La Gazette du Canada, Partie I, volume 159, numĂ©ro 32 : Règlement modifiant le Règlement sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales

Le 9 aoĂ»t 2025

Fondement législatif
Loi sur la protection des obtentions végétales

Organisme responsable
Agence canadienne d’inspection des aliments

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Résumé

Enjeux : La protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (POV) est une forme de protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle qui permet aux obtenteurs de vĂ©gĂ©taux de protĂ©ger leurs nouvelles variĂ©tĂ©s de plantes, un peu comme un brevet protège une invention. La POV offre aux obtenteurs un monopole limitĂ© sur leur nouvelle variĂ©tĂ© et empĂŞche d’autres personnes d’utiliser la variĂ©tĂ© en question sans autorisation, ce qui permet d’encourager les investissements et l’innovation dans le domaine de la sĂ©lection vĂ©gĂ©tale. Les rĂ©sultats se traduisent par une augmentation des activitĂ©s de recherche et dĂ©veloppement et la diversification accrue des variĂ©tĂ©s de cultures. Cela permet d’accroĂ®tre la compĂ©titivitĂ© des marchĂ©s, la croissance Ă©conomique et les dĂ©bouchĂ©s commerciaux. Les intervenants ont soulevĂ© des prĂ©occupations au sujet du rĂ©gime de POV actuel au Canada, y compris l’ampleur de ce qu’il est possible de protĂ©ger, la pĂ©riode pendant laquelle certaines variĂ©tĂ©s peuvent ĂŞtre protĂ©gĂ©es et les exigences relatives au dĂ©pĂ´t d’une demande de POV, facteurs qui ont tous pour effet d’affaiblir le rĂ©gime de POV et de dĂ©courager les obtenteurs de dĂ©poser une demande de POV au Canada.

Description : Les modifications proposĂ©es au Règlement sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (RPOV) rĂ©pondraient aux prĂ©occupations soulevĂ©es par les intervenants et favoriseraient un environnement commercial qui attire les investissements et l’innovation dans le domaine de la sĂ©lection vĂ©gĂ©tale. Pour ce faire, il faut limiter le champ d’application de l’exemption du privilège accordĂ© aux agriculteurs, prolonger la durĂ©e de la POV pour certains types de cultures et faciliter l’accès au cadre de POV en apportant des modifications qui rĂ©duisent le fardeau et offrent plus de souplesse.

Justification : Les modifications proposĂ©es renforceraient la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales en offrant des incitations supplĂ©mentaires grâce Ă  l’ajout de types de cultures admissibles Ă  la protection et Ă  la prolongation de la pĂ©riode de protection pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses. Ces incitations permettent de rĂ©munĂ©rer adĂ©quatement les obtenteurs de vĂ©gĂ©taux, aussi bien au pays qu’à l’étranger, pour avoir entrepris le processus de sĂ©lection vĂ©gĂ©tale et d’encourager la mise en circulation de variĂ©tĂ©s nouvelles et amĂ©liorĂ©es sur le marchĂ©. Les modifications proposĂ©es viseraient aussi Ă  mieux harmoniser le RPOV avec les modifications lĂ©gislatives apportĂ©es Ă  la Loi sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (LPOV) et permettraient au Canada de s’aligner sur les autres membres de l’Union internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV) en limitant le champ d’application du privilège accordĂ© aux agriculteurs, en supprimant la publicitĂ© de la dĂ©finition de vente, en Ă©largissant la protection de propriĂ©tĂ© intellectuelle (PI) pour certains types de cultures, et en rĂ©duisant les frais de dĂ©pĂ´t d’une demande en ligne. Prises ensemble, les modifications proposĂ©es renforceraient la POV, amĂ©lioreraient l’efficacitĂ© et inciteraient les obtenteurs Ă  prĂ©senter davantage de demandes pour protĂ©ger les nouvelles variĂ©tĂ©s. Un rĂ©gime de rĂ©glementation plus rigoureux se traduira Ă©ventuellement par des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales nouvelles et amĂ©liorĂ©es qui profiteront aux secteurs de l’agriculture, de l’horticulture et des plantes ornementales, ainsi qu’aux agriculteurs et aux consommateurs.

Enjeux

La protection des obtentions végétales (POV) est une forme de protection de la propriété intellectuelle qui permet aux obtenteurs de végétaux de protéger leurs nouvelles variétés végétales, un peu comme un inventeur protège son invention au moyen d’un brevet. La POV offre aux obtenteurs un monopole limité sur leur nouvelle variété et empêche d’autres personnes d’utiliser la variété en question sans autorisation. À l’instar des autres formes de protection de la propriété intellectuelle, l’objectif de la POV est d’offrir des incitations et des récompenses pour encourager les investissements et l’innovation dans le domaine de la sélection végétale. Les résultats se traduisent par une augmentation des activités de recherche et développement, une diversification accrue des variétés de cultures, une plus grande productivité, une meilleure compétitivité des marchés, une croissance économique accélérée et des débouchés commerciaux plus nombreux. Par exemple, de nouvelles variétés végétales sélectionnées expressément pour la tolérance à la sécheresse permettent aux agriculteurs d’obtenir des niveaux élevés de productivité et un rendement stable, malgré des conditions de croissance défavorables.

Des intervenants ont soulevé des préoccupations au sujet du régime de POV actuel au Canada. Plus particulièrement, des intervenants ont soulevé des questions sur l’ampleur de ce qu’il est possible de protéger, la période pendant laquelle certaines variétés peuvent être protégées et les exigences relatives au dépôt d’une demande de POV. Des intervenants font observer que ces problèmes affaiblissent le régime de POV et découragent les obtenteurs de déposer une demande de POV au Canada. Les modifications réglementaires proposées au RPOV répondraient à ces questions, tiendraient compte des préoccupations soulevées par les intervenants et favoriseraient un environnement commercial qui attire les investissements et l’innovation dans le domaine de la sélection végétale. Les modifications proposées au RPOV tenteront de répondre aux questions présentées ci-dessous.

1. Le champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs est trop large

Le privilège accordé aux agriculteurs est une exemption à la POV qui permet aux agriculteurs de conserver et de réutiliser les semences d’une variété protégée pour les replanter au cours des années suivantes. Cette exemption vise à reconnaître la pratique de longue date selon laquelle les agriculteurs ont l’habitude de conserver et de réutiliser les semences de certaines cultures, par exemple les cultures agricoles à petits grains, comme les céréales et les légumineuses. Cependant, à l’heure actuelle, le privilège accordé aux agriculteurs ne se limite pas à ces types de cultures, et le champ d’application général de l’exemption affaiblit le régime de POV. Par conséquent, les obtenteurs de variétés horticoles et ornementales hésitent à introduire leurs variétés nouvelles et améliorées lorsque le privilège accordé aux agriculteurs peut être utilisé sans restriction.

Plus prĂ©cisĂ©ment, les variĂ©tĂ©s de fruits, de lĂ©gumes, de plantes ornementales et autres ne devraient pas ĂŞtre incluses dans le champ d’application de l’exemption du privilège accordĂ© aux agriculteurs, car il n’est pas ou n’est plus d’usage de conserver et de rĂ©utiliser les semences de ces variĂ©tĂ©s. De plus, un bon nombre de ces variĂ©tĂ©s peuvent ĂŞtre multipliĂ©es par voie asexuĂ©e (par exemple bouturage, Ă©cussonnage ou greffage). Par consĂ©quent, des producteurs peuvent produire un nombre infini de copies d’une plante sans demander l’autorisation appropriĂ©e ni verser une rĂ©tribution Ă©quitable Ă  l’obtenteur. Cette situation dĂ©sĂ©quilibre les règles du jeu : certains producteurs assument les coĂ»ts de sĂ©lection d’une nouvelle variĂ©tĂ© pendant que d’autres en profitent indĂ»ment en tirant des avantages Ă©conomiques de la reproduction d’une variĂ©tĂ©, sans verser aucune indemnitĂ© Ă  l’obtenteur initial.

En outre, l’exemption du privilège accordĂ© aux agriculteurs ne devrait pas s’appliquer aux variĂ©tĂ©s hybrides, car la rĂ©utilisation des semences hybrides peut ĂŞtre prĂ©judiciable pour l’agriculteur et nuire Ă  l’obtenteur. Les variĂ©tĂ©s hybrides sont le produit d’un croisement effectuĂ© avec deux lignĂ©es parentales ou plus et combinent les caractĂ©ristiques des parents. Elles offrent un net avantage de production aux agriculteurs, car elles peuvent prĂ©senter des caractĂ©ristiques importantes comme une meilleure rĂ©sistance aux maladies, un rendement plus Ă©levĂ© et une plus grande homogĂ©nĂ©itĂ©. Cependant, elles coĂ»tent gĂ©nĂ©ralement plus cher et leur sĂ©lection exige beaucoup de ressources, faisant en sorte qu’il est plus difficile pour un obtenteur d’avoir un rendement sur son investissement. Si un agriculteur conserve et rĂ©utilise la descendance d’une semence hybride, les caractĂ©ristiques relatives au rendement, Ă  la performance et Ă  la qualitĂ© de la rĂ©colte obtenue seront rĂ©duites.

Les lignĂ©es parentales utilisĂ©es pour crĂ©er des hybrides ne devraient pas non plus ĂŞtre assujetties au privilège accordĂ© aux agriculteurs. Ces variĂ©tĂ©s parentales n’ont jamais Ă©tĂ© destinĂ©es Ă  ĂŞtre vendues directement aux agriculteurs, mais elles se retrouvent par inadvertance dans beaucoup de semences hybrides qui leur ont Ă©tĂ© vendues. Ces semences de variĂ©tĂ©s parentales, souvent appelĂ©es lignĂ©es parentales autogames, appartiennent Ă  des sociĂ©tĂ©s d’amĂ©lioration gĂ©nĂ©tique et reprĂ©sentent des millions de dollars en recherche et investissement. Si un agriculteur trouve des « autogames Â» dans son champ d’hybrides et qu’il conserve les semences qui en rĂ©sultent dans le cadre du privilège accordĂ© aux agriculteurs, il possède ni plus ni moins que 50 % de la recette pour crĂ©er un hybride Ă  haut rendement sans demander l’autorisation de l’obtenteur ou le rĂ©munĂ©rer Ă©quitablement pour son innovation. Par consĂ©quent, le privilège accordĂ© aux agriculteurs ne devrait pas s’étendre aux variĂ©tĂ©s parentales utilisĂ©es dans les combinaisons de variĂ©tĂ©s hybrides.

Enfin, le champ d’application actuel du privilège accordé aux agriculteurs n’est pas conforme à l’interprétation internationale. L’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV), dont le Canada est membre, fournit des orientations claires sur les cultures qui devraient être assujetties au privilège accordé aux agriculteurs. Celles-ci comprennent les cultures agricoles essentiellement autogames (soit autopollinisantes), comme les céréales et les légumineuses, qui demeurent homogènes et stables après des cycles successifs de reproduction à la ferme. L’UPOV reconnaît que les agriculteurs ont depuis longtemps l’habitude de conserver et de réutiliser les semences pour des cultures comme les céréales et les légumineuses. Cependant, une exemption illimitée du privilège accordé aux agriculteurs ne convient pas à des types de cultures comme les variétés de fruits, de légumes et de plantes ornementales, souvent multipliées par voie asexuée, et pour lesquelles les producteurs n’ont plus l’habitude de conserver ni de réutiliser les semences.

