DĂ©cret modifiant le DĂ©cret fixant une pĂ©riode d’amnistie (2020) : DORS/2022-45

La Gazette du Canada, Partie II, volume 156, numéro 6

Enregistrement
DORS/2022-45 Le 4 mars 2022

CODE CRIMINEL

C.P. 2022-217 Le 3 mars 2022

Sur recommandation du ministre de la Justice et en vertu du paragraphe 117.14(1) rĂ©fĂ©rence a du Code criminel rĂ©fĂ©rence b, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le DĂ©cret modifiant le DĂ©cret fixant une pĂ©riode d’amnistie (2020), ci-après.

Décret modifiant le Décret fixant une période d’amnistie (2020)

Modification

1 L’article 2 du DĂ©cret fixant une pĂ©riode d’amnistie (2020) rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

Amnistie

2 (1) La pĂ©riode d’amnistie prĂ©vue au paragraphe (3) est dĂ©clarĂ©e en vertu de l’article 117.14 du Code criminel en faveur de la personne qui :

Objectifs

(2) La pĂ©riode d’amnistie est dĂ©clarĂ©e afin de permettre :

Période d’amnistie

(3) La pĂ©riode d’amnistie commence le 1er mai 2020 et se termine le 30 octobre 2023.

Entrée en vigueur

2 Le présent décret entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Décret.)

Enjeux

Le 1er mai 2020, le Règlement modifiant le Règlement dĂ©signant des armes Ă  feu, armes, Ă©lĂ©ments ou pièces d’armes, accessoires, chargeurs, munitions et projectiles comme Ă©tant prohibĂ©s, Ă  autorisation restreinte ou sans restriction (le Règlement) est entrĂ© en vigueur. Il vise Ă  interdire approximativement 1 500 modèles et marques d’armes Ă  feu de style arme d’assaut et des dispositifs particuliers, notamment : (1) neuf types d’armes Ă  feu, par marque et modèle, et leurs variantes; (2) toute arme Ă  feu ayant une âme dont le calibre est de 20 mm ou plus; (3) toute arme Ă  feu pouvant tirer un projectile avec une Ă©nergie initiale de plus de 10 000 joules; (4) toute carcasse supĂ©rieure de certaines armes Ă  feu nouvellement prohibĂ©es (armes Ă  feu des modèles M16, AR-10, AR-15 et M4). Le DĂ©cret fixant une pĂ©riode d’amnistie (2020) [le DĂ©cret d’amnistie], qui accompagne le Règlement, confère aux personnes qui Ă©taient en possession d’une ou de plusieurs armes Ă  feu ou dispositifs prohibĂ©s le 1er mai 2020 une immunitĂ© en matière pĂ©nale pour la possession illĂ©gale de telles armes en vue de leur permettre de se conformer Ă  la loi. Le DĂ©cret d’amnistie prend fin le 30 avril 2022. Bien que les armes Ă  feu puissent lĂ©galement ĂŞtre en la possession d’une personne pendant la pĂ©riode d’amnistie, elles ne peuvent ĂŞtre utilisĂ©es, vendues, achetĂ©es et transportĂ©es qu’aux fins prĂ©vues dans le DĂ©cret d’amnistie, notamment pour en disposer ou les exporter. Une exception a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©tablie pour en autoriser l’utilisation (dans les cas oĂą l’arme Ă  feu Ă©tait auparavant sans restriction) pour la chasse de subsistance ou pour l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

Ă€ la suite de l’interdiction du 1er mai 2020, les questions suivantes ont Ă©tĂ© portĂ©es Ă  l’attention du gouvernement relativement au DĂ©cret d’amnistie :

Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© rĂ©pond Ă  ces enjeux, et vise Ă  maintenir la sĂ©curitĂ© publique, Ă  faciliter la conformitĂ© avec la loi et Ă  appuyer l’exercice des droits reconnus et confirmĂ©s par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Afin de confĂ©rer aux particuliers plus de temps pour se conformer Ă  la loi, le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© en repousse la date d’expiration au 30 octobre 2023.

