Vol. 150, no 5 — Le 9 mars 2016

Enregistrement

DORS/2016-18 Le 19 février 2016

LOI SUR LE FINANCEMENT DES PETITES ENTREPRISES DU CANADA

Règlement modifiant le Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada

C.P. 2016-66 Le 19 février 2016

Attendu que, le ministre de l’Industrie conformément au paragraphe 14(3) de la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada (voir référence a), a fait déposer le projet de règlement intitulé Règlement modifiant le Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada, conforme en substance au texte ci-après, devant le Sénat et la Chambre des communes le 22 juillet 2015,

À ces causes, sur recommandation du ministre de l’Industrie et en vertu de l’article 14 de la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada (voir référence b), Son Excellence le Gouverneur général en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada

Modifications

1 (1) Les alinéas 3(1)h) et i) du Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada (voir référence 1) sont remplacés par ce qui suit :

(2) L’alinéa 3(1)l) du même règlement est abrogé.

2 L’article 6 du même règlement est remplacé par ce qui suit :

6 (1) Le prêt visé à l’un des alinéas 5(1)a) à d) ne peut servir à financer une dépense ou un engagement qui remonte à plus de cent quatre-vingts jours avant la date de l’approbation du prêt ou qui était préalablement financé par un prêt à terme.

(2) La durée d’un prêt ne dépasse pas quinze ans pour un prêt visé à l’alinéa 5(1)a) ou dix ans pour un prêt visé aux alinéas 5(1)b) ou c), à compter de la date d’échéance du premier paiement de principal et d’intérêts.

3 Le paragraphe 10(2) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

(2) Le prêteur et l’emprunteur peuvent convenir à tout moment de modifier les modalités du prêt ou, à son échéance, de le renouveler, à condition que la durée totale du prêt — compte tenu de tous les renouvellements — ne dépasse pas quinze ans pour un prêt visé à l’alinéa 5(1)a) ou dix ans pour un prêt visé aux alinéas 5(1)b) ou c), à compter de la date d’échéance du premier paiement de principal et d’intérêts.

4 Le paragraphe 14(6) du même règlement est abrogé.

5 L’alinéa 25a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

6 L’article 25.4 du même règlement est remplacé par ce qui suit :

25.4 Si un manquement a été commis par inadvertance à l’égard du montant du prêt impayé visé aux alinéas 4(2)b), c) ou d) de la Loi, le ministre indemnise le prêteur de la perte, calculée conformément au paragraphe 38(7), subie à l’égard de la partie du montant du principal impayé du prêt qui n’est pas visée par le manquement.

7 L’article 28.1 du même règlement est remplacé par ce qui suit :

28.1 Dans le cas où la durée du prêt dépasse la durée applicable prévue au paragraphe 6(2), le ministre indemnise le prêteur de toute perte, calculée conformément au paragraphe 38(7), à la condition que le défaut visé à l’article 36 survienne :

8 L’alinéa 30(1)a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

9 (1) L’alinéa 33(1)a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

(2) L’alinéa 33(2)a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

(3) L’alinéa 33(3)a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

10 Les paragraphes 38(2) et (3) du même règlement sont remplacés par ce qui suit :

(2) Quelle que soit la nature du défaut, le prêteur présente sa réclamation pour perte dans les soixante mois suivant la date du dernier versement reçu en paiement du prêt.

(3) Le ministre est autorisé à prolonger la période si le prêteur lui en fait la demande avant la fin de cette période.

11 (1) Le paragraphe 38.1(2) du même règlement est remplacé par ce qui suit :

(2) Les réclamations additionnelles pour une partie de la perte qui découlent de toute somme versée par suite d’une réclamation présentée au titre d’une fiducie réputée par l’Agence du revenu du Canada ou par tout ministère provincial du revenu peuvent être présentées après le délai prévu au paragraphe (1).