Il faut apporter des modifications réglementaires au RPOV pour limiter le champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs afin d’exclure les variétés de fruits, de légumes et de plantes ornementales, d’autres plantes reproduites par multiplication végétative, et les hybrides. La limitation du champ d’application du privilège accordé aux agriculteurs renforcerait le régime de POV du Canada et permettrait de l’harmoniser avec l’interprétation internationale.

2. La durée de la POV pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuse est trop courte

Ă€ l’heure actuelle, la pĂ©riode de POV prĂ©vue pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses (par exemple petits fruits et arbustes Ă  fleurs) ne dĂ©passe pas 20 ans. Cependant, puisque l’obtention de ces cultures et leur adoption par le marchĂ© exigent plus de temps, une pĂ©riode de protection de 20 ans n’offre pas aux obtenteurs une chance Ă©quitable de rĂ©cupĂ©rer leur investissement initial. Ce dĂ©lai pourrait dĂ©courager la mise au point de nouvelles variĂ©tĂ©s ou l’introduction de nouvelles variĂ©tĂ©s Ă©trangères au Canada. Après la sĂ©lection initiale, l’évaluation et l’introduction sur le marchĂ©, le nombre d’annĂ©es rĂ©elles de POV concrète pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses peut ĂŞtre infĂ©rieur Ă  10 ans. Voici quelques prĂ©cisions Ă  ce sujet.

D’autres partenaires commerciaux importants offrent une pĂ©riode de POV plus longue pour ces variĂ©tĂ©s. Par exemple, l’Union europĂ©enne (UE) prĂ©voit une durĂ©e de POV de 30 ans pour ces variĂ©tĂ©s de cultures. En modifiant la durĂ©e de POV dans le RPOV pour la faire passer de 20 Ă  25 ans, soit la pĂ©riode la plus longue prĂ©vue aux termes de la LPOV, ces obtenteurs et producteurs de cultures auront le temps supplĂ©mentaire dont ils ont besoin pour rĂ©cupĂ©rer leur investissement initial. Les modifications permettraient d’harmoniser davantage les règles avec celles d’autres partenaires commerciaux internationaux, comme l’Union europĂ©enne.

3. Conditions actuelles relatives au dépôt pouvant décourager les demandes de POV

a. Publicité comme facteur de détermination de la nouveauté

Pour pouvoir faire l’objet d’une demande de POV, une variĂ©tĂ© doit ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme nouvelle. L’une des conditions requises pour dĂ©terminer la nouveautĂ© est qu’une variĂ©tĂ© ne doit pas avoir Ă©tĂ© vendue au Canada au cours de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dant le dĂ©pĂ´t de la demande ou avoir Ă©tĂ© vendue Ă  l’étranger au cours des quatre annĂ©es prĂ©cĂ©dant le dĂ©pĂ´t de la demande (six annĂ©es dans le cas des arbres et des vignes). Toutefois, la dĂ©finition actuelle de « vente Â» prĂ©sentĂ©e dans la LPOV comprend diverses activitĂ©s, dont la « publicitĂ© Â». Dans le contexte commercial actuel, il n’est pas rare qu’une variĂ©tĂ© fasse l’objet d’une publicitĂ© en ligne avant qu’une vente physique rĂ©elle de la variĂ©tĂ© vĂ©gĂ©tale n’ait lieu sur le marchĂ© canadien. Une interprĂ©tation stricte de la dĂ©finition de « vente Â» pourrait entraĂ®ner l’inadmissibilitĂ© d’une variĂ©tĂ© aux fins de protection si le matĂ©riel promotionnel, y compris la publicitĂ© en ligne, Ă©tait distribuĂ© avant que la variĂ©tĂ© ne soit physiquement disponible sur le marchĂ©. Cette interprĂ©tation dĂ©courage les demandes de POV. Une modification visant Ă  exclure la publicitĂ© comme facteur de dĂ©termination de la nouveautĂ© rĂ©duirait la confusion et favoriserait le dĂ©pĂ´t d’un plus grand nombre de demandes de POV. Cette dĂ©marche permettrait Ă©galement de mieux aligner le Canada sur l’interprĂ©tation de la nouveautĂ© par l’UPOV, qui tient compte de la publicitĂ© prĂ©alable d’une variĂ©tĂ©. Les orientations fournies par l’UPOV stipulent expressĂ©ment qu’une variĂ©tĂ© est considĂ©rĂ©e comme nouvelle si elle n’a pas Ă©tĂ© vendue Ă  d’autres personnes, ou si on n’en a pas disposĂ© d’une autre façon.

b. Coûts supplémentaires pour les demandes électroniques de POV

Pour protĂ©ger une nouvelle variĂ©tĂ© vĂ©gĂ©tale, il faut prĂ©senter une demande de POV au Bureau de la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (BPOV) de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) et payer les frais applicables. Les demandeurs peuvent prĂ©senter une demande papier directement au BPOV ou faire une demande au moyen d’un système de dĂ©pĂ´t Ă©lectronique international (UPOV PRISMA), dont les frais de dĂ©pĂ´t exigĂ©s lui sont propres. Les demandeurs hĂ©sitent Ă  dĂ©poser une demande en ligne, car ils doivent payer les frais de dĂ©pĂ´t en ligne de 90 francs suisses (environ 135 $ selon un taux de change de 1,5) et les frais de dĂ©pĂ´t canadiens demandĂ©s par le BPOV de 260,89 $ (frais exigĂ©s en 2022-2023). Par consĂ©quent, la majoritĂ© des demandes de POV dĂ©posĂ©es au Canada sont prĂ©sentĂ©es directement au BPOV sur papier. Cette situation reprĂ©sente un fardeau pour les demandeurs et pour le BPOV en raison du temps nĂ©cessaire pour remplir et traiter les demandes papier. Une rĂ©duction des frais compensant les frais exigĂ©s par l’outil de demande UPOV PRISMA est nĂ©cessaire pour encourager le dĂ©pĂ´t de demandes au moyen du système Ă©lectronique en ligne. De cette façon, les intervenants paieront moins cher, et le fardeau associĂ© Ă  la rĂ©daction et au traitement des demandes papier sera moins lourd pour les intervenants et le BPOV.

c. Présentation du matériel de multiplication au dépôt d’une demande

À l’heure actuelle, un échantillon du matériel de multiplication (semences) doit être fourni au BPOV au moment de présenter une demande de POV. Cependant, les demandeurs ont parfois de la difficulté à fournir cet échantillon en même temps qu’ils présentent leur demande. Par exemple, lorsqu’un agent au Canada dépose une demande pour un demandeur à l’étranger, il se peut que la semence se trouve physiquement dans les locaux de l’obtenteur dans un autre pays. Dans certains cas, cette situation peut entraîner des retards et le non-respect de la période de dépôt des demandes, rendant ainsi inadmissible une variété à la POV au Canada. Un assouplissement du délai alloué pour accepter le matériel de multiplication permettrait aux demandeurs, dans des circonstances exceptionnelles, de déposer une demande au Canada, puis de faire un suivi en présentant le matériel de multiplication lorsqu’il est disponible.

4. Mises à jour administratives requises pour assurer l’harmonisation avec les modifications apportées à la LPOV en 2015, ainsi qu’aux fins de gestion interne

a. Harmonisation avec la LPOV

En 2015, des modifications lĂ©gislatives ont Ă©tĂ© apportĂ©es Ă  la LPOV pour qu’elle s’harmonise avec l’Acte de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV 91). Ces modifications comprenaient une mise Ă  jour du concept de protection temporaire en Ă©liminant le « certificat temporaire Â» et en le remplaçant par la « protection provisoire Â». La « protection provisoire Â» est une forme de protection intĂ©rimaire d’une variĂ©tĂ© qui est automatiquement accordĂ©e par le BPOV, sans frais, Ă  partir de la date de dĂ©pĂ´t de la demande jusqu’à la date de dĂ©livrance du certificat d’obtention. Avant 2015, le « certificat temporaire Â» prĂ©voyait une protection temporaire, mais il fallait faire une demande et payer des frais. Puisque le « certificat temporaire Â» n’est plus utilisĂ©, les frais connexes indiquĂ©s dans le RPOV (annexe II, article 2) et la mention « certificat temporaire Â» Ă  l’alinĂ©a 19(1)f) ne sont plus nĂ©cessaires et doivent ĂŞtre supprimĂ©s.

D’autres modifications rĂ©glementaires sont nĂ©cessaires pour respecter la LPOV. Par exemple :

b. Gestion interne

Les frais associĂ©s Ă  la consultation du registre et du rĂ©pertoire par le public figurant dans le RPOV (annexe II, article 13) sont dĂ©suets et devraient ĂŞtre supprimĂ©s. Ces frais Ă©taient pertinents avant l’avènement d’Internet. Toutefois, le contenu du rĂ©pertoire et du registre est dĂ©sormais publiĂ© en ligne dans le Bulletin des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales trimestriel, et donc accessible Ă  tous gratuitement.

ConformĂ©ment Ă  l’article 26 du RPOV, en cas de cession d’un certificat d’obtention par son titulaire Ă  une autre personne, il faut transmettre les renseignements par Ă©crit au BPOV, ainsi qu’une lettre de cession signĂ©e en prĂ©sence d’un tĂ©moin. L’obligation d’avoir un tĂ©moin est contraignante et incompatible avec d’autres lois pertinentes (par exemple la Loi sur le droit d’auteur et ses règlements, la Loi sur les brevets et ses Règles sur les brevets, et la Loi sur les marques de commerce et ses règlements) et elle devrait ĂŞtre abrogĂ©e. De plus, des modifications sont nĂ©cessaires pour pouvoir permettre aux demandeurs de prĂ©senter des renseignements en format numĂ©rique, le cas Ă©chĂ©ant.

Les droits et frais versĂ©s au gouvernement du Canada doivent ĂŞtre payables au receveur gĂ©nĂ©ral du Canada, conformĂ©ment Ă  l’article 17 de la Loi sur la gestion des finances publiques. Toutefois, selon le RPOV, les droits et frais associĂ©s aux services rendus en vertu de la LPOV et du RPOV devraient ĂŞtre payĂ©s au directeur. Des modifications doivent ĂŞtre apportĂ©es afin de respecter la Loi sur la gestion des finances publiques.

Contexte

Fondement législatif et pouvoirs de réglementation

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) administre la Loi sur la protection des obtentions végétales et son règlement d’application, le Règlement sur la protection des obtentions végétales, qui fournissent une protection juridique aux obtenteurs. La LPOV énonce les conditions de protection des variétés végétales et la nature de la protection des obtentions végétales. Le règlement connexe, le RPOV, est de nature plus administrative et présente des exigences, comme celles relatives aux demandes, les délais prescrits, la cession d’un certificat d’obtention et les frais exigés.