Contexte

Le Règlement et le DĂ©cret d’amnistie sont entrĂ©s en vigueur le 1er mai 2020.

Le Règlement a reclassifiĂ© neuf types d’armes Ă  feu, par marque et modèle, y compris leurs variantes (actuelles et futures), ainsi que les armes Ă  feu pouvant tirer un projectile avec une Ă©nergie initiale de plus de 10 000 joules ou ayant une âme dont le calibre est de 20 mm ou plus, comme Ă©tant des armes Ă  feu prohibĂ©es. Le Règlement stipule Ă©galement que les carcasses supĂ©rieures des armes Ă  feu de type M16, AR-10, AR-15 et M4 sont des dispositifs prohibĂ©s.

Le DĂ©cret d’amnistie accompagnant l’interdiction prĂ©voyait une pĂ©riode d’amnistie de deux ans afin de confĂ©rer aux personnes touchĂ©es, soit celles qui Ă©taient en possession d’une arme Ă  feu prohibĂ©e ou d’un dispositif prohibĂ© au moment de l’entrĂ©e en vigueur du Règlement, une immunitĂ© en matière pĂ©nale pour possession illĂ©gale afin de leur donner le temps de se conformer Ă  la loi, par exemple, en disposant de l’arme Ă  feu. Le DĂ©cret d’amnistie prend fin le 30 avril 2022.

Pendant cette période d’amnistie, les propriétaires touchés peuvent faire neutraliser l’arme à feu; remettre l’arme à feu à un officier de police; exporter légalement l’arme à feu; dans le cas d’une entreprise, retourner l’arme à feu ou le dispositif au fabricant. Le Décret d’amnistie permet le transport d’armes à feu désormais prohibées aux fins autorisées.

Sous rĂ©serve d’une exception, les propriĂ©taires ne sont pas autorisĂ©s Ă  utiliser les armes Ă  feu dĂ©sormais prohibĂ©es ni Ă  les vendre au Canada. Une exception dans le DĂ©cret d’amnistie permet l’utilisation d’armes Ă  feu qui Ă©taient auparavant des armes Ă  feu sans restriction dans deux situations : (1) pour la chasse de subsistance; (2) pour l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Aucune autre exception d’utilisation n’était prĂ©vue dans le DĂ©cret d’amnistie du 1er mai 2020.

Ă€ la suite de la mise en Ĺ“uvre du Règlement et du DĂ©cret d’amnistie, la Banque du Canada, une sociĂ©tĂ© d’État, a dĂ©terminĂ© que son personnel de sĂ©curitĂ© ne pouvait plus utiliser une partie de l’inventaire d’armes Ă  feu, qu’elle possĂ©dait avant le 1er mai 2020, pour dĂ©fendre ses locaux, ses biens et les personnes contre une attaque armĂ©e. Il en est ainsi parce que son personnel n’est actuellement pas lĂ©galement autorisĂ© Ă  possĂ©der ou Ă  utiliser des armes Ă  feu prohibĂ©es.

Des intervenants craignent Ă©galement que le DĂ©cret d’amnistie ne permette pas le transport d’armes Ă  feu auparavant sans restriction et utilisĂ©es pour la chasse de subsistance ou l’exercice d’un droit garanti par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 Ă  des fins d’entretien (par exemple, pour rĂ©paration ou zĂ©rotage en prĂ©paration de la chasse).

De plus, certains particuliers ont lĂ©galement achetĂ© ou conclu des accords d’achat d’armes Ă  feu auparavant Ă  autorisation restreinte le ou avant le 30 avril 2020. Cependant, puisque la demande de certificat d’enregistrement n’avait pas Ă©tĂ© traitĂ©e au 30 avril 2020, les acheteurs ne satisfont pas Ă  l’exigence du DĂ©cret d’amnistie pour ĂŞtre Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle, soit d’être titulaire d’un certificat d’enregistrement antĂ©rieur au 1er mai 2020. Le gouvernement est d’avis que ces particuliers devraient ĂŞtre Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle aux termes du DĂ©cret d’amnistie.

