Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant les attaques terroristes du Hamas : DORS/2024-87

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 11

Enregistrement
DORS/2024-87 Le 9 mai 2024

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2024-511 Le 9 mai 2024

Attendu que la gouverneure en conseil juge que les attaques par le Hamas contre l’État d’IsraĂ«l, qui ont commencĂ© le 7 octobre 2023, constituent une rupture sĂ©rieuse de la paix et de la sĂ©curitĂ© internationales qui a entraĂ®nĂ© une grave crise internationale,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu de l’alinĂ©a 4(1)a)rĂ©fĂ©rence a et des paragraphes 4(1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2)rĂ©fĂ©rence c et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence d, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant les attaques terroristes du Hamas, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant les attaques terroristes du Hamas

Modifications

1 L’alinĂ©a 2a) de la version française du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant les attaques terroristes du Hamas rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

2 L’annexe du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

Antériorité de la prise d’effet

3 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

4 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Les attentats terroristes du 7 octobre 2023 perpĂ©trĂ©s par le Hamas en IsraĂ«l, et les actions subsĂ©quentes entreprises par le Hamas et ses affiliĂ©s contre IsraĂ«l et les personnes rĂ©sidant en IsraĂ«l, constituent une grave atteinte Ă  la paix et Ă  la sĂ©curitĂ© internationales, entraĂ®nant une grave crise internationale. De plus, ces actes de violence odieux commis par le Hamas sont la cause directe de souffrances et de pertes en vies humaines et constituent une violation flagrante des droits de la personne. Les dirigeants du Hamas ont dĂ©clarĂ© avoir l’intention de mener d’autres attaques contre IsraĂ«l et continuent d’appeler Ă  la destruction d’IsraĂ«l.

Contexte

Le 7 octobre 2023, le Hamas a brutalement attaquĂ© plusieurs communautĂ©s israĂ©liennes depuis Gaza, avec des militants armĂ©s qui sont entrĂ©s en IsraĂ«l pour tuer, torturer, violer et capturer des personnes rĂ©sidant en IsraĂ«l. L’attaque s’est caractĂ©risĂ©e par des violences sexuelles, des enlèvements, des mutilations et des meurtres. Au cours de cette attaque, le Hamas a tuĂ© plus de 1 200 personnes et a ramenĂ© plus de 200 otages en captivitĂ© Ă  Gaza. Ă€ ce jour, plus de 100 jours après les attaques, 132 otages sont toujours en captivitĂ©.

Le Hamas fait partie de la soi-disant « Axe de la rĂ©sistance Â» de l’Iran, un Ă©lĂ©ment central de la position de dĂ©fense rĂ©gionale de l’Iran. Dans cette coalition d’États et d’acteurs non Ă©tatiques partageant les mĂŞmes idĂ©es, on retrouve le Hamas, les Houthis, le Hezbollah et des milices affiliĂ©es Ă  l’Iran en Irak. Le soutien de l’Iran vis-Ă -vis de l’Axe comprend le financement, la fourniture d’armes et l’entraĂ®nement.

Depuis novembre 2002, le Canada a inscrit le Hamas sur la liste des entitĂ©s terroristes en vertu du Code criminel, de sorte que toute participation ou contribution dĂ©libĂ©rĂ©e Ă  une activitĂ© du Hamas constitue une infraction criminelle. Les membres d’une entitĂ© terroriste inscrite sur la liste sont interdits de territoire au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s, et tout bien dĂ©tenu par une entitĂ© terroriste inscrite sur cette liste au Canada peut faire l’objet d’une saisie, d’un blocage ou d’une confiscation. En rĂ©ponse aux attaques terroristes du 7 octobre contre IsraĂ«l et au conflit qui s’en est suivi, le gouvernement du Canada a mis en place des mesures supplĂ©mentaires contre le Hamas et ses affiliĂ©s, y compris des sanctions en vertu du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant les attaques terroristes du Hamas.

Un consensus international important persiste parmi les alliés et partenaires du Canada sur l’importance de renforcer davantage les mesures visant à isoler, délégitimer et contrer les capacités du Hamas à mener ses activités, à collecter des fonds et à commettre des actes terroristes.

Objectif

Ces sanctions ont pour objectif d’envoyer un message clair :

Description

Le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant les attaques terroristes du Hamas (le Règlement) dĂ©signe quatre individus faisant l’objet d’une interdiction de transactions. Dans le cadre de leur rĂ´le consistant Ă  fournir un entraĂ®nement militaire et des ressources au Hamas, ces personnes se sont engagĂ©es dans des activitĂ©s qui, directement ou indirectement, ont permis ou ont contribuĂ© aux attaques du Hamas contre l’État d’IsraĂ«l et les personnes rĂ©sidant dans l’État d’IsraĂ«l, et ce, Ă  compter du 7 octobre 2023. Ces mesures visent Ă  contrer les capacitĂ©s du Hamas Ă  opĂ©rer, Ă  collecter des fonds et Ă  commettre des actes terroristes, notamment en veillant Ă  ce que le système financier du Canada soit protĂ©gĂ© contre toute utilisation par ces individus.

