Règlement modifiant l’annexe 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre et le Règlement sur la redevance sur les combustibles : DORS/2025-107

La Gazette du Canada, Partie II, volume 159, édition spéciale numéro 2

Enregistrement
DORS/2025-107 Le 15 mars 2025

LOI SUR LA TARIFICATION DE LA POLLUTION CAUSÉE PAR LES GAZ À EFFET DE SERRE

C.P. 2025-446 Le 15 mars 2025

Sur recommandation du ministre des Finances et en vertu des articles 166 et 168 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre rĂ©fĂ©rence a, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant l’annexe 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre et le Règlement sur la redevance sur les combustibles, ci-après.

Règlement modifiant l’annexe 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre et le Règlement sur la redevance sur les combustibles

Annexe 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre

1 Le tableau 5 de l’annexe 2 de la Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre rĂ©fĂ©rence a est modifiĂ© par remplacement des Colonnes 6 Ă  11 par ce qui suit :

Colonne 6

Taux des redevances applicables après le 31 mars 2025

Règlement sur la redevance sur les combustibles

2 Les alinĂ©as 3.1g) Ă  l) du Règlement sur la redevance sur les combustibles rĂ©fĂ©rence 1 sont abrogĂ©s.

3 L’article 25 du mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après le paragraphe (6), de ce qui suit :

Non-application après mars 2025

(7) Les paragraphes (3), (4) et (6) ne s’appliquent pas après mars 2025.

Non-application après septembre 2025

(8) Les paragraphes (1), (2) et (5) ne s’appliquent pas après septembre 2025.

4 Le mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’article 32, de ce qui suit :

PARTIE 11
Inscription et dĂ©clarations après mars 2025

Inscription non obligatoire — distributeur

33 Pour l’application du paragraphe 55(4) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre de distributeur relativement Ă  un type de combustible, l’article 55 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — importateur

34 Pour l’application du paragraphe 56(4) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre d’importateur relativement Ă  un type de combustible, l’article 56 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — Ă©metteur

35 Pour l’application du paragraphe 57(2) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est pas inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre d’émetteur, l’article 57 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle après mars 2025.

Inscription non obligatoire — utilisateur

36 Pour l’application du paragraphe 58(2) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est pas inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre d’utilisateur relativement Ă  un type de combustible, l’article 58 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — utilisateur de dĂ©chets combustibles

37 Pour l’application du paragraphe 59(3) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre d’utilisateur relativement Ă  des dĂ©chets combustibles, l’article 59 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement aux dĂ©chets combustibles après mars 2025.

Inscription non obligatoire — transporteur aĂ©rien

38 Pour l’application du paragraphe 60(7) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre de transporteur aĂ©rien ou de transporteur aĂ©rien dĂ©signĂ© relativement Ă  un type de combustible, l’article 60 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — transporteur maritime

39 Pour l’application du paragraphe 61(7) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre de transporteur maritime ou de transporteur maritime dĂ©signĂ© relativement Ă  un type de combustible, l’article 61 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — transporteur ferroviaire

40 Pour l’application du paragraphe 62(5) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre de transporteur ferroviaire ou de transporteur ferroviaire dĂ©signĂ© relativement Ă  un type de combustible, l’article 62 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscription non obligatoire — transporteur routier

41 Pour l’application du paragraphe 63(5) de la Loi, si le 31 mars 2025 une personne n’est ni inscrite ni tenue d’être inscrite pour l’application de la partie 1 de la Loi Ă  titre de transporteur routier relativement Ă  un type de combustible, l’article 63 de la Loi ne s’applique pas Ă  elle relativement Ă  ce type de combustible après mars 2025.

Inscriptions annulĂ©es — 1er novembre 2025

42 Pour l’application du rĂ©gime de redevance sur les combustibles et malgrĂ© les dispositions de la partie 1 de la Loi, chaque inscription en vertu de la section 4 de cette partie est annulĂ©e le 1er novembre 2025.

Production non obligatoire

43 Pour l’application du paragraphe 69(4) de la Loi, est une pĂ©riode de dĂ©claration prĂ©vue la pĂ©riode de dĂ©claration d’une personne et une dĂ©claration pour la pĂ©riode de dĂ©claration n’est pas tenue d’être produite si, Ă  la fois :

5 Le prĂ©sent règlement entre en vigueur ou est rĂ©putĂ© ĂŞtre entrĂ© en vigueur le 1er avril 2025 ou, si elle est antĂ©rieure, Ă  la date de sa publication dans la Gazette du Canada.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

La Loi sur la tarification de la pollution causĂ©e par les gaz Ă  effet de serre (la Loi) fournit un cadre juridique et prĂ©voit des pouvoirs habilitants pour le système fĂ©dĂ©ral de tarification de la pollution par le carbone (filet de sĂ©curitĂ© fĂ©dĂ©ral) afin d’établir les normes nationales minimales en matière de tarification de gaz Ă  effet de serre (GES) pour rĂ©duire les Ă©missions de GES. Le filet de sĂ©curitĂ© fĂ©dĂ©ral comporte deux composantes : une redevance rĂ©glementaire sur les combustibles fossiles (la redevance sur les combustibles) et un système de tarification fondĂ© sur le rendement (STFR) pour les grandes industries.