La LPOV a Ă©tĂ© mise Ă  jour en 2015 par l’intermĂ©diaire de la Loi sur la croissance dans le secteur agricole pour l’harmoniser avec l’Acte de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV 91), un accord international ratifiĂ© par le Canada la mĂŞme annĂ©e. Dans le contexte de la mise Ă  jour lĂ©gislative de 2015, de nouveaux pouvoirs de rĂ©glementation ont Ă©tĂ© inclus dans la LPOV pour pouvoir rĂ©gler divers problèmes soulevĂ©s par les intervenants. Par exemple, l’ajout des alinĂ©as 75(1)l.1) et l.2) confère le pouvoir rĂ©glementaire de modifier la portĂ©e et l’application de certains droits prĂ©vus par la Loi. Bien que la LPOV ait Ă©tĂ© mise Ă  jour pour permettre l’adoption de nouveaux pouvoirs de rĂ©glementation, les règlements eux-mĂŞmes n’ont pas Ă©tĂ© actualisĂ©s et doivent tout de mĂŞme faire l’objet de modifications pour ĂŞtre mieux alignĂ©s Ă  l’UPOV 91.

Bureau de la protection des obtentions végétales (BPOV)

Au sein de l’ACIA, le BPOV veille Ă  l’administration de la POV au Canada, conformĂ©ment Ă  la LPOV et au RPOV. Le BPOV examine les demandes de POV afin de dĂ©terminer si les demandeurs sont admissibles et s’ils respectent les conditions de protection requises pour recevoir un certificat d’obtention. Il publie et transmet des renseignements sur la POV par le biais du Bulletin des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales. Ce bulletin est publiĂ© quatre fois par annĂ©e. Il donne l’occasion aux personnes intĂ©ressĂ©es d’examiner les renseignements relatifs Ă  une variĂ©tĂ© et de s’opposer aux demandes ou aux descriptions publiĂ©es si elles estiment qu’un demandeur ne s’est pas conformĂ© aux conditions relatives aux caractères distinctifs, Ă  l’homogĂ©nĂ©itĂ©, Ă  la stabilitĂ© ou Ă  d’autres exigences de la LPOV.

Environnement économique

Les obtenteurs vĂ©gĂ©taux, ces innovateurs qui utilisent la POV, comptent parmi eux des entreprises privĂ©es et des entitĂ©s publiques telles que des institutions gouvernementales fĂ©dĂ©rales et provinciales et des obtenteurs publics affiliĂ©s Ă  des universitĂ©s. Toute personne peut prĂ©senter une demande pour faire protĂ©ger ses droits au Canada. Les obtenteurs sont Ă©tablis au Canada (49 % des demandes depuis 1992) et Ă  l’étranger (51 % des demandes depuis 1992). Selon le Rapport sur la PI au Canada 2024, le nombre de demandes de POV prĂ©sentĂ©es en 2023 a augmentĂ© de 3 % par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, pour atteindre 394 demandes. Le rapport fait aussi Ă©tat d’une augmentation de 20 % du nombre de demandes provenant de rĂ©sidents, et d’une diminution de 2 % du nombre de demandes prĂ©sentĂ©es par des non-rĂ©sidents.

Plusieurs secteurs de l’industrie bĂ©nĂ©ficient de la POV. Par exemple, les retombĂ©es Ă©conomiques totales (directes et indirectes) de l’industrie des semences sont estimĂ©es Ă  plus de 6 milliards de dollars par annĂ©e, ce qui reprĂ©sente plus de 63 000 emplois et 2,26 milliards de dollars en traitements et salaires (Profil du secteur canadien des semences, 2019). S’ajoutent aussi d’autres secteurs, comme le secteur des variĂ©tĂ©s de plantes horticoles, qui comprennent les fruits, les lĂ©gumes et les plantes ornementales, et le secteur des variĂ©tĂ©s de plantes agricoles, qui comprennent les cĂ©rĂ©ales, les lĂ©gumineuses, les pommes de terre, les plantes olĂ©agineuses et les plantes fourragères, et qui, une fois combinĂ©s, reprĂ©sentent 114 000 emplois de plus et contribuent pour plus de 24 milliards de dollars Ă  l’économie canadienne.

Selon le rapport intitulĂ© Évaluation de l’incidence liĂ©e aux modifications lĂ©gislatives de 2015 apportĂ©es Ă  la Loi sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales du Canada et Ă  la ratification de l’UPOV 91, les modifications proposĂ©es au RPOV favoriseraient l’innovation, les investissements et la collaboration entre l’industrie canadienne et les obtenteurs afin de mettre au point des variĂ©tĂ©s de cultures capables de rĂ©sister au climat canadien. Ces modifications contribueraient aussi Ă  renforcer le secteur canadien de l’agriculture, qui est Ă  la base de l’économie canadienne.

Contexte international

Le Canada est membre de l’Union internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV), avec 78 autres membres, dont les États-Unis et l’Union europĂ©enne (UE). Sa mission est « de mettre en place et de promouvoir un système efficace de protection des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales qui encouragera les obtenteurs Ă  mettre au point de nouvelles variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales, dans l’intĂ©rĂŞt de tous Â». L’Acte de 1991 de la Convention internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV 91) est l’accord international en vigueur qui a Ă©tĂ© ratifiĂ© par le Canada en 2015.

Cependant, le RPOV actuel du Canada est tout de mĂŞme très diffĂ©rent des règlements de la plupart des membres de l’UPOV 91. Par consĂ©quent, le Canada fait figure d’exception parmi les membres de l’UPOV 91, surtout lorsque l’on compare la durĂ©e de la POV dont bĂ©nĂ©ficient les cultures comme les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses. Par exemple, l’Union europĂ©enne prĂ©voit une pĂ©riode de protection de 30 ans pour ces variĂ©tĂ©s de cultures, tandis qu’au Canada, la pĂ©riode de protection est de 20 ans.

Le Canada fait aussi figure d’exception quant au champ d’application du privilège accordé aux agriculteurs. Au Canada, à l’heure actuelle, le champ d’application du privilège accordé aux agriculteurs n’est pas limité; par conséquent, la POV offerte est plus faible pour les variétés de plantes horticoles et ornementales comparativement à l’Union européenne, où le privilège accordé aux agriculteurs ne s’applique pas à ces variétés. Dans l’Union européenne, le privilège accordé aux agriculteurs ne s’applique qu’à certaines cultures agricoles et ne s’étend pas aux variétés de plantes horticoles et ornementales. Aux États-Unis, en vertu du régime des brevets d’obtention végétale, il existe un privilège accordé aux agriculteurs. Toute multiplication d’une variété végétale protégée par voie asexuée par un producteur constituerait une violation de la propriété intellectuelle de l’obtenteur.

Par consĂ©quent, les obtenteurs Ă  l’étranger hĂ©sitent Ă  introduire leurs variĂ©tĂ©s nouvelles et amĂ©liorĂ©es dans des pays qui accordent aux agriculteurs un privilège sans restriction pour les plantes horticoles et ornementales, et parfois mĂŞme refusent de le faire. Puisque la capacitĂ© de sĂ©lection interne du Canada est limitĂ©e dans les secteurs de l’horticulture et des plantes ornementales, et qu’il dĂ©pend beaucoup de l’accès aux obtentions vĂ©gĂ©tales provenant d’autres pays, en particulier l’Union europĂ©enne et les États-Unis, il est donc important que le Canada s’aligne sur les principaux partenaires commerciaux et les autres membres de l’UPOV 91.

Contexte provincial et territorial

La protection des obtentions végétales relève strictement du gouvernement fédéral selon le partage des pouvoirs prévus par la Constitution. La POV est administrée par le BPOV au sein de l’ACIA. Au Canada, les gouvernements provinciaux et territoriaux ne participent pas à l’administration de la protection des obtentions végétales.

Objectif

Les modifications réglementaires visent à renforcer la protection des obtentions végétales et à faciliter l’accès au cadre de propriété intellectuelle en matière de POV.

Le renforcement de la protection des obtentions végétales au pays et à l’étranger favoriserait les investissements et l’innovation, de même que la mise au point de nouvelles variétés de plantes et de variétés végétales dotées de caractères améliorés. En outre, il contribuerait à une meilleure harmonisation avec les autres membres de l’UPOV et permettrait au Canada de devenir pour les obtenteurs étrangers une administration de choix qui attire les investissements et l’innovation dans le domaine de la sélection végétale. Un cadre de POV plus accessible aurait pour effet d’accroître l’efficacité, de favoriser la numérisation et d’encourager le dépôt d’un plus grand nombre de demandes de protection des nouvelles variétés. Il offrirait au bout du compte plus de choix aux agriculteurs, aux exploitants de pépinière, aux producteurs fruitiers et à la population canadienne.

Description

Les objectifs des modifications proposées sont les suivants.

1. Limiter le champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs

Le champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs serait limité pour y exclure les variétés de fruits, de légumes et de plantes ornementales; les plantes reproduites par multiplication végétative; et les variétés hybrides, y compris leurs variétés parentales. Par conséquent, l’exemption ne s’appliquerait qu’aux cultures agricoles à petits grains, comme les céréales (blé, orge, avoine, etc.) et les légumineuses (pois, lentilles, pois chiches, etc.), pour lesquelles la conservation et la réutilisation des semences constituent une pratique coutumière de longue date chez les agriculteurs. Les modifications proposées ne s’appliqueraient pas aux variétés qui sont du domaine public et qui sont accessibles à quiconque, y compris aux agriculteurs. La limitation du champ d’application de l’exemption permettrait de renforcer le régime de POV pour les variétés de fruits, de légumes, de plantes ornementales et les variétés hybrides. La modification permettrait aussi au Canada de s’aligner sur d’autres administrations aux vues similaires, comme l’Union européenne, et de respecter l’interprétation de cette exemption par l’UPOV. Ces modifications répondraient aux préoccupations des intervenants en protégeant les obtenteurs contre l’utilisation inappropriée de leurs variétés protégées, et leur permettraient d’obtenir une rétribution équitable pour leurs investissements.

2. Prolonger la durĂ©e de la POV de 20 Ă  25 ans pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses

La durĂ©e de la POV pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses passera de 20 Ă  25 ans. La durĂ©e maximale de la POV peut ĂŞtre portĂ©e Ă  25 ans par une modification du RPOV; toute pĂ©riode plus longue exigera une modification lĂ©gislative de la LPOV. Cette pĂ©riode supplĂ©mentaire permettra aux obtenteurs de pommes de terre, d’asperges et de plantes ligneuses de rĂ©cupĂ©rer leur investissement initial, car il faut plus de temps pour amĂ©liorer ces espèces et les faire adopter sur le marchĂ©. Cette pĂ©riode plus longue correspondrait aussi davantage Ă  celle des principaux partenaires commerciaux et des autres membres de l’UPOV 91, corrigeant ainsi un problème important soulevĂ© par les intervenants.

