DĂ©cret modifiant les annexes I et VI de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances (opioĂŻdes synthĂ©tiques et prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl) : DORS/2024-98

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 12

Enregistrement
DORS/2024-98 Le 27 mai 2024

LOI RÉGLEMENTANT CERTAINES DROGUES ET AUTRES SUBSTANCES

C.P. 2024-574 Le 24 mai 2024

Sur recommandation de la ministre de la SantĂ© mentale et des DĂ©pendances et ministre associĂ©e de la SantĂ© et en vertu de l’article 60rĂ©fĂ©rence a de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances rĂ©fĂ©rence b, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le DĂ©cret modifiant les annexes I et VI de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances (opioĂŻdes synthĂ©tiques et prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl), ci-après, cela lui paraissant nĂ©cessaire dans l’intĂ©rĂŞt public.

Décret modifiant les annexes I et VI de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (opioïdes synthétiques et précurseurs émergents du fentanyl)

Modifications

1 L’annexe I de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances rĂ©fĂ©rence b est modifiĂ©e par adjonction, après l’article 27, de ce qui suit :

2 L’article 27 de la partie 1 de l’annexe VI de la mĂŞme loi est remplacĂ© par ce qui suit :

Entrée en vigueur

3 (1) Le prĂ©sent dĂ©cret, sauf l’article 2, entre en vigueur Ă  la date de sa publication dans la Partie II de la Gazette du Canada.

(2) L’article 2 entre en vigueur le quatre-vingt-dixième jour suivant la date de publication du prĂ©sent dĂ©cret dans la Partie II de la Gazette du Canada.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Décret ni des règlements.)

Enjeux

Les méfaits liés aux opioïdes, y compris les décès, demeurent une importante crise de santé publique au Canada. Alors que le Canada contrôle strictement les opioïdes synthétiques et les précurseurs chimiques utilisés pour les produire, le marché des drogues illicites évolue constamment dans le but d’échapper à ces contrôles.

En mars 2023, la Commission des stupĂ©fiants des Nations Unies (ONU) a votĂ© en faveur de l’inscription du nouvel opioĂŻde synthĂ©tique 2-mĂ©thyl-AP-237 Ă  l’annexe I de la Convention unique sur les stupĂ©fiants de 1961 (Convention unique de 1961). En tant que partie Ă  cette convention, le Canada doit prendre des mesures pour assurer le contrĂ´le du 2-mĂ©thyl-AP-237 Ă  l’échelle nationale en vertu de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances (LRCDAS). De plus, selon l’examen des preuves scientifiques effectuĂ© par SantĂ© Canada, les substances liĂ©es au 2-mĂ©thyl-AP-237 (c’est-Ă -dire AP-237 et ses analogues et dĂ©rivĂ©s) prĂ©sentent Ă©galement un risque important d’être utilisĂ©es Ă  mauvais escient et importĂ©es illĂ©galement pour la vente sur le marchĂ© illĂ©gal.

Le prĂ©curseur du fentanyl pipĂ©ridone-4 et ses sels figurent Ă  l’annexe VI (prĂ©curseurs) de la LRCDAS. De nouvelles donnĂ©es probantes laissent entendre que certaines substances chimiques apparentĂ©es (c’est-Ă -dire analogues et dĂ©rivĂ©s) de la pipĂ©ridone-4, y compris le 1-boc-4-pipĂ©ridone, le 1-benzyl-4-pipĂ©ridone et le 3-mĂ©thyl-4-pipĂ©ridone, sont importĂ©es illĂ©galement au Canada et utilisĂ©es dans la production illĂ©gale de fentanyl. En mars 2024, la Commission des stupĂ©fiants de l’ONU a votĂ© en faveur pour l’inscription de la pipĂ©ridone-4 et du 1-boc-4-pipĂ©ridone au Tableau I de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupĂ©fiants et de substances psychotropes de 1988 (Convention de 1988).

Tant que ces substances ne sont pas inscrites en vertu de la LRCDAS, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et les organismes d’application de la loi disposent de moins d’outils pour prendre des mesures afin de mettre fin Ă  leur importation, leur distribution et leur utilisation illĂ©gales. De plus, le 2-mĂ©thyl-AP-237 et le 1-boc-4-pipĂ©ridone doivent ĂŞtre contrĂ´lĂ©s en vertu de la LRCDAS de manière permanente pour que le Canada, en tant que partie Ă  la Convention unique de 1961 et la Convention de 1988, puisse respecter ses obligations internationales.

Contexte

Entre janvier 2016 et septembre 2023, il y a eu un total de 42 494 dĂ©cès apparemment liĂ©s Ă  une intoxication aux opioĂŻdes au Canada. Le fentanyl et ses analogues continuent d’être les principaux moteurs de la crise des surdoses d’opioĂŻdes, 82 % de tous les dĂ©cès accidentels apparemment liĂ©s Ă  une intoxication aux opioĂŻdes survenus entre janvier et septembre 2023 auraient impliquĂ© le fentanylrĂ©fĂ©rence 1. En plus des mĂ©faits dĂ©vastateurs pour la santĂ© publique et la sociĂ©tĂ© associĂ©s Ă  la consommation d’opioĂŻdes synthĂ©tiques illĂ©gaux, comme le fentanyl, le Canada est Ă©galement prĂ©occupĂ© par les rĂ©percussions des opioĂŻdes synthĂ©tiques illĂ©gaux sur la sĂ©curitĂ© publique, notamment les problèmes de sĂ©curitĂ© liĂ©s Ă  leur production illĂ©gale, Ă  leur dĂ©tournement, Ă  leur trafic et Ă  la criminalitĂ© qui y est associĂ©e.

Les méthodes utilisées par les producteurs de drogues illicites pour échapper aux contrôles comprennent la création de nouvelles substances psychoactives et de nouveaux précurseurs pour éviter la détection par les organismes d’application de la loi et de contrôle frontalier.