Établir un prix sur la pollution est à la base du plan climatique du Canada. Il s’agit d’un système flexible et qui favorise les solutions axées sur le marché. Le gouvernement fédéral recentre la tarification de la pollution sur la tarification de la pollution par le carbone pour l’industrie en éliminant la redevance sur les combustibles et l’exigence d’avoir une tarification du carbone pour les consommateurs. Le STFR fédéral a été conçu de manière à mettre un prix sur la pollution par le carbone en encourageant les installations industrielles des secteurs risquant fortement de voir leur compétitivité affectée et étant à risque élevé de fuites de carboneréférence 2 en raison de la tarification de la pollution par le carbone à réduire leurs émissions par unité de production. La tarification du carbone fait partie d’un ensemble de mesures visant à lutter contre le changement climatique. En l’absence de la redevance sur les combustibles, d’autres mesures continueront d’encourager les réductions d’émissions. Avec le règlement modifié, le gouvernement fait un premier pas pour recentrer le régime fédéral de tarification de la pollution. Le gouvernement fédéral a l’intention de déposer des amendements législatifs afin de mettre à jour la Loi.

Contexte

La partie 1 de la Loi relève du ministre des Finances et est administrĂ©e par l’Agence du revenu du Canada (ARC) et, Ă  la frontière, par l’Agence des services frontaliers du Canada. Elle fournit un cadre juridique et prĂ©voit des pouvoirs habilitants pour le système de redevance sur les combustibles. La redevance sur les combustibles s’applique actuellement Ă  Terre-Neuve-et-Labrador, Ă  l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta, au Nunavut et au Yukon (provinces assujetties). Elle est gĂ©nĂ©ralement payĂ©e par les producteurs ou les distributeurs de combustible et s’applique de façon gĂ©nĂ©rale aux combustibles fossiles produits, livrĂ©s ou utilisĂ©s dans une province assujettie, transfĂ©rĂ©s dans une province assujettie d’un autre endroit au Canada ou importĂ©s au Canada dans un lieu donnĂ© d’une province assujettie.

La redevance sur les combustibles s’applique aux taux prĂ©vus Ă  l’annexe 2 de la Loi, lesquels varient selon le type de combustible. Les taux reprĂ©sentent un prix du carbone de 80 $ par tonne en 2024-2025. La partie 1 de la Loi prĂ©voit Ă©galement que certaines modifications et certains ajouts au rĂ©gime de redevance sur les combustibles peuvent ĂŞtre effectuĂ©s par voie rĂ©glementaire. Le Règlement sur la redevance sur les combustibles a Ă©tĂ© pris afin de prĂ©voir de telles règles supplĂ©mentaires pour le bon fonctionnement du rĂ©gime de redevance sur les combustibles.

Les articles 55 Ă  62 de la Loi confèrent le pouvoir de prĂ©voir les personnes visĂ©es par règlement ou les personnes d’une catĂ©gorie rĂ©glementaire pour qui, ou les conditions prĂ©vues par règlement en vertu desquelles, les obligations de s’inscrire pour certaines catĂ©gories d’inscrits en vertu de la partie 1 de la Loi ne s’appliquent pas. L’article 69 de la Loi confère le pouvoir de prĂ©voir par règlement les circonstances ou les conditions en vertu desquelles les obligations de produire en vertu de la partie 1 de la Loi ne s’appliquent pas. L’article 166 de la Loi confère le pouvoir de prendre un règlement modifiant l’annexe 2 de la Loi relativement aux taux de la redevance sur les combustibles applicables, ainsi que de prĂ©voir par règlement tout ce qui peut ĂŞtre prĂ©vu par règlement. L’article 168 de la Loi confère le pouvoir de prendre un règlement Ă©tablissant les règles prĂ©voyant les modalitĂ©s d’application de ce rĂ©gime et les règles relatives Ă  d’autres aspects concernant l’application de ce rĂ©gime. Ces dispositions de la partie 1 de la Loi confèrent au gouverneur en conseil le pouvoir de mettre en Ĺ“uvre des règles qui fixent les taux de la redevance sur les combustibles Ă  zĂ©ro, Ă©liminent certaines exigences administratives et annulent certaines inscriptions Ă  une date prĂ©cise.

Par le passé, des règlements modifiant la Loi et le Règlement sur la redevance sur les combustibles, comme DORS/2020-261 et DORS/2023-129, ont été publiés dans la Gazette du Canada afin de modifier les taux de la redevance sur les combustibles et son applicabilité à l’échelle provinciale.

