Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail : DORS/2022-41

La Gazette du Canada, Partie II, volume 156, numéro 6

Enregistrement
DORS/2022-41 Le 4 mars 2022

CODE CANADIEN DU TRAVAIL

C.P. 2022-196 Le 3 mars 2022

Sur recommandation du ministre du Travail et en vertu des paragraphes 169(2) et 175(1) rĂ©fĂ©rence a, de l’article 181.3 rĂ©fĂ©rence b, des paragraphes 203(2) rĂ©fĂ©rence c, 239.1(3) rĂ©fĂ©rence d et (10)référence d et 240(3) rĂ©fĂ©rence e, de l’article 245 rĂ©fĂ©rence f, du paragraphe 247.99(3) rĂ©fĂ©rence g, de l’article 247.992 rĂ©fĂ©rence h, des paragraphes 251.01(3) rĂ©fĂ©rence i et 252(2) rĂ©fĂ©rence j et des articles 264 rĂ©fĂ©rence k et 270 rĂ©fĂ©rence l du Code canadien du travail rĂ©fĂ©rence m, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail, ci-après.

Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail

Règlement du Canada sur les normes du travail

1 Le paragraphe 6(11) du Règlement du Canada sur les normes du travail rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

(11) L’employeur qui licencie ou met Ă  pied, durant la pĂ©riode de calcul de la moyenne, un employĂ© dont les heures de travail sont assujetties au calcul de la moyenne conformĂ©ment au paragraphe (1) doit rĂ©munĂ©rer celui-ci au taux de rĂ©munĂ©ration des heures supplĂ©mentaires prĂ©vu Ă  l’alinĂ©a 174(1)a) de la Loi pour les heures de travail effectuĂ©es, mais non rĂ©munĂ©rĂ©es, qui sont en sus de 40 fois le nombre de semaines que compte la partie Ă©coulĂ©e de la pĂ©riode de calcul de la moyenne.

2 L’article 16 du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

16 Lorsque les parties Ă  une convention collective s’entendent par Ă©crit pour substituer conformĂ©ment au paragraphe 195(1) de la Loi un jour Ă  un jour fĂ©riĂ©, l’entente Ă©crite doit renfermer les renseignements visĂ©s aux alinĂ©as 15(1)a) Ă  e).

3 Le paragraphe 19(6) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(6) Pour l’application des paragraphes 177.1(1), 206.6(2), 206.7(2.1), 206.8(1), 210(2), 230(1) et 235(1), de l’alinĂ©a 240(1)a) et du paragraphe 247.5(1) de la Loi, l’employĂ© au service de plusieurs employeurs est rĂ©putĂ© travailler sans interruption.

4 Le paragraphe 20(2) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(2) Pour l’application de l’alinĂ©a 174(1)a) et des paragraphes 174(4) et (5), 197(1) et 205(2) de la Loi, le taux horaire rĂ©gulier de salaire peut ĂŞtre le taux convenu selon les dispositions de la convention collective liant l’employeur et l’employĂ©.

5 (1) L’alinĂ©a 24(2)l) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(2) Le paragraphe 24(2) du mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’alinĂ©a n.2), de ce qui suit :

(3) L’alinĂ©a 24(2)n.4) de la version française du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(4) Le paragraphe 24(2) du mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’alinĂ©a n.4), de ce qui suit :

(5) L’alinĂ©a 24(2)n.6) de la version française du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(6) L’alinĂ©a 24(4)b) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

6 Le mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’article 24, de ce qui suit :

Certificat visĂ© au paragraphe 181.1(2) de la Loi

24.1 Le certificat visĂ© au paragraphe 181.1(2) de la Loi contient, outre les renseignements prĂ©vus Ă  ce paragraphe, les dates du dĂ©but et de la fin de la pĂ©riode au cours de laquelle les pauses qui sont nĂ©cessaires pour raisons mĂ©dicales doivent ĂŞtre prises.

7 Le mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’article 29, de ce qui suit :

Plainte pour congédiement injuste

29.1 Pour l’application de l’alinĂ©a 240(3)b) de la Loi, sont visĂ©s les cas suivants :

Plainte relative à un test génétique

29.2 Pour l’application de l’alinĂ©a 247.99(3)b) de la Loi, sont visĂ©s les cas suivants :

Plainte visĂ©e au paragraphe 251.01(1) de la Loi

29.3 Pour l’application de l’alinĂ©a 251.01(3)b) de la Loi, est visĂ© le cas oĂą, prĂ©alablement au dĂ©pĂ´t d’une plainte en vertu du paragraphe 251.01(1) de la Loi, une plainte fondĂ©e essentiellement sur les mĂŞmes faits a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en vertu de ce paragraphe conformĂ©ment au paragraphe 251.01(2) de la Loi et a Ă©tĂ© retirĂ©e en raison du fait qu’elle est incomplète ou qu’elle contient une erreur.

8 Le paragraphe 34(1) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

34 (1) La durĂ©e de l’obligation que le paragraphe 239.1(3) de la Loi impose Ă  l’employeur est de dix-huit mois Ă  partir de la date, inscrite sur le certificat du professionnel de la santĂ© agréé par le rĂ©gime auquel l’employeur adhère conformĂ©ment au paragraphe 239.1(2) de la Loi, Ă  laquelle l’employĂ© est apte Ă  retourner au travail, avec ou sans restrictions.