(2) Le passage de l’alinéa 38.1(3)a) du même règlement précédant le sous-alinéa (i) est remplacé par ce qui suit :

(3) Le passage de l’alinéa 38.1(3)b) du même règlement précédant le sous-alinéa (i) est remplacé par ce qui suit :

Entrée en vigueur

12 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Ce résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : Les présentes modifications au Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada (RFPEC) font partie d’un ensemble plus vaste de changements liés au budget de 2015 et vont de pair avec les modifications législatives entrées en vigueur en juin 2015. Plus précisément, elles visent à offrir des échéanciers de remboursement des prêts plus souples aux petites entreprises emprunteuses, à assouplir les délais des demandes d’indemnisation trop stricts imposés aux prêteurs, à supprimer les exigences du programme indues associées aux prêts pour améliorations locatives avec lien de dépendance, à modifier les renvois dans le RFPEC qui ne correspondent plus à la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada (LFPEC) et à corriger une erreur de renvoi existante.

Description : Ces modifications permettraient d’allonger le calendrier de remboursement des prêts pour assouplir les modalités de remboursement (c’est-à-dire améliorer les liquidités), de simplifier le processus d’indemnisation des prêteurs, de faciliter l’accès au financement des améliorations locatives lorsque le propriétaire et l’emprunteur ont un lien de dépendance en réduisant les exigences du programme, d’apporter des modifications corrélatives découlant des changements à la LFPEC en ce qui concerne le montant maximal de prêt et de corriger une erreur de renvoi existante.

Énoncé des coûts et avantages : Ces modifications entraîneraient un avantage net pour l’économie dans son ensemble, principalement en raison du fait que les emprunteurs bénéficieraient d’une plus grande période d’accès aux fonds, ce qui réduirait les pressions relatives aux flux de trésorerie. En outre, le nombre de défauts de paiement serait moins important, et il y aurait un accroissement du succès global des petites entreprises. Étant donné que ces entreprises obtiendraient du succès, l’économie canadienne bénéficierait de salaires et de traitements en plus versés aux nouveaux employés et d’autres impacts directs (par exemple frais d’administration) et indirects (par exemple remises d’impôts) sur le produit intérieur brut (PIB). Un bon nombre de ces avantages, comme les avantages liés au PIB direct et indirect, sont difficiles à quantifier. Les avantages nets quantifiables totaux représentent 2,97 millions de dollars en valeur actualisée de 2015-2016 à 2033-2034. Les avantages quantifiables totaux se chiffrent à 39,09 millions de dollars en valeur actualisée, et les coûts quantifiables totaux représentent 36,12 millions de dollars en valeur actualisée. Un bon nombre de ces coûts et avantages correspondront à des transferts dans l’économie, ce qui permettra d’établir un équilibre dans l’économie dans son ensemble (par exemple frais administratifs assumés par les emprunteurs et perçus par le gouvernement, et intérêts payés par les emprunteurs et perçus par les prêteurs et les marchés de capitaux).

Règle du « un pour un » et lentille des petites entreprises : La règle du « un pour un » s’applique à certaines de ces modifications et devrait se traduire par une réduction du fardeau administratif de l’ensemble des intervenants pour un montant total de 19 087 dollars par année (voir référence 2). La lentille des petites entreprises ne s’applique pas à la proposition, puisque les modifications n’entraîneront pas de coûts supplémentaires obligatoires pour les petites entreprises.

Contexte

Le Programme de financement des petites entreprises du Canada (PFPEC) est un programme de partage des pertes sur prêt, régi par la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada (LFPEC) et le Règlement sur le financement des petites entreprises du Canada (RFPEC), qui permet au gouvernement de combler une lacune du marché en partageant avec les institutions financières le risque que présentent les prêts accordés aux petites et moyennes entreprises (PME). Les grands objectifs du programme sont les suivants :

En avril 2014, Industrie Canada a apporté des modifications réglementaires afin d’élargir la participation au programme en allégeant certains des principaux irritants qui limitaient la portée de l’offre du programme aux petites entreprises par les prêteurs. Il est cependant trop tôt pour en évaluer l’incidence.