Une recherche indĂ©pendante effectuĂ©e par l’Institut climatique du Canada rĂ©vèle que les systèmes de tarification du carbone pour l’industrie seront le principal moteur des rĂ©ductions d’émissions attribuables Ă  la tarification du carbone d’ici 2030. Avec la cessation de l’application de la redevance sur les combustibles, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a l’intention de recentrer les exigences fĂ©dĂ©rales en matière de tarification de la pollution par le carbone pour veiller Ă  ce que des systèmes de tarification du carbone soient mis en place dans tout le Canada pour un large Ă©ventail d’émissions de gaz Ă  effet de serre provenant de l’industrie. Il a Ă©galement l’intention de mobiliser les provinces, les territoires, les peuples autochtones et les parties prenantes concernant les changements aux normes nationales minimales de rigueur pour la tarification de la pollution par le carbone, connues sous le nom des critères du « modèle fĂ©dĂ©ral Â». Ce faisant, le gouvernement fĂ©dĂ©ral entend renforcer l’approche du Canada en matière de tarification du carbone pour l’industrie afin d’assurer son efficacitĂ© continue et de continuer Ă  progresser dans la rĂ©alisation des objectifs climatiques.

Il est attendu que des modifications soient apportées pour que le modèle fédéral soit axé à veiller à ce que les systèmes de tarification du carbone pour l’industrie continuent de réduire au maximum les émissions et d’encourager la transition vers des technologies à faible teneur en carbone, tout en protégeant l’industrie contre les répercussions sur la compétitivité et les fuites de carbone. L’objectif des critères du modèle fédéral demeurerait que les systèmes soient similairement rigoureux, équitables et efficaces. La mobilisation porterait sur les possibilités de renforcer les marchés industriels du carbone afin qu’ils encouragent les grands projets de décarbonation nécessaires dans l’ensemble de l’industrie.

Depuis la mise en Ĺ“uvre de la redevance sur les combustibles en 2019, le gouvernement a mis en place des politiques complĂ©mentaires d’attĂ©nuation du changement climatique, dont certaines sont complĂ©mentaires Ă  la redevance sur les combustibles. En 2022, le gouvernement du Canada a publiĂ© le Plan de rĂ©duction des Ă©missions pour 2030 : Prochaines Ă©tapes du Canada pour un air pur et une Ă©conomie forte, lequel est un plan exhaustif pour que le Canada atteigne d’ici 2030 un niveau de 40 % sous le niveau d’émissions nationales de 2005.

Objectif

Le règlement modifiĂ© a pour objectif d’éliminer la redevance sur les combustibles puisque le gouvernement fĂ©dĂ©ral a l’intention de recentrer les exigences fĂ©dĂ©rales en matière de tarification de la pollution par le carbone en veillant Ă  ce que des systèmes de tarification du carbone soient en place dans tout le Canada pour un large Ă©ventail d’émissions de gaz Ă  effet de serre provenant de l’industrie. Le règlement modifiĂ© cessera l’application de la redevance sur les combustibles Ă  compter du 1er avril 2025, en fixant les taux applicables de la redevance contenus Ă  l’annexe 2 de la Loi Ă  zĂ©ro, Ă  compter du 1er avril 2025. Le règlement modifiĂ© Ă©limine Ă©galement des obligations administratives spĂ©cifiques, comme les obligations de produire et de s’inscrire en vertu de la partie 1 de la Loi.

Description

Le règlement modifiĂ© prĂ©voit que les taux applicables de la redevance sur les combustibles pour tous les types de combustibles et pour les dĂ©chets combustibles soient fixĂ©s Ă  zĂ©ro après le 31 mars 2025. Par consĂ©quent, Ă  compter du 1er avril 2025, la redevance sur les combustibles cesse de s’appliquer.

Le règlement modifiĂ© effectue Ă©galement une modification corrĂ©lative, pour plus de certitude, afin de supprimer toutes les dates après le 31 mars 2025 auxquelles il y aurait, par ailleurs, une obligation annuelle de calculer les stocks dĂ©tenus et de payer la redevance sur les combustibles sur ces stocks.

Le règlement modifié prévoit également la cessation de l’application de certaines exigences administratives qui ne sont plus nécessaires. L’allègement administratif prévu est décrit ci-dessous.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Afin d’atteindre l’objectif du gouvernement fĂ©dĂ©ral d’éliminer la redevance sur les combustibles le 1er avril 2025, aucune consultation n’a Ă©tĂ© menĂ©e sur le règlement modifiĂ©. Pour la mĂŞme raison, le règlement modifiĂ© a Ă©tĂ© exemptĂ© de publication prĂ©alable.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Pour les mesures figurant dans le règlement modifié, aucune incidence directe n’a été identifiée relativement aux obligations du gouvernement concernant les traités modernes.

Le gouvernement du Canada a l’intention de mobiliser les peuples autochtones sur les changements aux normes nationales minimales de rigueur pour la tarification de la pollution par le carbone alors que le gouvernement recentre la tarification de la pollution par le carbone sur la tarification de la pollution pour l’industrie.

Choix de l’instrument

La Loi confère au gouverneur en conseil le pouvoir de prendre des règlements relatifs Ă  l’application de la redevance sur les combustibles en vertu de la partie 1 de la Loi, y compris de nouveaux taux de la redevance sur les combustibles et des règles Ă©tablissant dans quelles circonstances certaines exigences ne s’appliquent pas. Les modifications rĂ©glementaires sont donc le mĂ©canisme appropriĂ© pour la mise en Ĺ“uvre de cette nouvelle mesure de politique relativement au rĂ©gime de redevance sur les combustibles en vertu de la Loi.