Règlement sur les normes relatives aux activités d’apprentissage en milieu de travail

9 Le paragraphe 4(1) du Règlement sur les normes relatives aux activitĂ©s d’apprentissage en milieu de travail rĂ©fĂ©rence 2 est modifiĂ© par adjonction, après l’alinĂ©a m), de ce qui suit :

10 L’article 6 du mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’alinĂ©a a), de ce qui suit :

Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Code canadien du travail)

11 La section 1 de la partie 2 de l’annexe 2 du Règlement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires (Code canadien du travail) rĂ©fĂ©rence 3 est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

52.1 24(2)n.21) A
52.2 24(2)n.22) A
12 La section 1 de la partie 2 de l’annexe 2 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

54.1 24(2)n.41) A
13 La section 5 de la partie 2 de l’annexe 2 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Type de violation

15.1 4(1)n) A
15.2 4(1)o) A

Entrée en vigueur

14 (1) Sous réserve du paragraphe (2), le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

(2) Les articles 5, 6, 9, 10, 11, 12 et 13 entrent en vigueur le quatre-vingt-dixième jour suivant la date d’enregistrement du prĂ©sent règlement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Le Code canadien du travail (le Code) a Ă©tĂ© modifiĂ© le 1er septembre 2019 afin d’introduire de nouvelles dispositions modernisant la partie III du Code et soutenant l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privĂ©e et la flexibilitĂ© dans les milieux de travail sous rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale. Pour apporter certaines des modifications prĂ©vues, il est nĂ©cessaire d’apporter des modifications corrĂ©latives au Règlement du Canada sur les normes du travail, au Règlement sur les normes relatives aux activitĂ©s d’apprentissage en milieu de travail et au Règlement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires (Code canadien du travail). Le Règlement modifiant certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail (le Règlement) est nĂ©cessaire pour permettre la mise en Ĺ“uvre des nouvelles dispositions et d’assurer leur application. Les mesures prĂ©vues comprennent l’établissement d’exigences connexes en matière de tenue de registres, l’ajustement des règles relatives au traitement des plaintes et l’apport d’autres changements techniques mineurs pour assurer l’harmonisation des règlements avec le Code.

Contexte

Application des dispositions

La partie III du Code fixe les normes du travail de base (par exemple versement du salaire, congĂ©s avec protection de l’emploi) qui s’appliquent aux personnes employĂ©es par les sociĂ©tĂ©s d’État fĂ©dĂ©rales (mais non la fonction publique) et les industries du secteur privĂ© sous rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale, notamment :

La partie III du Code ne s’applique pas à la fonction publique fédérale.

Tous les autres milieux de travail, qui comptent plus de 90 % de la main-d’œuvre canadienne, relèvent de la compĂ©tence des provinces.

Nouvelles modifications au Code

Des modifications visant Ă  moderniser la partie III du Code et Ă  favoriser la souplesse en milieu de travail ont Ă©tĂ© introduites dans la Loi no 2 d’exĂ©cution du budget de 2017 (projet de loi C-63), qui a reçu la sanction royale le 14 dĂ©cembre 2017, et dans la Loi no 2 d’exĂ©cution du budget de 2018 (projet de loi C-86) qui a reçu la sanction royale le 13 dĂ©cembre 2018.

Bon nombre des changements inclus dans le projet de loi C-63 et le projet de loi C-86 sont entrĂ©s en vigueur le 1er septembre 2019. Plus prĂ©cisĂ©ment, les nouvelles dispositions sur la durĂ©e du travail obligent les employeurs Ă  fournir Ă  leurs employĂ©s ce qui suit : un prĂ©avis Ă©crit d’au moins 96 heures de leur horaire de travail; un prĂ©avis Ă©crit d’au moins 24 heures de l’ajout ou de la modification d’un quart de travail; une pause non rĂ©munĂ©rĂ©e d’au moins 30 minutes durant chaque pĂ©riode de 5 heures consĂ©cutives de travail; une pĂ©riode d’au moins 8 heures de repos consĂ©cutives entre les pĂ©riodes ou les quarts de travail. Le Code prĂ©voit des exceptions Ă  ces dispositions dans les situations d’urgence imprĂ©visibles.

De plus, le Code a été modifié pour instaurer des pauses médicales non payées; élargir l’éventail des professionnels de la santé qui peuvent fournir des certificats pour des questions médicales; éliminer l’exigence relative à la durée minimale de service pour avoir droit à un congé pour raisons médicales (et à certains autres congés); permettre de remplacer un jour férié par tout autre jour si certaines conditions sont remplies à l’égard de cette substitution; permettre la rémunération des heures supplémentaires au moyen d’un congé compensatoire payé; permettre la prolongation des délais pour déposer des plaintes pour congédiement injuste et des plaintes relatives aux tests génétiques dans les circonstances prescrites par règlement.

Des modifications corrélatives doivent être apportées à certains règlements pris en vertu du Code afin de les harmoniser avec les nouvelles dispositions et les dispositions modifiées du Code et d’appuyer leur mise en application. D’autres modifications techniques sont également requises.

Sanctions administratives pécuniaires

Le 1er janvier 2021, la nouvelle partie IV (Sanctions administratives pĂ©cuniaires) du Code est entrĂ©e en vigueur afin de promouvoir le respect des exigences de la partie II (SantĂ© et sĂ©curitĂ© au travail) et de la partie III (Normes du travail) du Code. Le Règlement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires (Code canadien du travail) [le Règlement sur les SAP] dĂ©signe et classe les violations aux obligations prĂ©vues au Code et de tous les règlements relatifs aux normes du travail, ce qui signifie que les SAP seront applicables dans les cas de non-conformitĂ©. Seules les violations prĂ©cisĂ©es dans le Règlement sur les SAP peuvent faire l’objet d’une telle sanction.

Les violations aux normes du travail dĂ©signĂ©es sont Ă©numĂ©rĂ©es et classĂ©es Ă  l’annexe 2 du Règlement sur les SAP. Lorsque l’on apporte des modifications Ă  la partie III du Code ou aux règlements connexes, l’annexe 2 du Règlement sur les SAP doit ĂŞtre modifiĂ©e pour tenir compte de toute nouvelle exigence qui pourrait ĂŞtre enfreinte.

