Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2025-28

La Gazette du Canada, Partie II, volume 159, numéro 5

Enregistrement
DORS/2025-28 Le 14 fĂ©vrier 2025

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2025-104 Le 14 fĂ©vrier 2025

Attendu que la gouverneure en conseil juge que les actions de la Fédération de Russie constituent une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales qui a entraîné une grave crise internationale,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu de l’alinĂ©a 4(1)a)rĂ©fĂ©rence a et des paragraphes 4(1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2)rĂ©fĂ©rence c et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence d, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modifications

1 (1) L’alinĂ©a 2(a) du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

(2) L’alinĂ©a 2g) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

2 La partie 2 de l’annexe 1 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

Antériorité de la prise d’effet

3 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

4 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Le secteur russe des transports (transport maritime, réseaux ferroviaires, aviation, entre autres) joue un rôle clé pour soutenir l’agression continue de la Russie contre l’Ukraine en facilitant le déplacement des armes et du matériel essentiels à l’effort de guerre russe.

Contexte

Situation en Ukraine

Le 24 fĂ©vrier 2022, la Russie a lancĂ© une invasion militaire Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine en menant des attaques contre de nombreuses villes. Depuis, la Russie continue de mener une guerre d’agression et a commis des atrocitĂ©s contre la population ukrainienne. Elle continue d’attaquer des cibles civiles comme des infrastructures essentielles en Ukraine, entraĂ®nant la perte d’accès Ă  l’eau, Ă  l’électricitĂ© et aux communications, et de violer les principes de la Charte des Nations Unies.

Des experts, notamment des missions d’enquĂŞte du MĂ©canisme de Moscou de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe, la Commission internationale indĂ©pendante d’enquĂŞte sur l’Ukraine, et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ont conclu que la Russie commettait de graves violations des droits de la personne, des crimes de guerre, de possibles crimes contre l’humanitĂ© et des actes de violence sexuelle liĂ©s au conflit. En janvier 2025, la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine a confirmĂ© qu’au moins 12 456 civils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s et plus de 28 382 personnes avaient Ă©tĂ© blessĂ©es depuis le 24 fĂ©vrier 2022. En outre, 744 centres de soins de santĂ© et 1 614 Ă©tablissements d’enseignement en Ukraine ont Ă©tĂ© endommagĂ©s ou dĂ©truits par l’armĂ©e russe depuis l’invasion.

Réseaux d’approvisionnement russes alimentant la guerre en Ukraine

Dans l’industrie du transport, les infrastructures d’aviation et de fret aérien sont des éléments cruciaux du système logistique russe, puisque l’armée russe peut ainsi acheminer à des bases d’aviation stratégiques du matériel comme des missiles de croisière, des missiles balistiques et des véhicules aériens sans pilote. Des experts ont souligné l’utilisation de l’aviation civile pour transporter des biens visés par des sanctions, y compris des articles utilisés pour produire des armes et soutenir l’effort de guerre en général.

Contournement des sanctions et rĂ´le des pays tiers

Il y a de plus en plus de preuves des efforts dĂ©ployĂ©s par la Russie pour se soustraire aux sanctions et obtenir des biens et des technologies visĂ©s par des sanctions par divers moyens, y compris en faisant appel Ă  des intermĂ©diaires et Ă  des pays tiers. En mars 2023, les États-Unis et l’Union europĂ©enne (UE) ont lancĂ© le Groupe de travail sur les Ă©lites, les mandataires et les oligarques russes, qui a publiĂ© un avis mondial dĂ©crivant les pratiques et les tactiques employĂ©es par la Russie pour Ă©chapper aux sanctions, y compris le recours Ă  des pays tiers et la falsification de donnĂ©es commerciales pour permettre le transport de biens de nature dĂ©licate vers la Russie. Le Groupe de travail international sur les sanctions contre la Russie (groupe d’experts Yermak-McFaul sur les sanctions) a dĂ©crit en dĂ©tail l’utilisation par la Russie d’intermĂ©diaires dans des pays tiers qui sont prĂŞts Ă  saper les sanctions imposĂ©es par le Canada et ses alliĂ©s. Ces efforts soulignent l’importance de cibler les personnes opĂ©rant dans des pays tiers qui facilitent le contournement des sanctions afin d’entraver davantage la capacitĂ© de la Russie Ă  mener sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Un rapport publiĂ© par le groupe de rĂ©flexion britannique Royal United Services Institute, en octobre 2023, faisait Ă©tat du rĂ´le jouĂ© par des pays tiers pour aider la Russie Ă  se soustraire aux sanctions imposĂ©es par le Canada et ses partenaires internationaux. Le groupe a constatĂ© que ces tactiques sont gĂ©nĂ©ralement le fait d’acteurs privĂ©s (particuliers et entreprises), plutĂ´t que d’acteurs Ă©tatiques.

