada, ayant été essentiellement neutres ou favorables, la proposition n’a pas été modifiée. Les répondants ont compris que l’augmentation des droits est essentielle pour améliorer la prestation de services de l’OPIC et harmoniser les droits avec ceux des partenaires internationaux.
Enjeux
L’OPIC est un organisme de service spécial d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada. L’OPIC offre des services de propriété intellectuelle (PI) au Canada et sensibilise les Canadiens à l’utilisation efficace de la PI. Notre leadership et notre expertise en matière de PI appuient la créativité, favorisent l’innovation et contribuent à l’essor économique.
L’OPIC finance ses opérations selon un système de recouvrement des droits fondé sur les revenus générés par les droits que paient les clients pour les services de PI. Par conséquent, les droits doivent être suffisants pour recouvrer les coûts associés à ses activités afin de financer et de soutenir adéquatement les opérations de l’OPIC.
Les droits de l’OPIC ont fait l’objet d’une révision complète en janvier 2004. Sur la base des projections actuelles, l’OPIC devrait manquer de fonds d’ici septembre 2024. Les recettes continueront d’être inférieures aux dépenses et l’autorisation non utilisée deviendra négative d’ici l’exercice 2024-2025 sans augmentation des droits. Cette insolvabilité obligerait l’OPIC, en l’absence de financement ou de sources de revenus supplémentaires, à réduire ses coûts d’environ 35 millions de dollars chaque année entre 2024-2025 et 2028-2029. Cette réduction des coûts aurait pour conséquence d’entraver gravement la capacité de fournir des services de PI, notamment par de longs retards et une détérioration potentiellement importante de l’état des droits de PI au Canada. Par ailleurs, l’insolvabilité prévue pourrait obliger les contribuables canadiens à couvrir le manque à gagner.
En plus des problèmes relevés ci-dessus, les Règles sur les brevets actuelles contiennent certaines parties qui pourraient être mal interprétées et qui sont devenues évidentes depuis les modifications précédentes Règles modifiant les Règles sur les brevets (DORS/2022-120) ont été enregistrées le 3 juin 2022. Celles-ci pourraient masquer l’intention initiale de la politique telle que décrite dans le résumé de l’étude d’impact de la réglementation connexe et, dans d’autres cas, empêcher la réalisation de l’intention de la politique.
Contexte
L’OPIC ne reçoit pas de budget annuel pour ses opérations de la part du gouvernement du Canada, mais est entièrement financé par les revenus qu’il génère grâce aux droits de service. L’OPIC gère ses revenus et ses coûts au sein d’un fonds renouvelable.
Le fonds renouvelable, créé en 1994, est une autorisation de financement permanent pour la réaffectation des recettes. Il offre une structure de gestion financière semblable à celle d’une entreprise privée et doit générer des recettes suffisantes pour couvrir ses dépenses.
L’activité de PI continue de croître tant au Canada qu’à l’étranger. En 2021-2022, l’OPIC a reçu plus de 139 000 demandes de PI. Des demandes ont été déposées pour 39 709 brevets, 79 808 marques de commerce, 9 067 dessins industriels et 11 163 droits d’auteur. Plus de 70 % des clients de l’OPIC proviennent de l’extérieur du Canada, dont un grand nombre des États-Unis, de l’Allemagne (et de l’Union européenne élargie) et de la Chine.
L’OPIC mène ses activités selon un cycle d’affaires pluriannuel et est autorisé à enregistrer des excédents ou des déficits au cours d’une année donnée. D’une année à l’autre, la demande de services varie et les droits doivent être structurés de façon à générer suffisamment de revenus pour que l’organisation puisse faire face à ces variations en matière de demandes et à toute modification des dépenses résultant de l’augmentation continue des coûts. De même, le procédé de demande et d’examen de PI peut s’étendre sur deux exercices financiers ou plus, ce qui oblige le report des recettes différées jusqu’à leur perception. L’OPIC peut conserver les excédents et les utiliser au cours de périodes futures en situation de déficit. Les droits doivent être établis de façon à ce que les revenus et les dépenses soient équilibrés au cours d’un cycle économique habituel. L’OPIC utilise largement la comptabilité par activités depuis 2009 pour évaluer la relation entre les coûts, les activités et les services afin de gérer stratégiquement ses activités. Les excédents sont autorisés à être accumulés dans le but de les réinvestir dans ses opérations et dans les investissements en capital nécessaires.
Les droits de l’OPIC n’ont pas été substantiellement augmentés au cours des 19 dernières années afin de tenir compte de l’inflation, de la croissance, de l’augmentation de la capacité de TI ou de la demande. Par conséquent, l’OPIC est en position de perte nette chaque année (c’est-à-dire un déficit structurel) depuis l’exercice 2017-2018. Les recettes tirées des activités de base (c’est-à-dire les demandes, les subventions et les enregistrements) ont tendance à diminuer. Une hausse sur le plan des droits de maintien et des renouvellements a toutefois été observée et ceux-ci représentent maintenant presque la moitié des revenus de l’OPIC.
Depuis le dernier examen des droits en 2004, plusieurs facteurs ont convergé pour mettre l’organisation dans une position financière critique, notamment les suivants :
- une inflation de près de 30 % depuis 2004 (couvrant les loyers, l’accès aux données, les services professionnels, etc.);
- l’augmentation successive des ententes salariales (en moyenne, les coûts de la main-d’œuvre ont augmenté de 28 % depuis 2004);
- les exigences en matière d’investissements dans les technologies de l’information (TI) pour réviser les anciens systèmes;
- les changements législatifs et les ententes commerciales qui ont nécessité des investissements importants en matière de TI;
- les traités d’adhésion qui ont conduit à un afflux de demandes de PI entraînant des retards.