La Loi sur les armes Ă  feu permet Ă  un contrĂ´leur des armes Ă  feu (CAF) d’autoriser la possession d’une arme Ă  feu prohibĂ©e Ă  un endroit autre que la rĂ©sidence de son propriĂ©taire. Elle prĂ©voit aussi que le CAF peut assortir les permis d’arme Ă  feu des conditions qu’il estime raisonnables dans les circonstances et en vue de la sĂ©curitĂ©. Si la personne enfreint une telle condition, le CAF peut rĂ©voquer le permis. En vertu du DĂ©cret d’amnistie du 1er mai 2020, les propriĂ©taires ne peuvent possĂ©der ou entreposer les armes Ă  feu maintenant prohibĂ©es qu’à leur rĂ©sidence. Cependant, des propriĂ©taires de ce type d’armes Ă  feu pourraient avoir besoin de les entreposer ailleurs qu’à leur rĂ©sidence ou entreprise. Par exemple, s’ils sont affectĂ©s Ă  l’extĂ©rieur du pays pour leur travail, qu’ils vendent leur rĂ©sidence et ne veulent pas que l’arme Ă  feu s’y trouve lors des visites d’acheteurs potentiels, ou encore parce qu’ils procèdent Ă  des rĂ©novations importantes Ă  leur rĂ©sidence. Le DĂ©cret d’amnistie ne mettait pas Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle le propriĂ©taire ou un particulier ou une entreprise qui entreposerait une arme Ă  feu prohibĂ©e Ă  un endroit autre que la rĂ©sidence du propriĂ©taire de l’arme, ou en ferait le transport Ă  cette fin.

Enfin, alors que le Décret d’amnistie protège clairement les personnes qui choisissent de neutraliser une arme à feu, il n’offre pas de protection à l’égard des entreprises qui pourraient être engagées par contrat à procéder à la neutralisation d’une arme à feu pour le compte d’un propriétaire (il n’y a que des entreprises qui neutralisent des armes à feu). La neutralisation d’une arme à feu prohibée ne peut être effectuée que pour le compte d’une personne titulaire d’un permis de possession d’armes à feu prohibées. Puisqu’il n’existe actuellement pas de titulaire de tel permis de possession pour les armes à feu maintenant prohibées, une entreprise ne serait pas en mesure de neutraliser ces armes à feu prohibées pour le compte d’un particulier propriétaire, puisqu’elle s’exposerait possiblement à une responsabilité criminelle.

À l’expiration du Décret d’amnistie, les particuliers qui ne sont pas conformés à la loi seraient en possession illégale d’armes armes à feu ou de dispositifs prohibés et risqueraient d’être tenus criminellement responsables.

Objectif

La modification du DĂ©cret d’amnistie vise Ă  rĂ©pondre aux enjeux qui ont surgi Ă  la suite de l’interdiction du 1er mai 2020 et Ă  donner plus de temps aux particuliers pour se conformer Ă  la loi. Les modifications contribuent Ă  la sĂ©curitĂ© publique : (1) en permettant au personnel de sĂ©curitĂ© de la Banque du Canada de reprendre l’utilisation de son inventaire actuel d’armes Ă  feu afin de dĂ©fendre efficacement ses locaux, ses biens et les particuliers contre des intrusions armĂ©es; (2) en permettant que des armes Ă  feu auparavant sans restriction soient transportĂ©es afin d’en garantir le bon Ă©tat de fonctionnement de façon Ă  ce qu’elles puissent ĂŞtre utilisĂ©es en toute sĂ©curitĂ© pour les utilisations autorisĂ©es de chasse de subsistance ou d’exercice des droits garantis par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

