Règlement modifiant le Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants : DORS/2022-23

La Gazette du Canada, Partie II, volume 156, numéro 5

Enregistrement
DORS/2022-23 Le 21 fĂ©vrier 2022

LOI SUR LES PĂŠCHES

C.P. 2022-130 Le 18 fĂ©vrier 2022

Sur recommandation du ministre de l’Environnement et en vertu du paragraphe 36(5) de la Loi sur les pĂŞches rĂ©fĂ©rence a, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les effluents des mines de métaux et des mines de diamants

Modifications

1 Le paragraphe 27.1(3) du Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

(3) Le propriétaire ou l’exploitant d’une mine présente, avec le plan compensatoire, une lettre de crédit irrévocable délivrée par une institution financière canadienne reconnue ou une autre garantie financière équivalente, notamment un cautionnement de bonne exécution, pour couvrir les coûts de mise en œuvre du plan.

2 Le passage de l’article 60 de l’annexe 2 du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 2 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 2

Description

60 Les eaux comprises dans une rĂ©gion situĂ©e Ă  environ 150 km au nord du lac Baker, au Nunavut. Plus prĂ©cisĂ©ment, la rĂ©gion dĂ©limitĂ©e par cinq lignes droites reliant cinq points, Ă  partir du point situĂ© par 65°24′16,24″ de latitude N. et 96°40′33,05″ de longitude O., de lĂ , allant vers le nord-ouest sur une distance de 778 m jusqu’au point situĂ© par 65°24′38,00″ de latitude N. et 96°41′03,20″ de longitude O., de lĂ , allant vers le nord-est sur une distance de 173 m jusqu’au point situĂ© par 65°24′41,83″ de latitude N. et 96°40′53,49″ de longitude O., de lĂ , allant vers le sud-est sur une distance de 1 050 m jusqu’au point situĂ© par 65°24′21,82″ de latitude N. et 96°39′47,77″ de longitude O., de lĂ , allant vers le sud-est sur une distance de 168 m jusqu’au point situĂ© par 65°24′16,47″ de latitude N. et 96°39′45,69″ de longitude O., de lĂ , allant vers l’ouest sur une distance de 611 m jusqu’au point situĂ© par 65°24′16,24″ de latitude N. et 96°40′33,05″ de longitude O.

3 L’annexe 2 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, après l’article 64, de ce qui suit :

Article

Colonne 1

Eaux ou lieux

Colonne 2

Description

65

Une partie du lac Long,
située à environ 310 km
au nord-est de Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest

La partie du lac Long, aussi appelĂ©e la cellule D de l’installation de confinement du lac Long et situĂ©e Ă  environ 310 km au nord-est de Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest. Plus prĂ©cisĂ©ment, la partie du lac Long situĂ©e par 64°41′54,00″ de latitude N. et 110°40′56,99″ de longitude O. Elle couvre une superficie de 279,68 ha et est dĂ©limitĂ©e par :

  • a) la digue situĂ©e par 64°42′39,1″ de latitude N. et 110°40′27,5″ de longitude O.;
  • b) la digue situĂ©e par 64°41′31,1″ de latitude N. et 110°43′19,7″ de longitude O.

66

Une partie du lac Long,
située à environ 307 km
au nord-est de Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest

La partie du lac Long, aussi appelĂ©e la cellule E de l’installation de confinement du lac Long et situĂ©e Ă  environ 307 km au nord-est de Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest. Plus prĂ©cisĂ©ment, la partie du lac Long situĂ©e par 64°41′21,99″ de latitude N. et 110°43′08,98″ de longitude O. Elle couvre une superficie de 144,19 ha et est dĂ©limitĂ©e par :

  • a) la digue situĂ©e par 64°41′31,1″ de latitude N. et 110°43′19,7″ de longitude O.;
  • b) le barrage de l’exutoire situĂ© par 64°40′57,4″ de latitude N. et 110°42′05,2″ de longitude O.

67

Lac Two Rock, situé à
environ 328 km au nord-est
de Yellowknife, Territoires
du Nord-Ouest

Le Lac Two Rock, aussi appelĂ© le bassin de dĂ©cantation de Two Rock, qui est situĂ© par 64°51′33,01″ de latitude N. et 110°32′10,03″ de longitude O., Ă  environ 328 km au nord-est de Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest, et qui couvre une superficie de 29,29 ha.

Entrée en vigueur

4 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : Pour la gestion de ses dĂ©chets miniers Ă  la mine de diamants Ekati, l’Arctic Canadian Diamond Company (l’exploitant de la mine rĂ©fĂ©rence 2) souhaite poursuivre son exploitation de trois plans d’eau oĂą vivent des poissons, un d’entre eux Ă©tant utilisĂ© depuis 2018 et les deux autres, depuis 1998. La mine est situĂ©e dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada, Ă  environ 200 km au sud du cercle arctique et Ă  310 km au nord-est de Yellowknife. Il a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© que ces plans d’eau abritaient des poissons en 2020. La Loi sur les pĂŞches interdit le rejet de substances nocives dans les eaux oĂą vivent des poissons, sauf si les règlements applicables l’autorisent. Le Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants (REMMMD ou le Règlement) comprend des dispositions permettant le rejet de dĂ©chets miniers dans les eaux oĂą vivent des poissons, Ă  certaines conditions. Étant donnĂ© que la portĂ©e du REMMMD a Ă©tĂ© Ă©largie en 2018 pour inclure les mines de diamants, une modification Ă  l’annexe 2 du REMMMD est maintenant disponible et elle est obligatoire pour autoriser le rejet de dĂ©chets miniers dans ces plans d’eau.