Le Règlement sur les SAP prĂ©cise la mĂ©thode utilisĂ©e pour dĂ©terminer le montant d’une SAP pour une situation donnĂ©e qui sera dressĂ©e par un procès-verbal. Le montant de base de la sanction applicable pour une violation varie selon le type de personne ou de ministère soupçonnĂ© de l’avoir commise (appelĂ© « contrevenant Â» aux fins du prĂ©sent document) et la classification de la violation. Chaque violation dĂ©signĂ©e est classĂ©e comme Ă©tant de type A, B, C ou D, par ordre croissant de gravitĂ©, selon le niveau de risque ou de l’impact et de l’importance de la violation, tel qui est indiquĂ© au tableau 1.

Tableau 1 : Méthode de classification des violations à la partie III du Code 
TYPE  PARTIE III 
LiĂ©e Ă  des dispositions administratives. 
LiĂ©e au calcul et au versement du salaire. 
LiĂ©e aux congĂ©s ou autres exigences qui pourraient avoir une incidence sur la sĂ©curitĂ© financière ou la santĂ© et la sĂ©curitĂ© d’une personne ou d’un groupe de personnes. 
LiĂ©e Ă  l’emploi et Ă  la protection des employĂ©s mineurs. 

Des modifications au Règlement sur les SAP sont nécessaires pour faire en sorte que les exigences énoncées dans le Règlement puissent être assujetties à une SAP.

Objectif

L’objectif premier du Règlement est d’harmoniser certains règlements pris en vertu du Code canadien du travail avec les dispositions nouvelles et modifiées du Code, d’appuyer la mise en application de ces dispositions et de faire en sorte que le nouveau régime de SAP puisse être utilisé pour promouvoir la conformité avec ces dispositions.

Description

Le Règlement instaure de nouvelles dispositions pour la tenue de registres; pour désigner et classifier les nouvelles exigences en matière de tenue de registres dont le non-respect serait constitutif d’une violation passible d’une sanction administrative pécuniaire; pour préciser des circonstances supplémentaires dans lesquelles le délai pour déposer une plainte pourrait être prolongé; pour apporter d’autres modifications mineures de nature technique pour assurer l’harmonisation avec le Code.

Nouvelles dispositions sur la tenue de registres

Le Règlement exigera que les employeurs conservent un registre :

De plus, le Règlement exigera que tout certificat délivré par un professionnel de la santé relativement aux pauses médicales d’un employé précise les dates de début et de fin de la période pendant laquelle les pauses doivent être prises.

Désignation des violations

Selon la mĂ©thode de classification dĂ©crite dans le tableau 1 ci-dessus, les violations aux exigences actuelles en matière de tenue de registres sont dĂ©signĂ©es comme des violations de type « A Â» (liĂ©es aux dispositions administratives) aux fins du calcul de la sanction administrative pĂ©cuniaire applicable en vertu de la partie IV du Code.

Par souci d’uniformitĂ© et d’application, le Règlement modifiera l’annexe 2 du Règlement sur les SAP afin de dĂ©signer les nouvelles exigences en matière de tenue de registres qui sont introduites par le biais de ce règlement comme des violations de type « A Â».

Prorogation des délais pour les plaintes

Les employés doivent déposer leur plainte au chef de la conformité et de l’application du Programme du travail (chef) dans le délai prescrit par le Code.

Le Règlement permettra au chef, ou Ă  un fonctionnaire dĂ©lĂ©guĂ© :

Modifications techniques mineures

Le Règlement permettra Ă©galement de :

Le Règlement qui a Ă©tĂ© publiĂ© prĂ©alablement dans la Partie I de la Gazette du Canada le 26 juin 2021 contenait une disposition visant Ă  supprimer une rĂ©fĂ©rence Ă  la section XIII (congĂ© pour raisons mĂ©dicales) du Code Ă  l’article 29 du Règlement du Canada sur les normes du travail. Cet article du Règlement du Canada sur les normes du travail prĂ©cise les absences qui n’interrompent pas la continuitĂ© de l’emploi d’un employĂ©.

Cette proposition de modification d’ordre administratif reflétait le fait qu’il n’y a plus d’exigence de durée de l’emploi minimale pour avoir droit à un congé pour raisons médicales sans solde.

Cependant, la Loi modifiant le Code criminel et le Code canadien du travail (projet de loi C-3), qui a reçu la sanction royale le 17 dĂ©cembre 2021, prĂ©voit un nouveau congĂ© payĂ© pour raisons mĂ©dicales dans la section XIII, le droit Ă  ce congĂ© Ă©tant dĂ©terminĂ© en fonction de la pĂ©riode pendant laquelle l’employĂ© a travaillĂ© sans interruption pour son employeur.

Par consĂ©quent, la rĂ©fĂ©rence Ă  la section XIII ne devrait plus ĂŞtre supprimĂ©e de l’article 29 du Règlement du Canada sur les normes du travail puisqu’elle est nĂ©cessaire pour mettre en Ĺ“uvre le nouveau congĂ© payĂ© pour raisons mĂ©dicales prĂ©vu dans le projet de loi C-3.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Lors de l’élaboration du Règlement, le Programme du travail a consultĂ© des intervenants, notamment des reprĂ©sentants des employeurs et des employĂ©s, des reprĂ©sentants syndicaux, les organisations autochtones nationales et des experts du secteur. Les consultations menĂ©es relativement Ă  ce règlement faisaient partie de vastes consultations sur les nouvelles dispositions sur les heures de travail menĂ©es au cours de l’étĂ© 2019.

Six rĂ©unions techniques propres Ă  l’industrie ont Ă©tĂ© organisĂ©es — radiodiffusion et tĂ©lĂ©communications, transport aĂ©rien, transport ferroviaire, services postaux et de messagerie, transport routier et secteur maritime (pilotage, transport maritime et dĂ©bardage) — avec un total de 68 groupes d’employeurs et 25 organisations syndicales et communautaires participantes. Soixante-cinq groupes d’intervenants ont soumis des observations Ă©crites.