Le dernier exercice financier « rentable » de l’OPIC (selon la comptabilité de caisse modifiée) remonte à l’exercice 2015-2016, avec une contribution nette de 3,5 millions de dollars (soit 153,9 millions de dollars de recettes perçues moins 150,4 millions de dollars de dépenses) à l’autorisation non utilisée du fondsréférence 2. L’autorisation non utilisée à la fin de 2015-2016 était de 176,0 millions de dollars. Au cours de chacun des six exercices financiers suivants, le fonds a enregistré des déficits annuels compris entre 6,5 millions de dollars et 19,6 millions de dollarsréférence 3. Ces déficits s’expliquent principalement par une augmentation des coûts d’exploitation (principalement constitués des salaires) et par des investissements essentiels en capital qui avaient été planifiés des années auparavant et qui ne pouvaient plus être retardés. Au cours de l’exercice 2021-2022, l’OPIC percevait 180,5 millions de dollars de recettes, pour des dépenses de 197,6 millions de dollars. L’autorisation non utilisée à la fin de l’exercice 2021-2022 était de 83,4 millions de dollars et devait être ramenée à environ 69,3 millions de dollars à la fin de l’exercice 2022-2023. En raison de sa situation de déficit structurel, l’OPIC a procédé à un examen des dépenses et a procédé à des réductions temporaires des dépenses, en prévision de l’ajustement des droits visant à recouvrer pleinement le coût réel de ses activités. Par exemple, l’OPIC a dû interrompre les efforts de numérisation des marques de commerce, la modernisation des lieux de travail et également reporter l’embauche de personnel dans les secteurs non générateurs de revenus.
Objectif
L’objectif principal de la réglementation est d’apporter une stabilité financière à long terme à l’OPIC. Dans le cadre de cet objectif, l’OPIC entend limiter la charge financière pesant sur les petites entreprises et les particuliers, et réaliser des investissements essentiels dans l’infrastructure de TI et les lieux de travail pour les mettre aux normes actuelles.
Description
Les droits de l’OPIC sont répartis sur cinq séries de règlements en matière de PI établis en vertu des lois d’habilitation correspondantes, notamment la Loi sur les brevets, la Loi sur les marques de commerce, la Loi sur les dessins industriels, la Loi sur le droit d’auteur et la Loi sur les topographies de circuits intégrés. Chaque ensemble de règlements contient les droits correspondants qui sont liés à chaque droit de propriété intellectuelle dans une annexe. L’approche générale de l’OPIC en matière d’ajustement des droits consiste à conserver le barème actuel et à ajuster la plupart des droits de 25 % au-delà de l’ajustement lié à l’inflation prévu le 1er janvier 2024, afin de rattraper l’inflation de près de 30 % enregistrée depuis 2004. Les montants des droits ont été arrondis au dollar le plus proche afin de réduire le fardeau administratif. L’OPIC maintient les droits actuels sur les brevets des petites entités pour les petites entreprises canadiennes (c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’augmentation de 25 % des droits) et élargit la définition d’une petite entreprise dans le cadre de son secteur d’activité des brevets, en augmentant le nombre d’employés qu’une organisation peut avoir pour être admissible au statut de petite entité d’au plus 50 à moins de 100référence 4.
En ce qui concerne les droits de l’OPIC qui sont des droits de faible importance selon la définition du Règlement sur les frais de faible importance (RFFI), l’approche de l’OPIC consiste à augmenter ces droits de 25 %, à moins que cela ne les fasse passer à un montant égal ou supérieur à 151 $, ce qui en ferait des droits importants. L’OPIC plafonnerait six droits de faible importance à 150 $ pour s’assurer que leur statut de faible importance ne change pas une fois que les droits sont arrondis au dollar le plus proche.
Certains ajustements qui constituent une exception à l’augmentation de 25 % sont liés aux droits prévus dans les Règles modifiant les Règles sur les brevets qui sont entrés en vigueur le 3 octobre 2022. Par exemple, les droits pour les revendications excédentaires ne subiront pas d’augmentation de 25 % puisqu’il s’agit de tous nouveaux droits qui n’ont pas été soumis à l’inflation depuis 2004. En comparaison, le droit lié à une demande de poursuite de l’examen, qui est également entré en vigueur le 3 octobre 2022, sera ajusté au même montant que le droit lié à une demande d’examen (qui est soumis à l’augmentation de 25 %). Cette approche est conforme à l’intention politique exprimée lors de l’introduction des droits liés à une demande de poursuite de l’examen.
Des modifications mineures d’ordre administratif sont apportées aux Règles sur les brevets concernant les droits de retard en vertu du Traité de coopération en matière de brevets, pour déplacer les droits sur les indications géographiques vers le Règlement sur les marques de commerce, et pour corriger le Règlement sur les dessins industriels pour indiquer « Dépôt d’une demande d’enregistrement » au lieu de « Examen d’une demande ». Plusieurs autres modifications de nature technique sont apportées aux Règles sur les brevets afin d’apporter des éclaircissements aux demandeurs et de veiller à ce que l’intention politique initiale soit respectée. Les modifications clarifieront l’application des Règles sur les brevets introduites le 3 octobre 2022 aux demandes de brevet dont la date de dépôt est le 1er octobre 1996 ou après, mais avant le 30 octobre 2019.
Élaboration de la réglementation
Consultation
Consultation préliminaire
Des consultations préliminaires ont eu lieu les 3 et 4 août 2021. Des réunions distinctes ont eu lieu avec chacune des trois principales parties prenantes — l’Institut de la propriété intellectuelle du Canada (IPIC), la Fédération internationale des conseils en propriété intellectuelle (FICPI) et l’Association du Barreau canadien (ABC). Cette consultation a consisté en une présentation de haut niveau, fondée sur des faits, visant à expliquer le contexte actuel de l’OPIC, notamment la demande accrue en matière de droits de PI, les pressions opérationnelles, politiques et financières, le contexte international et la proposition d’augmentation des droits pour améliorer la prestation de services dans les années à venir.
- IPIC : L’IPIC a formulé des commentaires concernant l’arriéré des marques de commerce et les problèmes de productivité de la Direction des marques de commerce et des dessins industriels, citant que de nombreux clients se sont plaints de l’arriéré dans le traitement des demandes d’enregistrement de marques de commerce. Ils reconnaissent qu’une augmentation des frais aiderait à résoudre les problèmes de prestation de services. Il a également demandé pourquoi les droits n’avaient pas été augmentés depuis 2004, notant que des augmentations systématiques plus faibles sont plus faciles à absorber pour les entreprises que des révisions de droits à grande échelle. Il a reconnu que la Loi sur les frais de service répond à cette préoccupation puisque les ajustements futurs des droits se feront systématiquement à l’avenir. Il a signalé être ouvert à des considérations particulières pour les droits ciblant les petites entreprises. Le signal le plus révélateur de l’IPIC est peut-être qu’il a compris qu’une révision des droits est nécessaire pour améliorer la prestation de services et qu’il a soutenu l’intention de l’OPIC de procéder.
- FICPI : La FICPI a indiqué qu’elle soutient fortement toute initiative visant à résoudre les pressions financières de l’OPIC, et soutient fortement une augmentation des droits.