2-méthyl-AP-237 et substances apparentées (opioïdes synthétiques)

Le 2-méthyl-AP-237 est un analogue de l’AP-237, également connu sous le nom de bucinnazine. L’AP-237 et ses substances apparentées, notamment le 2-méthyl-AP-237, l’AP-238 et le para-méthyl-AP-237, sont tous des opioïdes synthétiques. Ces substances présentent des effets analgésiques aigus (antidouleur), semblables à ceux d’autres opioïdes connus. Des études cliniques portant sur des humains et sur l’AP-237 montrent qu’il a des propriétés analgésiques semblables à la morphine, sans toutefois être aussi puissant. Aucune étude sur les humains n’a été menée sur le 2-méthyl-AP-237, le para-méthyl-AP-237 ou l’AP-238, mais des études précliniques (sur les animaux) portant sur ces trois substances ont indiqué que la puissance du 2-méthyl-AP-237 peut être comparable à celle du fentanyl. Il existe également des rapports de cas d’utilisation non médicale ou de dépendance mettant en cause l’AP-237 et des substances apparentées.

Bien qu’aucune de ces substances n’ait d’utilisation mĂ©dicale approuvĂ©e au Canada, l’utilisation de l’AP-237 comme analgĂ©sique (c’est-Ă -dire pour soulager la douleur) est approuvĂ©e en Chine. Il n’existe aucune utilisation commerciale ou industrielle lĂ©gitime connue de ces substances au Canada ou Ă  l’étranger, et aucune recherche (y compris des essais cliniques) sur ces substances n’est actuellement menĂ©e au Canada. L’utilisation de ces substances comme Ă©talons de rĂ©fĂ©rence en chimie analytique, notamment par le Service d’analyse des drogues de SantĂ© Canada, est une utilisation lĂ©gitime de ces substances qui peut se poursuivre Ă  condition que les personnes menant ces activitĂ©s obtiennent d’abord les autorisations nĂ©cessaires de SantĂ© Canada (par exemple une licence, une modification de licence ou une exemption) une fois que ces substances sont inscrites.

Le 2-méthyl-AP-237 a été détecté au Canada

Le 2-méthyl-AP-237 a été détecté à la frontière canadienne et dans des échantillons saisis par les organismes canadiens d’application de la loi. Les paquets contenant du 2-méthyl-AP-237 interceptés par l’ASFC ont été mal déclarés, ce qui laisse croire que leur utilisation finale prévue pourrait être illégale. Le Service d’analyse des drogues de Santé Canada a détecté du 2-méthyl-AP-237 dans des échantillons saisis par les organismes d’application de la loi. Cette substance a également été saisie à l’échelle internationale.

Analogues et dĂ©rivĂ©s de la pipĂ©ridone-4 et ses sels (prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl)

Le fentanyl et ses analogues sont des opioĂŻdes synthĂ©tiques très puissants qui sont contrĂ´lĂ©s au Canada en vertu de l’annexe I de la LRCDAS. Les prĂ©curseurs sont des produits chimiques essentiels Ă  la production d’une substance dĂ©signĂ©e. Bien que certains prĂ©curseurs chimiques aient des utilisations lĂ©gitimes, ils peuvent Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©s dans la production illĂ©gale de substances dĂ©signĂ©es, comme le fentanyl et ses analogues. Au Canada, les prĂ©curseurs sont inscrits Ă  l’annexe VI de la LRCDAS et assujettis au Règlement sur les prĂ©curseurs (RP).

Un prĂ©curseur reconnu dans la production illĂ©gale de fentanyl et d’analogues du fentanyl est la pipĂ©ridone-4. La pipĂ©ridone-4 est utilisĂ©e aux premières Ă©tapes de la production illĂ©gale de fentanyl pour crĂ©er d’autres prĂ©curseurs, qui sont ensuite utilisĂ©s pour synthĂ©tiser le fentanyl. La pipĂ©ridone-4 et ses sels sont actuellement contrĂ´lĂ©s en tant que prĂ©curseurs de catĂ©gorie A (composĂ©s chimiques essentiels) en vertu de l’annexe VI de la LRCDAS et rĂ©glementĂ©s en vertu du RP.

Une évaluation scientifique de Santé Canada a révélé que des dérivés ou des analogues de la pipéridone-4 peuvent également être utilisés pour produire du fentanyl et des analogues du fentanyl. Les données probantes disponibles suggèrent que ces substances ont peu d’utilisations industrielles, commerciales ou médicales légitimes connues au Canada. Les utilisations légitimes actuelles comprennent la recherche et l’analyse, notamment l’analyse judiciaire à l’appui de l’application de la loi. Certaines de ces substances peuvent également être utilisées dans la fabrication légale de médicaments pharmaceutiques. Les autres utilisations possibles comprennent la découverte de médicaments pharmaceutiques, l’imagerie médicale et les tests diagnostiques.

Des dérivés et des analogues de la pipéridone-4 ont été détectés au Canada

Trois substances qui sont soit des dérivés ou des analogues de la pipéridone-4, c’est-à-dire le 1-boc-4-pipéridone, le 1-benzyl-4-pipéridone et le 3-méthyl-4-pipéridone, sont particulièrement préoccupantes. Ces trois substances ont toutes été soit interceptées par l’ASFC à la frontière pour une utilisation présumée dans la production illégale de fentanyl, soit trouvées dans des échantillons saisis dans des laboratoires de drogues illicites par les organismes de l’application de la loi. De plus, il existe des preuves que d’autres substances apparentées de la pipéridone-4 peuvent être utilisées pour produire du fentanyl et des analogues du fentanyl. Toutefois, les données sur la mesure dans laquelle ces substances sont utilisées pour produire illégalement du fentanyl au Canada ne sont pas disponibles à l’heure actuelle.