Réponse internationale

La coalition des pays qui appuient l’Ukraine comprend, sans s’y limiter, le G7, d’autres membres du Groupe des cinq, des pays europĂ©ens et certaines des nations voisines de l’Ukraine. Ce regroupement agit sur diffĂ©rents plans pour soutenir l’Ukraine : sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, sĂ»retĂ© nuclĂ©aire, sĂ©curitĂ© alimentaire, aide humanitaire, lutte contre la dĂ©sinformation russe, application de sanctions et de mesures Ă©conomiques, saisie et confiscation de biens, assistance militaire, imputabilitĂ©, redressement socioĂ©conomique et reconstruction. Dans ce contexte, divers groupes de travail ont Ă©tĂ© créés pour proposer et imposer des sanctions supplĂ©mentaires, ainsi que pour assurer la cohĂ©rence des mesures et l’application effective des sanctions.

Dans ses lignes directrices de septembre 2023, le « Groupe des cinq sur l’exĂ©cution de la loi en matière d’exportations Â», qui comprend l’Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-ZĂ©lande et le Royaume-Uni, ainsi que des partenaires internationaux, dont l’UE et le Japon, ont convenu d’accorder la prioritĂ© au contournement des sanctions et d’intensifier la surveillance Ă  l’égard d’un certain nombre d’articles que la Russie utilise dans ses systèmes d’armes.

Réponse du Canada

Le Canada condamne sans Ă©quivoque les actions illĂ©gales et inqualifiables de la Russie envers l’Ukraine. Ă€ la suite de l’occupation illĂ©gale et de la tentative d’annexion de la CrimĂ©e par la Russie en mars 2014, le gouvernement du Canada, de concert avec des pays d’optique commune, a adoptĂ© des sanctions au moyen d’un règlement pris en application de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES). Ces sanctions interdisent toute opĂ©ration (gel effectif des avoirs) avec les particuliers et entitĂ©s dĂ©signĂ©s qui soutiennent ou permettent la violation par la Russie de la souverainetĂ© de l’Ukraine. Il est ainsi interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien appartenant Ă  une personne dĂ©signĂ©e Ă  l’annexe 1, 2 ou 3 du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (le Règlement) ou de conclure une transaction avec elle, de lui fournir des services ou de mettre autrement des marchandises Ă  sa disposition.

Au total, le Canada a versĂ© plus de 19,5 milliards de dollars en aide financière, militaire, humanitaire, au dĂ©veloppement, Ă  la sĂ©curitĂ©, Ă  la stabilisation ainsi qu’en matière d’immigration en rĂ©ponse Ă  l’invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine par la Russie le 24 fĂ©vrier 2022. Le Canada reste dĂ©terminĂ© Ă  soutenir la stabilitĂ©, la sĂ©curitĂ© et la souverainetĂ© de l’Ukraine, alors que ce pays continue de rĂ©sister Ă  la guerre d’agression de la Russie.

Depuis 2014, en coordination avec ses partenaires, le Canada a imposĂ© des sanctions Ă  plus de 3 000 personnes et entitĂ©s en Russie, au BĂ©larus, en Ukraine et en Moldova, en lien avec leur soutien Ă  l’invasion illĂ©gale de l’Ukraine. Le Canada applique aussi des restrictions ciblĂ©es contre la Russie et le BĂ©larus dans les secteurs des finances, du commerce (biens et services), de l’énergie et des transports. Le Canada participe Ă  la Coalition pour le plafonnement du prix du pĂ©trole, Ă  l’interdiction d’importer des diamants imposĂ©e par le G7 et aux efforts dĂ©ployĂ©s pour utiliser le produit des actifs souverains russes afin d’aider l’Ukraine.