3. Mettre à jour les exigences relatives au dépôt pour encourager les demandes de POV

a. PrĂ©ciser que la « publicitĂ© Â» n’est pas un facteur pour dĂ©terminer la nouveautĂ©

Afin de dĂ©terminer la nouveautĂ© d’une variĂ©tĂ© en vertu du paragraphe 4(3) de la LPOV, le RPOV sera modifiĂ© de façon Ă  prĂ©ciser que la « vente Â» exclut la publicitĂ©. Par consĂ©quent, cela signifie qu’une variĂ©tĂ© serait toujours admissible Ă  la protection mĂŞme si du matĂ©riel promotionnel a Ă©tĂ© distribuĂ© avant que la variĂ©tĂ© ne soit physiquement disponible sur le marchĂ©, ce qui n’est pas rare de nos jours. Cette modification aurait pour effet d’éliminer toute ambiguĂŻtĂ© quant Ă  l’admissibilitĂ© d’une variĂ©tĂ© Ă  la protection, et encouragerait les demandes.

b. Réduire les frais de dépôt des demandes de POV en ligne

De nouveaux frais associĂ©s au dĂ©pĂ´t des demandes en ligne seraient ajoutĂ©s Ă  l’annexe 2 du RPOV. Ces nouveaux frais tiendraient compte des prĂ©occupations des intervenants, selon lesquelles ils doivent payer Ă  la fois les frais du système UPOV PRISMA pour dĂ©poser une demande en ligne et les frais exigĂ©s par le BPOV pour prĂ©senter une demande au Canada. Pour rĂ©pondre Ă  ces prĂ©occupations et favoriser le dĂ©pĂ´t en ligne, les modifications proposĂ©es introduiraient de nouveaux frais (moins Ă©levĂ©s) qui rĂ©duiraient le coĂ»t des frais du système UPOV PRISMA des frais exigĂ©s par le BPOV au Canada pour le dĂ©pĂ´t d’une demande en ligne. Ces nouveaux frais proposĂ©s de 123,21 $ reprĂ©sentent un montant thĂ©orique, calculĂ© en compensant les frais du BPOV de 260,89 $ (frais exigĂ©s en 2022-2023) par l’équivalent en dollars canadiens de 90 francs suisses, selon un taux de change de 1,5 (135,00 $). Le montant dĂ©finitif des frais serait mis Ă  jour Ă  l’étape de la publication finale dans la Gazette du Canada, Partie II, pour tenir compte des tout derniers frais canadiens du BPOV, mis Ă  jour chaque annĂ©e en fonction de l’inflation. La rĂ©duction des coĂ»ts pour les demandeurs qui prĂ©sentent une demande en ligne encourage le dĂ©pĂ´t de demandes numĂ©riques de POV et amĂ©liore l’efficacitĂ© du BPOV et des demandeurs par rapport aux demandes papier.

c. Offrir la souplesse nécessaire pour recevoir le matériel de multiplication

Les modifications laisseraient au directeur une certaine marge de manœuvre quant au délai alloué pour accepter le matériel de multiplication. Il faut déjà soumettre un échantillon de matériel de multiplication au moment du dépôt de la demande, mais les intervenants ont indiqué qu’il leur est parfois difficile de respecter cette condition, car il se peut que l’échantillon provienne d’un autre pays. Cette modification permettrait au directeur de laisser plus de temps aux demandeurs, dans des circonstances exceptionnelles, pour présenter le matériel de multiplication lorsqu’il est disponible.

4. Harmoniser le RPOV avec la LPOV et apporter des modifications d’ordre administratif

a. Harmoniser le RPOV avec la LPOV
  1. Les frais associĂ©s au « certificat temporaire Â» (annexe II, article 2) et la mention « certificat temporaire Â» Ă  l’alinĂ©a 19(1)f) du RPOV seraient supprimĂ©s. Cette modification est nĂ©cessaire, car le concept de « certificat temporaire Â» a Ă©tĂ© supprimĂ© lors des modifications apportĂ©es en 2015 et remplacĂ© par la « protection provisoire Â» dans la LPOV pour qu’elle s’harmonise avec l’UPOV 91.
  2. Le paragraphe 7(2) serait abrogĂ©, car des conditions liĂ©es Ă  la protection d’une « obtention vĂ©gĂ©tale Â» ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es au paragraphe 4(3) de la LPOV.
  3. L’alinĂ©a 19(1)h) serait modifiĂ© pour mettre Ă  jour le renvoi du paragraphe 4(3) au paragraphe 4(4) de la LPOV afin qu’il s’harmonise avec les modifications lĂ©gislatives de 2015.
  4. L’alinĂ©a 20b) serait modifiĂ© pour mettre Ă  jour le renvoi de l’alinĂ©a 4(2)a) Ă  l’alinĂ©a 4(2)b) de la LPOV afin qu’il s’harmonise avec les modifications lĂ©gislatives de 2015.
b. Modifications d’ordre administratif
  1. Les frais concernant la consultation du registre et du rĂ©pertoire par le public (annexe II, article 13) seraient abrogĂ©s. Les renseignements contenus dans le registre et le rĂ©pertoire sont publiĂ©s en ligne dans le « Bulletin des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales Â» quatre fois par annĂ©e; il n’est donc plus nĂ©cessaire de payer des frais pour les consulter.
  2. L’obligation d’avoir un témoin pour la cession d’un certificat d’obtention serait abrogée. Cette modification s’harmoniserait avec d’autres formes de régimes canadiens de propriété intellectuelle, comme la Loi sur les brevets, les Règles des brevets, la Loi sur le droit d’auteur et la Loi sur les marques de commerce, et les règlements qui s’y rapportent.
  3. D’autres mesures permettraient au directeur de recevoir de l’information dans divers formats acceptables. Ces formats seraient décrits dans les documents d’orientation à l’intention des intervenants. Ces derniers bénéficieraient ainsi d’une plus grande clarté et d’une plus grande souplesse.
  4. La modification apportĂ©e Ă  l’annexe II du RPOV viendrait prĂ©ciser que les droits et les frais devraient ĂŞtre versĂ©s au receveur gĂ©nĂ©ral du Canada plutĂ´t qu’au directeur.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Les modifications proposées répondraient directement aux préoccupations soulevées lors des discussions et des consultations tenues avec les intervenants de l’industrie et dans le cadre des échanges avec le Comité consultatif sur la protection des obtentions végétales.

Comité consultatif sur la protection des obtentions végétales

Le ComitĂ© consultatif sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (CCPOV) est composĂ© de 15 membres nommĂ©s par le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Le CCPOV aide le directeur du Bureau de la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales Ă  administrer le cadre de propriĂ©tĂ© intellectuelle. Il fournit aussi des conseils et une orientation pour promouvoir l’apport d’amĂ©liorations Ă  la loi, Ă  la rĂ©glementation, aux politiques et aux processus qui encouragent de plus grands investissements et stimulent l’innovation dans les secteurs de l’agriculture, de l’horticulture et des plantes ornementales du Canada.

En janvier 2024, le CCPOV a envoyĂ© une lettre au ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire pour rĂ©itĂ©rer le besoin de modifier le RPOV existant afin de renforcer le rĂ©gime de POV. Bon nombre des modifications proposĂ©es au RPOV sont une rĂ©ponse directe aux recommandations du ComitĂ©.

Consultation préalable à la réglementation

En mai 2024, l’ACIA a menĂ© une consultation en ligne de 45 jours pour obtenir l’avis des intervenants sur les principaux Ă©lĂ©ments des modifications proposĂ©es au RPOV avant leur publication prĂ©alable dans la Partie I de la Gazette du Canada. En l’occurrence, les intervenants ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  commenter la limitation du champ d’application du privilège accordĂ© aux agriculteurs; la prolongation de la pĂ©riode de protection pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses; la restriction du concept de vente; et l’introduction de frais moins Ă©levĂ©s pour le dĂ©pĂ´t des demandes en ligne.

Au total, 109 rĂ©ponses ont Ă©tĂ© reçues de la part de divers intervenants, notamment : des groupes de producteurs nationaux reprĂ©sentant le secteur de l’agriculture et les industries de l’horticulture et de l’horticulture ornementale; des groupes de producteurs provinciaux; des groupes de producteurs de produits particuliers reprĂ©sentant des cultures comme la pomme de terre, le blĂ© et le canola; des groupes reprĂ©sentant l’industrie des produits biologiques; des horticulteurs et des producteurs de plantes ornementales internationaux; des producteurs individuels; des entreprises d’obtention des vĂ©gĂ©taux et des entreprises semencières; des producteurs de semences; des dĂ©taillants et des distributeurs de semences.

L’écrasante majorité des répondants soutenait les modifications proposées, beaucoup soulignant les avantages que ces modifications réglementaires apporteraient. Le soutien a été constant pour presque tous les secteurs qui ont apporté leur contribution, la quasi-totalité des contributions soutenant chaque modification. Une forte majorité des répondants a estimé que les modifications proposées favoriseraient la poursuite de l’innovation et de l’investissement dans les secteurs canadiens de l’agriculture, de l’horticulture et des plantes ornementales. Plusieurs répondants ont également fait remarquer que les modifications proposées mettraient le Canada sur un pied d’égalité avec ses concurrents internationaux.

Un petit nombre des rĂ©pondants (environ 10 %) ont fait part de leurs prĂ©occupations, notamment en ce qui concerne les modifications proposĂ©es pour le privilège accordĂ© aux agriculteurs et l’effet perçu sur les droits de ces derniers. Compte tenu de ces prĂ©occupations, l’ACIA propose des amĂ©liorations rĂ©flĂ©chies et Ă©quilibrĂ©es au rĂ©gime de POV qui permettraient aux agriculteurs et aux autres intervenants d’avoir toujours des options et un accès continu aux variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales non protĂ©gĂ©es disponibles sur le marchĂ©.

Un rapport exhaustif intitulĂ© Ce que nous avons entendu a Ă©tĂ© publiĂ© en dĂ©cembre 2024. Un rĂ©sumĂ© des principales questions soulevĂ©es et la rĂ©ponse de l’ACIA sont prĂ©sentĂ©s ci-après.

Question 1 — La limitation du champ d’application du « privilège accordĂ© aux agriculteurs Â» affaiblit la libertĂ© des agriculteurs

Quelques intervenants ont fait valoir que le fait de fermer la porte à l’utilisation de semences conservées à la ferme et d’autres matériels de multiplication pour les agriculteurs, les cultivateurs, les horticulteurs et les arboriculteurs fruitiers, même s’ils sont rarement utilisés ou s’ils ne le sont que par quelques agriculteurs, les prive de leur liberté et affaiblit leur autonomie. Ils ont aussi fait valoir que le privilège accordé aux agriculteurs permet également aux agriculteurs, aux cultivateurs, aux horticulteurs et aux arboriculteurs d’avoir accès à du matériel de multiplication en cas de graves perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui pourraient empêcher l’accès à des semences importées. En outre, certaines personnes ont fait valoir que la modification pourrait désavantager les producteurs des régions moins favorables à l’agriculture et bénéficier principalement aux intérêts des entreprises.