- L’ABC : L’ABC a reconnu que les droits de l’OPIC n’ont pas changé depuis longtemps et que cet exercice est probablement nécessaire. Elle a également fait remarquer qu’il vaut la peine de se livrer à cet exercice à l’heure actuelle, étant donné que les systèmes ont beaucoup changé depuis 2004, date de la dernière augmentation des droits de l’OPIC. Cependant, elle a suggéré que l’OPIC aborde cette initiative dans l’esprit de rendre le procédé moins onéreux pour les clients, en rationalisant les services et en augmentant l’accès au système.
Consultation publique
L’OPIC a lancé une consultation en ligne le 31 mars 2022 et a reçu un total de 134 réponses au sondage et quatre soumissions écrites lorsque la consultation a pris fin le 29 avril 2022. Cette consultation a permis à l’OPIC d’évaluer les réactions d’une série de parties prenantes au sujet de l’approche générale de l’OPIC concernant l’augmentation des droits. L’enquête a été conçue afin de recueillir des commentaires concernant les sujets suivants : le caractère dans l’ensemble raisonnable des changements proposés, les répercussions des changements proposés et la clarté des messages relatifs aux changements de droits proposés.
Dans l’ensemble, l’enquête a révélé que les clients et les parties prenantes étaient divisés sur la question de savoir si l’augmentation proposée de 25 % des droits était raisonnable. Un peu moins de la moitié (48,5 %) des répondants ont reconnu qu’il est raisonnable pour l’OPIC d’augmenter les droits pour tenir compte de l’inflation et de s’harmoniser avec les coûts modernes de la prestation des services. Dans les commentaires, certains ont fait remarquer que, même avec l’augmentation, les droits de l’OPIC sembleraient raisonnables en comparaison avec ce qui se pratique à l’étranger, tandis que d’autres étaient disposés à accepter l’augmentation des droits si celle-ci permettait d’améliorer le service à la clientèle et d’introduire de nouveaux systèmes informatiques pour améliorer le dépôt de demandes et l’accès en ligne aux dossiers.
Les principales parties prenantes ont soutenu le plan de l’OPIC visant à rajuster les droits, car l’augmentation des revenus permettra à l’OPIC d’améliorer la prestation des services. Elles ont proposé que l’OPIC envisage de réduire les droits pour les petites entreprises en ce qui concerne les marques de commerce et les dessins industriels, et ont indiqué que l’OPIC aurait avantage à examiner de plus près sa structure de droits à l’avenir afin de déterminer et de mettre en œuvre de nouvelles initiatives stratégiques qui seraient bénéfiques pour le système canadien de PI.
D’après les consultations menées par l’OPIC jusqu’à cette date, il est clair que la plupart des clients et des parties prenantes souhaitent une amélioration des services, mais sont conscients que les droits doivent être augmentés afin de fournir des services de PI de haute qualité et en temps opportun aux clients. Les clients et les parties prenantes intéressés peuvent accéder au rapport Ce que nous avons entendu publié par l’OPIC, qui résume les commentaires reçus, y compris les résultats, les conclusions et les prochaines étapes.
Publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada
Un projet de règlement a été publié au préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada le 31 décembre 2022, pour une période de commentaires du public de 30 jours. L’OPIC a contacté les clients et les parties prenantes par le biais de divers canaux pour les encourager à soumettre des commentaires.
L’OPIC a reçu un total de 12 commentaires de sept répondants par l’intermédiaire du système de commentaires en ligne sur les règlements projetés et d’un courriel. Les répondants comprenaient cinq particuliers, un cabinet d’avocats spécialisé en propriété intellectuelle (Gowling WLG Canada) et une organisation non gouvernementale (FICPI Canada). Les commentaires reçus peuvent être consultés dans la Partie I de la Gazette du Canada, sous la rubrique « Industrie, ministère de l’ » de la section « Règlements projetés ».
En résumé, les répondants ont compris que l’ajustement des droits est essentiel pour améliorer la prestation de services de l’OPIC et harmoniser les droits avec ceux des partenaires internationaux. Les commentaires sur les modifications réglementaires proposées étaient pour la plupart neutres ou positifs. De ceux qui ont exprimé des inquiétudes, une personne a noté que l’augmentation des droits était substantielle et qu’elle pourrait mener à une réduction de la demande de protection de la propriété intellectuelle au Canada. Un agent de propriété intellectuelle a indiqué qu’il conseillerait à ses clients de déposer leurs demandes avant la date d’entrée en vigueur du règlement afin de réduire l’impact financier des modifications des droits. Une autre personne a laissé entendre que certains demandeurs de propriété intellectuelle pourraient déposer leur demande dans des administrations autres que le Canada en raison de l’augmentation des droits de l’OPIC.
L’OPIC a également reçu des suggestions qui ne relèvent pas de la portée de la proposition, Gowling WLG Canada et la FICPI ayant saisi l’occasion de formuler des commentaires sur l’efficacité opérationnelle de l’OPIC et de demander à l’OPIC de s’attaquer au problème des retards dans l’enregistrement des marques. L’objectif primordial du règlement est d’apporter une stabilité financière à long terme à l’OPIC et ces commentaires ont donc été considérés comme n’entrant pas dans la portée de la présente proposition.
Au cours de la période de publication préalable, l’OPIC a également organisé des réunions individuelles avec ses trois principales parties prenantes (l’Institut de la propriété intellectuelle du Canada, la Fédération internationale des conseils en propriété intellectuelle [FICPI] et l’Association du Barreau canadien [ABC]) les 16 et 18 janvier 2023. Ces groupes ont continué à exprimer leur soutien à l’ajustement unique de 25 % des droits et ont compris la nécessité pour l’OPIC de rattraper l’inflation. Ils ont également aimé que l’OPIC prenne en compte les commentaires antérieurs concernant l’introduction progressive des droits et ont indiqué que les raisons de procéder à une augmentation unique étaient bien exposées dans le résumé de l’étude d’impact de la réglementation qui a été publié au préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada.
En outre, les trois principales parties prenantes ont réitéré leur appréciation de l’élargissement de la définition d’une petite entité dans le cadre du secteur d’activité des brevets, bien que l’IPIC ait estimé qu’il était encore possible d’améliorer les orientations concernant les conséquences futures du paiement de droits de brevet par les petites entités. La FICPI et l’ABC se sont également réjouies du fait que les droits étaient arrondis au dollar le plus proche, et ont indiqué qu’elles préféreraient que les montants des droits futurs après leurs ajustements annuels en fonction de l’inflation (conformément à la Loi sur les frais de service) soient également arrondis.