Description : Le Règlement modifiant le Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants (les modifications) ajoutera trois plans d’eau Ă  l’annexe 2 du REMMMD pour les dĂ©signer comme des dĂ©pĂ´ts de rĂ©sidus miniers (DRM) et y autoriser le rejet de dĂ©chets miniers. Deux de ces plans d’eau reprĂ©sentent une perte d’habitat du poisson pouvant atteindre 95 hectares rĂ©fĂ©rence 3 (ha). Le troisième plan d’eau reprĂ©sente une perte d’habitat du poisson pour quatre espèces, soit le touladi, le mĂ©nomini rond, le chabot visqueux et la lotte, pouvant atteindre respectivement 3,73, 4,62, 0,99 et 1,18 ha. Il n’est pas possible d’additionner les valeurs de l’habitat du poisson pour ce plan d’eau, puisqu’elles ont Ă©tĂ© calculĂ©es spĂ©cifiquement pour chaque espèce en fonction de ses besoins en matière d’habitat.

Les modifications comprendront Ă©galement des changements aux exigences visant les garanties financières Ă©noncĂ©es au paragraphe 27.1(3) du REMMMD afin de permettre d’autres formes de garanties financières, et surtout les cautionnements d’exĂ©cution. Enfin, les modifications permettront de corriger une erreur mineure trouvĂ©e dans les coordonnĂ©es des plans d’eau pour les DRM dĂ©signĂ©s Ă  l’article 60 de l’annexe 2 du REMMMD.

Justification : L’exploitant de la mine a prĂ©parĂ© un document justifiant la poursuite de son utilisation des plans d’eau frĂ©quentĂ©s par le poisson, dans lequel il fournit des prĂ©cisions sur sa façon de dĂ©terminer l’emplacement privilĂ©giĂ© pour gĂ©rer les dĂ©chets miniers rĂ©fĂ©rence 4 en tenant compte des facteurs environnementaux, techniques, Ă©conomiques et socioĂ©conomiques. Les options visĂ©es par la rĂ©glementation comprennent les options qui entraĂ®neraient le rejet de dĂ©chets miniers dans des plans d’eaux frĂ©quentĂ©s par des poissons, tandis que les options non visĂ©es par la rĂ©glementation comprennent celles qui n’ont pas d’incidence sur les eaux frĂ©quentĂ©es par des poissons (c’est-Ă -dire les options de dĂ©pĂ´t terrestre).

Le REMMMD exige que le propriĂ©taire de la mine Ă©labore et mette en Ĺ“uvre un plan de compensation de l’habitat pour les poissons (PCHP) pour compenser la perte d’habitat rĂ©sultant du rejet des dĂ©chets miniers dans les eaux oĂą vivent des poissons. Deux autorisations ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©es en 1997 et en 2003 en vertu de l’article 35 de la Loi sur les pĂŞches, pour des ouvrages ou des entreprises touchant l’habitat du poisson dans les trois plans d’eau qui seront inscrits Ă  l’annexe 2 du REMMMD. L’indemnisation pour les ouvrages ou entreprises associĂ©s Ă  ces autorisations tenait compte de toutes les altĂ©rations, perturbations ou destructions de l’habitat du poisson dans ces trois plans d’eau. Tous les coĂ»ts associĂ©s Ă  la mise en Ĺ“uvre des mesures d’indemnisation ont Ă©tĂ© engagĂ©s entre 1997 et 2001 et totalisent 1,5 million de dollars canadiens rĂ©fĂ©rence 5. Ces coĂ»ts ont contribuĂ© directement Ă  l’établissement d’un fonds de compensation pour l’habitat des poissons. Ce fonds a servi et continue de servir Ă  des projets de restauration et d’amĂ©lioration de l’habitat du poisson proposĂ©s par un comitĂ© consultatif Ă©tabli par le ministère des PĂŞches et des OcĂ©ans (MPO). Il est prĂ©vu que cette compensation permette de satisfaire aux exigences d’indemnisation en vertu du REMMMD, et la dĂ©signation de ces plans d’eau comme DRM n’entraĂ®nera aucune autre perte future d’habitat, au-delĂ  de celle prĂ©vue et indemnisĂ©e prĂ©cĂ©demment.

Le ministère de l’Environnement (le Ministère) a mené des consultations publiques et consulté les groupes autochtones au sujet des modifications apportées à la mine Ekati. Aucun groupe n’a exprimé une opposition aux modifications ou à l’utilisation de la (ARCHIVÉE) Rationalisation du processus d’approbation des mines de métaux ayant des dépôts de résidus miniers (la politique de rationalisation).

Enjeux

Pour sa gestion des dĂ©chets miniers Ă  la mine de diamants Ekati, situĂ©e Ă  310 km au nord-est de Yellowknife, l’exploitant de la mine souhaite poursuivre son exploitation de trois plans d’eau oĂą vivent des poissons, un d’entre eux Ă©tant utilisĂ© depuis 2018 et les deux autres depuis 1998. De nouveaux renseignements que l’exploitant de la mine a prĂ©sentĂ©s au Ministère ont permis de dĂ©terminer que ces plans d’eau Ă©taient frĂ©quentĂ©s par les poissons en 2020. La Loi sur les pĂŞches interdit le rejet de substances nocives dans les eaux oĂą vivent des poissons, sauf si les règlements applicables l’autorisent. Tout rejet dans ces trois plans d’eau est donc actuellement interdit en vertu du paragraphe 36(3) de la Loi sur les pĂŞches. Ce n’est qu’en 2018 que le REMM (maintenant le REMMMD) a Ă©tĂ© modifiĂ© pour y inclure les mines de diamant. Une modification Ă  l’annexe 2 du REMMMD est maintenant disponible et elle est nĂ©cessaire pour accorder l’autorisation de continuer Ă  dĂ©poser des dĂ©chets miniers dans ces plans d’eau.

Le Ministère a Ă©galement dĂ©terminĂ© la nĂ©cessitĂ© d’harmoniser les exigences de garanties financières Ă©noncĂ©es au paragraphe 27.1(3) du REMMMD avec celles du Règlement sur les autorisations relatives Ă  la protection du poisson et de son habitat, ainsi que d’une modification mineure Ă  l’annexe 2 du REMMMD pour corriger les coordonnĂ©es gĂ©ographiques des DRM associĂ©s au projet d’expansion de la mine de Whale Tail au Nunavut.