Le Canada travaille avec ses partenaires internationaux afin de cerner et d’imposer des mesures pour contrer les efforts de la Russie pour Ă©chapper aux sanctions. En juin 2024, le Centre d’analyse des opĂ©rations et dĂ©clarations financières du Canada (CANAFE) a publiĂ© un bulletin spĂ©cial sur l’activitĂ© financière associĂ©e au contournement soupçonnĂ© des sanctions, qui dĂ©crit en dĂ©tail l’utilisation de territoires intermĂ©diaires, de structures organisationnelles opaques et de mandataires et de facilitateurs pour Ă©chapper aux sanctions. Le Canada a pris une sĂ©rie de mesures ciblĂ©es visant Ă  entraver les activitĂ©s du secteur russe de la logistique et du transport en raison de son rĂ´le essentiel dans la poursuite de la guerre en Ukraine. Le Canada a sanctionnĂ© des entreprises de transport, notamment des entreprises de fret aĂ©rien, limitant ainsi leur accès aux marchĂ©s financiers mondiaux et Ă  des composants cruciaux Ă  l’étranger. En collaboration avec des gouvernements partenaires du monde entier, le Canada a Ă©galement intensifiĂ© ses efforts pour prĂ©venir le contournement de ces mesures, notamment l’utilisation de pays tiers intermĂ©diaires. En resserrant les restrictions imposĂ©es sur les rĂ©seaux de logistique et de transport de la Russie, le Canada cherche Ă  rĂ©duire la capacitĂ© de la Russie de soutenir ses opĂ©rations militaires, Ă  faire augmenter ses coĂ»ts de fonctionnement et Ă  affaiblir son Ă©conomie de guerre dans son ensemble.

Objectif

Description

Les modifications ajoutent deux entitĂ©s Ă  la partie 2 de l’annexe 1 du Règlement Ă  titre de filiales ou de sociĂ©tĂ©s affiliĂ©es d’entitĂ©s dĂ©signĂ©es. Ces deux entitĂ©s, ainsi que la sociĂ©tĂ© mère et les entitĂ©s auxquelles elles sont affiliĂ©es figurant Ă  l’annexe 1 du Règlement, ont aidĂ© le gouvernement russe Ă  contourner des sanctions en transportant des biens visĂ©s par des sanctions d’une ville russe Ă  l’autre et en les acheminant en Russie Ă  partir de pays tiers afin de saper les sanctions existantes.

Il est interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien appartenant Ă  une de ces entitĂ©s dĂ©signĂ©es ou de conclure une transaction avec elle, de lui fournir des services ou de mettre autrement des marchandises Ă  sa disposition — Ă  moins qu’un permis ne l’autorise explicitement, lequel est accordĂ© Ă  titre exceptionnel, ou qu’il ne s’agisse d’une exception prĂ©vue par le Règlement. En vertu du Règlement, les personnes inscrites sur la liste peuvent demander Ă  la ministre des Affaires Ă©trangères de retirer leur nom de l’annexe. La ministre doit dĂ©cider s’il existe des motifs raisonnables de recommander le retrait au gouverneur en conseil.