Prise en compte des commentaires des parties prenantes lors de la publication préalable
Réponse aux commentaires relatifs aux volumes prévus : L’OPIC s’attend à une baisse insignifiante de la demande de protection de la propriété intellectuelle au Canada, parce que l’augmentation de prix est relativement faible et qu’elle est basée sur l’expérience antérieure de l’OPIC en matière d’augmentation générale des droits. En outre, il existe peu d’options de rechange aux services de l’OPIC au niveau international, car de nombreux facteurs importants autres que les droits sont pris en compte dans le choix d’une administration pour assurer la protection de la propriété intellectuelle. Ces facteurs peuvent inclure la propriété intellectuelle existante, la réglementation en matière de propriété intellectuelle et les considérations économiques et de marché.
Réponse aux commentaires relatifs aux normes de service et aux retards dans le traitement des demandes d’enregistrement de marques de commerce : L’OPIC ne modifie pas les normes de service dans le cadre des modifications réglementaires actuelles. L’objectif primordial du règlement est d’apporter une stabilité financière à long terme à l’OPIC et, par conséquent, ces commentaires ont été considérés comme n’entrant pas dans la portée de cette proposition. L’augmentation des recettes résultant des modifications créera une stabilité financière et une flexibilité à long terme pour l’OPIC. En conséquence, l’OPIC sera davantage en mesure de fournir des services améliorés à ses clients grâce à des investissements ciblés dans des domaines clés.
Réponse aux commentaires relatifs à la définition d’une petite entité : Les modifications apportées aux Règles sur les brevets visent uniquement à augmenter le seuil maximum d’employés qu’une petite entreprise peut avoir pour être admissible au statut de petite entité. L’OPIC étudiera la meilleure façon de collaborer avec ses clients afin d’apaiser leurs inquiétudes quant à l’utilisation du régime des droits pour les petites entités.
Réponse aux commentaires relatifs à l’arrondissement des droits : L’OPIC étudiera les possibilités de maintenir les montants entiers après les ajustements annuels liés à l’inflation afin de réduire le fardeau administratif.
Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones
L’évaluation initiale a examiné la portée géographique et le sujet de l’initiative par rapport aux traités modernes en vigueur et n’a pas déterminé de répercussions potentielles sur les traités modernes.
Choix de l’instrument
Presque tous les droits de l’OPIC sont fixés par des règlements à l’exception d’un droit d’indication géographique qui est fixé en vertu du paragraphe 18(1) de la Loi sur le ministère de l’Industrie pour « le traitement des demandes de protection d’indications géographiques par l’Office de la propriété intellectuelle du Canada ». Ainsi, 142 des 143 droits liés à la PI se trouvent dans les Règles sur les brevets, dans le Règlement sur les marques de commerce, dans le Règlement sur les dessins industriels, dans le Règlement sur le droit d’auteur, et dans le Règlement sur les topographies de circuits intégrés. Par conséquent, pour modifier l’un de ces droits (à l’exception des ajustements annuels conformément à la Loi sur les frais de service), il faut procéder au moyen de modifications réglementaires.
Outre l’augmentation ponctuelle de 25 %, deux autres options d’augmentation ponctuelle (c’est-à-dire 20 % et 30 %) ont été envisagées lors de l’élaboration de la proposition d’augmentation des droits. L’OPIC a finalement été consulté au sujet de l’augmentation de 25 %. Les parties prenantes ont indiqué que l’augmentation unique de 25 % des droits pourrait être difficile à absorber en une seule fois par les clients. Certaines ont suggéré que l’augmentation des droits soit échelonnée sur une plus longue période. Deux options d’introduction progressive ont été envisagées pour maintenir la viabilité financière à long terme de l’OPIC : (1) une période d’introduction progressive de deux ans (augmentations consécutives de 15 %); (2) une introduction progressive de trois ans (une augmentation de 15 % suivie de deux augmentations de 10 %).
Scénario de base
En l’absence des augmentations des droits, le déficit structurel actuel de l’OPIC entraînerait son insolvabilité au cours de l’exercice financier 2024-2025. Cette insolvabilité obligerait l’OPIC, en l’absence de financement ou de sources de revenus supplémentaires, à réduire ses coûts d’environ 17 % sur la période 2024-2025 à 2028-2029. Une réduction des coûts de 17 % aurait pour conséquence d’entraver gravement la capacité à fournir des services, et entraînerait notamment de longs retards et une détérioration potentiellement importante de l’état des droits de propriété intellectuelle au Canada. Par ailleurs, l’insolvabilité prévue pourrait obliger les contribuables canadiens à couvrir le manque à gagner.
Augmentation unique de 20 % des droits
L’application d’une augmentation unique de 20 % des droits générerait une flexibilité financière très limitée à court et à moyen terme et exposerait l’OPIC au risque de devoir entreprendre une autre révision des droits dans quelques années, si des événements imprévus devaient avoir des répercussions négatives sur les finances de l’organisation. Par exemple, un ralentissement économique pourrait se traduire par une baisse de la demande et des revenus. Ou encore, la rotation du personnel pourrait entraîner une baisse temporaire de la productivité, nécessitant des niveaux de ressources supplémentaires et entraînant une augmentation des coûts de dotation en personnel et de formation.
Augmentation unique de 30 % des droits
L’application d’une augmentation unique de 30 % des droits permettrait à l’OPIC d’atteindre le niveau optimal d’autorisation non utilisée de 100 millions de dollars dans un délai d’environ trois ans après la mise en œuvre. D’ici là, cependant, l’OPIC risque d’être perçu comme surfacturant les services à ses clients et de devoir revoir ses honoraires à la baisse.
Mise en place progressive de l’augmentation des droits
En réponse aux commentaires des parties prenantes, l’OPIC a évalué deux options concernant l’introduction progressive d’une augmentation des droits : (1) deux augmentations consécutives de 15 % par année; (2) une introduction progressive sur trois ans, consistant en une augmentation de 15 % la première année, suivie d’augmentations de 10 % chaque année pendant deux ans. Les deux options d’introduction progressive maintiennent la viabilité à long terme de l’OPIC. Cela dit, les droits de l’OPIC sont déjà structurés de manière à répartir les coûts de la propriété intellectuelle dans le temps (par exemple le maintien de la propriété intellectuelle, le renouvellement de la propriété intellectuelle). Les demandeurs et les titulaires de PI ne paient pas le coût total de leur PI en une seule fois, mais plutôt sur plusieurs années. Pour un exemple de la répartition des droits sur la durée de vie d’un brevet, consultez la feuille de route de la PI sur les brevets.