Contexte

Règlement sur les effluents des mines de métaux et de diamants

Le REMMMD, qui est entrĂ© en vigueur le 1er juin 2018 rĂ©fĂ©rence 6, Ă©tablit Ă  l’annexe 4 les limites maximales permises pour certaines substances nocives prĂ©sentes dans les effluents des mines, comme l’arsenic, le cuivre, le cyanure, le plomb, le nickel, le zinc, le radium-226, l’ammoniac non ionisĂ© et le total des solides en suspension. Le REMMMD indique Ă©galement la plage de pH admissible pour les effluents miniers et exige que ces derniers ne prĂ©sentent pas de lĂ©talitĂ© aiguĂ« rĂ©fĂ©rence 7. De plus, le REMMMD exige que les propriĂ©taires et les exploitants de mines procèdent Ă  des Ă©chantillonnages et Ă  un suivi des effluents pour s’assurer qu’ils respectent les limites autorisĂ©es et pour dĂ©terminer toute incidence sur les poissons, leur habitat et les ressources halieutiques. Le Ministère publie des rĂ©sumĂ©s annuels du rendement des mines en ce qui a trait aux limites prescrites et aux diverses exigences du REMMMD.

L’utilisation des eaux oĂą vivent des poissons pour le rejet de rĂ©sidus miniers ne peut ĂŞtre autorisĂ©e que par une modification au REMMMD permettant d’inscrire le plan d’eau Ă  l’annexe 2 du Règlement en le dĂ©signant comme un DRM. En dĂ©cembre 2021, l’annexe 2 du REMMMD comptait 64 inscriptions.

L’article 27.1 du REMMMD exige l’élaboration et la mise en Ĺ“uvre d’un PCHP pour contrebalancer la perte d’habitat du poisson causĂ©e par l’utilisation du plan d’eau pour le rejet de dĂ©chets miniers. Le ministre de l’Environnement doit approuver le PCHP avant que des dĂ©chets miniers ne soient dĂ©posĂ©s dans les plans d’eau visĂ©s. Le propriĂ©taire ou l’exploitant d’une mine est Ă©galement tenu de prĂ©senter une lettre de crĂ©dit irrĂ©vocable garantissant la disponibilitĂ© des fonds dans le cas oĂą le propriĂ©taire ou l’exploitant ne mettrait pas en Ĺ“uvre tous les Ă©lĂ©ments du PCHP.

Pour tout projet où le rejet des résidus miniers (y compris les effluents) aurait une incidence sur les eaux où vivent des poissons, les propriétaires ou exploitants doivent envisager diverses options pour le rejet de résidus miniers et démontrer que l’option retenue est la meilleure en fonction des critères environnementaux, techniques, économiques et socioéconomiques précisés dans le Guide sur l’évaluation des solutions de rechange pour l’entreposage des déchets miniers du Ministère.

Mine Ekati

La mine Ekati est situĂ©e Ă  environ 200 km au sud du cercle arctique, Ă  310 km au nord-est de Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) et Ă  environ 100 km au nord de la limite forestière de la toundra arctique (voir la figure 1). Le site minier est rĂ©parti sur plusieurs bassins hydrographiques, dont ceux de Koala et du lac de Gras, ce dernier se trouvant en amont du bassin versant de la rivière Coppermine, qui coule vers le nord jusqu’à l’ocĂ©an Arctique. Le lot de concession Ekati rĂ©fĂ©rence 8 compte plus de 8 000 lacs, et forme Ă©galement une zone de pergĂ©lisol continu avec une couche active peu profonde (moins de deux mètres d’épaisseur), qui dĂ©gèle en Ă©tĂ©.

Figure 1 : Emplacement de la mine de diamants Ekati

Emplacement de la mine Ekati par rapport au Canada ainsi qu'aux Territoires du Nord-Ouest. - Description ci-dessous

Figure 1 - Version textuelle

Dans le coin supĂ©rieur droit de la figure se trouve une carte du Canada Ă  l’échelle approximative de 1/22 000 000 qui comprend les frontières non marquĂ©es des provinces et des territoires. On y voit aussi l’emplacement du site de la mine Ekati par rapport au Canada. La carte agrandie Ă  l’échelle de 1/200 000 montre l’emplacement du site minier dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle montre aussi l’emplacement de la mine par rapport aux caractĂ©ristiques gĂ©ographiques proches, notamment le lac de Gras et le lac Ursula, situĂ©s respectivement vers les extrĂ©mitĂ©s sud et nord du site minier.

La mine de diamants Ekati est entrĂ©e en production dès octobre 1998, après d’importants travaux d’exploration et de dĂ©veloppement qui remontent Ă  1981. Les activitĂ©s minières se dĂ©roulent dans sept cheminĂ©es de kimberlite rĂ©fĂ©rence 9 (Panda, Beartooth, Fox, Koala, Koala North, Misery Ă  ciel ouvert et Lynx) et cinq d’entre elles font toujours partie des activitĂ©s minières prĂ©vues jusqu’en 2035 (Pigeon, Sable, Jay, Point Lake et Misery sous terre). La mine comprend une installation de confinement des rĂ©sidus de kimberlite traitĂ©s, six aires de stockage des stĂ©riles et trois installations de gestion des eaux d’exhaure.

La capacitĂ© nominale annuelle de la mine de diamants Ekati, lorsqu’elle est exploitĂ©e 354 jours par annĂ©e, est de 5 664 000 tonnes de minerai brut. Les dĂ©penses en immobilisations totales pendant la durĂ©e de vie de la mine ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  5,6 milliards de dollars canadiens (1996). Quant aux revenus, il est prĂ©vu qu’ils se situeront entre 400 et 500 millions de dollars canadiens (1994) par annĂ©e pendant la durĂ©e de vie prĂ©vue de la mine.

Gestion des déchets miniers à la mine Ekati

Les déchets générés par la mine Ekati comprennent les stériles, les morts-terrains, les résidus de kimberlite traités et les effluents (eaux d’exhaure). À l’heure actuelle, la mine Ekati compte six aires distinctes de stockage des stériles et des morts-terrains, toutes adjacentes aux exploitations à ciel ouvert.