Analyse de la réglementation

Coûts et avantages

Analyse coûts-avantages

La tarification fĂ©dĂ©rale de la pollution par le carbone est neutre sur le plan des recettes pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral; les produits directs issus du filet de sĂ©curitĂ© fĂ©dĂ©ral demeurent dans la province ou le territoire oĂą ils sont perçus. Dans les provinces oĂą la redevance sur les combustibles s’applique — Terre-Neuve-et-Labrador, ĂŽle-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Alberta — la majoritĂ© des produits directs issus de la redevance fĂ©dĂ©rale sur les combustibles sont retournĂ©s aux mĂ©nages (lesquels sont les porteurs ultimes de l’impact du prix du carbone) au moyen de la Remise canadienne sur le carbone (RCC). Dans le cadre de cette approche, la majoritĂ© des mĂ©nages reçoivent plus d’argent qu’ils n’en paient, les mĂ©nages Ă  faible revenu Ă©tant ceux qui en bĂ©nĂ©ficient le plus. Au Yukon et au Nunavut, tous les produits directs issus de la redevance fĂ©dĂ©rale sur les combustibles sont retournĂ©s aux gouvernements territoriaux. Veuillez consulter la section de l’analyse comparative entre les sexes plus ci-dessous pour plus de dĂ©tails sur la façon dont les produits issus de la redevance sur les combustibles sont retournĂ©s aux particuliers.

Le règlement modifiĂ© aurait pour effet d’éliminer la redevance sur les combustibles en fixant les taux applicables de la redevance indiquĂ©s Ă  l’annexe 2 de la Loi Ă  zĂ©ro, Ă  compter du 1er avril 2025, et d’éliminer certaines obligations administratives spĂ©cifiques, comme les exigences de produire et de s’inscrire en vertu de la partie 1 de la Loi.

Une analyse quantitative a Ă©tĂ© effectuĂ©e pour les annĂ©es de redevance sur les combustibles 2025-2030. Cette pĂ©riode a Ă©tĂ© choisie puisque 2030 est la dernière annĂ©e pour laquelle des augmentations de la tarification du carbone sont prĂ©vues en vertu du modèle fĂ©dĂ©ral.

L’analyse quantitative utilise un modèle informatique d’équilibre général d’ECCC de l’économie canadienne (EC-PRO) afin d’analyser les impacts différentiels du règlement modifié.

Scénario de référence

Le scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence utilisĂ© dans cette analyse est une projection selon un scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence pour 2023 modifiĂ© (Ref23). Le Ref23 comprend des politiques et des mesures fĂ©dĂ©rales, provinciales et territoriales qui Ă©taient en vigueur au mois d’aoĂ»t 2023. Il s’agit notamment des politiques comme le prix du carbone augmentant Ă  170 $ par tonne d’équivalent en dioxyde de carbone (CO2e) d’ici 2030 (Ă  la fois la redevance fĂ©dĂ©rale sur les combustibles et le STFR, et les Ă©quivalents provinciaux/territoriaux), du Règlement sur les combustibles propres (RCP) et des crĂ©dits d’impĂ´t Ă  l’investissement. Toutefois, le Ref23 n’inclut pas certaines politiques ayant Ă©tĂ© depuis incluses dans le Ref24, en particulier le règlement sur la norme de disponibilitĂ© des vĂ©hicules Ă©lectriques (NDVE), pour les fins de cette analyse.

Ainsi, la version des mesures supplĂ©mentaires du scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence Ref23 a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour cette analyse, laquelle comprend Ă©galement les mandats de vĂ©hicules lĂ©gers et lourds zĂ©ro Ă©mission (VZE), la StratĂ©gie pour les bâtiments verts, la StratĂ©gie pour l’hydrogène et le Plafond des Ă©missions du secteur pĂ©trolier et gazier, la version pour consultation du Règlement sur l’électricitĂ© propre, le Règlement renforcĂ© sur le mĂ©thane du secteur pĂ©trolier et gazier et autres. Les mandats des VZE lĂ©gers sont très importants pour comprendre l’incidence de l’élimination de la redevance sur les combustibles (voir ci-dessous).

L’inclusion de ces politiques additionnelles dans le présent scénario crée des interactions supplémentaires, entraînant des incidences moindres des émissions provenant de l’élimination de la redevance sur les combustibles. C’est-à-dire qu’il existe maintenant un ensemble de différentes politiques de réduction des émissions. L’élimination de la redevance sur les combustibles aurait maintenant une incidence moindre sur les émissions comparativement au moment où elle a été instaurée, puisqu’il existe maintenant d’autres politiques couvrant les mêmes sources d’émissions, lesquelles assumeront un rôle plus important en cas d’élimination de la redevance sur les combustibles.