Le fonds renouvelable de l’OPIC fonctionne en déficit depuis l’exercice financier 2017-2018 et environ sept ans se seront écoulés au moment où toute augmentation des droits sera mise en œuvre. Pendant cette période, les titulaires et les demandeurs actuels de droits de PI voient leurs droits subventionnés par les futurs titulaires et demandeurs, car leurs services sont fournis par l’OPIC à un prix inférieur au coût. L’introduction progressive de l’augmentation des droits prolongera encore davantage cette période de subventionnement et fera en sorte que l’OPIC accumulera un déficit plus important pour l’exercice financier 2024-2025, ce qui devrait réduire l’autorisation non utilisée de l’OPIC à 5 millions de dollars. Cela augmente considérablement le risque de devoir retarder les investissements en matière de TI essentielles et la dotation en personnel prévue. Sur le plan opérationnel, cela pourrait entraîner une diminution des normes de service et une augmentation des arriérés, ce qui pourrait, à son tour, avoir des répercussions négatives sur l’ensemble de l’écosystème de la PI au Canada. Le retard dans les investissements en matière de TI pourrait également entraîner une augmentation des coûts dans les années à venir.
Augmentation unique de 25 % des droits
L’augmentation générale et unique des droits recommandée de 25 % aurait les effets suivants :
- Permettre à l’OPIC de résoudre son déficit structurel, en rattrapant l’inflation historique d’environ 30 % depuis le dernier ajustement des droits en 2004.
- Veiller à ce que les fonds renouvelables restent autosuffisants tout au long de son cycle de vie, avec des excédents d’environ 7 % par an en moyenne au cours des cinq premières années.
- Créer la flexibilité financière nécessaire pour ce qui suit :
- les investissements en capital comme ceux en matière de TI et d’autres améliorations de la prestation de services;
- la variabilité habituelle des prévisions de dépenses et de recettes sur un horizon pluriannuel;
- La gestion des dépenses à long terme. Plus précisément, couvrir la responsabilité de l’OPIC à l’égard des clients qui paient leurs services à l’avance, qui sont estimés à environ 100 millions de dollars sur une base continue d’ici 2028-2029.
En résumé, l’augmentation unique de 25 % des droits permet de combler le manque à gagner estimé à 17 % et de créer une réserve de liquidités suffisante, de financer les investissements essentiels, de tenir compte des risques relatifs à un éventuel ralentissement économique et des estimations à long terme.
Analyse de la réglementation
Avantages et coûts
Les modifications augmentent la plupart des droits de 25 %, à l’exception des droits pour les petites entités, de certains droits de faible importance et de certains droits inclus dans les Règles modifiant les Règles sur les brevets enregistrées le 3 juin 2022. Les modifications élargissent également la définition de « petite entité » dans le cadre du secteur d’activité de la propriété intellectuelle des brevets d’au plus 50 employés à moins de 100 employés. Le pourcentage de déclaration des petites entités est censé être de 10 %. Les volumes de chaque droit ont été modélisés individuellement en utilisant des informations historiques et les scénarios de base et réglementaires utilisent les mêmes volumes pour chaque droit.
Une analyse coûts-avantages a été réalisée pour déterminer les répercussions de ces modifications proposées sur les parties prenantes. Les modifications ont été évaluées de manière qualitative et quantitative. Les modifications visent à apporter une stabilité financière à long terme à l’OPIC tout en limitant les répercussions sur les petites entreprises et à réaliser des investissements essentiels. Les modifications entraîneront des coûts et des avantages tangibles pour les Canadiens, l’OPIC et les clients de l’OPIC. Les modifications visant à élargir la définition de petite entité et à ne pas augmenter les droits pour ces dernières limiteront la portée et l’ampleur des effets négatifs sur les petites entreprises tout en offrant des avantages.
La valeur actuelle nette des répercussions quantifiées sur une période de dix ans est de 250,3 millions de dollars, avec un bénéfice total de 322,7 millions de dollars et un coût total de 72,4 millions de dollars. Les valeurs actuelles sont actualisées jusqu’en 2023 à un taux de 7 % et présentées en dollars canadiens de 2023. L’importante valeur actuelle nette est principalement due à l’exclusion du calcul des coûts pour les clients étrangers.
Pour recevoir une copie du rapport complet de l’analyse coûts-avantages, envoyez un courriel à CIPOFeeReview-RevisionDesdroitsOPIC@ised-isde.gc.ca.
Principales hypothèses
On suppose que la demande de protection de la PI est inélastique aux nouveaux prix et qu’il y aurait donc une réduction insignifiante de la quantité en réponse à l’augmentation du prix. Cette hypothèse est dérivée de ce qui suit :
- Les augmentations incrémentielles des coûts sont relativement faibles par rapport à l’investissement global dans les produits de propriété intellectuelle;
- Il existe des options de rechange limitées aux services fournis par l’OPIC;
- L’OPIC n’a pas connu de baisse de la demande à la suite de l’ajustement précédent des droits de 2004 (qui était une augmentation plus importante sur le plan du pourcentage).
L’augmentation supplémentaire des coûts est marginale, si l’on prend en considération que les droits de l’OPIC ne représentent qu’une fraction du coût total pour les demandeurs de PI, étant donné que la majorité d’entre eux engagent des droits pour retenir les services de cabinets d’agents tout au long du procédé. Le secteur des brevets produit la grande majorité des revenus de l’OPIC et le montant total moyen des droits de brevet augmentera de moins de 1 000 $, tandis que les droits de brevet des petites entités connaîtront une augmentation d’environ 20 $. Un brevet arrivé à échéance sera assujetti à une augmentation supplémentaire d’environ 1 650 $ et un brevet abandonné à son deuxième anniversaire sera assujetti à une augmentation supplémentaire de moins de 400 $. Les droits sur les marques augmenteront de moins de 300 $ et les droits sur les dessins et modèles industriels, d’environ 200 $. L’augmentation des droits sera également répartie sur la durée de vie du produit de propriété intellectuelle, les droits étant payés à différentes étapes clés. Par exemple, la majorité des revenus tirés des brevets sont générés par les droits de maintenance qui sont payés annuellement sur 19 ans.