En ce qui a trait aux variétés hybrides, certains intervenants ont fait valoir que la justification de la modification ne tenait pas compte des connaissances des agriculteurs en matière de conservation et de production de semences. Ils ont également souligné que certains agriculteurs qui choisissent de conserver du matériel de multiplication de variétés hybrides le font pour adapter ultérieurement cette variété en tant que variété à pollinisation libre pour leurs propres exploitations.

Réponse de l’ACIA

L’ACIA est d’avis que le privilège accordĂ© aux agriculteurs n’a jamais Ă©tĂ© destinĂ© Ă  s’appliquer aux variĂ©tĂ©s de fruits, de lĂ©gumes ou de plantes ornementales, souvent multipliĂ©es par voie asexuĂ©e. Il convient de souligner que ces modifications proposĂ©es n’empĂŞcheraient pas les producteurs de rĂ©utiliser ou de cultiver des variĂ©tĂ©s par multiplication vĂ©gĂ©tative qui sont du domaine public et disponibles sans restriction, lesquelles reprĂ©sentent la majoritĂ© des variĂ©tĂ©s disponibles sur le marchĂ©. Par exemple, 26 variĂ©tĂ©s de tomates bĂ©nĂ©ficient actuellement de la POV, alors que 3 300 variĂ©tĂ©s sont disponibles sur le marchĂ©. De plus, la POV est de nature limitĂ©e et dure de 20 Ă  25 ans. Ă€ la fin de la POV, la variĂ©tĂ© est considĂ©rĂ©e comme faisant partie du « domaine public Â», et elle est disponible sans autres restrictions.

En outre, la Loi sur la protection des obtentions végétales prévoit déjà des exemptions qui peuvent bénéficier aux petits producteurs ou aux producteurs biologiques, en leur permettant de poursuivre des pratiques vitales telles que l’utilisation de variétés bénéficiant de la POV comme matériel de base pour créer de nouvelles variétés adaptées aux conditions locales. Ces exemptions comprennent l’exemption pour les obtenteurs, l’exemption pour usage privé et non commercial et l’exemption à des fins expérimentales.

La suppression des hybrides du champ d’application du privilège accordé aux agriculteurs permet aussi aux agriculteurs de recevoir des semences de grande qualité, dotées d’une solide protection contre les organismes nuisibles et les maladies, tout en préservant l’ensemble des avantages agronomiques, comme le rendement. En outre, la production d’hybrides nécessite un investissement important, et le fait de limiter la réutilisation du matériel de multiplication contribue à préserver la réputation de la variété sur le marché, tout en protégeant l’innovation et les efforts de l’obtenteur.

Un secteur horticole et ornemental canadien robuste prospère grâce à l’innovation, à la diversité et au choix, en veillant à ce que les producteurs puissent cultiver à la fois des variétés bénéficiant de la POV et des variétés du domaine public qui n’en bénéficient pas. En fin de compte, c’est le producteur qui décidera de la variété qu’il souhaite utiliser.

Question 2 — La pertinence de prolonger la pĂ©riode de validitĂ© du certificat d’obtention visant des pommes de terre, des asperges et des plantes ligneuses est discutable

Certains intervenants ont demandé comment la prolongation de la période de protection des pommes de terre, des asperges et des plantes ligneuses encouragerait une plus grande obtention nationale ou un plus grand accès aux variétés internationales, étant donné que de nombreuses variétés internationales sont déjà introduites au Canada. Ils ont aussi fait observer qu’un financement accru des obtenteurs publics nationaux pourrait permettre de relever les défis que cette modification cherche à résoudre, plutôt que d’encourager l’investissement de la part des obtenteurs privés.

Réponse de l’ACIA

Bien que cette modification étende la protection des variétés bénéficiant de la POV, il est important de noter qu’elles ne représentent qu’une petite partie des variétés disponibles sur le marché. Les agriculteurs et les producteurs auraient toujours accès à un large éventail de choix et ne seraient pas limités à la culture de variétés bénéficiant de la POV. Les agriculteurs peuvent ainsi choisir parmi un large éventail de variétés végétales pour répondre à leurs besoins de production.

Question 3 — La restriction du concept de « vente Â» aux fins du dĂ©pĂ´t d’une demande de POV aurait pour effet de prolonger les pĂ©riodes de protection des obtentions vĂ©gĂ©tales

Certains intervenants ont indiquĂ© qu’il est raisonnable pour les obtenteurs de continuer de s’abstenir de faire de la publicitĂ© pour de nouvelles variĂ©tĂ©s jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de demander la POV dans un dĂ©lai de 12 mois. Selon eux, les obtenteurs exerçant leurs activitĂ©s Ă  l’échelle internationale ont la possibilitĂ© de restreindre les zones gĂ©ographiques dans lesquelles ils font de la publicitĂ© afin d’éviter de promouvoir prĂ©maturĂ©ment une variĂ©tĂ© au Canada. Les rĂ©pondants ont fait valoir que la suppression de la publicitĂ© de la dĂ©finition du terme « vente Â» aurait pour effet de prolonger la pĂ©riode de protection des obtentions vĂ©gĂ©tales au Canada, en particulier pour les variĂ©tĂ©s qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© introduites dans d’autres pays et rĂ©gions.

Réponse de l’ACIA

Cette modification proposĂ©e s’harmonise avec les normes internationales et favorise l’accès Ă  de nouvelles variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales au Canada. Dans l’économie mondiale d’aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de limiter la publicitĂ© Ă  des rĂ©gions gĂ©ographiques particulières, ce qui complique la prĂ©servation de la nouveautĂ© aux fins de dĂ©pĂ´t. En concentrant la dĂ©finition de « vente Â» sur l’échange physique de matĂ©riel de multiplication, cette modification apporterait une plus grande clartĂ©, protĂ©gerait les investissements des obtenteurs et faciliterait davantage l’accès des cultivateurs et des agriculteurs canadiens Ă  des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales compĂ©titives et innovantes.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

L’évaluation des répercussions des traités modernes (ERTM) initiale visait la portée géographique et l’objet de l’initiative en lien avec les traités modernes autochtones et les ententes d’autonomie gouvernementale (TMEAG) en vigueur et aucune répercussion potentielle de ces TMEAG n’a été relevée. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes et à la Politique collaborative de mise en œuvre des traités modernes du Canada, aucune répercussion n’a été relevée, et il n’est donc pas nécessaire de réaliser une évaluation détaillée. Toutefois, comme d’autres formes de droits de propriété intellectuelle, la POV peut être utilisée volontairement pour promouvoir les intérêts des peuples autochtones dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la production alimentaire adaptée à la culture et des possibilités économiques.

Choix de l’instrument

Des options réglementaires et non réglementaires ont été envisagées, y compris le scénario de base, ainsi que toutes les mesures réglementaires et non réglementaires possibles. Les modifications réglementaires sont l’instrument de choix pour résoudre les problèmes et atteindre les objectifs.

Option 1 : statu quo

Si le statu quo était maintenu, les préoccupations ne seraient pas réglées et les faiblesses du régime de POV persisteraient. La chance et la possibilité de mieux soutenir un environnement commercial qui attire les investissements et l’innovation dans la sélection des végétaux seraient perdues.

Option 2 : modifications rĂ©glementaires

L’option rĂ©glementaire a Ă©tĂ© retenue parce qu’il s’agit de la seule façon d’étendre la durĂ©e de la protection, de limiter le champ d’application du privilège accordĂ© aux agriculteurs, de clarifier le concept de vente aux fins du dĂ©pĂ´t d’une demande de POV et d’introduire des frais rĂ©duits pour le dĂ©pĂ´t d’une demande en ligne. Par consĂ©quent, c’est la seule mĂ©thode qui permet d’atteindre les objectifs du renforcement du rĂ©gime de POV. De plus, l’intention a toujours Ă©tĂ© de modifier le RPOV Ă  la suite des modifications apportĂ©es Ă  la LPOV en 2015 afin de moderniser davantage le cadre de POV et d’amĂ©liorer l’harmonisation avec l’UPOV 91.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Cette section présente une évaluation des impacts différentiels (coûts et avantages) découlant de la différence entre le scénario de base et le scénario réglementaire pour les principaux éléments de la proposition.

Scénario de base par rapport au scénario réglementaire

Le scénario de base décrit la situation en fonction du cadre réglementaire fédéral actuel. Le scénario réglementaire décrit la situation future dans laquelle les modifications proposées au RPOV entreraient en vigueur.

1. Champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs

Dans le scénario de base, le privilège accordé aux agriculteurs ne se limite pas aux types de cultures appropriés. En effet, les producteurs de fruits, de légumes, de plantes ornementales et de variétés hybrides peuvent multiplier des variétés protégées sans avoir à obtenir la permission des titulaires des droits. Par exemple, certains producteurs du secteur horticole pourraient utiliser le privilège accordé aux agriculteurs pour faire des copies de variétés bénéficiant de la POV afin d’accroître la production de leurs vergers. Bien que cela ne soit pas monnaie courante dans l’industrie, cette pratique a des répercussions négatives sur le secteur de la sélection végétale. La raison en est que les obtenteurs ne sont pas indemnisés de façon équitable lorsque leurs variétés protégées sont utilisées, et que les revenus tirés pour favoriser la mise au point de nouvelles variétés sont moins élevés.

Selon le scénario réglementaire, les producteurs de variétés horticoles et ornementales ne pourraient pas utiliser l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs. Ils devraient obtenir l’autorisation du titulaire des droits et verser une rétribution équitable pour avoir accès à la variété protégée. Cette rétribution vise à soutenir l’innovation et les investissements dans la mise au point de nouvelles variétés.

2. Durée de la protection pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses

Selon le scĂ©nario de base, les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses peuvent bĂ©nĂ©ficier de la protection jusqu’à 20 ans. Il est possible que cette pĂ©riode ne laisse pas assez de temps aux obtenteurs pour rĂ©cupĂ©rer leur investissement initial, car l’obtention et l’évaluation de ces cultures, de mĂŞme que leur acceptation par le marchĂ© exigent plus de temps.

Selon le scĂ©nario rĂ©glementaire, les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses pourraient bĂ©nĂ©ficier de la protection jusqu’à 25 ans. Cette pĂ©riode supplĂ©mentaire offrirait aux obtenteurs la possibilitĂ© de rĂ©cupĂ©rer leur investissement initial. Cette modification aurait une incidence sur environ 800 variĂ©tĂ©s qui bĂ©nĂ©ficient actuellement de la POV. On pense que dans la plupart des cas, le titulaire des droits de ces types de cultures bĂ©nĂ©ficiant de la POV continuerait de payer les frais de renouvellement annuels pendant encore 5 ans.