Scénario réglementaire

Le scénario réglementaire s’appuie sur le scénario de référence, avec l’hypothèse supplémentaire selon laquelle le règlement modifié est mis en œuvre. Le règlement modifié est modélisé comme ayant l’effet d’éliminer la redevance sur les combustibles, à compter de 2025, et toutes les tarifications du carbone similaires dans les systèmes provinciaux et territoriaux de tarification du carbone, ainsi que d’éliminer tous les produits qui étaient retournés aux ménages au moyen de la RCC ou de systèmes provinciaux. La trajectoire du prix du carbone est maintenue dans les systèmes de tarification du carbone pour l’industrie et l’hypothèse est prise que le Québec maintienne la tarification du carbone au moyen de son système de plafonnement et d’échange auprès de la Californie de la Western Climate Initiative (WCI). Dans le scénario réglementaire, l’économie et l’ensemble des autres politiques modélisées réagissent à la suppression de la redevance sur les combustibles.

Il y a des interactions importantes qui se produisent dans l’EC-Pro dans le scĂ©nario rĂ©glementaire et expliquent la modĂ©lisation des rĂ©sultats :

Coûts

Le ministère des Finances Canada, Ă  l’aide des donnĂ©es d’émissions d’ECCCrĂ©fĂ©rence 3, estime que l’élimination de la redevance sur les combustibles entraĂ®nera une diminution cumulative de 12,57 Mt de rĂ©ductions d’émission de GES de 2025 Ă  2030. Cette estimation de l’effet environnemental de la redevance sur les combustibles diffère des estimations prĂ©cĂ©dentes, comme celle publiĂ©e par le DPB en octobre 2024. Alors que l’analyse prĂ©cĂ©dente conclut que la redevance sur les combustibles est responsable d’une rĂ©duction de 15 Mt d’ici 2030, l’analyse actuelle conclut qu’elle n’est responsable que de 3,3 Mt en 2030. Il est important de noter que l’impact sur les progrès vers l’objectif de 2030 du Canada est diffĂ©rent en raison des changements apportĂ©s aux crĂ©dits WCI achetĂ©s par le QuĂ©bec dans le cadre de son système de plafonnement et d’échange.

Cette analyse n’est toutefois pas comparable. L’analyse réalisée pour le DPB a évalué un scénario de tarification du carbone avec un scénario alternatif dans lequel il n’y a jamais eu de tarification du carbone, et la tarification du carbone au Québec a également été éliminée. En revanche, l’analyse actuelle compare le scénario de tarification à un scénario contrefactuel dans lequel la redevance sur les combustibles est en place jusqu’en 2024 et est éliminée en 2025, mais où le système de plafonnement et d’échange du Québec reste intact. En outre, l’analyse actuelle tient compte de politiques supplémentaires telles que le RCP, les mandats VZE et la Stratégie pour les bâtiments verts; ces politiques supplémentaires, qui interagissent avec la redevance sur les combustibles, finissent par réduire l’impact de la suppression de la redevance sur les combustibles.

Pour monĂ©tiser les coĂ»ts provenant de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions, le coĂ»t social du carbone d’ECCCrĂ©fĂ©rence 3 a Ă©tĂ© utilisĂ©. Le coĂ»t social du carbone d’ECCC est une mesure des dommages graduels attendus d’une faible augmentation des Ă©missions de carbone. Chaque annĂ©e, le coĂ»t social du carbone augmente Ă  la suite de dommages graduels plus importants aux systèmes physiques et Ă©conomiques en raison des Ă©missions futures et des incidences accrues sur la richesse en raison d’une plus grande volontĂ© de payer afin d’éviter des dommages Ă©conomiques. En 2023, le coĂ»t social du carbone Ă©tait estimĂ© Ă  261 dollars par tonne et devrait atteindre 294 dollars en 2030 (en dollar de 2021). Au moyen des chiffres du coĂ»t social du carbone de 2025 Ă  2030, le coĂ»t monĂ©tisĂ© de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions au cours de la pĂ©riode de l’élimination de la redevance sur les combustibles conformĂ©ment au règlement modifiĂ© est estimĂ© Ă  environ 3,83 milliards de dollars (en dollar de 2024, actualisĂ© Ă  2 % jusqu’en 2025-2026).

Le tableau 1 montre l’estimation de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions et des coĂ»ts monĂ©taires associĂ©s au règlement modifiĂ©.

Tableau 1 : Estimation de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions et des coĂ»ts monĂ©taires
Intervenant concerné Description du coût 2025-2026 2026-2027 2027-2028 2028-2029 2029-2030 2030-2031 Total
SociĂ©tĂ© canadienne   Estimation de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions (en mĂ©gatonne d’équivalent en CO2) 1,28 1,39 1,26 1,87 3,46 3,32 12,57
Estimation du coĂ»t social du carbone de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions (en millions de dollars de 2024, actualisĂ© Ă  2 %) 394 427 384 571 1 049 1 005 3 829
Avantages

La tarification du carbone en vertu de la redevance fédérale sur les combustibles est généralement neutre au plan des recettes pour le gouvernement fédéral, au fil du temps, pour les Canadiennes et les Canadiens, puisque les produits sont retournés aux administrations par l’entremise de la RCC pour les ménages et d’autres paiements. Par conséquent, l’avantage direct de l’élimination de la redevance sur les combustibles pour les ménages devrait être limité.