En outre, bien qu’une augmentation de 45,7 millions de dollars actualisés par an des droits (voir le tableau ci-dessous sur les avantages monétaires) puisse sembler un coût substantiel, elle est insignifiante par rapport à l’ensemble des coûts de développement de la propriété intellectuelle. Par exemple, en 2021, le Canada a investi 75,0 milliards de dollars dans des produits de propriété intellectuelleréférence 5. Les ventes de médicaments brevetés au Canada ont atteint 17,4 milliards de dollars en 2021 et les titulaires de brevets ont indiqué des dépenses totales de recherche et développement (R-D) de 922,9 millions de dollarsréférence 6. Aux États-Unis, le plus grand groupe de demandeurs étrangers pour l’OPIC, il y a eu plus de 1 200 milliards de dollars américains d’investissements fixes privés dans les produits de propriété intellectuelle en 2021référence 7. Selon une variété de paramètres, l’augmentation des droits de l’OPIC sera sans conséquence par rapport aux coûts totaux du développement de la propriété intellectuelle et aux services fournis par l’OPIC, qui génèrent des milliards de dollars de revenus.
Il existe des options de rechange limitées aux services fournis par l’OPIC, en particulier pour les brevets et les dessins industriels, et il n’existe pas de substituts parfaits qui limiteraient davantage la réponse à la demande. Si les parties prenantes recherchent une protection de la PI au Canada, l’OPIC est le seul véhicule disponible.
L’hypothèse d’une baisse insignifiante de la demande est également étayée par le fait qu’il n’y a pas eu de réduction substantielle du nombre de demandes de propriété intellectuelle à la suite d’un ajustement similaire des droits effectué en 2004 par l’OPIC. L’ajustement des droits de l’OPIC de 2004 n’a pas été uniforme pour la centaine de droits concernés, mais a connu une augmentation moyenne pondérée de 34 % pour neuf droits clés (c’est-à-dire les droits de demande de brevets, de marques de commerce et de dessins industriels, les droits de requête d’examen pour les brevets, les droits de maintien en vigueur pour les brevets, les droits de maintien en vigueur pour les dessins industriels, les droits de renouvellement pour les marques de commerce, les droits de délivrance pour les brevets et les droits d’enregistrement pour les marques de commerce)référence 8.
Le scénario de base et le scénario réglementaire supposent que les demandes de brevet sont constituées à 88,3 % d’étrangers et à 11,7 % de nationaux, avec la même répartition pour les petites entités et les autres. On suppose que les dépôts de droits d’auteur sont à 90,7 % nationaux et à 9,3 % étrangers. On suppose que les dépôts de dessins et modèles industriels sont constitués de 12,7 % de produits nationaux et de 87,3 % de produits étrangers. On suppose que les dépôts de marques de commerce sont à 43,1 % nationaux et à 56,9 % étrangers. Les clients de l’OPIC peuvent déposer leur demande plus tôt afin d’éviter l’augmentation des droits du 1er janvier 2024. Cela ne change pas la demande à long terme pour les services de l’OPIC ou les volumes prévus pour les années présentées.
Méthodologie
Selon le Guide d’analyse coûts-avantages pour les projets de réglementation du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canadaréférence 9, les coûts et les avantages attribués aux Canadiens sont prévus sur une période de 10 ans allant des exercices 2024-2025 à 2033-2034.
Les volumes pour chaque droit ont été modélisés individuellement en utilisant des informations historiques. La réduction de la quantité due à l’augmentation du droit devrait être trop faible; par conséquent, les mêmes volumes pour chaque droit ont été utilisés pour le scénario de base et le scénario réglementaire. Les augmentations de volume prévues pour les principaux droits entre les exercices 2024-2025 et 2033-2034 sont les suivantes : demandes de brevets (4,4 %), demandes de marques de commerce (27,2 %), demandes de dessins et modèles industriels (35,4 %), demandes de droits d’auteur (0 %), demandes d’examen de brevets (2,1 %), droits de maintien en vigueur des brevets (–6,8 %), droits de maintien en vigueur des dessins et modèles industriels (56,9 %) et renouvellement des marques de commerce (227 %). Ces volumes ont été multipliés par les droits supplémentaires pour calculer les recettes supplémentaires découlant de l’augmentation des droits. Les répercussions de l’élargissement de la définition de petite entité ont été calculées en multipliant le pourcentage d’augmentation des entreprises bénéficiant de la réduction pour petite entité par le total des recettes générées par les droits pour lesquels une réduction pour petite entité existe.
Avantages
Les avantages des modifications sont principalement attribués à l’OPIC par l’augmentation des recettes (320,7 millions de dollars) et la stabilité financière à long terme. Ces droits payés par les demandeurs nationaux et étrangers sont des sources de revenus pour l’OPIC. Les avantages pour l’OPIC provenant des clients nationaux et étrangers sont de 70,4 millions de dollars et de 250,3 millions de dollars, respectivement. S’agissant du secteur d’activité, les avantages pour l’OPIC sont de 206,3 millions de dollars pour les brevets, 101,9 millions de dollars pour les marques de commerce, 11,6 millions de dollars pour les dessins industriels et 0,9 million de dollars pour les droits d’auteur. Les petites entreprises bénéficieront également de l’élargissement de la définition de petite entité (2,0 millions de dollars).
Coûts
Les coûts supplémentaires liés à l’augmentation des droits seront principalement soutenus par les demandeurs et les titulaires de PI étrangers, puisque la plupart des demandeurs cherchant à obtenir une protection de PI au Canada sont étrangers. Répartie par secteurs d’activité, la valeur actuelle nette des coûts monétisés pour les demandeurs canadiens est de 24,1 millions de dollars pour les brevets, 43,9 millions de dollars pour les marques de commerce, 1,5 million de dollars pour les dessins industriels et 0,9 million de dollars pour les droits d’auteur. Il y aura également une augmentation des coûts pour l’OPIC en raison de l’élargissement de la définition de petite entité (2,0 millions de dollars).