Pour diverses raisons, les petites entreprises peinent souvent à obtenir du financement. Elles ont notamment peu ou pas d’antécédents de crédit, disposent de peu de biens matériels à offrir en garantie et réalisent des ventes et des gains plus volatils. Dans le but de résoudre ces problèmes, des modifications au PFPEC ayant pour effet de permettre à un plus grand nombre de PME de présenter une demande et de faciliter l’octroi d’un plus grand nombre de prêts pour les immeubles ont été annoncées dans le budget de 2015. Des modifications législatives, faisant passer la taille des entreprises admissibles de 5 millions à 10 millions de dollars en revenus annuels et majorant le montant maximal des prêts de 500 000 $ à 1 million de dollars, ont été adoptées en juin 2015. Les intervenants ont accueilli favorablement ces modifications. Il reste toutefois des modifications réglementaires à apporter pour accroître la durée des prêts, ce qui permettrait aux PME d’emprunter des fonds sur une plus longue période et de s’assurer que les PME ne sont pas surchargées par des remboursements plus élevés. Une fois qu’elles auront été mises en place, ces mesures devraient permettre de renforcer la capacité des petites entreprises du Canada à obtenir plus facilement le capital requis, ce qui favorisera la croissance économique et la création d’emplois.

Enjeux

Les modifications au RFPEC portent sur les cinq enjeux distincts suivants :

Objectifs

Les modifications font partie d’une proposition qui, en plus de faire passer la durée des prêts de 10 à 15 ans, rehausse le plafond des prêts pour les immeubles et élargit les critères d’admissibilité au programme. Dans l’ensemble, ces changements visent les objectifs suivants :

Description

Pour réaliser les deux objectifs énoncés ci-dessus, il est proposé de modifier le RFPEC comme suit :

Avantages et coûts

La prolongation de la durée des prêts pour les immeubles de 10 à 15 ans et la réduction du fardeau administratif constituent les seules modifications réglementaires de la présente proposition susceptibles d’entraîner une incidence financière [voir les points 2) et 3) ci-dessous]. Toutes les autres modifications sont de nature rédactionnelle.

Les petites entreprises bénéficieraient d’un flux de trésorerie accru net entre les scénarios de base et de réglementation. Cela permettrait à ces entreprises de réinvestir dans leurs compagnies; cela générerait d’autres versements d’impôt fédéraux ainsi que d’autres salaires et traitements versés aux nouveaux employés et impacts sur le PIB direct et indirect. Ces impacts ne peuvent pas être calculés avec exactitude en termes financiers.

Les avantages nets quantifiables totaux représentent 2,97 millions de dollars en valeur actualisée de 2015-2016 à 2033-2034. Les avantages quantifiables totaux se chiffrent à 39,09 millions de dollars en valeur actualisée, et les coûts quantifiables totaux représentent 36,12 millions de dollars en valeur actualisée. Un bon nombre de ces coûts et avantages correspondront à des transferts dans l’économie, ce qui permettra d’établir un équilibre dans l’économie dans son ensemble (par exemple frais administratifs assumés par les emprunteurs et perçus par le gouvernement, et intérêts payés par les emprunteurs et perçus par les prêteurs et les marchés de capitaux).

De toutes les modifications réglementaires présentées dans cette proposition, on s’attend à ce que seulement trois d’entre elles aient des répercussions financières sur les intervenants :

L’analyse détaillée des coûts et avantages, notamment tous les calculs et les hypothèses, est disponible sur demande.

Énoncé des coûts et avantages (voir nota *)

Année de base

2e année

Mi-parcours

Dernière année

Totaux (nominaux)

Totaux (VA) (voir nota **)

Moyenne annuelle (voir nota ***)

2015-2016

2016-2017

2024-2025

2033-2034

(de 2015-2016 à 2033-2034)