Cadre législatif pour les substances désignées

La LRCDAS est la loi fĂ©dĂ©rale qui fournit un cadre de contrĂ´le des substances qui peuvent modifier les processus mentaux et nuire Ă  la santĂ© ou Ă  la sociĂ©tĂ© lorsqu’elles sont dĂ©tournĂ©es vers un marchĂ© illĂ©gal ou utilisĂ©es Ă  mauvais escient. Sauf autorisation contraire des règlements ou exemption conformĂ©ment Ă  l’article 56, le trafic, la possession en vue du trafic, l’importation, l’exportation et la production de toutes les substances dĂ©signĂ©es et la possession de substances dĂ©signĂ©es inscrites aux annexes I Ă  III sont interdits. La LRCDAS prĂ©cise les infractions et les peines associĂ©es aux activitĂ©s interdites avec des substances dĂ©signĂ©es (substances inscrites aux annexes I Ă  V de la LRCDAS) et des prĂ©curseurs (annexe VI). La LRCDAS autorise Ă©galement le gouverneur en conseil Ă  prendre des règlements au besoin et Ă  modifier l’annexe de la LRCDAS par dĂ©cret.

AdoptĂ©e en vertu de la LRCDAS, le Règlement sur les stupĂ©fiants (RS) Ă©tablit un cadre Ă  l’intĂ©rieur duquel les activitĂ©s lĂ©gitimes liĂ©es aux stupĂ©fiants sont rĂ©glementĂ©es. Le terme « stupĂ©fiant Â» dĂ©signe toute substance figurant Ă  l’annexe du RS. Le RS dĂ©crit les exigences qui s’appliquent aux personnes (y compris les organisations), aux pharmaciens, aux praticiens et aux employĂ©s des hĂ´pitaux qui mènent des activitĂ©s rĂ©glementĂ©es avec des stupĂ©fiants, notamment la possession, la vente, la distribution, l’importation, l’exportation et la production. Pour mener ces activitĂ©s avec des stupĂ©fiants, les personnes autres que les pharmaciens, les praticiens et les employĂ©s d’hĂ´pitaux doivent d’abord obtenir les autorisations appropriĂ©es de SantĂ© Canada. Cela signifie qu’ils ont besoin d’une licence (c’est-Ă -dire une licence de distributeur) et, pour les activitĂ©s d’importation et d’exportation, d’un permis. Le RS Ă©tablit Ă©galement les exigences relatives Ă  l’entreposage, Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la tenue de dossiers des stupĂ©fiants. Les chercheurs qui effectuent des recherches avec des stupĂ©fiants doivent obtenir une exemption de SantĂ© Canada en vertu du paragraphe 56(1).

Pris en vertu de la LRCDAS, le Règlement sur les prĂ©curseurs (RP) fournit un cadre pour la rĂ©glementation de certaines activitĂ©s lĂ©gitimes comportant des prĂ©curseurs. Les prĂ©curseurs de catĂ©gorie A sont des produits chimiques essentiels Ă  la production d’une substance dĂ©signĂ©e. Bien que certains prĂ©curseurs chimiques aient des utilisations lĂ©gitimes, ils peuvent Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©s dans la production illĂ©gale de substances dĂ©signĂ©es, comme le fentanyl et ses analogues. Au Canada, les prĂ©curseurs sont inscrits Ă  l’annexe VI de la LRCDAS et assujettis au RP. Pour les prĂ©curseurs de catĂ©gorie A, qui comprennent des substances pouvant ĂŞtre utilisĂ©es pour produire illĂ©galement du fentanyl, une personne doit obtenir une autorisation de SantĂ© Canada (c’est-Ă -dire une licence de distributeur de prĂ©curseurs de catĂ©gorie A ou un permis d’importation) pour produire, emballer, vendre, fournir, importer, exporter, et possĂ©der le prĂ©curseur dans le cadre de telles activitĂ©s rĂ©glementĂ©es. L’annexe du RP comprend Ă©galement des seuils prĂ©cis, en quantitĂ©s absolues ou en format d’emballage, pour chaque prĂ©curseur de catĂ©gorie A. Tout distributeur autorisĂ© qui exerce certaines activitĂ©s rĂ©glementĂ©es (par exemple vente, envoi, transport ou livraison) avec des quantitĂ©s de prĂ©curseurs de catĂ©gorie A supĂ©rieures au seuil indiquĂ© doit Ă©galement se conformer Ă  certaines dispositions relatives Ă  la tenue de dossiers.

Il convient de noter que ni le RP ni la LRCDAS n’interdisent la possession d’un prĂ©curseur (autre que la possession en vue d’en faire le trafic), y compris un prĂ©curseur de catĂ©gorie A. Par consĂ©quent, toute personne qui acquiert un prĂ©curseur de catĂ©gorie A Ă  titre d’« utilisateur final Â» (c’est-Ă -dire une personne qui achète un prĂ©curseur de catĂ©gorie A d’un distributeur autorisĂ© et qui signe une « dĂ©claration d’utilisation finale Â») peut possĂ©der, transporter, envoyer et livrer un prĂ©curseur de catĂ©gorie A sans autorisation supplĂ©mentaire. Par exemple, des activitĂ©s de recherche portant sur des prĂ©curseurs de catĂ©gorie A s’inscrivent gĂ©nĂ©ralement dans la portĂ©e des activitĂ©s autorisĂ©es de l’utilisateur final (par exemple la possession); par consĂ©quent, les chercheurs doivent rarement obtenir une autorisation supplĂ©mentaire de SantĂ© Canada pour pouvoir utiliser de telles substances.

Approche du Canada en matière d’inscription des substances désignées et des précurseurs aux annexes

Au Canada et à l’échelle internationale, diverses approches ont été adoptées pour contrôler les substances désignées et les précurseurs. Il s’agit notamment des listes de substances individuelles, des listes de catégories et de l’élargissement des listes existantes pour inclure les substances apparentées. Les listes de catégories et l’élargissement des listes existantes pour inclure les substances apparentées sont des stratégies qui servent à ratisser plus large pour essayer de garder une longueur d’avance sur les producteurs de drogues illicites.