Énoncé des coûts-avantages
- Nombre d’années : 10 (exercices 2024-2025 à 2033-2034)
- Année de base pour le calcul des coûts : 2023
- Valeur actuelle de l’année de base : 2023
- Taux d’actualisation : 7 %
Partie prenante touchée | Description du coût | Année de base (2024-2025, valeur actuelle) | 2026-2027 (valeur actuelle) | 2029-2030 (valeur actuelle) | Année finale (2033-2034, valeur actuelle) | Total (valeur actuelle) |
Valeur annualisée |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Gouvernement | Élargissement de la définition de petite entité | 158 470 $ | 191 793 $ | 211 627 $ | 200 296 $ | 2 015 407 $ | 286 949 $ |
Industrie | Augmentation des droits | 8 422 007$ | 7 642 841 $ | 7 230 566 $ | 6 010 793 $ | 70 358 101 $ | 10 017 411 $ |
Toutes les parties prenantes | Coûts totaux | 8 580 477 $ | 7 834 634 $ | 7 442 194 $ | 6 211 089$ | 72 373 509 $ | 10 304 359 $ |
Partie prenante touchée | Description de la prestation | Année de base (2024-2025, valeur actuelle) | 2026-2027 (valeur actuelle) | 2029-2030 (valeur actuelle) | Année finale (2033-2034, valeur actuelle) | Total (valeur actuelle) |
Valeur annualisée |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Gouvernement | Augmentation des droits | 40 201 438 $ | 36 136 317 $ | 31 771 772 $ | 25 209 387 $ | 320 687 035 $ | 45 658 619 $ |
Industrie | Élargissement de la définition de petite entité | 158 470 $ | 191 793 $ | 211 627 $ | 200 296 $ | 2 015 407 $ | 286 949 $ |
Toutes les parties prenantes | Avantages totaux | 40 359 908 $ | 36 328 110 $ | 31 983 400 $ | 25 409 683 $ | 322 702 442 $ | 45 945 568 $ |
Répercussions | Année de base (2024-2025, valeur actuelle) | 2026-2027 (valeur actuelle) | 2029-2030 (valeur actuelle) | Année finale (2033-2034, valeur actuelle) | Total (valeur actuelle) |
Valeur annualisée |
---|---|---|---|---|---|---|
Coûts totaux | 8 580 477 $ | 7 834 634 $ | 7 442 194 $ | 6 211 089 $ | 72 373 509 $ | 10 304 359 $ |
Avantages totaux | 40 359 908 $ | 36 328 110 $ | 31 983 400 $ | 25 409 683 $ | 322 702 442 $ | 45 945 568 $ |
RÉPERCUSSIONS NETTES | 31 779 431 $ | 28 493 476 $ | 24 541 206 $ | 19 198 595 $ | 250 328 934 $ | 35 641 208 $ |
Répercussions quantifiées (non monétisées) et qualitatives
Répercussions positives
- Les Canadiens bénéficieront d’un écosystème de la PI pertinent et efficace.
Répercussions négatives
- Les Canadiens qui achètent des produits de la PI risquent de voir les prix augmenter en raison de l’augmentation des droits.
Analyse de sensibilité
Un certain nombre d’hypothèses ont été formulées pour estimer les coûts des modifications proposées. Pour tenir compte de l’effet de l’incertitude et de la variabilité sur ces hypothèses, une analyse de sensibilité est réalisée, dans laquelle des valeurs différentes sont attribuées aux variables et les résultats sont réévalués. Cette analyse de sensibilité représente un scénario alternatif au scénario central présenté dans les avantages et coûts ci-dessus.
La variable la plus importante qui est assujettie à l’incertitude et à la variabilité est la réponse des demandeurs à l’augmentation des droits en raison de l’élasticité des prix. Les résultats de l’analyse par l’OPIC des informations internes dans trois secteurs d’activité sont résumés dans le tableau ci-dessous. Les pourcentages dans la colonne « OPIC » montrent la réponse de la demande de rechange à l’augmentation de 25 % du prix.
Type de PI | Service | OPIC |
---|---|---|
Brevets | Droits de dépôt | –7,3 % |
Droits de maintenance (moyenne de tous les droits de maintenance) | –5,0 % | |
Marques de commerce | Droits de dépôt | –10,2 % |
Dessins industriels | Droits de dépôt | –9,5 % |
Sur la base d’une évaluation interne des informations et des recherches disponibles, le scénario suivant représente la réponse réduite de la demande à l’augmentation de 25 % du prix par les clients de l’OPIC. Le scénario de demande réduite dans le tableau ci-dessous utilise les élasticités de prix de la colonne « OPIC » dans le tableau ci-dessus.
Analyse centrale | Scénario de demande réduite | |
---|---|---|
Avantages nets | 322 702 442 $ | 228 360 522 $ |
Coûts nets | 72 373 509 $ | 50 553 678 $ |
Répercussions nettes | 250 328 934 $ | 177 806 844 $ |
Analyse distributionnelle
Les clients canadiens et étrangers de l’OPIC seront touchés par les modifications. Les demandes provenant de clients canadiens représentent 11,7 % des demandes de brevets, 43,1 % des demandes de marques de commerce, 12,7 % des dessins industriels et 90,7 % des droits d’auteur. Une analyse de répartition montre que la majorité des coûts seront subis en Ontario (31,4 millions de dollars), au Québec (14,5 millions de dollars), en Colombie-Britannique (11,0 millions de dollars) et en Alberta (8,5 millions de dollars).
Lentille des petites entreprises
Des droits pour les petites entités existent actuellement à l’OPIC dans le secteur d’activité des brevets. Ces droits continueront d’exister et ne seront pas soumis à l’augmentation standard de 25 %. En outre, la définition actuelle d’une « petite entité » dans les Règles sur les brevets est modifiée. Une déclaration de petite entité accorde à une entreprise qui répond à certains critères des tarifs réduits pour les demandes de brevet. Actuellement, les petites entités sont définies comme des entreprises qui emploient 50 salariés ou moins au moment du dépôt de la demande de brevet, ou qui sont des universités. La modification fait passer le nombre d’employés qu’une organisation est autorisée à avoir pour être admissible au statut de petite entité d’au plus 50 employés à moins de 100 employés, une mesure visant à promouvoir l’utilisation de ce processus. Cela signifie qu’un plus grand nombre d’entreprises seront en mesure de payer les droits de brevet réduits spécifiquement destinés aux petites entités.
Une analyse menée selon la lentille des petites entreprises a permis de déterminer que les modifications entraîneront une augmentation des coûts pour les petites entreprises dans les quatre secteurs d’activité déterminés.
Les petites entreprises qui utilisent exclusivement les services de l’OPIC liés aux dessins industriels, aux droits d’auteur et aux marques de commerce verront leurs coûts augmenter en raison de l’ajustement des prix. Toutefois, en ce qui concerne le secteur des brevets, la définition élargie de la petite entité réduira les coûts pour les petites entreprises comptant de 50 à moins de 100 employés; le gel des droits pour les petites entités maintiendra les coûts au même niveau pour les petites entreprises comptant 50 employés ou moins; et pour les droits qui ne prévoient pas de réduction pour les petites entités, les modifications augmenteront les coûts pour les petites entreprises. L’effet net sur les petites entreprises dépendra de l’ensemble de services de propriété intellectuelle qu’elles achètent.