A. Incidences quantitatives (en millions de dollars canadiens, niveau des prix de 2015)

Avantages

Gouvernement du Canada

0,01 $

0,04 $

1,29 $

0,09 $

14,50 $

7,31 $

0,76 $

Prêteurs

0,01 $

0,06 $

2,08 $

0,14 $

23,22 $

11,17 $

1,22 $

Marchés de capitaux canadiens

0,01 $

0,11 $

3,57 $

0,24 $

39,81 $

20,07 $

2,10 $

Avantages totaux

0,03 $

0,22 $

6,94 $

0,48 $

77,53 $

39,09 $

4,08 $

Coûts

Gouvernement du Canada

–0,03 $

–0,45 $

0,23 $

0,00 $

–2,20 $

–2,12 $

–0,12 $

Prêteurs

–0,02 $

–0,10 $

0,01 $

–0,05 $

–0,97 $

–0,67 $

–0,05 $

Emprunteurs

0,02 $

0,21 $

6,92 $

0,45 $

77,18 $

38,91 $

4,06 $

Coûts totaux

–0,03 $

–0,34 $

7,17 $

0,39 $

74,01 $

36,12 $

3,90 $

Avantages nets totaux

0,06 $

0,55 $

–0,23 $

0,08 $

3,52 $

2,97 $

0,19 $

B. Incidence quantifiée (autre qu’en dollars)

Il est prévu que le scénario de réglementation donnerait lieu à approximativement de 10 à 15 défauts de paiement de moins sur les prêts que le scénario de base pendant la période de 2015-2016 à 2033-2034. En conséquence, ces entreprises, qui autrement ne seraient pas en activité, généreraient des recettes fiscales fédérales supplémentaires, des paiements additionnels en salaires et en traitements aux nouveaux employés et des répercussions directes et indirectes additionnelles sur le PIB au profit de l’économie. Le montant de cette incidence ne pourrait être quantifié avec exactitude en termes monétaires.

C. Incidence qualitative

Les petites entreprises disposeraient d’un flux net de trésorerie dans le scénario de réglementation par rapport au scénario de base. Cela permettrait à ces entreprises de réinvestir les fonds dans leurs activités, ce qui générerait des recettes fiscales fédérales supplémentaires, des paiements additionnels en salaires et en traitements aux nouveaux employés et des répercussions directes et indirectes additionnelles sur le PIB au profit de l’économie. Le montant de cette incidence ne pourrait être quantifié avec exactitude en termes monétaires.

Le tableau ci-dessus indique la différence cumulative entre les paramètres suivants :

L’analyse est présentée selon les intervenants afin de mieux définir les résultats attendus de la proposition. Les intervenants en cause sont le gouvernement du Canada, les prêteurs, les emprunteurs et les marchés de capitaux canadiens.

Pour établir les calculs, on a utilisé une période de prêt de 5 ans pour chaque scénario, la durée du prêt étant de 10 ans dans le scénario de base et de 15 ans dans le scénario de réglementation. Dans les deux scénarios, les prêteurs consentent aux emprunteurs 88 millions de dollars de plus en prêts pour des immeubles à la suite de la modification législative portant le montant maximal de prêt de 500 000 $ à un million de dollars.

Le crédit engagé, les taux d’intérêt, les droits d’enregistrement, les taux sur les frais d’administration, les taux d’actualisation, la part de perte d’Industrie Canada sur les prêts et la part de perte des prêteurs sur les prêts (perte sur créance) sont présumés être les mêmes dans les deux scénarios. La période de prêt et le taux de défaillance diffèrent selon le scénario.

A) Incidences quantifiables (en dollars)
Scénario de base

Selon le scénario de base, les prêteurs consentiraient 88 millions de dollars de plus au titre de prêts pour les immeubles dans le cadre du PFPEC avec une période de protection maximale de 10 ans. On a supposé que le même volume de prêts (en nombre et en valeur) serait consenti dans chaque exercice financier pendant cinq ans (de 2015-2016 à 2019-2020), jusqu’à ce que la garantie du gouvernement sur la dernière cohorte de prêts expire en 2028-2029.

Le gouvernement du Canada recevrait 26,0 millions de dollars en recettes découlant de frais administratifs de 1,25 % pour les soldes de prêt en cours. Il verserait en outre 17,6 millions de dollars en indemnités sur les prêts non remboursés (voir référence 3). Le scénario suppose que le taux de défaillance des emprunteurs sur les prêts pour les immeubles est de 4 %. Il s’agit du taux de défaillance actuel.

Les prêteurs gagneraient 41,2 millions de dollars en frais d’intérêt nets sur les prêts en cours. Ces frais d’intérêts résultent du fait que les prêteurs reçoivent un remboursement de 6 % sur les soldes de prêt en cours, dont 3 % sont rattachés au coût des emprunts auprès des marchés de capitaux et 1,25 % est versé au gouvernement du Canada sous forme de frais; cela permet donc aux prêteurs de toucher des recettes nettes de 1,75 %. Les prêteurs dépenseraient en outre 3,1 millions de dollars pour assumer leur part de 15 % de perte sur les prêts non remboursés.