Les intervenants ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  participer Ă  des sĂ©ances d’information et Ă  des rĂ©unions de consultation entre mai et aoĂ»t 2019. Ils ont Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  fournir des commentaires Ă©crits sur un document de travail qui a Ă©tĂ© distribuĂ© le 20 mai 2019, pour une pĂ©riode de commentaires de cinq semaines. Les observations Ă©crites reçues ont presque exclusivement portĂ© sur les exemptions et les modifications aux nouvelles dispositions sur les heures de travail, car c’était la principale prĂ©occupation des intervenants Ă  l’époque.

Dans leurs commentaires concernant les exigences en matière de tenue de registres et les définitions, la majorité des intervenants ont exprimé leur appui à l’égard des modifications réglementaires qui apporteraient de la clarté et faciliteraient la mise en œuvre des nouvelles dispositions.

Publication prĂ©alable dans la Partie I de la Gazette du Canada

Tel qu’il a Ă©tĂ© mentionnĂ© plus haut, le Règlement a Ă©tĂ© publiĂ© prĂ©alablement dans la Partie I de la Gazette du Canada le 26 juin 2021. Après la pĂ©riode de consultation de 30 jours, deux commentaires ont Ă©tĂ© reçus. Le premier provenait de l’Association des banquiers canadiens (ABC) concernant la disposition relative Ă  la tenue de registres. L’ABC suggĂ©rait de retarder la date d’entrĂ©e en vigueur afin de prĂ©voir une pĂ©riode de mise en Ĺ“uvre de 18 mois. Pour faire suite Ă  cette demande, la date d’entrĂ©e en vigueur a Ă©tĂ© changĂ©e Ă  90 jours après la date d’enregistrement du Règlement. Le deuxième commentaire provenait de l’International Longshore and Warehouse Union Canada (ILWU). Au cours des consultations, l’ILWU a exprimĂ© son soutien Ă  la disposition relative Ă  la tenue de dossiers et aux modifications techniques proposĂ©es dans ce règlement. ILWU a suggĂ©rĂ© de prolonger le dĂ©lai de 90 jours pour le dĂ©pĂ´t des plaintes relatives aux tests gĂ©nĂ©tiques si une erreur a Ă©tĂ© commise lors de la plainte initiale. Le Règlement proposait dĂ©jĂ  une telle prolongation, par consĂ©quent, aucun autre ajustement n’était requis dans ce cas. ILWU a Ă©galement profitĂ© de l’occasion pour discuter de la nouvelle disposition sur les normes du travail ajoutĂ©e au Code en septembre 2019. L’ILWU a exprimĂ© son mĂ©contentement Ă  l’égard de ces changements, affirmant que les exemptions rĂ©duisaient l’impact de la disposition sur les heures de travail. Ces commentaires ont Ă©tĂ© notĂ©s par le Programme du travail, mais sortent du cadre de cette initiative rĂ©glementaire.

Après la pĂ©riode de consultation de 30 jours, le Programme du travail a reçu un autre commentaire de la part des Employeurs des transports et communications de rĂ©gie fĂ©dĂ©rale (ETCOF). Ils se sont dits prĂ©occupĂ©s par les dispositions concernant la tenue de registres et ont affirmĂ© qu’elles seraient difficiles Ă  mettre en Ĺ“uvre dans un contexte oĂą les horaires ne sont pas tous fournis par Ă©crit. ETCOF a Ă©galement exprimĂ© sa prĂ©occupation concernant le fardeau administratif, en particulier durant certaines pĂ©riodes de pointe oĂą un certain nombre de modifications mineures de dernière minute peuvent ĂŞtre apportĂ©es aux horaires des employĂ©s pour veiller Ă  maintenir au minimum les interruptions de service pour les clients. Ce commentaire est directement liĂ© Ă  la clause des « situations d’urgence imprĂ©visibles Â» de la nouvelle disposition sur la tenue de registres. Ă€ titre de solution, l’ETCOF a demandĂ© que des dĂ©tails soient fournis sur le type d’informations Ă  conserver afin de maintenir la conformitĂ© avec les dispositions relatives Ă  la tenue de registres. Le Programme du travail envisage donc d’apporter d’autres amĂ©liorations au contenu Web relatif aux normes du travail fĂ©dĂ©rales afin de prĂ©ciser davantage les exigences en matière de tenue de registres.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

ConformĂ©ment Ă  la Directive du Cabinet sur l’approche fĂ©dĂ©rale pour la mise en Ĺ“uvre des traitĂ©s modernes, une Ă©valuation des rĂ©percussions des traitĂ©s modernes a Ă©tĂ© effectuĂ©e. Aucune incidence sur les traitĂ©s modernes n’a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e relativement Ă  ce règlement. Cependant, Ă©tant donnĂ© que les employeurs autochtones dans les rĂ©serves et de nombreux employĂ©s autochtones sont touchĂ©s par ce règlement, des intervenants autochtones ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  participer aux sĂ©ances de consultation et d’information qui ont eu lieu durant l’étĂ© de 2019. Le Programme du travail a reçu des commentaires de l’organisme autochtone Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres. Ces observations portaient principalement sur des Ă©lĂ©ments de la nouvelle lĂ©gislation autres que les dispositions sur la durĂ©e du travail.

Choix de l’instrument

Les modifications prévues dans le Règlement sont de nature corrélative et visent à harmoniser des règlements existants avec les dispositions nouvelles et modifiées du Code. Par conséquent, il n’y a pas de nouveaux instruments à l’étude.

Le Règlement fournira des outils importants pour s’assurer que la conformité et l’application de la loi sont conformes aux exigences en matière de tenue de registres qui sont déjà précisées dans le Règlement du Canada sur les normes du travail et le Règlement sur les normes relatives aux activités d’apprentissage en milieu de travail.