L’installation de confinement du lac Long (ICLL) [voir la figure 2] a servi d’installation pour la gestion des rĂ©sidus depuis 1998. En 2019, la capacitĂ© de stockage restante totale dans l’ICLL Ă©tait de 34 millions de mètres cubes. Depuis le dĂ©but de 2018, les eaux d’exhaure provenant de la fosse Sable et de l’aire de stockage des stĂ©riles Sable sont gĂ©rĂ©es Ă  l’aide du bassin de sĂ©dimentation Two Rock (TRSP) [voir la figure 3] comme installation de gestion des eaux d’exhaure. En 2019, la capacitĂ© totale de stockage d’eau du TRSP Ă©tait estimĂ©e Ă  887 000 mrĂ©fĂ©rence 3. La gestion des rĂ©sidus miniers Ă  l’ICLL et au TRSP touche trois plans d’eau oĂą vivent des poissons.

Installation de confinement du lac Long

L’ICLL englobe le lac Long et ses anciens lacs d’amont. L’ICLL se trouve en amont du bassin versant ouest du lac Koala, qui alimente le bassin versant du lac de Gras. L’ICLL a une superficie de 683 ha qui est subdivisĂ©e par des digues dans les cellules A Ă  E. L’effluent s’écoule en aval par les digues ou autour d’elles, Ă  partir de la cellule A jusqu’aux cellules B, C, D et enfin E. L’habitat du poisson dans les cellules D et E qui devait ĂŞtre perdu en raison de la gestion des rĂ©sidus Ă©tait de 95 ha. En 2020, il a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© que les cellules D et E de l’ICLL sont des eaux oĂą vivent des poissons, malgrĂ© leur utilisation pour la gestion des rĂ©sidus, et pour en assurer la conformitĂ© au REMMMD, il faut les inscrire Ă  son annexe 2.

La cellule D est utilisĂ©e comme bassin de polissage qui peut recevoir de la kimberlite fine traitĂ©e. Une digue situĂ©e entre les cellules D et E filtre les rĂ©sidus de kimberlite fine et canalise les effluents de la cellule D vers la cellule E, qui sert de bassin de finition dans l’ICLL. Un barrage de sortie Ă  noyau congelĂ© sert de structure de contrĂ´le des effluents en aval Ă  la sortie de la cellule E. Une fois la qualitĂ© de l’effluent analysĂ©e, l’effluent est pompĂ© par-dessus le barrage de sortie dans le milieu rĂ©cepteur (lac Leslie).

Bassin de sédimentation de Two Rock

Le TRSP (voir la figure 3) est un bassin de sĂ©dimentation conçu pour traiter les eaux d’exhaure produites pendant l’amĂ©nagement et l’exploitation d’une fosse Ă  ciel ouvert adjacente (fosse Sable). Une digue divise en deux cellules le bassin de sĂ©dimentation, d’une superficie de 29 ha. Les eaux d’exhaure sont pompĂ©es ou rejetĂ©es dans la cellule en amont, ce qui permet de filtrer les solides en suspension de l’eau qui s’écoule par la digue vers la cellule en aval. Un barrage de rĂ©tention retient l’eau dans la cellule en aval. Une fois sa qualitĂ© analysĂ©e, l’effluent est pompĂ© sur le barrage de retenue et rejetĂ© dans le milieu rĂ©cepteur (lac Horseshoe).

La superficie d’habitat du poisson qui devait ĂŞtre perdue en raison de la gestion des eaux d’exhaure Ă©tait respectivement de 3,73, de 4,62, de 0,99 et de 1,18 ha pour le touladi, le mĂ©nomini rond, le chabot visqueux et la lotte. Il n’est pas possible d’additionner les valeurs de l’habitat du poisson pour ce plan d’eau, puisqu’elles ont Ă©tĂ© calculĂ©es spĂ©cifiquement pour chaque espèce en fonction de ses besoins en matière d’habitat. En 2020, il a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© que l’ensemble du TRSP Ă©tait une eau oĂą vivent des poissons, malgrĂ© son utilisation pour la gestion des eaux d’exhaure, et pour en assurer la conformitĂ© au REMMMD, il faut l’inscrire Ă  son annexe 2.

Figure 2 : Carte de l’installation de confinement du lac Long, montrant les cellules D et E près du fond

L'installation de confinement du lac Long et autres installations minières vues d'en haut. - Description ci-dessous

Figure 2 - Version textuelle

La figure est une carte Ă  l’échelle 1/40 000 montrant les cellules A Ă  E de l’installation de confinement du lac Long dans les Territoires du Nord-Ouest. Deux d’entre elles (c’est-Ă -dire les cellules D et E de l’installation de confinement du lac Long) doivent ĂŞtre inscrites Ă  l’annexe 2 du REMMMD. La figure identifie Ă©galement les infrastructures minières et les caractĂ©ristiques gĂ©ographiques Ă  proximitĂ©, telle qu’une zone de stockage de stĂ©riles Ă  l’est de la cellule C et le lac Leslie Ă  l’est de la cellule E.

Figure 3 : Carte du lac Two Rock, actuellement connu sous le nom de bassin de sĂ©dimentation Two Rock

Le bassin de sédimentation Two Rock et autres installations minières vues d'en haut.

Figure 3 - Version textuelle

La figure est une carte Ă  l’échelle 1/23 500 qui montre un plan d’eau des Territoires du Nord-Ouest devant ĂŞtre inscrit Ă  l’annexe 2 du MDMER (c’est-Ă -dire le lac Two Rock, actuellement connu sous le nom de Two Rock Sedimentation Pond). La figure identifie Ă©galement les infrastructures minières et les caractĂ©ristiques gĂ©ographiques Ă  proximitĂ©, comme la fosse Sable et le lac Horseshoe, respectivement Ă  l’est et au nord du lac Two Rock.