Les marchés de capitaux canadiens toucheraient 70,7 millions de dollars en frais d’intérêts nets sur les soldes de prêt en cours empruntés par les institutions financières, ce qui est occasionné par le fait que les institutions financières empruntent des fonds (qui sont prêtés aux emprunteurs) aux marchés de capitaux, au taux de 3 %.

Les emprunteurs paieraient 137,9 millions de dollars en frais d’intérêt sur les prêts pendant les 10 ans de durée des prêts.

Scénario de réglementation

Selon le scénario de réglementation, les prêteurs consentiraient 88 millions de dollars de plus au titre de prêts pour les immeubles avec une période de protection de 15 ans. On a supposé que le même volume de prêts (en nombre et en valeur) serait consenti dans chaque exercice financier pendant cinq ans (de 2015-2016 à 2019-2020), jusqu’à ce que la garantie du gouvernement sur la dernière cohorte de prêts expire en 2033-2034.

Le gouvernement du Canada recevrait 40,5 millions de dollars en frais d’administration. Ce montant est supérieur à celui du scénario de base, car la période d’amortissement est plus longue et que le solde des prêts en cours serait plus élevé sur une période plus longue. Il verserait en outre 15,4 millions de dollars en indemnités pour les prêts non remboursés. Ce scénario suppose que le taux de défaillance sur les prêts immobiliers est de 3,5 %, ce qui est inférieur au scénario de base parce que les emprunteurs amortiraient leurs prêts sur 15 ans, ce qui réduirait le montant de leurs versements et la pression financière subie, et par ricochet, le risque de défaillance.

Les prêteurs gagneraient 64,4 millions de dollars en frais d’intérêt nets sur les prêts en cours. Ce montant est supérieur à celui du scénario de base, car la période d’amortissement est plus longue et le solde des prêts en cours serait plus élevé sur une période prolongée. Ils dépenseraient en outre 2,7 millions de dollars pour assumer leur part de 15 % en perte sur les prêts non remboursés. Cette somme est moindre que dans le scénario de base, tout comme dans le cas du gouvernement du Canada, en raison du plus petit nombre de prêts en défaut prévu. Finalement, les prêteurs économiseraient 0,6 million de dollars en raison de la réduction du fardeau administratif découlant du fait qu’ils n’ont pas à demander de prolongation des demandes ni à négocier des hypothèques sur des prêts pour des améliorations locatives lorsque l’emprunteur et le propriétaire ont un lien de dépendance.

Les emprunteurs paieraient 215,4 millions de dollars en frais d’intérêt pendant la durée de 15 ans des prêts. Ce montant est supérieur à celui du scénario de base parce que les emprunteurs devraient payer plus de frais d’intérêt sur un solde plus élevé des prêts en cours pendant plus longtemps. En effet, la hausse des coûts résulterait de l’emprunt des fonds sur une plus longue période par rapport au scénario de base. En outre, les emprunteurs économiseraient 0,3 million de dollars en raison de la réduction du fardeau administratif découlant du fait qu’ils n’ont pas à négocier des hypothèques sur des prêts pour des améliorations locatives lorsqu’ils sont en lien étroit avec le propriétaire.

B) Incidences quantifiées (en termes non monétaires)

Il restera environ de 10 à 15 emprunteurs en raison du flux de trésorerie accru et du nombre moins important de prêts non remboursés. Ces entreprises auraient un impact positif sur l’économie canadienne, notamment d’autres versements d’impôt fédéraux ainsi que des salaires et traitements versés aux nouveaux employés et des impacts sur le PIB direct et indirect supplémentaires. Ces impacts ne peuvent pas être calculés avec exactitude en termes financiers.

C) Incidences qualitatives

Les emprunteurs disposeraient d’un flux de trésorerie accru résultant de paiements de prêts moins élevés sur une plus longue période et d’un nombre moins important de prêts non remboursés. Ce flux de trésorerie supplémentaire pourrait entraîner la croissance de ces entreprises, ce qui aurait un impact positif sur la création d’emplois, les versements d’impôt fédéraux et le PIB. Ces impacts ne peuvent pas être calculés avec exactitude en termes financiers.