Objectif

L’objectif du DĂ©cret modifiant les annexes I et VI de la Loi rĂ©glementant certaines drogues et autres substances (opioĂŻdes synthĂ©tiques et prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl), le Règlement modifiant le Règlement sur les prĂ©curseurs (prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl) et le Règlement sur les stupĂ©fiants (opioĂŻdes synthĂ©tiques) [les modifications] est de protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© publiques en contrĂ´lant rigoureusement les activitĂ©s avec ces substances, rĂ©duisant ainsi le risque qu’elles soient dĂ©tournĂ©es vers le marchĂ© illĂ©gal. Le contrĂ´le du 2-mĂ©thyl-AP-237 et des substances apparentĂ©es en tant que substances dĂ©signĂ©es et des substances apparentĂ©es de la pipĂ©ridone-4 en tant que prĂ©curseurs en vertu de la LRCDAS permettra aux organismes d’application de la loi et aux services frontaliers d’agir contre toute importation, production, distribution et vente illĂ©gales de ces substances au Canada. Cette mesure aidera Ă  rĂ©pondre Ă  la production et Ă  l’approvisionnement de drogues illĂ©gales toxiques qui contribuent aux mĂ©faits de la consommation de substances et Ă  la crise des surdoses.

Description

2-MĂ©thyl-AP-237 et ses substances apparentĂ©es (opioĂŻdes synthĂ©tiques)

L’annexe I de la LRCDAS est modifiĂ©e par l’adjonction, Ă  titre d’article 28, de l’AP-237, ses sels, dĂ©rivĂ©s et analogues, ainsi que les sels de ses dĂ©rivĂ©s et analogues. L’annexe du RS est Ă©galement modifiĂ©e par l’adjonction, Ă  titre d’article 20, de l’AP-237, ses sels, dĂ©rivĂ©s et analogues, ainsi que les sels de ses dĂ©rivĂ©s et analogues.

Pour l’annexe I de la LRCDAS et l’annexe du RS, la liste modifiĂ©e est la suivante :

AP-237 (1-(4-cinnamylpipĂ©razin-1-yl)butan-1-one), ses sels, dĂ©rivĂ©s et analogues, ainsi que les sels de ses dĂ©rivĂ©s et analogues, notamment :

Analogues et dérivés de la pipéridone-4 (précurseurs émergents du fentanyl)

L’annexe VI de la LRCDAS est modifiĂ©e par l’élargissement, Ă  l’article 27, de la liste existante de la pipĂ©ridone-4 et ses sels pour y inclure ses dĂ©rivĂ©s et ses analogues. L’article 28 de l’annexe du RP est Ă©galement modifiĂ©.

La liste modifiĂ©e de la pipĂ©ridone-4 Ă  l’annexe VI de la LRCDAS et Ă  l’annexe du RP est la suivante :

pipĂ©ridone-4 (pipĂ©ridin-4–one), ses sels, dĂ©rivĂ©s et analogues, ainsi que les sels de ses dĂ©rivĂ©s et analogues, notamment :

La liste est également modifiée pour inclure le nom de la pipéridone-4 et ses substances apparentées selon l’Union internationale de chimie pure et appliquée (UICPA). Le système d’appellation de l’UICPA fournit une norme internationale de nomenclature pour les composés chimiques. Ces ajouts améliorent la transparence en assurant une meilleure interprétation de l’inscription et la normalisation par rapport aux lignes directrices internationales sur l’appellation des produits chimiques.

Le seuil de quantitĂ© maximale (colonne 2 de l’annexe du RP) pour ces prĂ©curseurs demeure Ă  « 0 Â».

Élaboration de la réglementation

Consultation

Des avis d’intention ont Ă©tĂ© publiĂ©s pour solliciter les commentaires des parties intĂ©ressĂ©es au sujet de l’inscription proposĂ©e du 2-mĂ©thyl-AP-237 et des substances apparentĂ©es et de l’inscription Ă©largie de la pipĂ©ridone-4 et de ses sels aux annexes de la LRCDAS. Ces consultations ont eu lieu Ă  l’étĂ© et Ă  l’automne 2023 et Ă©taient ouvertes aux commentaires pendant 30 jours. Des courriels ciblĂ©s ont Ă©tĂ© envoyĂ©s aux principaux intervenants qui pourraient ĂŞtre touchĂ©s par ces modifications, notamment les distributeurs autorisĂ©s, les organismes d’application de la loi et les laboratoires judiciaires fĂ©dĂ©raux (c’est-Ă -dire le Service d’analyse des drogues de SantĂ© Canada et les laboratoires de l’ASFC).

L’avis d’intention pour la proposition d’inscription du 2-méthyl-AP-237 et ses substances apparentées n’a fait l’objet que d’un seul commentaire. Le commentaire a été formulé par un professionnel de la santé qui appuyait l’inscription proposée dans le cadre des efforts continus du Canada pour lutter contre la crise des surdoses d’opioïdes.

L’avis d’intention pour la proposition d’élargir la liste pour la pipéridone-4 et ses sels a fait l’objet de quatre commentaires. Une association de pharmaciens a formulé un commentaire et s’est dite en faveur de l’inscription proposée. Un commentaire était hors sujet; il provenait d’une personne préoccupée par la criminalisation des personnes qui consomment des drogues et demandait des changements dans les lois autorisant les tests sur les animaux. Le troisième commentaire provenait d’un organisme de politique sur les drogues préconisant des approches de rechange à l’interdiction des substances désignées (y compris l’accès légal à toutes les substances désignées), expliquant que l’inscription des substances n’empêche pas les gens de les consommer, qu’elle crée des incitations pour les producteurs de drogues illicites à mettre au point des substances plus nocives, et qu’elle augmente les défis et les coûts pour l’application de la loi.