Toutefois, ceci ayant été conforme à l’objectif des politiques de la tarification du carbone du gouvernement, la redevance sur les combustibles augmentait les coûts des combustibles fossiles afin d’encourager des choix d’une consommation moins polluante. En l’absence de considérations environnementales, cette augmentation créait une distorsion économique, menant à des pertes d’efficacité dans l’économie. Par conséquent, la cessation de l’application de la redevance sur les combustibles devrait générer des gains économiques qui profiteraient aux ménages et aux entreprises.

Les gains Ă©conomiques globaux peuvent ĂŞtre estimĂ©s Ă  l’aide d’un modèle informatique d’équilibre gĂ©nĂ©ral (EGC), lequel tient compte des rĂ©actions comportementales dynamiques au sein d’une Ă©conomie. Le modèle EC-PRO est le modèle EGC exploitĂ© par ECCC pour mesurer l’incidence des politiques climatiques sur l’économie et les Ă©missions. EC-PRO prĂ©voit qu’en tenant compte des interactions de politiques, l’élimination de la redevance sur les combustibles augmente le PIB de 0,5 % en 2030. Les gains de bien-ĂŞtre totaux, sans tenir compte du coĂ»t social du carbone, pour les mĂ©nages, mesurĂ©s par la variation Ă©quivalente4,5,6, Ă©quivaudraient Ă  une augmentation de 0,3 % de la consommation des mĂ©nages en 2030 (5,4 milliards de dollars de 2024). La modĂ©lisation d’une plus grande dĂ©pendance Ă  l’égard des mesures rĂ©glementaires de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre constitue un dĂ©fi et ces rĂ©sultats pourraient ne pas tenir compte de toutes les pertes d’efficacitĂ© pertinentes.

Intervenant concerné Description de l’avantage 2025-26 2026-27 2027-28 2028-29 2029-30 2030-31 Total
MĂ©nages canadiens Estimation de l’impact sur la consommation globale 2 398 1 553 2 229 3 056 4 483 5 441 19 160
Changement en pourcentage 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % 0,2 % 0,3 % 0,2%

Limitations de l’analyse coûts-avantages

Bien qu’une analyse coûts-avantages puisse être un outil utile pour quantifier les éléments et résultats clés de la cessation de la redevance sur les combustibles, cette analyse ne peut pas capturer tous les coûts et bénéfices et comporte d’importantes limitations.

Analyse de sensibilité

Compte tenu de l’incertitude potentielle liĂ©e aux diverses hypothèses, des analyses de sensibilitĂ© ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour Ă©valuer l’impact des modifications du taux d’actualisation.

Le gouvernement fĂ©dĂ©ral utilise un taux d’actualisation de 2 % pour obtenir une valeur actualisĂ©e de tous les coĂ»ts et avantages dans toute analyse coĂ»ts-avantages (ACA) ou analyse dans laquelle les valeurs du coĂ»t social des GES sont appliquĂ©es Ă  plusieurs annĂ©es futures. Pour l’analyse de sensibilitĂ©, il est recommandĂ© d’appliquer un taux d’actualisation de 1,5 % et de 2,5 % afin d’évaluer les diffĂ©rents dommages supplĂ©mentaires causĂ©s par les Ă©missions de GES. Une analyse de sensibilitĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e afin de comparer l’analyse centrale (taux d’actualisation de 2 %) avec un taux d’actualisation plus Ă©levĂ© (2,5 %) et plus faible (1,5 %), mais cela n’a pas un grand impact en raison de la courte durĂ©e de l’horizon analytique. En utilisant un taux d’actualisation de 1,5 %, le coĂ»t social du carbone total attribuable Ă  la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions augmente de 2 % Ă  3,89 milliards de dollars (en dollar de 2024) et en utilisant un taux d’actualisation de 2,5 %, le coĂ»t total diminue de 2 % pour atteindre 3,77 milliards de dollars (en dollar de 2024).

Lentille des petites entreprises

L’analyse sous la lentille des petites entreprises a conclu que le règlement modifiĂ© n’imposera aucun coĂ»t direct d’administration ou de conformitĂ© aux petites entreprises canadiennes. Les exigences relatives Ă  la redevance sur les combustibles en vertu de la partie 1 de la Loi, du Règlement sur la redevance sur les combustibles et du règlement modifiĂ© s’appliquent gĂ©nĂ©ralement aux producteurs et distributeurs de combustible en amont de la chaĂ®ne de distribution, qui sont, de façon gĂ©nĂ©rale, des entreprises de taille moyenne ou grande.