Règle du « un pour un »

La règle du « un pour un » s’applique à certaines des modifications prévues seulement. Plus précisément, les frais administratifs des prêteurs baisseraient légèrement en raison de la prolongation de la date limite de présentation des demandes d’indemnisation de 36 à 60 mois. En outre, les prêteurs et les emprunteurs verraient leurs frais administratifs diminuer légèrement si l’obligation d’obtenir une hypothèque sur l’immeuble auquel les améliorations locatives sont apportées en cas de lien de dépendance est retirée. Les estimations du fardeau administratif dans cette section sont classées comme étant une réduction du fardeau administratif une économie pour les intervenants. Aucune des autres modifications proposées au RFPEC ne devrait avoir d’incidence sur le fardeau administratif.

Les intervenants du programme économiseraient 19 087 $ (voir référence 4) par année en moyenne, en valeur actualisée, soit une suppression au titre des frais administratifs à la suite de ces modifications. Ceci est considéré comme une « suppression » dans le cadre du calcul de la charge administrative.

Les estimations des coûts ont été obtenues en communiquant avec les six prêteurs suivants du PFPEC : la Banque Royale du Canada, la Banque Toronto-Dominion, la Banque de Montréal, la Banque Scotia, les Caisses populaires Desjardins et l’Assiniboine Credit Union. Ces institutions financières octroient plus de 80 % de tous les prêts consentis dans le cadre du PFPEC, en nombre comme en valeur.

Prolonger le délai pour présenter une demande d’indemnisation pour le faire passer de 36 à 60 mois

On a supposé que les demandes de prolongation des prêteurs cesseraient après le report du délai de réclamation de 36 à 60, étant donné qu’ils disposeraient alors d’un laps de temps raisonnable pour effectuer toutes les tâches liées à la présentation d’une demande d’indemnisation sur les prêts non remboursés. Les prêteurs ont confirmé que cette démarche exige actuellement 23,75 minutes (soit 0,4 heure) en moyenne et que c’est habituellement le personnel de soutien administratif, les gestionnaires de comptes et les avocats qui s’en chargent. La suppression de cette tâche se traduirait par une baisse de 35 demandes de prolongation par l’ensemble des prêteurs, soit le nombre de demandes présentées en 2014-2015. On a supposé que le nombre de demandes de ce type resterait le même chaque année sur une base continue si la modification n’était pas approuvée. Cette exigence n’affecterait pas les emprunteurs. Le report du délai de présentation des demandes de 36 à 60 mois ferait économiser 728 $ (voir référence 5) par année en moyenne à l’ensemble des prêteurs.

Supprimer l’exigence de souscrire une hypothèque sur l’immeuble auquel des améliorations locatives sont apportées en cas de lien de dépendance 

On a supposé que les emprunteurs et les prêteurs consacreraient le même temps pour l’obtention et l’administration de l’hypothèque. Les prêteurs ont indiqué que l’administration d’une hypothèque typique de cette nature nécessite 1,75 heure et est effectuée par du personnel de soutien administratif, des gestionnaires de compte et des avocats. En raison du profil professionnel diversifié des emprunteurs, on a utilisé le salaire canadien moyen pour calculer le fardeau administratif associé à cette activité. La suppression de cette obligation se traduirait par une réduction de 153 hypothèques, soit le nombre octroyé sur des immeubles avec lien de dépendance auxquels des améliorations locatives ont été effectuées en 2014-2015. On a supposé que le nombre d’hypothèques resterait le même chaque année sur une base continue si la modification n’était pas approuvée. La suppression de cette exigence ferait économiser en moyenne 13 931 $ (voir référence 6) par an à l’ensemble des prêteurs et 8 724 $ (voir référence 7) à l’ensemble des emprunteurs.

Lentille des petites entreprises

La lentille des petites entreprises ne s’applique pas à la proposition, puisque les modifications n’entraîneront pas de coûts supplémentaires obligatoires pour les petites entreprises. Tout supplément associé au paiement d’intérêt sur les prêts de plus longue durée serait consenti volontairement par les emprunteurs et ne constituerait pas une exigence du PFPEC.