Le dernier commentaire a été fourni par un distributeur autorisé qui a déclaré que, bien qu’il ait appuyé l’ajout du 1-boc-4-pipéridone, du 3-méthyl-4-pipéridone et du 1-benzyl-4-pipéridone à l’annexe, il avait des préoccupations au sujet de l’élargissement de l’inscription pour inclure toutes les substances apparentées et leurs sels. Le commentateur a expliqué que son entreprise utilise actuellement des isotopes de ces substances dans des essais analytiques chimiques et il a soulevé la possibilité que ces substances puissent être utilisées à d’autres fins légitimes, particulièrement dans la découverte de médicaments pharmaceutiques.

Après avoir reçu cette réponse, Santé Canada a mené une consultation ciblée supplémentaire auprès des distributeurs autorisés, ainsi que des titulaires de licence d’établissement de produits pharmaceutiques au sujet de la proposition d’élargir la liste pour la pipéridone-4 et ses sels afin d’obtenir des commentaires sur les répercussions possibles sur le développement de médicaments pharmaceutiques. Les commentaires reçus à la suite de la consultation supplémentaire indiquent que la plupart des intervenants ne seront pas touchés par l’inscription de ces substances, bien que quelques intervenants aient indiqué qu’ils devront modifier leur licence ou demander une licence de précurseurs de catégorie A. Une seule organisation n’était pas en faveur de la modification de l’annexe. Elle a indiqué que, parce que leur entreprise utilise certaines de ces substances pour des essais analytiques, elle craint que le contrôle de ces dérivés puisse entraîner des répercussions négatives importantes sur la recherche pharmaceutique et la découverte de médicaments au Canada.

D’après les commentaires reçus des deux sĂ©ries de consultations, SantĂ© Canada a dĂ©terminĂ© que très peu d’organisations seront touchĂ©es par l’inscription de ces substances. De plus, bien que certains des substances apparentĂ©es de la pipĂ©ridone-4 et de ses sels puissent ĂŞtre utilisĂ©s dans la fabrication, la recherche ou la dĂ©couverte de mĂ©dicaments lĂ©gitimes au Canada, toutes les rĂ©ponses reçues de la part des membres de ces industries indiquaient qu’ils ne seraient pas touchĂ©s par l’inscription ou que les effets seraient relativement mineurs. Cela s’explique par le fait que l’inscription de ces substances n’empĂŞche pas leur utilisation Ă  des fins lĂ©gitimes; une organisation qui souhaite utiliser ces substances Ă  des fins lĂ©gitimes peut demander Ă  SantĂ© Canada de modifier une licence de prĂ©curseurs de catĂ©gorie A existante ou elle peut prĂ©senter une demande de nouvelle licence de prĂ©curseurs de catĂ©gorie A (c’est le cas pour toute organisation qui souhaite mener des activitĂ©s rĂ©glementĂ©es avec un prĂ©curseur de catĂ©gorie A).

Les répercussions des modifications sur les personnes qui consomment des drogues et sur l’industrie légitime ont fait l’objet d’un examen sérieux. Il est reconnu que ces modifications auront un impact minimal sur l’industrie, mais étant donné que ces modifications visent à contrôler rigoureusement l’utilisation de ces substances afin de protéger la santé et la sécurité publiques en réduisant au minimum le risque qu’elles soient détournées vers le marché illégal, l’inscription de ces substances est dans l’intérêt public.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Comme l’exige la Directive du cabinet sur l’approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes, une évaluation des répercussions des traités modernes a été effectuée pour les modifications. L’évaluation n’a révélé aucune répercussion ni obligation découlant des traités modernes.

Choix de l’instrument

L’inscription de ces opioïdes synthétiques et de ces précurseurs émergents du fentanyl donne aux organismes d’application de la loi le pouvoir de prendre des mesures relativement aux activités qui contreviennent à la LRCDAS pour ces substances. Sans ces modifications, les organismes d’application de la loi n’auraient pas les outils nécessaires pour prendre des mesures afin de mettre fin à l’importation, à la distribution et à l’utilisation de ces substances potentiellement nocives. De plus, ces modifications sont le moyen par lequel le Canada se conforme à son obligation internationale conformément à la Convention unique de 1961 et la Convention de 1988 sur le 2-méthyl-AP-237 et le 1-boc-4-piperidone. Par conséquent, le contrôle de ces substances en vertu de la LRCDAS était l’option la plus appropriée.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Avantages

L’inscription de ces opioĂŻdes synthĂ©tiques et des prĂ©curseurs Ă©mergents du fentanyl dans les annexes de la LRCDAS aide Ă  protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© publiques en limitant leur importation, leur production et leur distribution au Canada. Le contrĂ´le de ces substances renforce la surveillance des activitĂ©s lĂ©gitimes menĂ©es avec ces substances; il facilite Ă©galement leur dĂ©tection dans le cadre d’activitĂ©s illĂ©gales et facilite l’application de mesures d’application de la loi. De plus, le contrĂ´le du 2-mĂ©thyl-AP-237 et du 1-boc-4-piperidone au titre de la LRCDAS permet Ă©galement au Canada de respecter ses obligations internationales conformĂ©ment Ă  la Convention unique de 1961 et la Convention de 1988.

Étant donné que le fentanyl et les analogues du fentanyl continuent d’être les principaux moteurs de la crise des surdoses d’opioïdes, toute mesure visant à perturber les sources de production illégale de fentanyl et de ses analogues contribue également à l’approche globale du gouvernement du Canada pour lutter contre la crise des surdoses. L’inscription de ces substances démontre l’engagement du Canada à lutter contre la production et le trafic illégaux de fentanyl.