De plus, les modifications garantissent que sont Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle pour possession d’une arme Ă  feu maintenant prohibĂ©e : (1) les particuliers qui ont lĂ©galement achetĂ© une arme Ă  feu ou conclu un accord d’achat d’une arme Ă  feu auparavant Ă  autorisation restreinte le ou avant le 30 avril 2020, et qui ne sont pas devenus titulaires d’un certificat d’enregistrement le 30 avril 2020 ou avant cette date, s’ils satisfont par ailleurs aux exigences du DĂ©cret d’amnistie (par exemple, ĂŞtre titulaire d’un permis d’armes Ă  feu valide); (2) les propriĂ©taires et les entreprises ou particuliers qui entreposent temporairement une arme Ă  feu dĂ©sormais prohibĂ©e, pour le compte du propriĂ©taire, Ă  un endroit autre que la rĂ©sidence de ce dernier et/ou la transportent Ă  cette fin; (3) les entreprises qui prennent possession d’armes Ă  feu maintenant prohibĂ©es Ă  des fins de neutralisation sont manifestement Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle.

Le gouvernement du Canada s’est engagĂ© Ă  confĂ©rer aux propriĂ©taires la possibilitĂ© de participer Ă  un programme de rachat obligatoire ou de neutraliser leurs armes Ă  feu prohibĂ©es aux frais du gouvernement. Les modifications permettraient de prolonger de 18 mois la pĂ©riode d’amnistie actuelle, en l’occurrence jusqu’au 30 octobre 2023, afin de donner aux propriĂ©taires touchĂ©s plus de temps pour se conformer Ă  la loi.

Description

Le DĂ©cret d’amnistie est modifiĂ© pour rĂ©pondre aux enjeux dont il est fait Ă©tat ci-après et a Ă©tĂ© prolongĂ© de 18 mois, en l’occurrence jusqu’au 30 octobre 2023, afin de donner aux propriĂ©taires touchĂ©s le temps de se conformer Ă  la loi.

Banque du Canada — Permettre au personnel de sĂ©curitĂ© d’utiliser son inventaire complet d’armes Ă  feu

L’interdiction du 1er mai 2020 a fait en sorte que la Banque du Canada n’est plus en mesure d’utiliser une partie de son inventaire d’armes Ă  feu qui Ă©tait en utilisation avant l’interdiction. La Banque du Canada a besoin de ces armes Ă  feu pour que son personnel de sĂ©curitĂ© puisse, dans le cadre de ses fonctions, dĂ©fendre efficacement les locaux, les biens et le public en cas d’intrusion armĂ©e. Le DĂ©cret d’amnistie modifiĂ© permet au personnel de sĂ©curitĂ© de la Banque du Canada de continuer d’utiliser, Ă  ces fins, l’inventaire d’armes Ă  feu auparavant en sa possession pour la durĂ©e de la pĂ©riode d’amnistie.

Permettre aux chasseurs de subsistance et aux personnes exerçant un droit garanti par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 de transporter des armes Ă  feu prohibĂ©es, auparavant sans restriction, Ă  des fins de sĂ©curitĂ©

Le DĂ©cret d’amnistie prĂ©voit une exception pour la chasse de subsistance ou l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, si les armes Ă  feu Ă©taient auparavant sans restriction. Cependant, le DĂ©cret d’amnistie ne permettait pas le transport de ces armes Ă  feu Ă  des fins de sĂ©curitĂ© (par exemple pour zĂ©rotage ou rĂ©paration) en prĂ©paration de la chasse, ce qui pourrait empĂŞcher les personnes visĂ©es d’utiliser ces armes Ă  feu en toute sĂ©curitĂ© aux fins autorisĂ©es. Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© permet maintenant le transport de ces armes Ă  feu afin de veiller Ă  ce que ces armes soient en bon Ă©tat de fonctionnement pour la durĂ©e de la pĂ©riode d’amnistie. Par exemple, en prĂ©paration pour la chasse, l’arme Ă  feu pourrait ĂŞtre transportĂ©e chez un armurier pour en assurer un bon zĂ©rotage ou un fonctionnement sĂ©curitaire.