3. Frais de dépôt des demandes de POV en ligne

Selon le scĂ©nario de base, les demandeurs qui prĂ©sentent une demande de POV au Canada par le système UPOV PRISMA doivent payer deux frais distincts : des frais pour le dĂ©pĂ´t d’une demande auprès du BPOV (287,22 $ en 2024-2025), et des frais de dĂ©pĂ´t par voie Ă©lectronique au moyen du système UPOV PRISMA (90 francs suisses ou environ 135 $ selon un taux de change de 1,5). Cette situation augmente les coĂ»ts pour les intervenants et dĂ©courage les demandes en ligne. Par consĂ©quent, une grande proportion des demandes prĂ©sentĂ©es l’est sur papier, ce qui alourdit le fardeau des intervenants et celui du BPOV.

Selon le scĂ©nario rĂ©glementaire, les demandeurs qui dĂ©posent leur demande en ligne par le système UPOV PRISMA devraient toujours s’acquitter des frais de dĂ©pĂ´t Ă©lectronique d’UPOV PRISMA (90 francs suisses). Cependant, si les demandeurs dĂ©posent une demande en ligne, ils paieraient de nouveaux frais (123,21 $) pour dĂ©poser une demande en ligne auprès du BPOV. Ces nouveaux frais proposĂ©s de 123,21 $ reprĂ©sentent un montant thĂ©orique, calculĂ© en compensant les frais du BPOV exigĂ©s en 2022-2023 (260,89 $) par l’équivalent en dollars canadiens de 90 francs suisses, en utilisant un taux de change de 1,5 (135,00 $). Le montant dĂ©finitif des frais serait mis Ă  jour Ă  l’étape de la publication finale dans la Partie II de la Gazette du Canada pour tenir compte des tout derniers frais canadiens du BPOV, mis Ă  jour chaque annĂ©e en fonction de l’inflation. Ces nouveaux frais devraient encourager un plus grand nombre de demandeurs Ă  dĂ©poser leurs demandes par le système UPOV PRISMA, ce qui permettrait de rĂ©duire le fardeau administratif des intervenants et du BPOV. Cette modification pourrait aussi entraĂ®ner une augmentation du nombre global de demandes de POV.

Avantages et coûts

Il faut réaliser une analyse coûts-avantages pour toutes les propositions réglementaires. La portée et l’ampleur de l’analyse sont proportionnelles aux coûts prévus rattachés à la proposition.

1. Limiter le champ d’application de l’exemption du privilège accordé aux agriculteurs

Avantages qualitatifs

Cette modification proposée profiterait au secteur élargi de la sélection végétale, donnant aux obtenteurs l’assurance que leurs variétés protégées bénéficieraient de la protection si elles étaient introduites au Canada. Tout producteur qui tire un avantage économique d’une nouvelle variété rétribuerait équitablement l’obtenteur pour l’innovation.

Coûts qualitatifs

Les quelques producteurs qui ont utilisé le privilège accordé aux agriculteurs dans le secteur horticole assumeraient les coûts associés à l’achat de matériel végétal bénéficiant de la POV ou demanderaient une autorisation appropriée, plutôt que de multiplier les stocks existants.

2. Prolonger la durĂ©e de la POV de 20 Ă  25 ans pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses

Avantages qualitatifs

Le principal avantage de cette modification est le temps supplémentaire accordé aux obtenteurs pour récupérer leur investissement dans la mise au point de nouvelles variétés de pommes de terre, d’asperges et de plantes ligneuses. Cette période de protection plus longue permettrait aux obtenteurs de générer plus de revenus grâce aux redevances et aux ventes effectuées sur le marché et contribuerait à soutenir d’autres activités de recherche et d’innovation. Cette période supplémentaire aiderait les obtenteurs à mieux gérer les risques financiers liés à la mise au point de variétés végétales et à créer un environnement plus durable pour l’innovation dans l’industrie. Éventuellement, cette modification favoriserait la viabilité à long terme du système de POV et favoriserait l’investissement continu dans le domaine de la sélection de nouvelles variétés et de variétés améliorées.

Si les titulaires de certificats d’obtention de ces variĂ©tĂ©s choisissent de renouveler leur POV pour la pĂ©riode supplĂ©mentaire de cinq ans prĂ©vus dans le cadre des modifications proposĂ©es, l’ACIA percevrait les frais associĂ©s pendant cinq autres annĂ©es (800 variĂ©tĂ©s protĂ©gĂ©es x 5 ans x 344,65 $ de frais de renouvellement). En retour, les titulaires d’un certificat d’obtention rĂ©aliseraient les avantages qualitatifs de leur POV pendant ces cinq autres annĂ©es. On s’attend Ă  ce que presque tous les obtenteurs de ces variĂ©tĂ©s profitent de la durĂ©e de protection la plus longue.

Coûts qualitatifs

Les titulaires d’un certificat d’obtention assumeraient des frais pour chaque annĂ©e supplĂ©mentaire de protection qu’ils demandent, comme il est indiquĂ© ci-dessus. Du point de vue de l’établissement des coĂ»ts, un titulaire doit actuellement payer des frais annuels de 344,65 $ Ă  l’ACIA pour conserver ses droits pour chaque variĂ©tĂ© protĂ©gĂ©e. Grâce aux modifications proposĂ©es, les titulaires auront le choix de continuer de renouveler et de conserver leur POV pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses pendant 25 ans, plutĂ´t que pendant 20 ans comme c’est le cas actuellement (5 ans de plus). On s’attend Ă  ce que presque tous les obtenteurs de ces variĂ©tĂ©s profitent de la durĂ©e de protection la plus longue.

3. Ajouter de nouveaux frais moins élevés pour le dépôt des demandes de POV en ligne

Les rĂ©percussions de cette modification ont Ă©tĂ© monnayĂ©es. La pĂ©riode d’analyse est de 10 ans, Ă  compter de 2026, l’annĂ©e prĂ©vue d’entrĂ©e en vigueur, et se terminant en 2035. Voici les hypothèses qui ont Ă©tĂ© formulĂ©es :

Les donnĂ©es utilisĂ©es pour cette analyse proviennent des sources suivantes :

Avantages et coûts monétaires

Ces résultats présentent une analyse coûts-avantages de la réduction des frais associés au dépôt d’une demande en ligne, y compris les avantages et les coûts monétaires pour les obtenteurs privés canadiens et pour l’ACIA, ainsi que l’incidence nette de la proposition.

Avantages monétaires
Tableau 1 : Avantages monĂ©taires d’une rĂ©duction des frais d’une demande de POV en ligne
Intervenant touché Description de l’avantage Année de base Dernière année Valeur actualisée totale Valeur annualisée
Obtenteurs Frais de POV 957 $ 2 057 $ 11 142 $ 1 586 $
Frais d’impression, de traitement et frais postaux 0,00 $ 1 326 $ 5 944 $ 846 $
ACIA CoĂ»t de traitement de l’ACIA pour toutes les demandes (Ă©conomies) 0,00 $ 87 590 $ 392 752 $ 55 919 $
Coûts monétaires

L’ACIA renoncerait aux revenus provenant des frais, ce qui est considĂ©rĂ© comme un coĂ»t, en raison de la rĂ©duction des frais. La valeur actualisĂ©e totale des frais cĂ©dĂ©s serait de 136 898 $, avec un coĂ»t annualisĂ© de 19 491 $.

Tableau 2 : CoĂ»ts monĂ©taires d’une rĂ©duction des frais d’une demande de POV en ligne
Intervenant touché Description de l’avantage Année de base Dernière année Valeur actualisée totale Valeur annualisée
ACIA Revenus des frais cĂ©dĂ©s perçus par l’ACIA pour toutes les demandes (coĂ»t) 6 560 $ 27 593 $ 136 898 $ 19 491 $
Résumé des avantages et des coûts monétaires

L’incidence nette de la proposition serait positive, ce qui indique que les avantages l’emportent sur les coĂ»ts. L’incidence nette augmenterait au fil du temps, passant d’un montant nĂ©gatif de 5 604 $ pour l’annĂ©e de base Ă  63 379 $ pour la dernière annĂ©e, avec une valeur actualisĂ©e totale de 272 939 $ et un avantage net par annĂ©e de 38 860 $.

Tableau 3 : RĂ©sumĂ© des avantages et des coĂ»ts monĂ©taires associĂ©s Ă  la rĂ©duction des frais d’une demande de POV en ligne
Répercussions Année de base Dernière année Valeur actualisée totale Valeur annualisée
Total des avantages 957 $ 90 973 $ 409 838 $ 58 352 $
Total des coĂ»ts 6 560 $ 27 593 $ 136 898 $ 19 491 $
Incidence nette 5 604 $ 63 379 $ 272 939 $ 38 860 $
Résumé

La proposition aurait une incidence nette positive pour les obtenteurs et l’ACIA, avec une valeur actualisĂ©e nette de 272 939 $. Les obtenteurs bĂ©nĂ©ficieraient Ă  la fois d’une rĂ©duction des coĂ»ts opĂ©rationnels (impression, traitement et envoi par la poste) et d’économies dĂ©coulant de la rĂ©duction des frais, qui se traduiraient par un rĂ©sultat positif combinĂ©. L’ACIA rĂ©aliserait des Ă©conomies de coĂ»ts importantes, ce qui serait plus que suffisant pour compenser la perte de revenus provenant des frais.

Lentille des petites entreprises

La lentille des petites entreprises s’applique aux propositions qui ont pour effet d’augmenter ou de rĂ©duire le fardeau liĂ© Ă  l’administration et Ă  la conformitĂ© des petites entreprises, conformĂ©ment aux lignes directrices du SecrĂ©tariat du Conseil du TrĂ©sor (SCT). Quelque 56 petites entreprises devraient bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction des coĂ»ts liĂ©s Ă  l’administration et Ă  la conformitĂ© en lien avec les modifications proposĂ©es.

Ces coĂ»ts sont dĂ©crits dans la section prĂ©cĂ©dente qui s’intitule « RĂ©duire les frais de dĂ©pĂ´t d’une demande de POV en ligne Â». Le dĂ©pĂ´t des demandes au moyen du système UPOV PRISMA plutĂ´t que sur papier serait avantageux pour les petites entreprises. On a utilisĂ© le modèle des coĂ»ts standard (MCS) pour monnayer les Ă©conomies dĂ©coulant d’une rĂ©duction de frais accordĂ©e aux titulaires d’un certificat d’obtention qui prĂ©sentent une demande au moyen du système UPOV PRISMA.

Résumé de la lentille des petites entreprises
Tableau 4 : Avantages — Lentille des petites entreprises
Administration ou conformité Valeur actualisée Valeur annualisée
Avantages administratifs 2 212 $ 315 $
Avantages liĂ©s Ă  la conformitĂ© 6 460 $ 920 $
Total des avantages 8 671 $ 1 235 $
Avantage par petite entreprise 155 $ 22 $

Règle du « un pour un Â»

ConformĂ©ment au Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse, l’évaluation des rĂ©percussions administratives a Ă©tĂ© effectuĂ©e sur une pĂ©riode de 10 ans Ă  compter de la date d’enregistrement en 2025. Tous les chiffres indiquĂ©s dans cette section sont exprimĂ©s en dollars de 2012 et sont actualisĂ©s Ă  2012 selon un taux d’actualisation de 7 %.