Évaluations environnementales de la mine Ekati

La mine Ekati et les plans d’eau qui seront rĂ©pertoriĂ©s Ă  l’annexe 2 ont fait l’objet de multiples Ă©valuations environnementales en vertu de diffĂ©rentes lois et ordonnances. En juin 1996, une commission d’examen du processus d’évaluation environnementale nommĂ©e par le gouvernement fĂ©dĂ©ral a publiĂ© le rapport de la Commission d’évaluation environnementale (PDF, disponible en anglais seulement) indiquant que les effets environnementaux associĂ©s Ă  la mine Ă©taient largement prĂ©visibles et susceptibles d’être attĂ©nuĂ©s conformĂ©ment Ă  l’ancien DĂ©cret sur les lignes directrices visant le processus d’évaluation et d’examen en matière d’environnement. C’est dans le cadre de cette Ă©valuation environnementale que le mode de gestion des rĂ©sidus pour l’ICLL a Ă©tĂ© examinĂ©. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a acceptĂ© la recommandation du rapport en juillet 1996 (PDF, disponible en anglais seulement), parallèlement Ă  l’acceptation conditionnelle du rapport par le gouvernement fĂ©dĂ©ral par la suite, soit en aoĂ»t 1996 (PDF, disponible en anglais seulement).

En fĂ©vrier 2001, l’Office d’examen des rĂ©percussions environnementales de la vallĂ©e du Mackenzie, un tribunal administratif indĂ©pendant des Territoires du Nord-Ouest composĂ© d’Autochtones et de personnes nommĂ©es par le gouvernement, a publiĂ© le rapport d’évaluation environnementale sur le projet d’exploitation des cheminĂ©es de kimberlite de Sable, Pigeon et Beartooth (PDF, disponible en anglais seulement). Le rapport recommandait d’approuver le dĂ©veloppement, sous rĂ©serve de l’imposition des mesures nĂ©cessaires pour prĂ©venir les effets indĂ©sirables importants, conformĂ©ment Ă  l’ancienne Loi sur la gestion des ressources de la vallĂ©e du Mackenzie, L.C. 1998, ch. 25. C’est dans le cadre de cette Ă©valuation environnementale que le mode de gestion des effluents (eaux d’exhaure) pour le TRSP a Ă©tĂ© examinĂ©. Le gouvernement fĂ©dĂ©ral a acceptĂ© la recommandation du rapport en juillet 2001 (PDF, disponible en anglais seulement).

Exigences de garantie financière en vertu du Règlement

En 2019, le MPO a adoptĂ© le Règlement sur les autorisations relatives Ă  la protection du poisson et de son habitat. L’alinĂ©a 2(1)b) de ce règlement offre des options supplĂ©mentaires pour satisfaire aux exigences de garantie financière Ă  tout promoteur qui demande une autorisation en vertu de la Loi sur les pĂŞches pour des projets d’ouvrages, d’entreprises ou d’activitĂ©s qui peuvent entraĂ®ner la mort de poissons par des moyens autres que la pĂŞche, ou la dĂ©tĂ©rioration, la destruction ou la perturbation de l’habitat du poisson. Les promoteurs peuvent prĂ©senter d’autres formes de garantie financière qui Ă©quivalent Ă  une lettre de crĂ©dit irrĂ©vocable et, plus particulièrement, des cautionnements d’exĂ©cution. Ces modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es en rĂ©ponse aux parties intĂ©ressĂ©es qui ont fait part de la nĂ©cessitĂ© d’une plus grande souplesse en termes de garanties financières acceptĂ©es.

Le Ministère harmonise actuellement les exigences de garanties financières Ă©noncĂ©es au paragraphe 27.1(3) du REMMMD avec celles du Règlement sur les autorisations relatives Ă  la protection du poisson et de son habitat afin de permettre d’autres formes de garanties financières.

Objectif

Les objectifs du Règlement modifiant le Règlement sur les effluents des mines de mĂ©taux et des mines de diamants sont les suivants :

Description

Les modifications permettront d’inscrire trois plans d’eau Ă  l’annexe 2 du REMMMD (voir les figures 2 et 3), en les dĂ©signant comme des DRM et en y autorisant le rejet de dĂ©chets miniers. Les modifications n’entraĂ®neront pas d’autre perte future de l’habitat du poisson au-delĂ  de celle prĂ©vue qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© indemnisĂ©e en vertu de l’article 35 de la Loi sur les pĂŞches.

Les modifications permettront Ă©galement d’harmoniser les exigences des garanties financières Ă©noncĂ©es au paragraphe 27.1(3) du REMMMD avec celles du Règlement sur les autorisations relatives Ă  la protection du poisson et de son habitat afin de permettre l’acceptation d’autres formes de garanties financières, comme des cautionnements d’exĂ©cution, dans le cadre du REMMMD. Enfin, les modifications permettront de corriger une erreur mineure trouvĂ©e dans les coordonnĂ©es des plans d’eau pour les DRM dĂ©signĂ©s Ă  l’article 60 de l’annexe 2 du REMMMD.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Le Ministère a sollicitĂ© les commentaires du public et des groupes autochtones sur l’inscription de trois plans d’eau Ă  l’annexe 2 du REMMMD par l’entremise de la page Web de consultation sur les modifications, qui se trouve Ă©galement sur la page Web Consultations auprès des Canadiens. La pĂ©riode de consultation publique s’est dĂ©roulĂ©e du 20 mai au 22 juillet 2021. Aucun commentaire n’a Ă©tĂ© reçu au cours de cette pĂ©riode.

Entré en vigueur en 2019, le Règlement sur les autorisations relatives à la protection du poisson et de son habitat énonce certaines exigences relatives à l’assurance financière lorsqu’un propriétaire ou un exploitant minier élabore et met en œuvre un plan de compensation associé à une autorisation pour un projet d’ouvrage, d’entreprise ou d’activité susceptible d’entraîner la mort de poissons ou une dégradation, une perturbation ou une destruction de leur habitat. Diverses positions ont été exprimées au cours des consultations sur la réglementation que le MPO référence 10 a entreprises au sujet de ce règlement, certains intervenants ayant déclaré que les moyens supplémentaires mis en œuvre pour assurer la sécurité financière ne doivent pas entraîner une baisse du degré de protection. À la lumière de cette rétroaction et d’autres commentaires, des modifications ont été apportées pour permettre d’accepter d’autres formes de garantie financière, notamment des cautionnements d’exécution, tout en assurant le même degré de protection du poisson et de son habitat.