Analyse de la réglementation

Le Règlement sera de nature administrative et obligera les employeurs Ă  tenir des registres liĂ©s Ă  diverses dispositions. Chaque annĂ©e, il touchera environ 19 000 employeurs, 950 000 employĂ©s travaillant dans des secteurs sous rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale et 1 300 stagiaires non rĂ©munĂ©rĂ©s. Les rĂ©percussions rĂ©glementaires connexes sur les employeurs et les employĂ©s devraient ĂŞtre faibles.

Avantages et coûts

Le Règlement devrait entraĂ®ner des coĂ»ts en valeur actualisĂ©e d’environ 7,5 millions de dollars pour la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète (2023-2032), en plus d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022. Le report de l’annĂ©e de mise en Ĺ“uvre au milieu de l’annĂ©e 2022, par rapport Ă  l’entrĂ©e en vigueur immĂ©diate prĂ©vue au moment de la publication prĂ©alable, entraĂ®ne une diminution de 0,4 million de dollars de la valeur actualisĂ©e, puisque les coĂ»ts prĂ©vus seront engagĂ©s plus tard dans le futur. Cette estimation correspond Ă  une valeur annualisĂ©e d’environ 1,1 million de dollars. Les avantages associĂ©s au Règlement n’ont pas Ă©tĂ© quantifiĂ©s. Ils sont dĂ©crits qualitativement.

Le Règlement permettra aux agents et aux inspecteurs du Programme du travail de disposer des renseignements dont ils ont besoin pour mieux surveiller la conformité aux dispositions et soutenir les activités d’application de la loi au besoin. De plus, il apportera des éclaircissements et contribuera à l’application efficace des dispositions législatives déjà en vigueur en modifiant les règlements pour définir certains termes. Enfin, il établira des exigences supplémentaires en matière de tenue de registres pour les employeurs relevant de la compétence fédérale afin que les avantages des dispositions législatives soient pleinement réalisés. Les employeurs engageront des frais ponctuels pour se familiariser avec les nouvelles exigences administratives et des frais permanents associés aux nouvelles exigences réglementaires en matière de tenue de registres.

En précisant les détails opérationnels sur la tenue de registres aux fins de mise en œuvre, les modifications réglementaires devraient appuyer les mesures instaurées par les projets de loi C-63 et C-86 pour permettre aux employés d’atteindre un meilleur équilibre travail-vie personnelle grâce à une plus grande prévisibilité des heures de travail, des périodes de pause et du traitement des plaintes, ce qui profitera également aux employeurs en augmentant la productivité, en réduisant l’absentéisme, en améliorant le recrutement et le maintien en poste et en utilisant plus efficacement la main-d’œuvre. Une meilleure tenue de dossiers des renseignements sur les employés allégera le fardeau des employeurs pendant les inspections et améliorera la capacité du Programme du travail de surveiller et d’appliquer les lois.

Hypothèses

Pour respecter les nouvelles exigences en matière de tenue de registres, on suppose qu’il sera nĂ©cessaire d’avoir un reprĂ©sentant de la direction qui sera chargĂ© de donner l’approbation et d’expliquer la dĂ©cision, ainsi qu’un conseiller juridique et un commis administratif chargĂ© du traitement et de la tenue du registre. On suppose qu’un employeur dĂ©lĂ©guera un commis administratif pour effectuer ces activitĂ©s de tenue de registres, qui consacrera cinq minutes, en moyenne, Ă  la tenue de chaque registre supplĂ©mentaire. On a utilisĂ© les valeurs 2018 du taux horaire moyen, indexĂ©es pour 2020 Ă  l’aide de l’indice des prix Ă  la consommation, d’un commis administratif, d’un juriste et d’un membre de la direction de compĂ©tence fĂ©dĂ©rale, en plus d’un taux de frais gĂ©nĂ©raux de 25 %. En outre, on suppose que la population des employeurs et des employĂ©s sous rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale augmentera d’environ 0,92 % et de 0,91 % par annĂ©e, respectivement. Sauf indication contraire, tous les coĂ»ts sont exprimĂ©s en valeur actualisĂ©e (en dollars canadiens de 2020, un taux d’actualisation de 7 % et une annĂ©e de base d’actualisation de 2021) sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète (2023-2032) et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022 suivant l’entrĂ©e en vigueur du Règlement.

En apprendre davantage sur les nouvelles exigences administratives (coûts ponctuels)

Les employeurs devront se familiariser avec les nouvelles exigences en matière de tenue de registres prescrites dans le Règlement lorsqu’elles entreront en vigueur. On suppose que chaque employeur relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale demandera Ă  son reprĂ©sentant de la direction, Ă  son conseiller juridique et Ă  ses employĂ©s administratifs de consacrer en moyenne 90 minutes de leur temps pour se familiariser avec les nouvelles exigences et les mettre en Ĺ“uvre dans leur organisation en consĂ©quence. Cette activitĂ© ponctuelle coĂ»tera environ 847 489 $ aux employeurs sur la pĂ©riode de 10 ans.

Exigences de tenue de registres
Exception Ă  une pĂ©riode de repos de huit heures

On s’attend Ă  ce qu’il y ait peu de situations graves imprĂ©visibles en milieu de travail qui obligent l’employeur de demander Ă  ses employĂ©s de travailler des heures additionnelles imprĂ©vues sans pĂ©riode de repos d’au moins huit heures consĂ©cutives entre leurs pĂ©riodes de travail. L’employeur devra conserver un registre de toute exception Ă  la pĂ©riode de congĂ© minimale de huit heures pour les employĂ©s. Selon les prĂ©visions, un reprĂ©sentant de la direction consacrera en moyenne une minute pour expliquer la situation et un reprĂ©sentant administratif consacrera quatre minutes pour traiter et dĂ©poser chaque demande. On estime que 5 % (47 685) des employĂ©s relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale par annĂ©e pourraient se retrouver dans une situation autorisant une exception Ă  la disposition de la pĂ©riode de repos minimale de huit heures. Le total des coĂ»ts prĂ©vus s’élève Ă  environ 1 164 291 $ sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022.