La règle du « un pour un Â» s’applique Ă  cette proposition, car elle donne lieu Ă  une rĂ©duction nette du fardeau administratif des entreprises. La proposition est considĂ©rĂ©e comme une rĂ©duction du fardeau, et aucun nouveau titre de règlement ne sera prĂ©sentĂ© ou abrogĂ©. Les modifications proposĂ©es devraient permettre de rĂ©aliser des Ă©conomies de coĂ»ts administratifs annualisĂ©es de 132 $, ce qui correspond Ă  une valeur actualisĂ©e nette (VAN) de 929 $.

Ces économies reposent sur la réduction des coûts de main-d’œuvre liés à l’impression, au traitement et à l’envoi par la poste, en raison d’un volume moins élevé de demandes papier.

En tout, 72 entreprises sont touchĂ©es, ce qui donne lieu Ă  des Ă©conomies administratives annuelles moyennes de 12,90 $ par entreprise, soit 1,84 $ par entreprise par annĂ©e lorsqu’elles sont exprimĂ©es en un chiffre annuel.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Ces modifications proposĂ©es contribueraient Ă  amĂ©liorer l’harmonisation avec l’UPOV 91, tout particulièrement en rĂ©duisant le champ d’application du privilège accordĂ© aux agriculteurs et en supprimant la publicitĂ© au moment de dĂ©terminer la nouveautĂ© d’une variĂ©tĂ©. De plus, elles s’harmoniseront mieux avec les règlements des membres de l’UPOV en encourageant le dĂ©pĂ´t des demandes de POV au moyen du système UPOV PRISMA, grâce Ă  une rĂ©duction des frais de dĂ©pĂ´t des demandes en ligne.

Par ailleurs, en prolongeant Ă  25 ans la pĂ©riode de POV pour les pommes de terre, les asperges et les plantes ligneuses, le Canada serait plus Ă©troitement alignĂ© sur l’Union europĂ©enne, qui offre une pĂ©riode de protection de 30 ans pour les mĂŞmes types de cultures.

Effets sur l’environnement

Une évaluation environnementale et économique stratégique (EEES) a été effectuée. Le renforcement de la POV favorise la sélection végétale et la mise au point de variétés végétales qui améliorent l’efficacité des pratiques agricoles et la résilience des cultures. Par exemple, certaines variétés de cultures sont produites de manière à améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’azote, réduisant ainsi l’épandage excessif d’engrais, ou de manière à accroître le rendement des cultures, ce qui augmente la productivité des terres agricoles existantes. Ces améliorations pourraient contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole et contribuer au plan de carboneutralité du Canada en favorisant une agriculture durable et résiliente au climat, en réduisant les émissions et en améliorant la séquestration du carbone dans le secteur agricole. Les modifications proposées sont aussi conformes aux objectifs plus généraux d’atténuation des changements climatiques et de mise en œuvre d’un système de production alimentaire plus durable et plus résilient, et pourraient avoir une incidence positive sur la biodiversité.

Analyse comparative entre les sexes plus

Une évaluation de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) a été effectuée. Selon l’analyse, les modifications apportées au RPOV et le renforcement de la POV seraient très avantageux pour les obtenteurs des secteurs de l’agriculture, de l’horticulture et des plantes ornementales, qui se trouvent généralement en milieux ruraux.

Selon les prĂ©visions Ă  court et Ă  moyen terme, l’initiative proposĂ©e serait neutre sur le plan du genre pour les obtenteurs. Cette tendance Ă©volue toutefois lentement, car plus de femmes obtiennent un diplĂ´me dans des programmes universitaires en agriculture et en biologie, qui sont des prĂ©alables pour devenir phytogĂ©nĂ©ticien professionnel. Par exemple, entre les annĂ©es 2000 et 2009, la proportion de diplĂ´mĂ©es en agriculture est passĂ©e de 41,6 % Ă  50,6 %, pendant que la proportion de diplĂ´mĂ©es en biologie passait de 62,6 % Ă  63,1 %.

Les droits de PI visent à encourager et à récompenser les investissements et l’innovation, dont les résultats sont la compétitivité et les possibilités économiques. Les principaux bénéficiaires seraient les obtenteurs.

Les modifications rĂ©glementaires proposĂ©es profiteraient aussi directement aux agriculteurs et aux producteurs, qui obtiendraient l’accès Ă  de nouvelles variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales novatrices pour favoriser leur compĂ©titivitĂ© et leur prospĂ©ritĂ© Ă©conomique, tout en contribuant Ă  attĂ©nuer les rĂ©percussions des changements climatiques et Ă  s’y adapter. Selon les prĂ©visions Ă  court et Ă  moyen terme, l’initiative proposĂ©e serait neutre sur le plan du genre et de la diversitĂ© pour les agriculteurs. Cependant, les tendances Ă  long terme indiquent qu’un plus grand nombre de femmes travaillent dans ce secteur. De 2016 Ă  2021, la proportion d’exploitantes agricoles est passĂ©e de 28,7 % Ă  30,4 %. De mĂŞme, des groupes de la diversitĂ© (membres de minoritĂ©s visibles et Autochtones), dans une moindre proportion Ă  seulement 7,9 %, sont des exploitants agricoles, comparativement Ă  la proportion dans la population canadienne en gĂ©nĂ©ral, qui est de 16,2 %. Toutefois, cette proportion varie grandement selon la rĂ©gion et le type d’exploitation agricole. Les exploitations agricoles de fruits et de noix reprĂ©sentent le groupe d’exploitants agricoles le plus diversifiĂ©, avec un indice de diversitĂ© (ID) de 37,3 %, suivies des exploitations de culture en serre, en pĂ©pinière et de floriculture (20,6 %) et des fermes spĂ©cialisĂ©es dans la production de lĂ©gumes et de melons (17,8 %), qui dĂ©passent toutes la moyenne nationale.

Il est prévu qu’un plus grand nombre de femmes et de membres de groupes de la diversité bénéficient, au fil du temps, des avantages économiques associés au renforcement du cadre de POV.

Répercussions sur la sécurité alimentaire et le coût des aliments

Les modifications proposées au RPOV pourraient avoir une incidence positive sur la sécurité alimentaire et le coût des aliments au Canada. Renforcer la protection des obtenteurs augmenterait la concurrence et l’investissement dans le développement de variétés végétales nouvelles et améliorées. Les variétés végétales nouvelles et améliorées offrent des avantages tels que l’augmentation des rendements et la résistance aux maladies, ce qui permet aux agriculteurs d’accroître leur productivité et leur compétitivité. Ces avantages contribueraient à une plus grande disponibilité d’aliments salubres, nutritifs et abordables pour tous les Canadiens.

Bien que les obtenteurs de plantes devraient ĂŞtre rĂ©munĂ©rĂ©s pour l’utilisation de leurs variĂ©tĂ©s protĂ©gĂ©es, ce qui encourage l’investissement et les innovations qui les sous-tendent, il est important de noter que les agriculteurs et les producteurs et, en fin de compte, les consommateurs auront toujours le choix des variĂ©tĂ©s auxquelles ils souhaitent accĂ©der. Par exemple, il existe actuellement 26 variĂ©tĂ©s de tomates sous POV au Canada, tandis que 3 329 variĂ©tĂ©s de tomates non protĂ©gĂ©es existent sur le marchĂ©. Un Ă©quilibre sain entre les variĂ©tĂ©s protĂ©gĂ©es et non protĂ©gĂ©es sur le marchĂ© offre aux agriculteurs et aux producteurs de nombreuses options qui peuvent satisfaire leur entreprise et les besoins des consommateurs.

Justification

L’objectif de la POV est de trouver un juste équilibre entre la promotion de l’innovation et la protection de l’intérêt public. Les modifications proposées au RPOV maintiendraient cet équilibre tout en renforçant le régime de POV au Canada.

Les modifications proposées permettraient de mieux protéger les obtenteurs canadiens et étrangers en offrant des incitations et des récompenses pour avoir entrepris le processus de sélection végétale et en encourageant la mise en circulation de variétés nouvelles et améliorées sur le marché. En outre, elles contribueraient à une meilleure harmonisation avec les autres membres de l’UPOV et permettraient au Canada de devenir pour les obtenteurs étrangers une administration de choix qui attire les investissements et l’innovation dans le domaine de la sélection végétale. Enfin, les modifications proposées permettraient d’améliorer l’accessibilité au cadre de POV en allégeant le fardeau, en augmentant l’efficacité, en favorisant la numérisation et, finalement, en encourageant le dépôt d’un plus grand nombre de demandes de protection des nouvelles variétés.

À la longue, il y aurait des variétés végétales nouvelles et améliorées et un éventail de choix qui pourraient être avantageux pour les secteurs de l’agriculture, de l’horticulture et des plantes ornementales, pour les agriculteurs et les consommateurs.

Mise en œuvre, conformité et application de la loi, et normes de service

Mise en œuvre

Le projet de règlement entrera en vigueur à la date de l’enregistrement.

Le BPOV communiquera avec tous les organismes de producteurs touchĂ©s et la communautĂ© des obtenteurs, et leur fournira des renseignements pour s’assurer que tous les intervenants sont au courant des changements Ă  venir. La prĂ©sentation de webinaires et d’exposĂ©s, la tenue de rĂ©unions, ainsi qu’une foire aux questions et la diffusion de bulletins d’information pourraient faire partie des moyens utilisĂ©s. Lorsque le projet de règlement entrera en vigueur, une liste des variĂ©tĂ©s touchĂ©es prĂ©cisĂ©ment par la prolongation de la durĂ©e de la POV qui passera de 20 Ă  25 ans sera publiĂ©e dans le Bulletin des variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales.

La mesure du rendement du projet de règlement serait intĂ©grĂ©e dans les cadres de rendement existants. Le BPOV continuerait de prĂ©senter des mesures de rendement dans le rapport national du Canada sur la POV, publiĂ© par l’Office de la propriĂ©tĂ© intellectuelle du Canada. De plus, une autre Ă©tude d’impact sur une pĂ©riode de 10 ans pourrait ĂŞtre rĂ©alisĂ©e après la mise en Ĺ“uvre des modifications.

Conformité et application

L’ACIA ne joue aucun rôle officiel dans l’application de la loi à l’égard de la protection des obtentions végétales. Les recours judiciaires sont exercés entre le titulaire du droit et le contrevenant présumé et sont traités par le système judiciaire.

Normes de service

Un jour ouvrable est la norme de service du BPOV pour déterminer si une demande est acceptable pour dépôt. Cette norme continuerait de s’appliquer aux nouveaux frais ajoutés lorsqu’une demande est déposée au moyen du système de dépôt électronique.