Consultation

Au cours des deux dernières années, Industrie Canada a largement consulté les petites entreprises et les prêteurs pour avoir leur avis sur les enjeux liés au PFPEC et les modifications réglementaires particulières figurant dans la proposition.

Ces modifications ont été présentées le 22 juillet 2015 aux deux chambres du Parlement, tel qu’il est requis par la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada. Aucun commentaire n’a été reçu.

Prêteurs

En 2014, Industrie Canada a confié à un tiers le mandat de procéder à une enquête sur les connaissances et la satisfaction des prêteurs. Le sondage comprenait 17 entrevues menées auprès d’informateurs représentant huit banques, quatre coopératives de crédit et caisses populaires et la Centrale des caisses de crédit du Canada. Il y avait également des agents de liaison gouvernementaux, des spécialistes des programmes et des gestionnaires de risque parmi les représentants. Voici l’essentiel de ce qui est ressorti des entrevues :

Les prêteurs ont également été consultés lorsque Industrie Canada a mené une évaluation du PFPEC en 2014. Des entrevues ont alors été menées avec des informateurs clés. On leur a demandé dans quelle mesure le cadre réglementaire et législatif du programme favorisait la participation des prêteurs et des emprunteurs. Voici les points principaux mentionnés par les personnes interrogées :

Emprunteurs

À l’automne 2014, Industrie Canada a organisé une série de tables rondes sur le financement des petites entreprises. Ces rencontres regroupaient un profil diversifié de petites entreprises caractéristiques des entreprises éprouvant de la difficulté à obtenir du financement (par exemple les entreprises en démarrage, les jeunes propriétaires, les entreprises appartenant à des femmes et les entreprises dans certains secteurs d’activité).

Voici un aperçu général des discussions, présentant dans les grandes lignes les opinions et les expériences des participants. Les discussions ont porté sur le financement en général, notamment les questions propres au PFPEC. Les participants ont formulé les messages clés suivants :

Les emprunteurs ont également été consultés dans le cadre de l’évaluation du PFPEC. On leur a demandé dans quelle mesure le cadre réglementaire et législatif du programme favorisait la participation des prêteurs et des emprunteurs. Les emprunteurs ont formulé des commentaires sur de nombreux aspects du programme; la plupart des emprunteurs se sont limités à dire, à l’égard de la série de modifications législatives et réglementaires, que le montant maximal du prêt de 500 000 $ était à peu près suffisant, tandis qu’ils étaient 17 % à estimer qu’il devrait être augmenté.

Justification

Des modifications au PFPEC ont été annoncées dans le budget de 2015 afin de faciliter l’accès des petites entreprises au financement pour l’achat d’immeubles grâce à l’augmentation du montant maximal et de la durée des prêts. Des modifications législatives ont été adoptées en juin 2015 pour faire passer le montant maximal des prêts pour des immeubles de 500 000 $ à un million de dollars. La série des mesures fera en sorte que les PME pourront rembourser cette somme plus élevée sur une plus longue période, ce qui atténuera le risque de défaut de paiement. Cette série de mesures comprend en outre des changements mineurs au Règlement pour répondre aux préoccupations soulevées par les intervenants à l’égard du fardeau administratif.

Ces modifications découlent de vastes consultations avec les emprunteurs et les prêteurs et ne devraient faire l’objet d’aucunes ou de rares critiques. Si elles sont approuvées, elles permettront de moderniser le PFPEC en fonction de la LFPEC, d’améliorer l’accès des emprunteurs à des prêts pour les immeubles à un coût raisonnable et de réduire considérablement le fardeau administratif des intervenants du programme d’un montant de 19 087 $ (voir référence 8).

Mise en œuvre, application et normes de service

Industrie Canada continuera à travailler avec tous les prêteurs du PFPEC pour veiller à l’instauration sans problème de ces modifications, au moyen notamment de communications et de consultations initiales concernant la révision des formulaires, des lignes directrices et des guides pratiques. Industrie Canada continue à collaborer avec les prêteurs pour s’assurer qu’ils possèdent tous les outils administratifs nécessaires pour se préparer à la mise en œuvre. Les modifications entreront en vigueur au cours de l’hiver 2016.