Coûts
Coûts pour l’industrie

Coûts associés à l’inscription des analogues et dérivés de la pipéridone-4

Avec l’inscription des dérivés et des analogues de la pipéridone-4, les exigences administratives et de conformité en vertu du RP s’appliqueraient aux activités mettant en cause ces substances. Selon les commentaires reçus dans le cadre de l’avis d’intention et de l’engagement ciblé des intervenants, on suppose que trois entreprises devront présenter une demande de licence en vertu du RP et que cinq distributeurs autorisés existants conformément à ce règlement devront modifier leur licence pour poursuivre leurs activités avec ces substances.

La personne responsable (PR) des cinq distributeurs autorisĂ©s existants consacrera 30 minutes Ă  la prĂ©paration d’une demande de modification de licence. De mĂŞme, la PR de chacune des entreprises qui devront demander une nouvelle licence au titre du RP consacrera huit heures Ă  la prĂ©paration d’une demande de licence de prĂ©curseurs de catĂ©gorie A (au dĂ©part) et une heure tous les trois ans Ă  la prĂ©paration d’une demande de renouvellement de licence. De plus, les personnes responsables (trois employĂ©s de la PR et un responsable principal) de chacune des trois entreprises passeront huit heures et il y aura des frais de 70 $ (par personne) pour prĂ©senter une demande de vĂ©rification du casier judiciaire dans le cadre du processus de demande de nouvelle licence ou de renouvellement de licence. De plus, la PR des trois entreprises consacrera huit heures supplĂ©mentaires aux activitĂ©s de tenue de dossiers et Ă  la prĂ©sentation de rapports annuels Ă  SantĂ© Canada.

Les huit entreprises devront prĂ©senter une demande de permis si elles doivent importer ou exporter ces substances. On suppose que ces entreprises soumettront 16 demandes de permis par annĂ©e, en moyenne, et que la PR consacrera 30 minutes Ă  la prĂ©sentation d’une demande de permis.

La rĂ©alisation des diverses activitĂ©s mentionnĂ©es ci-dessus entraĂ®nerait un fardeau administratif et de conformitĂ© pour ces entreprises. En utilisant le salaire horaire de 34,40 $ pour la PR et le salaire horaire moyen de 40,68 $ pour le personnel responsable (rajustĂ© pour les frais gĂ©nĂ©raux et en dollars de 2022), respectivement, il est estimĂ© que les coĂ»ts supplĂ©mentaires totaux pour les entreprises s’élèvent Ă  13 911 $ en valeur actuelle (VA) ou Ă  1 981 $ en valeur annualisĂ©e.

Coûts associés à l’inscription aux annexes des opioïdes synthétiques

Il n’existe actuellement aucune utilisation médicale, commerciale ou industrielle connue mettant en cause ces opioïdes synthétiques au Canada. Bien que l’utilisation de l’AP-237 comme analgésique (c’est-à-dire pour soulager la douleur) soit approuvée en Chine, il n’existe aucune autre utilisation légitime connue de ces opioïdes synthétiques dans d’autres juridictions internationales. Par conséquent, la probabilité que ces opioïdes synthétiques soient importés au Canada pour des activités légitimes, autres que la recherche ou l’analyse judiciaire, est extrêmement faible. Toutefois, dans le cas peu probable où une entreprise déciderait de mener des activités avec ces opioïdes synthétiques à l’avenir, elle devrait satisfaire aux exigences (c’est-à-dire demander une nouvelle licence ou la modifier, demander des permis d’importation et d’exportation et satisfaire aux exigences de déclaration et d’enregistrement) conformément au RS et assumera les coûts connexes. On reconnaît que ces coûts peuvent être engagés, mais ils ne peuvent être estimés étant donnée la très faible probabilité que des activités liées aux opioïdes synthétiques nouvellement contrôlées soient menées dans un avenir prévisible.

Coûts pour les chercheurs

À l’heure actuelle, les résultats des consultations auprès des intervenants et d’autres renseignements disponibles n’indiquent aucune recherche effectuée avec ces substances au Canada, notamment dans le cadre d’essais cliniques.

En ce qui concerne les opioĂŻdes synthĂ©tiques, si un chercheur souhaite mener des recherches avec ces substances Ă  l’avenir, il devra demander une exemption prĂ©vue au paragraphe 56(1) de la LRCDAS. C’est le cas de tout chercheur qui souhaite effectuer des recherches avec un stupĂ©fiant. Bien que SantĂ© Canada ne s’attende pas Ă  recevoir de demandes dans un avenir prĂ©visible, si un chercheur dĂ©cide de demander une exemption, il devra consacrer du temps Ă  la prĂ©paration et Ă  la prĂ©sentation d’une demande.

En ce qui concerne les dĂ©rivĂ©s et les analogues de la pipĂ©ridone-4, si un chercheur souhaite mener des activitĂ©s avec ces prĂ©curseurs, il devra assumer des coĂ»ts (modestes) pour se conformer aux exigences rĂ©glementaires applicables. Pour acheter ces prĂ©curseurs d’un distributeur autorisĂ©, un chercheur doit prĂ©senter une dĂ©claration d’utilisation finale signĂ©e au distributeur autorisĂ©. De plus, un chercheur pourrait engager des coĂ»ts pour obtenir une autorisation Ă  SantĂ© Canada s’il souhaite produire une substance dĂ©signĂ©e dans le cadre de recherches portant sur ces prĂ©curseurs.

L’effort de préparation et de présentation de ces documents est très faible; par conséquent, les coûts potentiels pour les chercheurs devraient être minimes, le cas échéant.

Coûts pour le gouvernement

Un petit nombre d’organisations du gouvernement fédéral qui possèdent une licence de distributeur conformément au RS ou au RP peuvent engager des frais associés à la présentation de demandes de modification de la licence de distributeur ou de demande de permis d’importation pour importer des étalons de référence pour ces précurseurs. Le coût global pour ces entités touchées ne devrait pas être important.