Tout en reconnaissant que les propriĂ©taires ou exploitants miniers qui ont besoin d’une autorisation pour utiliser des plans d’eau pour le rejet de leurs dĂ©chets miniers peuvent Ă©galement avoir besoin d’une autorisation en vertu des règlements administrĂ©s par le MPO, le Ministère a signalĂ©, en juillet 2021, son intention d’harmoniser les dispositions de garantie financière du REMMMD avec celles du Règlement sur les autorisations relatives Ă  la protection du poisson et de son habitat. Le Ministère a consultĂ© les intervenants, notamment l’Association minière du Canada (AMC), au sujet de son intention d’apporter cette modification et de publier directement dans la Partie II de la Gazette du Canada. Aucune prĂ©occupation n’a Ă©tĂ© soulevĂ©e, et l’AMC a indiquĂ© que ses membres seraient favorables Ă  une telle modification.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

L’Accord sur les revendications territoriales et l’autonomie gouvernementale du peuple Tlicho (PDF, disponible en anglais seulement) s’applique au site minier et énonce les exigences relatives à la consultation et à la participation du public pour ce qui concerne le rejet de déchets résultant d’activités minières. Les répercussions possibles des modifications aux traités ont été évaluées conformément à la Directive du Cabinet sur l’approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes. Le Ministère n’a relevé aucune conséquence préjudiciable éventuelle sur les droits ou les intérêts des signataires de traités modernes en rapport avec les modifications proposées. Les modifications proposées n’entraîneront pas de nouvelles conséquences pour le poisson et son habitat, et les répercussions antérieures ont déjà fait l’objet de consultations et de compensations dans le contexte des évaluations environnementales antérieures et des processus d’octroi de permis fédéraux sous le régime de la Loi sur les pêches. Les modifications proposées visent à rendre la mine Ekati conforme au nouveau REMMMD.

La mine est situĂ©e sur un territoire revendiquĂ© par les Premières Nations des DĂ©nĂ©s de l’Akaitcho, qui nĂ©gocient actuellement une entente de principe avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ainsi qu’avec le gouvernement du Canada. La mine se trouve Ă©galement Ă  proximitĂ© des terres visĂ©es par le TraitĂ© no 11, qui englobe un grand nombre de groupes autochtones, comme les peuples Dehcho, Tlicho, Sahtu et Gwich’in. De mĂŞme, le site minier borde une zone visĂ©e par une entente provisoire conclue dans le cadre d’un accord de principe entre la Nation mĂ©tisse des Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et le gouvernement du Canada.

Le Ministère a dĂ©signĂ© 12 collectivitĂ©s et groupes autochtones auxquels il a demandĂ© de participer aux modifications de l’annexe 2. Ceux-ci comptent quatre membres du gouvernement Tlicho et signataires du TraitĂ© no 11, quatre membres des Premières Nations des DĂ©nĂ©s de l’Akaitcho, un membre de la Nation mĂ©tisse des Territoires du Nord-Ouest et trois autres groupes ou collectivitĂ©s vivant Ă  proximitĂ© de la mine et qui pourraient ĂŞtre touchĂ©s par ses activitĂ©s.

Le Ministère a communiquĂ© avec les groupes et les collectivitĂ©s autochtones suivants dont les territoires se trouvent Ă  l’intĂ©rieur ou Ă  proximitĂ© du site minier :

Trois groupes ont rĂ©pondu au Ministère en manifestant leur intĂ©rĂŞt Ă  discuter des modifications. Des vidĂ©oconfĂ©rences prĂ©liminaires ont eu lieu avec des reprĂ©sentants de la Première Nation des DĂ©nĂ©s Yellowknives et de l’Alliance des MĂ©tis de North Slave, respectivement le 30 mars 2021 et le 23 avril 2021. Les sĂ©ances de vidĂ©oconfĂ©rence ont permis aux participants de se renseigner sur le processus rĂ©glementaire et son objet, sur l’indemnisation prĂ©alable pour la perte d’habitat du poisson et sur le document de justification prĂ©parĂ© par l’exploitant de la mine. Les participants ont eu l’occasion de poser des questions et d’exprimer leurs prĂ©occupations. Ils ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  faire part de leurs protocoles de consultation officiels et Ă  informer le Ministère s’ils souhaitaient ĂŞtre consultĂ©s davantage au sujet des modifications et, dans l’affirmative, de quelle façon.

Après ces séances, les Dénés Yellowknives et l’Alliance des Métis de North Slave ont exprimé un éventuel intérêt pour une collaboration plus soutenue à la suite de la diffusion de l’information présentée au cours des séances auprès de leurs collectivités et leurs dirigeants. Après un suivi auprès des groupes, ceux-ci n’ont pas formulé d’autres commentaires ni exprimé d’autres préoccupations.

Le Ministère a Ă©galement fait participer les groupes et les collectivitĂ©s autochtones aux plans d’application de la Politique de rationalisation dans le but de rĂ©duire les dĂ©lais d’approbation pour l’autorisation des DRM et de les publier directement dans la Partie II de la Gazette du Canada. Les modifications ont Ă©tĂ© jugĂ©es conformes aux critères Ă©tablis dans la Politique de rationalisation. Aucun groupe ne s’est opposĂ© aux modifications ou Ă  l’utilisation de la Politique de rationalisation. De plus, le hameau de Kugluktuk a Ă©crit Ă  l’exploitant de la mine pour lui faire savoir qu’un engagement prĂ©alable avec lui Ă©tait suffisant et qu’aucun autre engagement sur les modifications ne serait nĂ©cessaire.