ProtĂ©ger les particuliers qui ont achetĂ© des armes Ă  feu, auparavant Ă  autorisation restreinte, ou ont conclu un accord pour en acheter, le ou avant le 30 avril 2020, et qui ne sont pas devenus titulaires d’un certificat d’enregistrement le 30 avril 2020 ou avant cette date

Certains achats ou accords d’achat d’armes Ă  feu auparavant Ă  autorisation restreinte ont Ă©tĂ© conclus le ou avant le 30 avril 2020, mais l’acheteur n’est devenu titulaire du certificat d’enregistrement de l’arme Ă  feu en question qu’après cette date, ce qui ne lui permettait pas de bĂ©nĂ©ficier de la protection prĂ©vue par le DĂ©cret d’amnistie. Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© protège maintenant ces particuliers contre la possession illĂ©gale de ces armes Ă  feu s’ils satisfont par ailleurs aux exigences du DĂ©cret d’amnistie (ĂŞtre titulaire d’un permis en vertu de la Loi sur les armes Ă  feu), pendant la durĂ©e de la pĂ©riode d’amnistie. Ces personnes pourront maintenant disposer de leurs armes Ă  feu comme le prĂ©voit le DĂ©cret d’amnistie jusqu’à son expiration le 30 octobre 2023.

Mettre à l’abri de la responsabilité criminelle les propriétaires, les particuliers et les entreprises qui soit offrent des lieux d’entreposage alternatif pour les armes à feu nouvellement prohibées ou transportent ces armes à cette fin

Certains propriĂ©taires pourraient souhaiter entreposer leur arme Ă  feu maintenant prohibĂ©e Ă  un endroit autre que leur rĂ©sidence, comme le prĂ©voit la Loi sur les armes Ă  feu. Par exemple, s’ils sont affectĂ©s Ă  l’extĂ©rieur de leur lieu de rĂ©sidence pour leur travail, parce qu’ils dĂ©mĂ©nagent dans une autre rĂ©sidence ou font effectuer d’importantes rĂ©novations et ne veulent pas laisser l’arme Ă  feu dans leur rĂ©sidence. Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© met maintenant Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle ces propriĂ©taires d’armes Ă  feu ainsi que les particuliers ou entreprises qui entreposent ces armes Ă  feu pour les propriĂ©taires, dans la mesure oĂą tel entreposage constitue une condition du permis du propriĂ©taire. Pendant la durĂ©e du DĂ©cret d’amnistie et jusqu’à son expiration le 30 octobre 2023, le DĂ©cret d’amnistie permet Ă©galement le transport de l’arme Ă  feu par le propriĂ©taire aux fins d’un tel entreposage alternatif si le propriĂ©taire en avise d’abord le CAF de la province oĂą il rĂ©side pendant le transport.

Mettre à l’abri de la responsabilité criminelle les personnes qui neutralisent les armes à feu maintenant prohibées pour le compte des propriétaires

L’une des fins autorisées du Décret d’amnistie est de permettre la neutralisation des armes à feu maintenant prohibées. Bien que le Décret d’amnistie mette clairement à l’abri de la responsabilité criminelle les particuliers ou les propriétaires d’entreprise qui transportent une arme à feu prohibée vers une entreprise en vue de neutraliser l’arme à feu (seules des entreprises peuvent neutraliser une arme à feu), le décret d’amnistie modifié précise maintenant qu’il met également à l’abri de la responsabilité criminelle les personnes qui entrent en possession d’armes à feu prohibées aux fins de neutralisation.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Les changements proposĂ©s se fondent sur les rĂ©actions du public et les communications des intervenants touchĂ©s (par exemple la Banque du Canada, les associations et les propriĂ©taires d’armes Ă  feu) Ă  la suite des modifications rĂ©glementaires du 1er mai 2020, qui visaient Ă  interdire approximativement 1 500 marques et modèles d’armes Ă  feu de style d’assaut. Il n’y a eu aucune consultation formelle.

Par exemple, la Banque du Canada a Ă©crit au ministère de la SĂ©curitĂ© publique et au ministère de la Justice pour expliquer en quoi l’interdiction du 1er mai 2020 a eu une incidence sur sa capacitĂ© d’utiliser une partie de son inventaire actuel d’armes Ă  feu pour dĂ©fendre ses biens.