PrĂ©avis de 96 heures concernant l’horaire de travail

Une exigence de tenue de registre dĂ©crivant un prĂ©avis d’au moins 96 heures pour l’horaire de travail d’un employĂ© a Ă©tĂ© incluse dans le Règlement modifiant le Règlement du Canada sur les normes du travail qui est entrĂ© en vigueur en juin 2019. Le Règlement Ă©largira la portĂ©e actuelle de cette disposition de manière Ă  inclure les stagiaires non rĂ©munĂ©rĂ©s qui travaillent dans l’administration fĂ©dĂ©rale. On estime que cette nouvelle exigence obligera les employeurs Ă  consacrer cinq minutes de plus pour chaque registre relatif aux stagiaires non rĂ©munĂ©rĂ©s. De plus, on estime que les employeurs devront consacrer cinq minutes de plus pour consigner les refus de stagiaires de travailler faute d’un prĂ©avis de 96 heures. Le total des coĂ»ts prĂ©vus est estimĂ© Ă  environ 30 009 $ sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022.

Exception au prĂ©avis de 24 heures de changement de quart

Les employeurs relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale conservent dĂ©jĂ  des registres indiquant un prĂ©avis de 24 heures minimum pour tout changement de quart des employĂ©s. Ils devront dĂ©sormais tenir un registre dĂ©crivant la nature de la situation qui a entraĂ®nĂ© le besoin d’ajouter ou de modifier une pĂ©riode de travail avec un prĂ©avis de moins de 24 heures, ainsi que la raison pour laquelle la situation Ă©tait imprĂ©vue et le danger qu’elle reprĂ©sentait. On estime qu’en moyenne, un reprĂ©sentant de la direction consacrera une minute pour expliquer la situation et un reprĂ©sentant administratif consacrera quatre minutes pour traiter et dĂ©poser chaque demande. Selon les prĂ©visions, 5 % (47 685) des employĂ©s relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale par annĂ©e pourraient se retrouver dans une situation qui reprĂ©sente une exception Ă  la disposition relative au prĂ©avis de 24 heures de changement de quart. Les coĂ»ts totaux devraient s’élever Ă  environ 1 164 291 $ sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022.

Pauses pour raisons médicales

Les employeurs relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale tiennent dĂ©jĂ  des registres dĂ©crivant les pauses pour raisons mĂ©dicales supplĂ©mentaires des employĂ©s. Ils devront maintenant inclure dans les certificats existants des renseignements supplĂ©mentaires dĂ©crivant la pĂ©riode pendant laquelle les pauses seront requises. Cela entraĂ®nera des coĂ»ts supplĂ©mentaires pour les employeurs afin de conserver ces renseignements et d’y accĂ©der sur demande. En thĂ©orie, exiger des renseignements supplĂ©mentaires peut constituer un fardeau supplĂ©mentaire pour les professionnels de la santĂ© et le système de santĂ©. On estime que les professionnels de la santĂ© devront peut-ĂŞtre prendre plus de temps pour remplir les formulaires existants, mais on suppose que cela n’entraĂ®nera aucun coĂ»t supplĂ©mentaire. En règle gĂ©nĂ©rale, les prix facturĂ©s par les professionnels de la santĂ© sont forfaitaires et il serait inexact de supposer une augmentation des prix en raison d’une petite quantitĂ© de renseignements supplĂ©mentaires requis sur un certificat. On estime que cette nouvelle exigence touchera 10 % (95 370) des employĂ©s et 10 % (132) des stagiaires non rĂ©munĂ©rĂ©s dans l’administration fĂ©dĂ©rale par annĂ©e, ce qui obligera les employeurs Ă  consacrer deux minutes de plus pour chaque registre. Le total des coĂ»ts prĂ©vus est estimĂ© Ă  environ 779 095 $ sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022.

Pause reportée ou annulée

Le Règlement obligera les employeurs Ă  tenir des registres sur les pauses reportĂ©es ou annulĂ©es, ce qui entraĂ®nera des coĂ»ts supplĂ©mentaires pour conserver les registres et pour y avoir accès sur demande. Selon les prĂ©visions, un reprĂ©sentant administratif consacrera cinq minutes pour traiter et classer chaque demande. On estime que cette composante touchera en moyenne 20 % (190 740) des employĂ©s relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale par annĂ©e, ce qui obligera les employeurs Ă  consacrer cinq minutes par registre. Le total des coĂ»ts prĂ©vus s’élève Ă  environ 3 895 474 $ sur la pĂ©riode de 10 ans de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022.

Prolongation du délai de dépôt des plaintes

Les employĂ©s prĂ©sentent des plaintes relatives aux normes du travail au chef de la conformitĂ© et de l’application du Programme du travail. Dans certains cas, ces plaintes peuvent contenir des renseignements manquants ou incomplets, ĂŞtre dĂ©posĂ©es dans la mauvaise catĂ©gorie de plainte ou contenir des erreurs. Il est alors nĂ©cessaire de dĂ©poser la plainte Ă  nouveau après y avoir inclus des renseignements supplĂ©mentaires ou corrigĂ©s. Cela peut poser problème si le dĂ©lai applicable pour dĂ©poser la plainte est expirĂ©. Une nouvelle disposition rĂ©glementaire permettra d’accorder une prolongation du dĂ©lai pour dĂ©poser une plainte dans les situations oĂą une plainte est retirĂ©e et soumise de nouveau pour le mĂŞme Ă©vĂ©nement parce qu’il fallait y ajouter des renseignements ou corriger une erreur. En l’absence de renseignements sur le nombre de plaintes jugĂ©es irrecevables pour ces raisons, on suppose qu’une moyenne d’un cas par mois tombera dans cette catĂ©gorie, ce qui obligera le personnel de soutien administratif et opĂ©rationnel d’en assurer le traitement, les gestionnaires de l’examiner et la direction de donner son approbation. On prĂ©voit que la prolongation du dĂ©lai de dĂ©pĂ´t de ces plaintes coĂ»tera 13 707 $ au gouvernement du Canada au cours des 10 annĂ©es de mise en Ĺ“uvre complète et d’une demi-annĂ©e de mise en Ĺ“uvre en 2022, suivant l’adoption du Règlement.