La part des revenus estimée pour les petites entreprises pour chaque secteur d’activité est constituée de brevets (10 %), de dessins industriels (15 %), de droits d’auteur (16 %), et de marques de commerce (17 %). La réduction des droits de brevet pour les petites entités réduit la charge des petites entreprises parce qu’elle réduit le coût des principaux droits à forte recette (par exemple les droits de demande, les droits de requête d’examen, les droits de maintien en vigueur).
En divisant la valeur actuelle totale des coûts différentiels pour les petites entreprises par le nombre de petites entreprises, on obtient une augmentation moyenne des coûts de 67,87 $. La PI protégée par ces coûts peut apporter des avantages substantiels aux propriétaires. Entre 2018 et 2020, plus du double du pourcentage de petites et moyennes entreprises (PME) détentrices de PI ont connu des taux de croissance de 16 % ou plus par rapport aux PME qui ne sont pas détentrices de PIréférence 10. Les petites entreprises bénéficieront d’un avantage total de 2,0 millions de dollars grâce à la définition élargie d’une petite entité.
Résumé de la lentille des petites entreprises
- Nombre de petites entreprises touchées : 132 533référence 11,référence 12
- Nombre d’années : 10 (exercices 2024-2025 à 2033-2034)
- Année de base pour le calcul des coûts : 2023
- Valeur actuelle de l’année de base : 2023
- Taux d’actualisation : 7 %
Activité | Valeur annualisée | Valeur actuelle |
---|---|---|
Brevets | 155 931 $ | 1 095 197 $ |
Marques de commerce | 1 075 470 $ | 7 553 653 $ |
Dessins industriels | 30 440 $ | 213 799 $ |
Droits d’auteur | 18 931 $ | 132 967 $ |
Coût total de la conformité | 1 280 773 $ | 8 995 616 $ |
Règle du « un pour un »
La règle du « un pour un » ne s’applique pas, car il n’y a pas de changement progressif de la charge administrative pesant sur les entreprises et aucun titre réglementaire n’est abrogé ou introduit.
Coopération et harmonisation en matière de réglementation
Les modifications ne sont pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération en matière de réglementation (par exemple le Conseil de coopération en matière de réglementation Canada–États-Unis [CCR], la Table de conciliation et de coopération en matière de réglementation de l’Accord de libre-échange canadien, le Forum de coopération en matière de réglementation de l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne). Les ajustements de prix sont effectués en tenant compte de la situation financière particulière de l’OPIC et ne s’harmonisent donc pas directement sur les droits perçus par d’autres offices de propriété intellectuelle. La définition de « petite entité » est ajustée pour s’harmoniser avec les définitions du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et ne s’harmonise donc pas directement avec la définition employée par d’autres offices de propriété intellectuelle.
Les droits de PI sont généralement harmonisés dans le monde entier entre les offices qui disposent de cadres législatifs semblables, grâce à un certain nombre de traités multilatéraux, notamment l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (accord ADPIC) et un certain nombre d’autres traités administrés par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. À l’heure actuelle, les droits de l’OPIC ne sont pas harmonisés avec ceux des homologues internationaux du Canada qui ont récemment ajusté leurs droits pour tenir compte de l’inflation. Bien que d’autres offices offrent des droits de PI semblables aux demandeurs, dans certains cas, il existe des différences dans la manière dont les droits sont structurés. L’OPIC a entrepris une comparaison des droits en examinant les taux des offices de PI du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Union européenne, du Japon et de l’Australie, car ces pays fournissent des services identiques à des économies de marché qui ressemblent à celle du Canada. Ces modifications s’expliquent en partie par le fait que les droits du Canada sont généralement inférieurs à ceux de ses principaux partenaires commerciaux.
Évaluation environnementale stratégique
Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas nécessaire.
Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)
Bien qu’il soit communément admis qu’il existe des différences entre les hommes et les femmes dans les domaines à forte intensité de propriété intellectuelle, on ne s’attend pas à ce que cette réglementation touche de manière disproportionnée certains groupes (sur la base de facteurs tels que le genre, le sexe, l’âge, la langue, l’éducation, la géographie, la culture, l’ethnie, le revenu, la capacité, l’orientation sexuelle, l’identité de genre). Étant donné que l’approche générale de l’OPIC en matière d’ajustement des droits consiste à augmenter la plupart des droits de 25 %, aucun effet disproportionné n’est attendu sur quelque groupe que ce soit. Le gel des droits de brevet pour les petites entités limite encore davantage les risques d’augmentation des droits pour les personnes.
Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service
Mise en œuvre
Les modifications entreront en vigueur le 1er janvier 2024, à l’exception des modifications d’ordre administratif relatives aux Règles sur les brevets, qui entreront en vigueur à l’enregistrement. Les parties prenantes concernées disposeront d’une période suffisante entre la publication dans la Partie II de la Gazette du Canada, et la date d’entrée en vigueur du 1er janvier 2024 pour se familiariser avec les modifications réglementaires et mettre en œuvre les changements nécessaires à leurs procédés, à leur documentation et à leur technologie de l’information.
Dans le cadre de la mise en œuvre, l’OPIC informera les parties prenantes de la date d’entrée en vigueur et veillera à ce qu’elles soient au courant des changements. La sensibilisation des clients canadiens et internationaux et des parties prenantes sera proactive et réalisée par le biais de courriels directs et de messages sur les médias sociaux. Le site Web de l’OPIC sera mis à jour pour indiquer les modifications apportées aux droits, et les clients seront encouragés à contacter l’OPIC s’ils ont des questions d’ordre général concernant les modifications. En interne, l’OPIC modifiera son système de calcul des droits, apportera les mises à jour nécessaires à ses politiques et procédures externes et internes, et formera son personnel de manière appropriée.
Normes de service
Les normes de service existantes (Normes de service à la clientèle de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada) seront utilisées pour tous les droits visés par les modifications. Dans les cas où une norme de service n’est pas respectée, une partie des honoraires sera remise au client conformément à la Loi sur les droits de service et à la politique de remise de l’OPIC (Remises à l’OPIC — Office de la propriété intellectuelle du Canada).
L’OPIC ne propose pas de modifier les normes de service dans le cadre de cette proposition de droits.
Personne-ressource
Elias Collette
Directeur général
Office de la propriété intellectuelle du Canada
Innovation, Sciences et Développement économique
Téléphone : 819‑743‑7698
Courriel : elias.collette@ised-isde.gc.ca