Modification des critères d’inscription

Les critères d’inscription d’une personne Ă  l’annexe du Règlement sont modifiĂ©s afin de prĂ©ciser qu’une sanction peut ĂŞtre imposĂ©e indĂ©pendamment du moment oĂą l’activitĂ© rĂ©prĂ©hensible a eu lieu et d’assurer l’uniformisation entre le Règlement et les autres règlements pris en vertu de la LMES Ă  ce sujet. Plus prĂ©cisĂ©ment, le critère d’inscription qui concerne les activitĂ©s qui soutiennent la guerre [c’est-Ă -dire l’alinĂ©a 2a)] est modifiĂ© pour prĂ©ciser qu’il suffit qu’une personne se soit adonnĂ©e Ă  des activitĂ©s rĂ©prĂ©hensibles Ă  un moment donnĂ© pour ĂŞtre inscrite sur la liste. Le critère d’inscription sur la liste qui s’applique aux cadres supĂ©rieurs des entitĂ©s inscrites [c’est-Ă -dire l’alinĂ©a 2g)] est modifiĂ© afin de prĂ©ciser que les anciens cadres supĂ©rieurs des entitĂ©s inscrites peuvent Ă©galement faire l’objet de sanctions, et le champ d’application des entitĂ©s figurant Ă  l’annexe est Ă©largi.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada tient des consultations régulières avec les parties prenantes concernées, dont des organisations de la société civile, des représentants de communautés culturelles et d’autres gouvernements aux vues similaires, au sujet de la manière dont le Canada met en œuvre des sanctions.

Pour ce qui est des modifications ajoutant des entités aux annexes, il n’est pas approprié de mener des consultations publiques. La publication du nom des personnes à ajouter à la liste pourrait entraîner la fuite de biens avant l’entrée en vigueur des modifications.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une première évaluation de la portée géographique de l’initiative a été effectuée et n’a pas permis de déterminer d’obligations découlant d’un traité moderne, étant donné que le Règlement ne prend pas effet dans une région visée par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Les règlements constituent la seule méthode pour promulguer des sanctions au Canada. Aucun autre instrument ne pourrait être envisagé.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Les coûts supplémentaires pour le gouvernement du Canada liés à l’administration et à l’application de ces interdictions supplémentaires sont minimes.

Les sanctions visant des entités et des particuliers précis ont en outre moins d’incidence sur les entreprises canadiennes que les sanctions économiques habituelles de large portée et ont un effet limité sur les citoyens du pays des entités et particuliers visés. D’après une évaluation initiale des renseignements disponibles de sources ouvertes, il y a lieu de croire que les entités inscrites sur la liste n’ont pas de lien avec le Canada et n’ont donc pas d’activités commerciales importantes qui sont pertinentes pour l’économie canadienne. Ces modifications ne devraient donc pas avoir d’incidence importante sur les Canadiens et les entreprises canadiennes.

Les banques et les institutions financières canadiennes sont tenues de respecter les sanctions. Pour ce faire, elles ajouteront le nom des nouvelles entités inscrites à leurs systèmes de surveillance existants, ce qui pourrait entraîner des coûts mineurs liés à la mise en conformité.

Lentille des petites entreprises

L’analyse de la lentille des petites entreprises a conclu que les modifications n’imposeront aucun nouveau fardeau administratif ni en matière de mise en conformité aux petites entreprises au Canada. Les modifications interdisent aux entreprises canadiennes d’effectuer des opérations avec les personnes dont le nom figure dans la liste, de fournir des services à ces personnes et de mettre autrement des biens à la disposition de ces dernières, mais elles ne créent aucune obligation à leur égard. De plus, les entreprises canadiennes peuvent demander, à titre exceptionnel, un permis en vertu du Règlement, ce qui laisse une marge de manœuvre politique en vue d’accorder des exemptions. Cependant, Affaires mondiales Canada ne s’attend pas à recevoir de demande de permis en lien avec l’inscription des entités visées. Le Règlement prévoit aussi une obligation de communication de la part des petites entreprises canadiennes, qui représente une exigence directe de mise en conformité. Or, comme les entités nouvellement inscrites n’ont aucun lien légitime connu avec le Canada, Affaires mondiales Canada ne prévoit pas que des communications devront être faites à la suite de ces modifications.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas aux modifications apportĂ©es au Règlement, car celles-ci n’imposent aucun fardeau administratif supplĂ©mentaire. La procĂ©dure de dĂ©livrance de permis pour les entreprises correspond Ă  la dĂ©finition de « fardeau administratif Â» de la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse. Cependant, bien que des permis puissent ĂŞtre accordĂ©s Ă  titre exceptionnel en vertu du Règlement, Ă©tant donnĂ© que les entitĂ©s figurant sur la liste n’ont pas de lien d’affaires connu avec l’économie canadienne, et Ă©tant donnĂ© le faible volume d’échanges commerciaux avec la Russie, Affaires mondiales Canada ne prĂ©voit aucune demande de permis en lien avec les modifications.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Même si les modifications ne sont pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans un cadre officiel de coopération en matière de réglementation, elles concordent avec les mesures prises par des partenaires du Canada et des partenaires d’optique commune. Les sanctions sont plus efficaces lorsqu’elles sont appliquées de façon coordonnée, et le Canada s’emploie à harmoniser ses efforts internes et avec ses partenaires afin de présenter un front uni en matière de sanctions.