SantĂ© Canada devra Ă©galement assumer des coĂ»ts supplĂ©mentaires, mais minimes, pour le traitement des demandes de licence, les modifications de licence, les permis d’importation et les exemptions prĂ©vues au paragraphe 56(1).

Des coûts supplémentaires minimes liés aux activités de mise en conformité et d’application de la loi seront supportés par Santé Canada et les partenaires du gouvernement fédéral pour la mise à jour des documents d’orientation et la préparation de matériel de promotion de la conformité. Des activités de mise en œuvre limitées, comme répondre aux demandes de renseignements des intervenants, seront entreprises; toutefois, les coûts associés à ces activités devraient être minimes.

Lentille des petites entreprises

L’analyse effectuĂ©e selon la lentille des petites entreprises a permis de conclure que les règlements auront une incidence sur les petites entreprises, puisque quatre des entreprises qui mènent des activitĂ©s avec les dĂ©rivĂ©s et les analogues de la pipĂ©ridone-4 sont de petites entreprises. Trois des quatre petites entreprises touchĂ©es sont des distributeurs titulaires d’une licence conformĂ©ment au RP. Ils devront modifier leur licence et la quatrième entreprise devra demander une nouvelle licence, renouveler sa licence tous les trois ans, demander une vĂ©rification de casier judiciaire et commencer Ă  tenir des registres et Ă  prĂ©senter des rapports annuels Ă  SantĂ© Canada. Les quatre entreprises devront prĂ©senter une demande de permis si elles doivent importer ou exporter les dĂ©rivĂ©s et les analogues de la pipĂ©ridone-4. Les coĂ»ts totaux supportĂ©s par les petites entreprises pour satisfaire aux exigences du RP sont estimĂ©s Ă  4 497 $ (VA), soit 640 $ par annĂ©e. Le coĂ»t par petite entreprise est estimĂ© Ă  1 124 $ (VA) sur dix ans, soit 160 $ par annĂ©e. L’inscription des dĂ©rivĂ©s et des analogues de la pipĂ©ridone-4 assujettira ces substances Ă  toutes les exigences Ă©noncĂ©es dans le RP, notamment l’obligation pour les entreprises d’obtenir un permis et de prĂ©senter un rapport annuel. Ces activitĂ©s sont essentielles Ă  l’administration efficace du RP. Compte tenu des coĂ»ts relativement peu Ă©levĂ©s imposĂ©s aux entreprises, on n’a pas jugĂ© nĂ©cessaire de leur offrir plus de souplesse.

Résumé de la lentille des petites entreprises
Coûts de conformité
Activité Valeur annualisée Valeur actuelle
Paiement de frais pour l’obtention de vĂ©rification du casier judiciaire 113 $ 792 $
CoĂ»ts totaux pour la conformitĂ© 113 $ 792 $
Coûts administratifs
Activité Valeur annualisée Valeur actuelle
Demandes de nouvelle licence 37 $ 257 $
Renouvellement de licence 9 $ 65 $
Demande de vĂ©rification du casier judiciaire 131 $ 921 $
Tenir des dossiers, prĂ©parer des rapports annuels et les prĂ©senter 275 $ 1 932 $
Modification des licences 7 $ 48 $
Demande de permis d’importation ou d’exportation 69 $ 483 $
CoĂ»t administratif total 528 $ 3 705 $
Total des coûts administratifs et de conformité
Totaux Valeur annualisée Valeur actuelle
CoĂ»ts totaux (toutes les petites entreprises touchĂ©es) 640 $ 4 497 $
CoĂ»t par petite entreprise touchĂ©e 160 $ 1 124 $

Règle du « un pour un Â»

Les modifications entraĂ®neront un fardeau administratif supplĂ©mentaire pour les entreprises. La règle du « un pour un Â» s’applique et les modifications sont considĂ©rĂ©es comme une « augmentation Â» en vertu de la règle.

Afin de mener des activitĂ©s avec les dĂ©rivĂ©s et les analogues de la pipĂ©ridone-4, chacune des trois entreprises qui devra obtenir une licence au titre du RP devra :

Toutes ces activités seront effectuées par la PR.

De plus, le personnel responsable (PR et responsable principal) de chacune de ces entreprises passera huit heures pour la demande de vérification du casier judiciaire dans le cadre du processus de demande d’une nouvelle licence ou de son renouvellement.

Les cinq autres entreprises devront assumer des coĂ»ts ponctuels associĂ©s aux 30 minutes passĂ©es par la PR pour demander des modifications Ă  leur licence en vertu du RP afin d’inclure des activitĂ©s avec les dĂ©rivĂ©s et les analogues de la pipĂ©ridone-4.

Pour ces huit entreprises, la PR passera 30 minutes Ă  prĂ©parer une demande de permis pour l’importation ou l’exportation de ces substances. On estime que 16 demandes de permis d’importation ou d’exportation seront prĂ©sentĂ©es chaque annĂ©e.

Le temps consacrĂ© Ă  ces activitĂ©s par le personnel concernĂ© est Ă©valuĂ© en utilisant le taux de rĂ©munĂ©ration horaire de 27,70 $ (PR) et le taux de rĂ©munĂ©ration horaire moyen de 32,70 $ (personnel responsable) [rajustĂ© pour les frais gĂ©nĂ©raux et en dollars de 2012, conformĂ©ment au Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse], respectivement.