Ă€ l’avenir, il n’y aurait pas de nouveaux produits issus de la redevance sur les combustibles Ă  retourner aux entreprises, notamment au moyen de la remise canadienne sur le carbone pour les petites entreprises, un crĂ©dit d’impĂ´t remboursable qui retourne une partie des produits issus de la redevance sur les combustibles aux petites et moyennes entreprises en fonction du nombre d’employĂ©s qu’elles comptent. Dans la mesure oĂą la redevance sur les combustibles ne s’appliquera plus en vertu du règlement modifiĂ©, on peut s’attendre Ă  ce que les petites entreprises qui Ă©taient incapables de transfĂ©rer l’entièretĂ© du coĂ»t de la redevance sur les combustibles Ă  leurs clients soient en meilleures posture. Il est possible que certaines petites entreprises – dans la mesure oĂą elles Ă©taient admissibles Ă  la RCC pour les petites entreprises, avaient un nombre relativement Ă©levĂ© d’employĂ©s et utilisaient une quantitĂ© relativement faible de combustibles fossiles – puissent ĂŞtre dĂ©favorisĂ©es lorsque le règlement modifiĂ© entrera en vigueur et l’application de la RCC pour les petites entreprises sera suspendue.

Règle du « un-pour-un Â»

La règle du « un pour un Â» s’applique puisqu’il y a une diminution progressive du fardeau administratif des entreprises. La proposition est considĂ©rĂ©e comme un « ajout Â» selon la règle. Aucun titre rĂ©glementaire n’est abrogĂ© ou introduit. Le règlement modifiĂ© entraĂ®nerait des Ă©conomies de coĂ»ts administratifs annualisĂ©s totales de 1 756 317,95 dollars, ce qui tient compte des Ă©conomies en raison de la cessation de l’application des exigences de production de dĂ©clarations pour environ 13 000 inscrits.

ConformĂ©ment au Règlement sur la rĂ©duction de la paperasse, l’évaluation des incidences administratives a Ă©tĂ© effectuĂ©e pour une pĂ©riode de dix ans, Ă  compter de l’inscription. Toutes les valeurs inscrites dans la prĂ©sente section sont prĂ©sentĂ©es en dollars pour 2012, actualisĂ©es Ă  2012 au taux de 7 %.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Le règlement modifié n’exige pas une coopération ou une harmonisation en matière de réglementation avec d’autres administrations.

Effets sur l’environnement

Conformément à la directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale et économique stratégique (directive EEES), une EEES exhaustive a été réalisée. Les propositions réglementaires soumises à la directive du Cabinet sur la réglementation sont exemptées de la section de la directive EEES relative à l’analyse économique puisque l’analyse coût-avantage a été réalisée dans le cadre de l’Étude d’impact de la réglementation, conformément à la directive du Cabinet sur la réglementation.

L’élimination de l’application de la redevance sur les combustibles du système de tarification du carbone du Canada est un changement de politique important et complexe dans l’ensemble de l’économie. En cessant l’application de la redevance sur les combustibles, le règlement modifiĂ© rĂ©duira probablement les prix des combustibles fossiles. MĂŞme si cette proposition est susceptible d’offrir une baisse des prix des combustibles Ă  court terme aux consommateurs, toutes choses Ă©tant Ă©gales par ailleurs, elle est Ă©galement susceptible d’avoir des effets nĂ©gatifs Ă  long terme, comme des coĂ»ts plus Ă©levĂ©s rĂ©sultant des rĂ©percussions sur les changements climatiques (en raison de la diminution de la rĂ©duction des Ă©missions) et des occasions manquĂ©es de faire la transition vers des sources d’énergie durable et Ă  faible Ă©mission de carbone. Les secteurs comme le transport et le chauffage domestique, qui dĂ©pendent fortement des combustibles fossiles, verraient une augmentation des Ă©missions, aggravant les effets nĂ©gatifs des changements climatiques. La cessation de l’application de la redevance sur les combustibles devrait conduire Ă  un manque Ă  gagner en termes de rĂ©duction des Ă©missions annuelles de GES en 2030 d’environ 3 Mt par rapport au statu quo dans lequel la redevance sur les combustibles reflète un prix du carbone augmentant jusqu’à 170 dollars par tonne en 2030.

Les répercussions du règlement modifié sur l’environnement pourraient être atténuées par d’autres politiques climatiques éventuelles mises en œuvre à la place de la redevance sur les combustibles. Le gouvernement fédéral entend recentrer les normes fédérales en matière de tarification de la pollution par le carbone pour veiller à ce que des systèmes de tarification du carbone soient mis en place dans tout le Canada pour un large éventail d’émissions de gaz à effet de serre provenant de l’industrie. Il a également l’intention de collaborer avec les provinces et les territoires sur les approches pour renforcer la tarification du carbone pour l’industrie et mettre à jour les normes nationales minimales de rigueur.

Analyse comparative entre les sexes plus

Ă€ Terre-Neuve-et-Labrador, Ă  l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, le gouvernement fĂ©dĂ©ral retourne la majeure partie des produits directs issus de la redevance sur les combustibles directement aux particuliers et aux familles par l’intermĂ©diaire de la RCC trimestrielle, avec un supplĂ©ment de 20 % pour les habitants des petites collectivitĂ©s et rĂ©gions rurales. Au Yukon et au Nunavut, le gouvernement fĂ©dĂ©ral retourne la totalitĂ© des produits directs issus de la redevance sur les combustibles aux gouvernements territoriaux.