Il est donc interdit à toute personne au Canada ou à tout Canadien à l’étranger d’effectuer des transactions à l’égard des biens des personnes inscrites sur la liste, de conclure des transactions avec elles, de leur fournir des services, de leur transférer des biens ou de mettre des biens à leur disposition de quelque manière que ce soit. Ces mesures rendent également les personnes inscrites inadmissibles au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. En vertu du Règlement, les personnes inscrites peuvent demander à la ministre des Affaires étrangères que leur nom soit retiré de l’annexe des personnes désignées. La ministre doit déterminer s’il existe des motifs raisonnables de recommander au gouverneur en conseil la radiation de la liste.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada mobilise régulièrement les intervenants pertinents, notamment des organisations de la société civile, des communautés culturelles et des représentants d’autres gouvernements aux vues similaires, pour discuter de l’approche du Canada quant à la mise en œuvre de sanctions.

En ce qui concerne les modifications, une consultation publique n’aurait pas été appropriée étant donné l’urgence d’imposer ces mesures. La publication des noms des personnes visées par les sanctions aurait également pu entraîner une fuite d’actifs avant l’entrée en vigueur des modifications.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une évaluation initiale de la portée géographique de l’initiative a été effectuée et n’a révélé aucune obligation découlant de traités modernes, puisque le Règlement ne s’applique pas dans une région visée par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Au Canada, les règlements sont le seul moyen permettant d’appliquer des sanctions. Aucun autre instrument ne peut être envisagé.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Les coûts supplémentaires pour le gouvernement du Canada liés à l’administration et à l’application de ces interdictions supplémentaires sont minimes. Les sanctions visant des personnes et des entités spécifiques ont également moins d’impact sur les entreprises canadiennes que les sanctions économiques traditionnelles de portée générale et ont un impact limité sur les citoyens du pays des personnes et des entités inscrites sur la liste. Sur la base d’une première analyse de renseignements provenant de sources ouvertes, il est estimé que les personnes figurant sur la liste ont des liens limités avec le Canada et n’ont donc pas de relations d’affaires importantes qui sont pertinentes pour l’économie canadienne. Par conséquent, ces modifications ne devraient pas avoir d’impact significatif sur les Canadiens et les entreprises canadiennes.

Les banques et institutions financières canadiennes sont tenues de se conformer aux sanctions. Pour ce faire, elles doivent ajouter les nouvelles interdictions à leurs systèmes de surveillance existants, ce qui pourrait entraîner un coût de conformité mineur.

Lentille des petites entreprises

L’analyse effectuée dans le cadre de la lentille des petites entreprises a permis de conclure que les modifications pourraient avoir un impact sur les petites entreprises canadiennes. Le Règlement interdit aux entreprises canadiennes de traiter avec les personnes figurant sur la liste, de leur fournir des services ou de mettre des biens à leur disposition, mais il ne crée aucune obligation administrative directe à leur égard. Bien que les entreprises canadiennes puissent demander des permis en vertu du Règlement, ceux-ci sont accordés à titre exceptionnel, et Affaires mondiales Canada ne prévoit pas de demandes résultant de l’inscription de ces personnes. Par conséquent, il n’y aurait pas de fardeau administratif supplémentaire découlant de cette exigence. Les petites entreprises canadiennes sont également soumises à l’obligation de divulgation en vertu du Règlement, ce qui représenterait une exigence de conformité directe. Toutefois, comme les personnes nouvellement inscrites ont des liens limités avec le Canada, Affaires mondiales Canada ne s’attend pas à ce que les modifications entraînent des divulgations.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas, car il n’y a pas de changement progressif du fardeau administratif pour les entreprises. Le processus de dĂ©livrance de permis aux entreprises correspond Ă  la dĂ©finition de « fardeau administratif Â» de la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse; toutefois, bien que des permis puissent ĂŞtre accordĂ©s Ă  titre exceptionnel en vertu du Règlement, puisque les personnes inscrites ont peu ou pas de liens commerciaux avec l’économie canadienne, Affaires mondiales Canada ne prĂ©voit pas de demandes de permis en ce qui concerne le Règlement.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Le Règlement n’est pas associé à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération en matière de réglementation. Ces mesures s’alignent sur les actions entreprises par les alliés du Canada. Les sanctions sont plus efficaces lorsqu’elles sont appliquées sous la forme d’efforts concertés.