Ces modifications ne changeront en rien les mécanismes actuels de la Loi sur le financement des petites entreprises du Canada ou de son règlement qui visent à assurer l’observation et l’application de la loi. Industrie Canada effectue des examens de la conformité au cours du processus de traitement des demandes d’indemnisation en analysant l’information fournie par les institutions financières pour justifier le montant de leur demande d’indemnisation. Lors de ces examens, Industrie Canada vérifie si le prêt remplit les conditions du programme (taille de l’entreprise, activités menées, type d’actif financé, taux d’intérêt, modalités du prêt, etc.) et si l’institution financière a réalisé toutes les garanties avant de présenter sa demande. Selon une vérification interne effectuée par la Direction générale de la vérification et de l’évaluation d’Industrie Canada au début de 2013, les processus de gouvernance, de gestion du risque et de contrôle interne du programme appuient la mise en œuvre du mandat et des priorités qui lui sont attribués.

En outre, les dispositions relatives à l’observation et à l’application de la loi, qui se trouvent dans la loi habilitante, prévoient la vérification et l’examen des livres et documents comptables des prêteurs, moyennant un préavis raisonnable (21 jours), et obligent les prêteurs à coopérer avec le ministre de l’Industrie et à le seconder au besoin. Si un prêteur ne coopère pas, le ministre de l’Industrie peut refuser d’assumer la responsabilité de tous les paiements qui devraient autrement être versés au prêteur. La réglementation prévoit des amendes ou des peines d’emprisonnement (jusqu’à 500 000 $ ou cinq ans d’emprisonnement dans le cas d’actes criminels; 50 000 $ ou six mois d’emprisonnement dans le cas de déclarations sommaires de culpabilité) pour diverses infractions visées par la LFPEC, notamment les fausses déclarations dans les demandes d’indemnisation et l’aliénation d’actifs ou l’utilisation du produit de prêts avec une intention frauduleuse.

Industrie Canada vise l’excellence dans les services fournis aux institutions financières et aux petites entreprises et s’est engagé à se conformer aux normes de service en ce qui a trait à la langue de service, à la réponse aux demandes de renseignements, à la disponibilité, à l’enregistrement des prêts, aux demandes d’indemnisation et à la satisfaction des clients. On peut consulter ces normes de service à l’adresse http://www.ic.gc.ca/eic/site/csbfp-pfpec.nsf/fra/h_la02297.html. Les modifications proposées au Règlement n’auraient aucune incidence sur les normes de service.

Mesure de rendement et évaluation

L’évaluation du PFPEC est guidée par une stratégie de mesure du rendement, dont la dernière révision remonte à 2014. Au cours de chaque période quinquennale de prêt, plusieurs études de recherche sont effectuées pour évaluer divers éléments du programme en vue de fournir les données nécessaires pour mener à terme l’évaluation.

La LFPEC exige le dépôt d’un rapport d’examen complet devant les deux chambres du Parlement tous les cinq ans. L’examen repose largement sur les constatations du rapport d’évaluation et aide Industrie Canada à surveiller et à évaluer le rendement opérationnel et financier du programme. Il porte entre autres sur la pertinence du programme et les difficultés rencontrées pour répondre aux besoins financiers des petites entreprises ainsi que sur les changements qui pourraient être nécessaires pour maintenir et améliorer le programme. Le plus récent examen des activités menées de 2009 à 2014 a été déposé en avril 2015 et se trouve à l’adresse http://www.ic.gc.ca/eic/site/csbfp-pfpec.nsf/fra/h_la03256.html.

La LFPEC exige également le dépôt d’un rapport annuel sur l’administration du programme pour chaque exercice. Ce rapport contient diverses statistiques et données sur l’utilisation et les activités du programme. Le rapport annuel de 2013-2014 a été déposé le 1er avril 2015 et se trouve à l’adresse http://www.ic.gc.ca/eic/site/csbfp-pfpec.nsf/fra/h_la03257.html.

Personne-ressource

Nathalie Poirier-Mizon
Directrice
Direction du financement aux petites entreprises
Industrie Canada
235, rue Queen
Ottawa (Ontario)
K1A 0H5
Téléphone : 343-291-1755
Télécopieur : 343-291-1837
Courriel : nathalie.poirier-mizon@canada.ca