L’exploitant de la mine a consulté les groupes et les collectivités autochtones tout au long des évaluations environnementales pertinentes sur l’utilisation des plans d’eau pour la gestion des déchets miniers. L’exploitant de la mine a aussi récemment mobilisé des groupes et des collectivités autochtones vivant à proximité du site minier dans l’utilisation continue des plans d’eau pour la gestion des déchets miniers.

Choix de l’instrument

Les options non réglementaires comprennent le rejet des déchets miniers d’une manière qui n’entraînerait aucune répercussion sur les plans d’eau où vivent des poissons ni sur les piscicultures terrestres. Les options visées par la réglementation sont celles qui aboutiraient au rejet de déchets miniers dans les eaux où vivent des poissons.

En mars 2021, l’exploitant de la mine a prĂ©sentĂ© au Ministère un rapport intitulĂ© Justification de l’utilisation des eaux oĂą vivent des poissons comme zones d’élimination des dĂ©chets miniers (PDF, disponible en anglais seulement) visant Ă  justifier l’utilisation continue des plans d’eau oĂą vivent des poissons Ă  des fins de gestion des eaux d’exhaure et des dĂ©chets. Le document dĂ©crit en dĂ©tail les motifs pour lesquels l’exploitant de la mine continue d’utiliser ces plans d’eau pour la gestion des dĂ©chets miniers. Il dĂ©crit Ă©galement la façon dont les emplacements privilĂ©giĂ©s de gestion des dĂ©chets miniers ont Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s dans le contexte d’évaluations antĂ©rieures.

Les Ă©valuations environnementales visant les emplacements oĂą ont Ă©tĂ© proposĂ©es des installations de gestion des rĂ©sidus et des eaux d’exhaure (c’est-Ă -dire le lac Long et le lac Two Rock) ont Ă©tĂ© menĂ©es conformĂ©ment aux directives rĂ©glementaires il y a plus de 20 ans en tenant compte des facteurs environnementaux, techniques, Ă©conomiques et socioĂ©conomiques de l’option proposĂ©e pour le rejet continu de rĂ©sidus miniers. Ă€ cette Ă©poque, les options les plus appropriĂ©es ont Ă©tĂ© proposĂ©es en fonction de la proximitĂ© des installations opĂ©rationnelles (c’est-Ă -dire une usine de traitement, une mine Ă  ciel ouvert), de la pertinence pour les besoins opĂ©rationnels (par exemple la capacitĂ©) et de la possibilitĂ© de gĂ©rer efficacement les effets environnementaux.

Dans son rapport de justification, l’exploitant de la mine n’a relevĂ© aucune des options rĂ©glementaires Ă©tant donnĂ© que les plans d’eau Ă  inscrire Ă  l’annexe 2 font dĂ©jĂ  partie de l’empreinte de l’installation de gestion des rĂ©sidus miniers et des eaux d’exhaure, et que les rĂ©percussions sur l’habitat du poisson ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© attĂ©nuĂ©es et compensĂ©es. De plus, aucune autre solution de rechange pour la gestion des dĂ©chets miniers n’a Ă©tĂ© trouvĂ©e Ă  proximitĂ© de la mine pour gĂ©rer efficacement les exigences opĂ©rationnelles et de conformitĂ© Ă  son Ă©gard.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Mine Ekati

Aucune nouvelle incidence environnementale et aucun nouveau coĂ»t pour les entreprises ou pour le gouvernement ne sont prĂ©vus Ă  la suite des modifications, puisqu’il n’y aurait pas de changement dans l’activitĂ© entre les scĂ©narios de rĂ©fĂ©rence et de rĂ©glementation entourant trois plans d’eau qui seraient inscrits Ă  l’annexe 2 du REMMMD.

Activités de base

Deux des plans d’eau (les cellules D et E de l’ICLL) figurant Ă  l’annexe 2 du REMMMD faisaient initialement partie du lac Long, un environnement oligotrophe rĂ©fĂ©rence 11 qui a par la suite Ă©tĂ© divisĂ© en cinq cellules. Avant la modification du plan d’eau en 1997, l’habitat du poisson du lac Long abritait une communautĂ© de poissons d’au moins sept espèces, soit le touladi, le mĂ©nomini rond, l’ombre arctique, la lotte, le meunier rouge, le mĂ©nĂ© de lac et le chabot visqueux. En 2008, quatre espèces Ă©taient toujours prĂ©sentes dans la cellule E de l’ICLL : la lotte, le touladi, le mĂ©nomini rond et le chabot visqueux. Le TRSP Ă©tait Ă  l’origine le lac Two Rock, un environnement oligotrophe qui a Ă©tĂ© transformĂ© en un bassin de sĂ©dimentation Ă  deux cellules en 2017. Il a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ© que l’habitat du poisson abritait cinq espèces avant 2003, Ă  savoir : l’ombre arctique, le mĂ©nomini rond, le touladi, la lotte et le chabot visqueux. Il a Ă©tĂ© Ă©tabli que toutes les espèces Ă©taient encore prĂ©sentes dans le plan d’eau aussi rĂ©cemment qu’en 2016, lorsque des travaux ont Ă©tĂ© entrepris pour retirer les poissons du lac.

Des mesures ont Ă©tĂ© prises entre 1997 et 2001, comme l’exigent les autorisations en vertu de l’article 35 de la Loi sur les pĂŞches, pour compenser la perte d’habitat du poisson. La mise en Ĺ“uvre des mesures de compensation a entraĂ®nĂ© la crĂ©ation d’un fonds de compensation pour l’habitat des poissons qui finance les projets de restauration et d’amĂ©lioration de l’habitat proposĂ©s par un comitĂ© consultatif Ă©tabli par le MPO. Le fonds a servi et sert encore Ă  des projets de restauration et d’amĂ©lioration de l’habitat, notamment pour des Ă©tudes de base, des recherches, des dĂ©placements, des fournitures et des entrepreneurs, applicables aux projets de restauration. Tous les coĂ»ts associĂ©s Ă  la mise en Ĺ“uvre des mesures d’indemnisation ont Ă©tĂ© engagĂ©s entre 1997 et 2001 et totalisent 1,5 million de dollars canadiens rĂ©fĂ©rence 12.