Les changements proposĂ©s visant Ă  permettre aux chasseurs de subsistance et aux personnes exerçant un droit de chasse en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 de transporter des armes Ă  feu Ă  des fins de sĂ©curitĂ©, comme pour les faire rĂ©parer, s’alignent avec l’exception dĂ©jĂ  prĂ©vue par le DĂ©cret d’amnistie du 1er mai 2020 et avec l’objectif de politique de ce dernier, tout en amĂ©liorant la sĂ©curitĂ© publique. Depuis la prise du DĂ©cret d’amnistie le 1er mai, des intervenants (par exemple l’Association des sports de tir du Canada) ont exhortĂ© le gouvernement Ă  apporter une autre modification afin de permettre aux chasseurs de transporter leurs armes Ă  feu Ă  des fins de rĂ©paration.

Les changements proposĂ©s visant Ă  protĂ©ger les personnes qui ont obtenu des armes Ă  feu prohibĂ©es, mais qui ne possĂ©daient pas de certificat d’enregistrement au plus tard le 30 avril 2020 visent une question soulevĂ©e Ă  la suite du DĂ©cret d’amnistie du 1er mai 2020 et portĂ©e Ă  l’attention du Programme canadien des armes Ă  feu. Ces changements ne concernent qu’un nombre relativement faible de cas d’armes Ă  feu Ă  autorisation restreinte.

Compte tenu de la nature dĂ©licate des modifications et des prĂ©occupations en matière de sĂ©curitĂ© publique, il n’y a pas eu de pĂ©riode de commentaires de la publication prĂ©alable dans la Partie I de la Gazette du Canada.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Le DĂ©cret d’amnistie permet que toute arme Ă  feu nouvellement prohibĂ©e, qui le jour prĂ©cĂ©dant l’entrĂ©e en vigueur du DĂ©cret d’amnistie Ă©tait une arme Ă  feu sans restriction, soit utilisĂ©e pour la chasse de subsistance ou l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

De l’automne 2018 au printemps 2019, le gouvernement du Canada a tenu de vastes consultations auprès de groupes autochtones, des provinces et des territoires, des municipalitĂ©s, d’organismes chargĂ©s de l’application de la loi, d’universitaires, de groupes d’aide aux victimes et d’autres intervenants clĂ©s relativement Ă  la question de la restriction de l’accès aux armes Ă  feu de style arme d’assaut et aux armes de poing. Toutefois, afin d’attĂ©nuer le risque que certains chasseurs autochtones et chasseurs de subsistance qui utilisent exclusivement, pour leur chasse, une arme Ă  feu nouvellement prohibĂ©e, mais auparavant une arme Ă  feu sans restriction, ne soient pas en mesure de remplacer leurs armes Ă  temps, considĂ©rant l’absence de prĂ©avis avant l’entrĂ©e en vigueur de l’interdiction, l’utilisation limitĂ©e de ces armes Ă  feu Ă  ces fins est incluse dans le DĂ©cret d’amnistie. Après la publication du DĂ©cret d’amnistie, des intervenants ont indiquĂ© que le DĂ©cret d’amnistie ne permettait pas de transporter ces armes Ă  feu pour fins de rĂ©paration dans le but de garantir qu’elles puissent continuer d’être utilisĂ©es en toute sĂ©curitĂ©.