Les sanctions prises par le Canada Ă  l’encontre du Hamas et de ses affiliĂ©s s’inscrivent dans le cadre d’efforts concertĂ©s dĂ©ployĂ©s par des gouvernements aux vues similaires afin de dĂ©manteler et restreindre la structure financière du Hamas et d’empĂŞcher ce dernier de poursuivre ses attaques. Depuis octobre 2023, le Canada et ses alliĂ©s, dont l’Australie, le Japon, l’Union europĂ©enne, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont adoptĂ© des mesures visant une sĂ©rie d’acteurs liĂ©s au Hamas, notamment des groupes terroristes et leurs principaux dirigeants, ainsi que des complices et des facilitateurs sur le plan financier. Ces mesures comprennent l’inscription sur des listes de terroristes, un gel des avoirs, des obligations de dĂ©claration, des interdictions de transactions, des interdictions de voyager, des embargos sur les armes et des mesures financières.

Évaluation environnementale stratégique

Il est peu probable que le Règlement entraîne des effets importants sur l’environnement. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’était pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Les sanctions Ă©conomiques ont dĂ©jĂ  fait l’objet d’une Ă©valuation de leurs effets en matière de genre et de diversitĂ©. Bien qu’elles soient destinĂ©es Ă  faciliter un changement de comportement par le biais d’une pression Ă©conomique sur des individus dans des États Ă©trangers, les sanctions prĂ©vues par la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES) peuvent nĂ©anmoins avoir un impact involontaire sur certains groupes et individus vulnĂ©rables. PlutĂ´t que d’affecter l’ensemble de la rĂ©gion, ces sanctions ciblĂ©es visent des personnes ayant participĂ© Ă  des violations flagrantes et systĂ©matiques des droits de la personne en relation avec les attentats terroristes du 7 octobre perpĂ©trĂ©s par le Hamas en IsraĂ«l. Par consĂ©quent, ces sanctions ne risquent pas d’avoir un impact significatif sur des groupes vulnĂ©rables, contrairement aux sanctions Ă©conomiques traditionnelles de grande ampleur visant un État Ă©tranger, et devraient limiter les effets collatĂ©raux aux personnes qui dĂ©pendent des individus ciblĂ©s.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Le Règlement entre en vigueur le jour de son enregistrement.

Ă€ la suite de leur inscription Ă  la liste du Règlement, et conformĂ©ment Ă  l’application de l’alinĂ©a 35.1b) de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s, les personnes dĂ©signĂ©es seront interdites de territoire au Canada.

Les noms des personnes inscrites pourront être consultés en ligne par les institutions financières et seront ajoutés à la Liste consolidée des sanctions autonomes canadiennes. Cela contribuera à faciliter le respect du Règlement.

Les nouvelles inscriptions peuvent donner lieu Ă  de nouvelles demandes de permis visant Ă  obtenir l’autorisation de la ministre des Affaires Ă©trangères afin de mener des activitĂ©s autrement interdites en vertu des sanctions canadiennes. La ministre a le pouvoir d’accorder de tels permis en vertu du DĂ©cret concernant l’autorisation, par permis, Ă  procĂ©der Ă  certaines opĂ©rations (mesures Ă©conomiques spĂ©ciales — attaques terroristes du Hamas). Les personnes dĂ©signĂ©es peuvent Ă©galement demander Ă  la ministre des Affaires Ă©trangères que leur nom soit retirĂ© de l’annexe des personnes dĂ©signĂ©es. La ministre doit dĂ©terminer s’il existe des motifs raisonnables de recommander au gouverneur en conseil la radiation de la liste.

Le Service des dĂ©lĂ©guĂ©s commerciaux (SDC) d’Affaires mondiales Canada, Ă  l’étranger et au Canada, continuera d’aider ses clients Ă  bien comprendre la rĂ©glementation canadienne en matière de sanctions, et notamment l’impact de cette rĂ©glementation sur toutes les activitĂ©s dans lesquelles les Canadiens pourraient ĂŞtre concernĂ©s. Affaires mondiales Canada intensifie Ă©galement ses efforts de sensibilisation Ă  travers le Canada — notamment auprès des entreprises, des universitĂ©s et des gouvernements provinciaux et territoriaux — afin de renforcer la prise de conscience et le respect des sanctions canadiennes au niveau national.

Dans le cadre de la LMES, les agents de la Gendarmerie royale du Canada et de l’Agence des services frontaliers du Canada ont le pouvoir de faire respecter les violations relatives aux sanctions en vertu des pouvoirs qui leur sont confĂ©rĂ©s par la Loi sur les douanes, la Loi sur l’accise ou la Loi de 2001 sur l’accise, et les articles 487 Ă  490, 491.1 et 491.2 du Code criminel.

ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la LMES, toute personne qui contrevient volontairement ou ne se conforme pas au Règlement est passible, dans le cas de procĂ©dure sommaire, d’une amende maximale de 25 000 $ ou d’une peine d’emprisonnement maximale d’un an, ou des deux; ou encore, dans le cas d’une mise en accusation, d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans.

Personne-ressource

Division d’Israël, de la Cisjordanie et de Gaza
Affaires mondiales Canada
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
TĂ©lĂ©phone : 343‑204‑5401
Courriel : extott-ela@international.gc.ca