ConformĂ©ment aux exigences de la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse et du Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse, les coĂ»ts du fardeau administratif pour toutes les entreprises touchĂ©es sont estimĂ©s sur une pĂ©riode de 10 ans et actualisĂ©s jusqu’en 2012 au moyen d’un taux d’actualisation de 7 %. La valeur actualisĂ©e du coĂ»t supplĂ©mentaire total du fardeau administratif pour toutes les entreprises touchĂ©es est estimĂ©e Ă  4 094 $ ou 583 $ en valeur annualisĂ©e. Le coĂ»t diffĂ©rentiel annualisĂ© pour chaque entreprise touchĂ©e est estimĂ© Ă  environ 72,90 $.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

En mars 2023, la Commission des stupĂ©fiants des Nations unies a votĂ© en faveur de l’inscription du nouvel opioĂŻde synthĂ©tique 2-mĂ©thyl-AP-237 au Tableau I de la Convention unique de 1961 et de la pipĂ©ridone-4 et le 1-boc-4-pipĂ©ridone au Tableau I de la Convention de 1988. En tant que signataire de ces conventions, le Canada est tenu de prendre des mesures pour contrĂ´ler ces substances Ă  l’échelle nationale. Outre l’inscription de ces substances chimiques, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de contrĂ´ler Ă©galement toutes les substances chimiquement apparentĂ©es dans l’inscription des substances aux annexes de la LRCDAS. Cette stratĂ©gie a toujours Ă©tĂ© très efficace pour le Canada, surtout dans des cas comme celui-ci, oĂą ces substances n’ont pas d’utilisations mĂ©dicales, commerciales ou industrielles lĂ©gitimes connues.

En mai 2023, les États-Unis ont mis la dernière main Ă  leur contrĂ´le sur la pipĂ©ridone-4 et les substances apparentĂ©es, notamment le 1-boc-4-pipĂ©ridone.

L’inscription de ces substances est également conforme à l’engagement du Canada à renforcer la réponse mondiale coordonnée aux défis internationaux en matière de santé et de sécurité publiques que posent les drogues synthétiques, conformément à la Déclaration ministérielle sur l’accélération et le renforcement de la réponse mondiale aux drogues synthétiques.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a été effectuée et a permis de conclure qu’il n’y aura pas d’effets environnementaux importants, positifs ou négatifs, attendus. Par conséquent, une évaluation environnementale stratégique n’était pas requise.

Analyse comparative entre les sexes plus

Le Canada est toujours confrontĂ© Ă  une crise sans prĂ©cĂ©dent de surdoses d’opioĂŻdes qui touche des personnes de tous les milieux, sans Ă©gard au sexe, au genre, Ă  la gĂ©ographie ou au statut socioĂ©conomique. Les mĂ©faits liĂ©s aux opioĂŻdes sont rĂ©partis inĂ©galement entre les sous-groupes de Canadiens touchĂ©s en fonction du sexe ou du genre et d’autres facteurs. Par exemple :

Les mesures visant à prévenir l’introduction de nouvelles substances dans l’approvisionnement en drogues illicites et à perturber l’importation illégale de précurseurs de fentanyl au Canada devraient profiter aux groupes touchés par la crise des surdoses d’opioïdes. Ces avantages devraient être ressentis par tous les groupes ou sous-groupes potentiellement touchés. Bien qu’il y ait des différences entre le sexe et le genre dans les résultats indésirables pour la santé associés à la consommation d’opioïdes, rien n’indique que les modifications pourraient entraîner des répercussions disproportionnées sur les groupes ou sous-groupes touchés en fonction du sexe ou du genre, de facteurs socioéconomiques ou de toute autre caractéristique de ce genre.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Les modifications relatives au 2-mĂ©thyl-AP-237 entrent en vigueur au moment de leur publication dans la Partie II de la Gazette du Canada.

Les modifications Ă©largissant la liste de la pipĂ©ridone-4 et de ses sels entreront en vigueur trois mois (90 jours) après leur publication dans la Partie II de la Gazette du Canada. Ce retard dans l’entrĂ©e en vigueur donnera suffisamment de temps aux parties prenantes pour prĂ©senter une demande de licence pour un prĂ©curseur de catĂ©gorie A, une modification de licence, une autorisation ou une exemption, au besoin. Le personnel de SantĂ© Canada accordera la prioritĂ© Ă  toute nouvelle demande de licence de prĂ©curseurs ou demande de modification visant l’ajout de ces substances afin de rĂ©duire au minimum les rĂ©percussions sur l’industrie lĂ©gitime. SantĂ© Canada informera Ă©galement les parties prenantes, notamment les distributeurs autorisĂ©s, les partenaires fĂ©dĂ©raux et d’autres organismes d’application de la loi, ainsi que les laboratoires fĂ©dĂ©raux de ces changements. SantĂ© Canada rĂ©pondra Ă©galement aux demandes de renseignements des intervenants, le cas Ă©chĂ©ant.

Conformité et application

Santé Canada est responsable de l’autorisation (par des licences, des permis et des exemptions) des activités légitimes avec des substances inscrites dans les annexes de la LRCDAS et de ses règlements, ainsi que de la surveillance du respect des exigences réglementaires.

L’ASFC appuie la surveillance de la conformitĂ© des substances dĂ©signĂ©es et des prĂ©curseurs Ă  la frontière. Il incombe aux organismes d’application de la loi fĂ©dĂ©raux, provinciaux et locaux de prendre des mesures d’application de la loi en cas de contravention Ă  la LRCDAS et Ă  ses règlements. En vertu de la LRCDAS, une sĂ©rie de peines s’appliquent aux infractions associĂ©es aux substances visĂ©es par ces modifications. La peine maximale pour les infractions punissables par mise en accusation relativement aux substances inscrites Ă  l’annexe VI de la LRCDAS est l’emprisonnement pour une pĂ©riode maximale de dix (10) ans et l’emprisonnement Ă  perpĂ©tuitĂ© pour certaines infractions relatives aux substances inscrites Ă  l’annexe I de la LRCDAS.

Normes de service

Aucune norme de service supplémentaire n’est créée. Il existe déjà des normes de service pour la délivrance de licences et de permis en vertu de la LRCDAS.

Personne-ressource

Bureau des affaires législatives et réglementaires
Direction des substances contrôlées
Santé Canada
Courriel : csd.regulatory.policy-politique.reglementaire.dsc@hc-sc.gc.ca.