Par consĂ©quent, le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© permet Ă  ceux qui chassent Ă  des fins de subsistance ou exercent un droit reconnu et confirmĂ© par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 de transporter une arme Ă  feu auparavant sans restriction de façon Ă  ce que ces armes puissent continuer d’être utilisĂ©es en toute sĂ©curitĂ© Ă  ces fins. Le gouvernement du Canada continuera de mobiliser les groupes, collectivitĂ©s et nations autochtones afin d’évaluer si l’interdiction de ces armes Ă  feu aura une incidence continue sur l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

Choix de l’instrument

Aucune option de nature non réglementaire n’a été envisagée, puisque la façon la plus rapide de répondre aux besoins immédiats de la Banque du Canada est de modifier le Décret d’amnistie afin de permettre à la Banque de continuer d’avoir la possession et d’utiliser son inventaire actuel d’armes à feu pendant la période d’amnistie. Par ailleurs, il est nécessaire de modifier le Décret d’amnistie pour répondre aux autres enjeux soulevés et pour prévoir son prolongement.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Les modifications sont utiles à la Banque du Canada, car elles lui permettent d’utiliser son inventaire actuel d’armes à feu pour défendre efficacement ses locaux, ses biens et les personnes en cas d’une attaque armée.

Les personnes qui utilisaient auparavant des armes Ă  feu sans restriction pour la chasse de subsistance ou l’exercice d’un droit reconnu et confirmĂ© par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 profiteront de ces modifications parce qu’elles seront en mesure de transporter leurs armes Ă  feu pour les faire rĂ©parer afin de les utiliser en toute sĂ©curitĂ© Ă  ces fins jusqu’à la fin de la pĂ©riode d’amnistie.

Les modifications seront Ă©galement utiles aux personnes qui ont achetĂ© ou conclu un accord d’achat d’armes Ă  feu Ă  autorisation restreinte le ou avant le 30 avril 2020, mais qui ne sont pas devenues titulaires d’un certificat d’enregistrement avant l’entrĂ©e en vigueur de l’interdiction le 1er mai 2020, en les mettant Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle pendant qu’elles prennent des dispositions pour se conformer Ă  la loi. Cela touche approximativement 1 851 achats d’armes Ă  feu auparavant Ă  autorisation restreinte.

Les modifications permettraient également de mettre à l’abri de la responsabilité criminelle le propriétaire ainsi que les particuliers et les entreprises qui entreposent des armes à feu visées par le Décret d’amnistie pour le compte du propriétaire, ainsi que les entreprises qui procèdent à la neutralisation des armes à feu maintenant prohibées.

La prorogation du Décret d’amnistie profiterait aux propriétaires touchés qui ne se sont pas encore conformés à la loi et qui doivent soit se prévaloir du futur programme de rachat ou neutraliser leur arme à feu.

Des coûts seraient engagés par le ministère de la Justice pour la préparation et la mise en œuvre du Décret d’amnistie. Cependant, ces coûts ne devraient pas être importants.

Lentille des petites entreprises

Les modifications mettraient à l’abri de toute responsabilité criminelle éventuelle les entreprises, y compris les petites entreprises, qui entreposent ou effectuent la neutralisation des armes à feu visées par le Décret d’amnistie pour le compte de leurs clients. Cela permettrait à ces entreprises de fournir légalement ces services pendant la période d’amnistie.

Compte tenu du contexte de la réglementation, il n’a pas été jugé nécessaire d’accorder aux petites entreprises des mesures d’assouplissement supplémentaires.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas, car il n’y aura pas de changement progressif de la charge administrative pour les entreprises. Les modifications ne crĂ©ent pas de nouvelles exigences administratives pour les entreprises.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Les modifications du Décret d’amnistie ne comportent pas de répercussions sur le commerce et ne sont pas liées à un plan de travail ou à un engagement en vertu d’un cadre officiel de coopération en matière de réglementation.

Évaluation environnementale stratégique

Bien qu’il existe une incidence environnementale nominale liée à la réparation des armes à feu, une analyse préliminaire, réalisée en conformité avec la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, a conclu qu’il n’est pas nécessaire de procéder à une évaluation environnement stratégique.