Les partenaires internationaux du Canada continuent d’actualiser leurs régimes de sanctions visant des particuliers et des entités en Russie et d’imposer à la Russie des interdictions de grande portée sur les plans financier, commercial et de l’investissement. Parmi les pays et administrations qui ont sanctionné des personnes et des entités en lien avec des violations graves et systématiques des droits de la personne commises par la Russie, mentionnons l’Australie, l’Union européenne, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Les discussions récentes entre des gouvernements aux vues similaires ont reflété la nécessité de cibler le contournement des sanctions russes et les efforts de guerre en ciblant les secteurs de la logistique, du pétrole et du gaz, et le soutien de pays tiers à la Russie. Ces modifications s’harmonisent avec ces objectifs.

Effets sur l’environnement

Il est peu probable que les modifications entraĂ®nent des effets importants sur l’environnement. ConformĂ©ment Ă  la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale et Ă©conomique stratĂ©gique (Directive EEES), une analyse prĂ©liminaire a permis de conclure qu’une Ă©valuation environnementale et Ă©conomique stratĂ©gique n’était pas nĂ©cessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Les effets des sanctions économiques ont déjà été analysés sous l’optique du genre et de la diversité par le passé. Bien qu’elles visent à faciliter un changement de comportement en exerçant une pression économique sur des particuliers et des entités dans des États étrangers, les sanctions prises en vertu de la LMES peuvent néanmoins avoir une incidence imprévue sur certains groupes et personnes vulnérables. Or, au lieu d’avoir un effet sur la Russie dans son ensemble, les sanctions ciblées touchent plutôt des entités soupçonnées de mener des activités qui soutiennent, facilitent ou financent, directement ou indirectement, une violation de la souveraineté ou de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Par conséquent, il est peu probable que ces sanctions aient des répercussions importantes sur les groupes vulnérables, par rapport aux sanctions économiques traditionnelles de large portée visant un État. Dans la mesure où les sanctions limitent la capacité de la Russie à faire la guerre, les femmes, les enfants et les groupes vulnérables sont susceptibles de bénéficier de ces mesures.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications entrent en vigueur Ă  la date de leur enregistrement.

Les noms des personnes inscrites seront publiés en ligne pour que les institutions financières en prennent connaissance, et ils seront ajoutés à la Liste consolidée des sanctions autonomes canadiennes pour favoriser le respect du Règlement.

Le Service des délégués commerciaux d’Affaires mondiales Canada, à l’étranger ainsi qu’au Canada, continue d’aider ses clients à comprendre les règlements canadiens sur les sanctions, notamment l’incidence de ces règlements sur les activités auxquelles les Canadiens peuvent participer. De plus, Affaires mondiales Canada intensifie ses efforts de sensibilisation partout au Canada, entre autres auprès des entreprises, des universités et des gouvernements des provinces et territoires, afin d’améliorer à l’échelle nationale la connaissance et le respect des sanctions canadiennes.

Dans la LMES, les agents de la Gendarmerie royale du Canada et de l’Agence des services frontaliers du Canada sont dĂ©signĂ©s pour veiller au respect des sanctions en vertu des pouvoirs qui leur sont confĂ©rĂ©s par la Loi sur les douanes, la Loi sur l’accise ou la Loi de 2001 sur l’accise, ainsi que par les articles 487 Ă  490, 491.1 et 491.2 du Code criminel.

ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la LMES, quiconque contrevient volontairement au Règlement encourt, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, une amende maximale de 25 000 $ et un emprisonnement maximal d’un an, ou l’une de ces peines; ou, par mise en accusation, un emprisonnement maximal de cinq ans.

Personne-ressource

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