Mises à jour du matériel opérationnel et de la formation du gouvernement du Canada

Le Programme du travail assumera des frais pour concevoir du matĂ©riel de formation, Ă  l’intention de ses agents, sur les modifications apportĂ©es aux exigences rĂ©glementaires en matière de tenue de registres. Il fournira ce matĂ©riel Ă  son personnel dans le cadre d’une formation opĂ©rationnelle et des mises Ă  jour de documents d’orientation. Le total de ces coĂ»ts de transition devrait ĂŞtre 906 $ et sera engagĂ© au cours de l’annĂ©e de mise en Ĺ“uvre.

Résumé

Le tableau suivant résume l’analyse coûts-avantages.

Énoncé des coûts-avantages
Tableau 2 : CoĂ»ts exprimĂ©s en valeur monĂ©taire
Parties concernées Description des coûts Total (valeur actualisée) Valeur annualisée
Employeurs — personnel juridique, administratif et des RH Apprendre les nouvelles exigences en matière de tenue de registres 847 489 $ 113 018 $
Employeurs — personnel administratif/des RH Exceptions Ă  la pĂ©riode de repos de 8 heures 1 164 291 $ 155 266 $
Employeurs — personnel administratif/des RH Exceptions au prĂ©avis de 24 heures en cas de changement de quart 1 164 291 $ 155 266 $
Employeurs — personnel administratif/des RH Pauses mĂ©dicales supplĂ©mentaires 779 095 $ 103 898 $
Employeurs — personnel administratif/des RH PrĂ©avis Ă©crit de 96 heures concernant l’horaire de travail 30 009 $ 4 002 $
Employeurs — personnel administratif/des RH Pause reportĂ©e ou annulĂ©e 3 895 474 $ 519 488 $
Gouvernement du Canada Prolongation du dĂ©lai accordĂ© aux employĂ©s pour prĂ©senter une plainte / mises Ă  jour du matĂ©riel d’orientation et de la formation 13 707 $ 1 828 $
Gouvernement du Canada Mises Ă  jour du matĂ©riel d’orientation et de la formation 906 $ 121 $
Ensemble des parties concernĂ©es CoĂ»t total 7 895 262 $ 1 052 888 $
Tableau 3 : Avantages qualitatifs
Parties concernées Exigences Description des avantages
EmployĂ©s Tenue des registres sur :
  • les exceptions Ă  la pĂ©riode de 8 heures de repos, Ă  la pause de 30 minutes ou au prĂ©avis de 24 heures d’un changement de quart
  • les prĂ©avis d’horaire de travail des stagiaires, refus d’un stagiaire de travailler un quart de travail
  • les pauses pour raisons mĂ©dicales
La tenue de registres par l’employeur permettra au Programme du travail d’obtenir l’information nécessaire pour surveiller la conformité aux dispositions et appuyer les activités d’application de la loi. Cela lui permettra également de s’assurer que les mesures législatives visant à donner aux employés accès à des horaires prévisibles et à des pauses sont mises en œuvre de manière traçable et efficace par les employeurs. Le Règlement imposera l’obligation de fournir une preuve tangible que les employeurs se conforment aux exigences législatives en matière de pause et que les exceptions se limitent aux circonstances qui peuvent être formellement consignées et considérées comme des justifications acceptables pour l’application des exceptions, ce qui limiterait le recours à celles-ci. Les mesures de tenue de registres aideront à réaliser pleinement les avantages des mesures législatives, en favorisant l’uniformité de l’application de ces mesures. Cela facilitera l’atteinte de l’objectif de permettre aux employés de mieux concilier leur travail et leur vie personnelle, se reposer et prendre soin de leur santé.
Employeurs Tenue des registres sur :
  • les exceptions Ă  la pĂ©riode de 8 heures de repos, Ă  la pause de 30 minutes ou au prĂ©avis de 24 heures d’un changement de quart
  • les prĂ©avis d’horaire de travail des stagiaires, refus d’un stagiaire de travailler un quart de travail
  • les pauses pour raisons mĂ©dicales
En obligeant les employeurs de consigner et de justifier les raisons de contourner les exigences en matière de pauses, on pourra s’assurer que les employés ne manquent de pauses que dans les cas exceptionnels admissibles. Ces mesures permettront donc aux employés d’être mieux reposés, ce qui réduira les cas de blessures et d’épuisement professionnel, tout en augmentant les taux de productivité, en diminuant l’absentéisme, en améliorant le recrutement et le maintien en poste et en utilisant plus efficacement la main-d’œuvre.
Employés Prolongation de la période de dépôt de plainte Cette mesure permettra d’accorder aux employés qui ont commis une erreur de bonne foi ou une erreur matérielle lors du dépôt d’une plainte la permission de déposer à nouveau leur plainte après l’expiration du délai légal applicable, à condition que la plainte initiale ait été déposée dans les délais.

Lentille des petites entreprises

La majoritĂ© des employeurs relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale sont propriĂ©taires de petites entreprises (17 858 en 2021). Le Règlement aura des rĂ©percussions sur les coĂ»ts pour les petites entreprises, dĂ©clenchant ainsi la lentille des petites entreprises. Le coĂ»t ponctuel de la formation des employeurs au sujet des nouvelles exigences en matière de tenue de registres entraĂ®nera des rĂ©percussions financières supplĂ©mentaires (coĂ»ts administratifs). En appliquant le ratio des petites et moyennes entreprises et des grandes entreprises de compĂ©tence fĂ©dĂ©rale aux estimations des coĂ»ts ci-dessus, on estime que les coĂ»ts entraĂ®nĂ©s par le Règlement pour les petites entreprises s’élèveront Ă  7 505 269 $ ou 416 $ par entreprise sur la pĂ©riode de 11 ans, en valeur actualisĂ©e.