Analyse comparative entre les sexes plus

Une analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) a Ă©tĂ© effectuĂ©e afin de dĂ©terminer si les modifications du DĂ©cret d’amnistie ont des rĂ©percussions diffĂ©rentes sur les Canadiens sur le fondement de facteurs comme le sexe, l’âge, l’identitĂ© autochtone, la gĂ©ographie et d’autres facteurs. Les mesures ont des rĂ©percussions diffĂ©rentes selon le sexe puisque les hommes sont plus susceptibles que les femmes de possĂ©der et d’utiliser des armes Ă  feu. Par ailleurs, sur le fondement des sondages actuels qui laissent entendre que davantage de personnes dans les rĂ©gions rurales sont propriĂ©taires d’armes Ă  feu, l’initiative devrait avoir des rĂ©percussions positives disproportionnĂ©es sur celles-ci. Enfin, les modifications devraient avoir un avantage disproportionnĂ© pour les Autochtones puisque ceux-ci constituent probablement la majoritĂ© des chasseurs de subsistance et/ou des personnes exerçant un droit reconnu et confirmĂ© en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

Justification

Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© rĂ©pond aux prĂ©occupations soulevĂ©es Ă  la suite de la mise en Ĺ“uvre du Règlement et du DĂ©cret d’amnistie le 1er mai 2020. Les modifications sont conformes au mandat du gouvernement d’interdire les armes Ă  feu de style arme d’assaut et de rĂ©duire le risque de dĂ©tournement des armes Ă  feu vers le marchĂ© illĂ©gal, dans l’objectif d’accroĂ®tre la sĂ©curitĂ© publique. Les modifications permettent Ă©galement de renforcer la sĂ©curitĂ© publique en permettant au personnel de sĂ©curitĂ© de la Banque du Canada d’utiliser son inventaire d’armes Ă  feu maintenant prohibĂ©es pour dĂ©fendre ses locaux et protĂ©ger son personnel contre une attaque armĂ©e.

Les modifications continuent de promouvoir la sĂ©curitĂ© publique en permettant que les armes Ă  feu soient utilisĂ©es en toute sĂ©curitĂ© par les chasseurs de subsistance ou les personnes exerçant un droit garanti par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.

Le DĂ©cret d’amnistie vise Ă  faciliter la conformitĂ© Ă  la loi et vise Ă  mettre Ă  l’abri de la responsabilitĂ© criminelle les particuliers en protĂ©geant ceux qui possèdent une arme Ă  feu, maintenant prohibĂ©e, auparavant Ă  autorisation restreinte, qui ne sont pas devenus titulaires d’un certificat d’enregistrement avant l’interdiction du 1er mai 2020; confĂ©rant plus de temps aux propriĂ©taires touchĂ©s pour se dĂ©partir de ces armes Ă  feu par l’un des moyens prĂ©vus dans le DĂ©cret d’amnistie et les entreposer dans un lieu alternatif; protĂ©geant les entreprises qui procèdent Ă  la neutralisation d’une arme Ă  feu pour le compte d’un propriĂ©taire.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Le dĂ©cret d’amnistie modifiĂ© entre en vigueur Ă  la date de son enregistrement et prendra fin le 30 octobre 2023. Ceux qui restent en possession de ces armes Ă  la fin de la pĂ©riode d’amnistie pourraient encourir une responsabilitĂ© criminelle pour possession illĂ©gale.

Conformité et application

Comme dans le cas du Règlement et du décret d’amnistie initial, la disposition des armes à feu prohibées procède de la conformité volontaire par les propriétaires touchés. Le calcul du taux de conformité sera compliqué par le manque de renseignements sur les armes à feu en question et leurs propriétaires. Le taux de conformité pour les armes à feu sans restriction sera fondé sur le nombre de propriétaires qui se déclarent en possession d’une ou de plusieurs armes à feu visées, l’indemnisation possible dans le cadre d’un programme de rachat et le processus de neutralisation.

Personne-ressource

Par courrier :

Sécurité publique Canada
269, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario)
K1A 0P8

Renseignements gĂ©nĂ©raux :

Courriel : ps.firearms-armesafeu.sp@ps-sp.gc.ca

Ministère de la Justice
Renseignements gĂ©nĂ©raux :
TĂ©lĂ©phone : 613‑957‑4222
Courriel : webadmin@justice.gc.ca