Personne-ressource

Anthony Parker
Directeur
Bureau de la protection des obtentions végétales
Agence canadienne d’inspection des aliments
1400, chemin Merivale
Ottawa (Ontario)
K1A 0Y9
Courriel : pbr.pov@inspection.gc.ca

PROJET DE RÉGLEMENTATION

Avis est donnĂ©, conformĂ©ment au paragraphe 75(2)rĂ©fĂ©rence a de la Loi sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales rĂ©fĂ©rence b que la gouverneure en conseil, en vertu des paragraphes 4(5)rĂ©fĂ©rence c et 75(1)rĂ©fĂ©rence d de cette loi, se propose de prendre le Règlement modifiant le Règlement sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales, ci-après.

Les intĂ©ressĂ©s peuvent prĂ©senter leurs observations au sujet du projet de règlement dans les soixante-dix jours suivant la date de publication du prĂ©sent avis. Ils sont fortement encouragĂ©s Ă  le faire au moyen de l’outil en ligne disponible Ă  cet effet sur le site Web de la Gazette du Canada. S’ils choisissent plutĂ´t de prĂ©senter leurs observations par courriel, par la poste ou par tout autre moyen, ils sont priĂ©s d’y citer la Partie I de la Gazette du Canada, ainsi que la date de publication du prĂ©sent avis, et d’envoyer le tout Ă  Anthony Parker, directeur, Bureau de la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales, Agence canadienne d’inspection des aliments, 1400, chemin Merivale, Ottawa (Ontario) K1A 0Y9 (courriel : pbr.pov@inspection.gc.ca).

Ottawa, le 1er aoĂ»t 2025

La greffière adjointe intérimaire du Conseil privé
Janna Rinaldi

Règlement modifiant le Règlement sur la protection des obtentions végétales

1 Le paragraphe 7(2) du Règlement sur la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales rĂ©fĂ©rence 1 est abrogĂ©.

2 (1) L’alinĂ©a 19(1)f) du mĂŞme règlement est abrogĂ©.

(2) L’alinĂ©a 19(1)h) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(3) Le paragraphe 19(2) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

(2) Le requĂ©rant joint Ă  sa demande un Ă©chantillon de rĂ©fĂ©rence reprĂ©sentatif du matĂ©riel de multiplication viable de la variĂ©tĂ© vĂ©gĂ©tale faisant l’objet de la demande au moment du dĂ©pĂ´t de la demande ou Ă  tout autre moment conformĂ©ment au paragraphe (3).

(3) S’il est établi à la satisfaction du directeur que l’échantillon de référence n’était pas disponible au moment du dépôt de sa demande, le requérant qui n’a pas joint l’échantillon à sa demande, peut soumettre cet échantillon ultérieurement, mais avant la délivrance du certificat d’obtention.

3 L’alinĂ©a 20b) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

4 (1) Le passage de l’article 26 du mĂŞme règlement prĂ©cĂ©dant l’alinĂ©a a) est remplacĂ© par ce qui suit :

26 En cas de cession du certificat d’obtention par son titulaire, le cessionnaire, pour l’application du paragraphe 31(1) de la Loi, communique au directeur, dans un format qui lui est accessible, les renseignements suivants :

(2) L’alinĂ©a 26d) du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

5 L’article 29 du mĂŞme règlement est remplacĂ© par ce qui suit :

29 Les taxes ou droits exigibles dans le cadre de la Loi et du prĂ©sent règlement sont ceux prĂ©vus Ă  l’annexe II; ils sont versĂ©s au receveur gĂ©nĂ©ral du Canada en dollars canadiens.

6 Le mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’article 30, de ce qui suit :

Non-application du privilège accordé aux agriculteurs

31 L’exception prĂ©vue au paragraphe 5.3(2) de la Loi ne s’applique pas aux catĂ©gories de variĂ©tĂ©s vĂ©gĂ©tales suivantes :

Période de validité de la protection

32 Pour l’application du paragraphe 6(1) de la Loi, le certificat d’obtention pour les catĂ©gories ci-après est valide – Ă  moins qu’il n’y soit mis fin plus tĂ´t en conformitĂ© avec la loi – pour une pĂ©riode de vingt-cinq ans :

Vente d’une obtention végétale

33 Pour l’application du paragraphe 4(3) de la Loi, la vente ne comprend pas la publicitĂ© ou toute exposition qui n’est pas faite Ă  titre onĂ©reux.

7 Les renvois qui suivent le titre « Annexe I Â», Ă  l’annexe I du mĂŞme règlement, sont remplacĂ©s par ce qui suit :

(article 3)

8 L’article 2 de l’annexe II du mĂŞme règlement est abrogĂ©.

9 L’article 13 de l’annexe II du mĂŞme règlement est abrogĂ©.

10 L’annexe II du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, après l’article 14, de ce qui suit :
Article

Colonne I

Service

Colonne II

Taxe ou droit

15 DĂ©pĂ´t d’une demande de certificat d’obtention prĂ©sentĂ©e au directeur, selon le paragraphe 9(1) de la Loi, au moyen de l’outil de demande PRISMA de l’Union internationale pour la protection des obtentions vĂ©gĂ©tales (UPOV) 123.21

11 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

Conditions d’utilisation et Avis de confidentialité

Conditions d’utilisation

Vous ĂŞtes tenu de vous assurer que les commentaires que vous formulez ne contiennent aucun des Ă©lĂ©ments suivants :

  • renseignement personnel;
  • renseignement protĂ©gĂ© ou classifiĂ© du gouvernement du Canada;
  • commentaire discriminatoire ou qui incite Ă  la discrimination fondĂ©e sur la race, le sexe, la religion, l’orientation sexuelle ou contre tout autre groupe protĂ©gĂ© en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne ou de la Charte canadienne des droits et libertĂ©s;
  • commentaire haineux, diffamatoire ou obscène;
  • commentaire menaçant, violent, intimidant ou harcelant;
  • commentaire venant Ă  l’encontre des lois fĂ©dĂ©rales, provinciales ou territoriales du Canada;
  • commentaire qui constitue une usurpation d’identitĂ©, de la publicitĂ© ou du pollupostage;
  • commentaire dont le but est d'encourager ou d'inciter une activitĂ© criminelle;
  • liens externes;
  • commentaire rĂ©digĂ© dans une langue autre que le français ou l’anglais;
  • commentaire qui contrevient autrement au prĂ©sent avis.

L’institution fĂ©dĂ©rale qui gère le changement rĂ©glementaire proposĂ© conserve le droit d’examiner et de supprimer les renseignements personnels, les propos haineux ou tout autre renseignement jugĂ© inappropriĂ© Ă  la publication, tel qu’il est dĂ©crit ci-dessus.

Les renseignements commerciaux confidentiels ne doivent ĂŞtre affichĂ©s que dans la zone de texte rĂ©servĂ©e Ă  cette fin. En gĂ©nĂ©ral, « renseignements commerciaux confidentiels Â» dĂ©signe les renseignements qui i) ne sont pas accessibles au public, ii) sont traitĂ©s de façon confidentielle par la personne dont l’entreprise est concernĂ©e par ces renseignements et iii) ont une valeur Ă©conomique rĂ©elle ou potentielle pour la personne ou ses concurrents, car ils ne sont pas accessibles au public et leur divulgation entraĂ®nerait une perte financière pour la personne ou un gain important pour ses concurrents. Les commentaires fournis dans la zone rĂ©servĂ©e aux renseignements commerciaux confidentiels qui correspondent Ă  cette description ne seront pas rendus publics. L’institution fĂ©dĂ©rale qui gère le changement rĂ©glementaire proposĂ© conserve le droit de rendre le commentaire public s’il n’est pas considĂ©rĂ© qu’il s’agit d’un renseignement commercial confidentiel.

Vos commentaires seront affichés sur le site Web de la Gazette du Canada à la disposition du public pour examen. Cependant, vous avez le droit de soumettre vos commentaires de façon anonyme. Le cas échéant, vos commentaires seront rendus publics et attribués à une personne anonyme. Aucun autre renseignement à votre sujet ne sera rendu public.

Les commentaires seront affichĂ©s sur le site Web de la Gazette du Canada pendant au moins 10 ans.

Veuillez noter que la communication par courriel n’est pas sécurisée. Par conséquent, si la pièce jointe à transmettre contient des renseignements de nature délicate, veuillez écrire à l’adresse de courriel ministérielle pour discuter des façons dont vous pouvez transmettre ces renseignements.

Avis de confidentialité

Les renseignements fournis sont recueillis en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques, de la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, de la Loi de mise en Ĺ“uvre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, ainsi que des lois habilitantes des organismes de rĂ©glementation concernĂ©s, aux fins de recueillir des commentaires liĂ©s aux changements rĂ©glementaires. Vos commentaires et vos documents sont recueillis dans le but d’accroĂ®tre la transparence du processus rĂ©glementaire et de rendre le gouvernement plus accessible aux Canadiens.

Les renseignements personnels soumis sont recueillis, utilisĂ©s, communiquĂ©s, conservĂ©s et protĂ©gĂ©s contre l’accès par les personnes ou les organismes non autorisĂ©s conformĂ©ment aux dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels et du Règlement sur la protection des renseignements personnels. Les noms des personnes fournis ne seront pas affichĂ©s en ligne; ils seront toutefois conservĂ©s pour que nous puissions communiquer avec ces personnes au besoin. Les noms des organisations qui formulent des commentaires seront affichĂ©s en ligne.

Les renseignements soumis, y compris les renseignements personnels, seront accessibles Ă  Services publics et Approvisionnement Canada, Ă  qui incombe les responsabilitĂ©s de la page Web de la Gazette du Canada, et Ă  l’institution fĂ©dĂ©rale responsable de la gestion du changement rĂ©glementaire proposĂ©.

Toute personne est en droit de demander que les renseignements personnels la concernant lui soient communiquĂ©s ou qu’ils soient corrigĂ©s. Pour demander l’accès Ă  vos renseignements personnels ou leur correction, communiquez avec le Bureau de l’accès Ă  l’information et de la protection des renseignements personnels (AIPRP) de l’institution fĂ©dĂ©rale responsable de la gestion du changement rĂ©glementaire proposĂ©.

Vous pouvez adresser une plainte au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada au sujet de la gestion de vos renseignements personnels par une institution fédérale.

Les renseignements personnels fournis sont versĂ©s dans le fichier de renseignements personnels POU 938 ActivitĂ©s de sensibilisation. Les personnes qui souhaitent accĂ©der Ă  leurs renseignements personnels en vertu de la Loi sur la protection des renseignements personnels doivent en faire la demande Ă  l’organisme de rĂ©glementation compĂ©tent en fournissant suffisamment de renseignements pour permettre Ă  l’institution fĂ©dĂ©rale de rĂ©cupĂ©rer les renseignements personnels concernant ces personnes. L’institution fĂ©dĂ©rale pourrait avoir de la difficultĂ© Ă  retracer les renseignements personnels au sujet de personnes qui formulent des commentaires de façon anonyme et qui demandent l’accès Ă  leurs renseignements personnels.