Une autre approche envisagée était que le gouvernement du Canada crée un formulaire normalisé pour tenir des registres des diverses activités requises en vertu du Règlement. Cependant, pour tenir compte des nombreuses situations rencontrées par les divers employeurs sous compétence fédérale, il faudrait créer un formulaire fastidieux. Par contre, les employeurs (y compris les petites entreprises) peuvent développer leurs propres méthodes de tenue de registres pour s’adapter à leurs contextes particuliers. Il n’est pas possible d’offrir une plus grande souplesse aux petites entreprises sans les soustraire aux exigences en matière de tenue de registres. Toutefois, on peut s’attendre à ce qu’une telle exemption rende difficiles la conformité et l’application des nouvelles dispositions législatives et compromette les droits des employés. Compte tenu de ces considérations, les exigences s’appliqueront de la même manière à toutes les entreprises.

Résumé de la lentille des petites entreprises
Tableau 4 : Coûts administratifs
Activité Valeur annualisée Valeur actualisée
Frais administratifs totaux 1 000 880 $ 7 505 269 $
CoĂ»ts par petite entreprise touchĂ©e 56 $ 416 $

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» s’applique, puisqu’il y a une augmentation progressive du fardeau administratif pour les entreprises, et que le Règlement est considĂ©rĂ© comme un « ajout Â» aux termes de la règle. Le Règlement impose des exigences administratives supplĂ©mentaires aux employeurs de conserver certains registres, ce qui dĂ©clenchera la règle du « un pour un Â» sous l’élĂ©ment A, selon laquelle les modifications rĂ©glementaires imposant de nouveaux frais administratifs aux entreprises doivent ĂŞtre compensĂ©es par une rĂ©duction Ă©quivalente des frais administratifs de l’ensemble des règlements dans un dĂ©lai de 24 mois (730 jours). Toutefois, ce règlement ne dĂ©clenchera pas l’élĂ©ment B de la règle du « un pour un Â», puisqu’il n’introduira pas un nouveau titre de règlement dans l’ensemble actuel des règlements du Programme du travail.

Les employeurs relevant de la compĂ©tence fĂ©dĂ©rale sont dĂ©jĂ  tenus de conserver certains registres d’emploi, particulièrement en ce qui concerne les heures de travail et les conditions de travail souples. Le Règlement accroĂ®tra le fardeau administratif des entreprises canadiennes en raison de cinq nouvelles exigences en matière de tenue de registres. Selon la mĂ©thodologie Ă©laborĂ©e dans le Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse, on estime que les coĂ»ts administratifs annualisĂ©s imposĂ©s aux employeurs assujettis Ă  la rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale touchĂ©s seraient de 559 315 $, soit 30 $ par entreprise (en dollars canadiens de 2012, un taux d’actualisation de 7 % et une annĂ©e de valeur actualisĂ©e de 2012) pour la pĂ©riode de 10 ans (2023-2032).

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Le Règlement n’est pas lié à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération en matière de réglementation.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas requise.

Analyse comparative entre les sexes plus

On a déterminé que ces modifications réglementaires n’ont aucune incidence sur l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+).

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Le Règlement entrera en vigueur 90 jours après la date d’enregistrement.

Le Programme du travail mettra à jour toutes les publications pertinentes pour tenir compte des nouvelles exigences réglementaires applicables aux employeurs et aux employés.

De plus, le Programme du travail préparera des documents d’interprétation et d’orientation à l’intention des employés et des employeurs sur leurs nouveaux droits et leurs nouvelles responsabilités, en particulier pour donner aux employeurs le temps de mettre en œuvre les modifications nécessaires à leurs politiques et procédures en milieu de travail. Ces documents sont disponibles sur le site Web Canada.ca.

En outre, les agents et les inspecteurs du Programme du travail recevront une formation sur les nouvelles dispositions afin de s’acquitter de leurs fonctions de conformité et d’application de la loi avant la date d’entrée en vigueur.

Conformité et application

Les agents des affaires du travail effectueront des inspections, de façon proactive ou en rĂ©ponse Ă  une plainte, pour des raisons de non-conformitĂ© aux nouvelles exigences en matière de tenue de registres. Diverses approches pour lutter contre la non-conformitĂ© seront utilisĂ©es. Ces approches pourraient ĂŞtre d’éduquer et de conseiller les employeurs au sujet de leurs obligations en matière de tenue de registres, de chercher Ă  obtenir de l’employeur une promesse de conformitĂ© volontaire (PCV) ou de donner un ordre de conformitĂ© pour mettre fin Ă  la contravention et prendre des mesures pour Ă©viter qu’elle ne se reproduise. En cas de violations plus graves ou rĂ©pĂ©tĂ©es, une sanction administrative pĂ©cuniaire peut ĂŞtre imposĂ©e en vertu de la nouvelle partie IV du Code. Pour en savoir plus sur comment les SAP peuvent ĂŞtre Ă©mises, veuillez consulter le document d’interprĂ©tations, politiques, et guides (IPG) intitulĂ© Sanctions administratives pĂ©cuniaires - Partie IV du Code canadien du travail - IPG-106.

Personne-ressource

Ourania Moschopoulos
Directrice par intérim
Normes du travail et Programme de protection des salariés
Programme du travail
Emploi et Développement social Canada
165, rue de l’Hôtel-de-Ville
Place du Portage, Phase II, 10e étage
Gatineau (Québec)
K1A 0J9
Courriel : EDSC.DMT.ConsultationNTModernes-ConsultationModernLS.WD.ESDC@labour-travail.gc.ca