Conclusion

Le MPO a confirmĂ© que les mesures de compensation mises en Ĺ“uvre en vertu des autorisations prĂ©vues Ă  l’article 35 de la Loi sur les pĂŞches sont acceptables et tiennent compte de toutes les incidences sur l’habitat des poissons qui vivent dans les plans d’eau figurant Ă  l’annexe 2 du REMMMD (y compris la destruction complète de l’habitat ainsi que les effets permanents tout au long de l’exploitation de la mine). Les compensations antĂ©rieures ont tenu compte de toutes les incidences sur l’habitat des poissons que peut causer l’utilisation continue des plans d’eau pour la gestion des dĂ©chets miniers. Le Ministère a donc dĂ©terminĂ© que, pour satisfaire aux exigences de l’article 27.1 du REMMMD, aucune compensation supplĂ©mentaire n’est nĂ©cessaire.

Garanties financières

Les modifications aux dispositions sur les garanties financières offriront une plus grande souplesse aux propriétaires et aux exploitants miniers, en ce sens qu’ils auront plus d’options pour se conformer aux exigences de garantie financière. De plus, compte tenu des commentaires reçus à la suite des consultations menées par le MPO sur le Règlement sur les autorisations relatives à la protection du poisson et de son habitat, les modifications à la garantie financière pourraient entraîner une réduction des coûts pour les propriétaires et les exploitants miniers tout en assurant le même degré de protection pour le poisson et son habitat.

Lentille des petites entreprises

L’ajout de trois plans d’eau Ă  l’annexe 2 du REMMMD n’aura aucune incidence sur les petites entreprises, car l’exploitant de la mine ne rĂ©pond pas Ă  la dĂ©finition de petite entreprise Ă©noncĂ©e dans la Politique sur la limitation du fardeau rĂ©glementaire sur les entreprises. La modification des exigences relatives aux garanties financières au paragraphe 27.1(3) du REMMMD ne devrait pas non plus avoir d’incidence sur les petites entreprises.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas, car il n’y a pas d’augmentation progressive du fardeau administratif des entreprises et aucun titre rĂ©glementaire n’est abrogĂ© ou introduit.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

La Directive du Cabinet sur la réglementation exige que les ministères et organismes évaluent les possibilités de collaboration avec d’autres administrations, au pays et à l’étranger, en ce qui a trait aux règlements et aux activités de réglementation connexes. Dans le contexte de ces modifications, aucune loi des Territoires du Nord-Ouest ne régit le rejet de déchets miniers dans les eaux où vivent des poissons. Par conséquent, il n’a pas été possible de trouver des possibilités de coopération et d’harmonisation en matière de réglementation.

Les modifications harmoniseront les dispositions du REMMMD sur les garanties financières avec celles du Règlement sur les autorisations relatives à la protection du poisson et de son habitat administré par le ministère des Pêches et des Océans.

Évaluation environnementale stratégique

Une évaluation environnementale stratégique a conclu que l’autorisation d’éliminer des résidus miniers dans un DRM aura des effets nuisibles sur l’environnement, notamment la perte d’habitat du poisson. Par contre, les effets nuisibles sur l’environnement ont déjà été compensés par la mise en œuvre d’un PCHP qui a donné lieu à la création d’un fonds de compensation pour l’habitat du poisson qui finance des projets de restauration et d’amélioration de l’habitat. L’exploitant de la mine a déjà assumé les coûts associés à la mise en œuvre du plan.

Analyse comparative entre les sexes plus

Aucune incidence découlant de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) n’a été relevée. Considérant que l’utilisation continue des plans d’eau pour la gestion des résidus miniers a fait l’objet d’une planification, d’une consultation et d’une autorisation, et que la perte d’habitat du poisson a été compensée, le Ministère a déterminé que les modifications ne devraient pas toucher de façon disproportionnée les peuples autochtones ni aucun autre groupe sociodémographique.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications autoriseront l’Arctic Canadian Diamond Company à poursuivre son utilisation de certains plans d’eau fréquentés par les poissons pour le rejet des résidus et effluents (eaux d’exhaure) générés par les activités de la mine Ekati.

Comme le REMMMD a été pris en application de la Loi sur les pêches, les employés chargés de l’application de la loi, lorsqu’ils vérifient la conformité au REMMMD, doivent suivre la Politique de conformité et d’application de la Loi sur les pêches relatives à l’habitat et à la pollution.

La vérification de la conformité au REMMMD et à la Loi sur les pêches devrait comprendre, entre autres activités d’inspection, des visites de site, des analyses d’échantillons et un examen des PCHP et des autres rapports associés aux modifications proposées.

S’il existe des preuves d’une infraction allĂ©guĂ©e aux dispositions relatives Ă  la protection des pĂŞches ou Ă  la prĂ©vention de la pollution de la Loi sur les pĂŞches ou Ă  des règlements associĂ©s, les agents chargĂ©s de l’application de la loi prendraient une dĂ©cision sur la mesure d’application de la loi appropriĂ©e selon les critères rĂ©sumĂ©s ci-dessous, tels qu’ils sont dĂ©crits dans la Politique de conformitĂ© et d’application de la Loi sur les pĂŞches relatives Ă  l’habitat et Ă  la pollution :

En fonction des circonstances et Ă  la discrĂ©tion des agents d’application de la loi, les interventions suivantes sont possibles en cas d’infractions allĂ©guĂ©es :

Personnes-ressources

Aimee Zweig
Directrice générale
Division des mines et du traitement
Direction des secteurs industriels, des substances chimiques et des déchets
Environnement et Changement climatique Canada
351, boulevard Saint-Joseph
Gatineau (Québec)
K1A 0H3
Courriel : mdmer-remmmd@ec.gc.ca

Matthew Watkinson
Directeur
Division de l’analyse réglementaire et du choix d’instrument
Direction générale de l’analyse économique
Environnement et Changement climatique Canada
200, boulevard Sacré-Cœur
Gatineau (Québec)
J8X 4C6
Courriel : ravd.darv@ec.gc.ca