Le règlement modifiĂ© et la cessation de la RCC bĂ©nĂ©ficieraient principalement aux Canadiens plus vieux et/ou mieux nantis. L’effet net du système actuel qui comprend des coĂ»ts de la redevance sur les combustibles et la RCC sur les mĂ©nages a tendance Ă  constituer un avantage net pour les mĂ©nages Ă  revenus faibles et moyens et un coĂ»t net pour les mĂ©nages Ă  revenu Ă©levĂ©. Par consĂ©quent, l’élimination de la redevance sur les combustibles et de la RCC devrait, de façon gĂ©nĂ©rale, profiter aux Canadiens nantis qui ont tendance Ă  utiliser plus de combustibles fossiles, alors qu’elle aurait de manière gĂ©nĂ©rale un impact nĂ©gatif sur les mĂ©nages Ă  revenus faibles et moyens. Pour l’annĂ©e de la redevance sur les combustibles 2024-2025 par exemple, le ministère des Finances (Ă  l’aide de la Base de donnĂ©es et Modèle de simulation de politiques sociales, ainsi que de calculs internes) estime qu’à peu près 85 % des mĂ©nages dont le revenu est infĂ©rieur Ă  40 000 $ ont rĂ©alisĂ© un bĂ©nĂ©fice net tirĂ© du rĂ©gime de redevance sur les combustibles et de la RCC, par rapport Ă  seulement Ă  peu près 55 % des mĂ©nages dont le revenu est supĂ©rieur Ă  250 000 dollars. (Ces estimations supposent que tous les mĂ©nages produisent leurs dĂ©clarations de revenus et reçoivent la RCC, et qu’ils ne tiennent pas compte du paiement de taxes de vente supplĂ©mentaires). Les mĂ©nages Ă  revenu Ă©levĂ© bĂ©nĂ©ficieront donc de façon disproportionnĂ©e de l’élimination de la redevance sur les combustibles et de la cessation de la RCC.

Les groupes qui sont davantage affectés par le changement climatique selon le gouvernement du Canadaréférence 4 (p. ex. les jeunes, les personnes autochtones, les membres des minorités visibles et les personnes économiquement défavorisées) devraient être touchés de manière disproportionnée par la suppression de la redevance sur les combustibles. Même si les aînés sont particulièrement vulnérables au changement climatique, les jeunes devraient faire face à un impact négatif disproportionné, étant donné que l’aggravation des effets climatiques à long terme les affecterait de manière plus significative.

Justification

Le Canada a publiĂ© son premier Plan de rĂ©duction des Ă©missions (PRE) en 2022, l’un des premiers produits livrables prĂ©vus par la Loi canadienne sur la responsabilitĂ© en matière de carboneutralitĂ©. Ce plan dĂ©finit les prochaines Ă©tapes pour atteindre la cible de rĂ©duction des Ă©missions du Canada pour 2030 et reprĂ©sente un jalon concret dans les efforts pour renforcer la transparence et la responsabilisation pendant la transition vers la carboneutralitĂ©. Le PRE pour 2030 s’appuie sur les assises Ă©tablies par les mesures climatiques prĂ©cĂ©dentes du Canada avec une sĂ©rie de nouvelles mesures d’attĂ©nuation, de stratĂ©gies et de nouveaux investissements. Le plan tient Ă©galement compte des contributions de milliers de Canadiens, d’entreprises et de collectivitĂ©s, ainsi que des partenaires autochtones, des provinces, des territoires et du Groupe consultatif pour la carboneutralitĂ©.

Établir un prix sur la pollution par le carbone est une partie importante du plan climatique du Canada. Il s’agit d’un système flexible qui favorise les solutions axées sur le marché. Le gouvernement fédéral refocalise la tarification de la pollution par le carbone sur la tarification de la pollution par le carbone pour l’industrie en éliminant l’exigence d’avoir une tarification du carbone pour les consommateurs, y compris la redevance fédérale sur les combustibles. La tarification du carbone pour l’industrie est, et restera, l’une des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre les plus importantes pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada d’ici 2030.

Le plan climatique du Canada comprend des politiques complémentaires d’atténuation des changements climatiques, dont certaines sont complémentaires à la redevance sur les combustibles, comme la Stratégie canadienne pour les bâtiments verts, le RCP et la NDVE. Par exemple, la NDVE exige des constructeurs et des importateurs qu’ils atteignent annuellement des cibles réglementées pour les ventes de VZE, ce qui vise à offrir aux consommateurs suffisamment d’options de VZE pour encourager un changement de comportement des véhicules à moteur à combustion interne vers les VZE. De plus, le RCP constitue un élément important du plan climatique du Canada visant à réduire les émissions et à accélérer l’utilisation de technologies et de combustibles propres. Grâce au RCP, l’essence et le diesel que les Canadiens utilisent quotidiennement deviendront progressivement plus propres au fil du temps et des alternatives abordables seront de plus en plus accessibles aux consommateurs.

Avec le règlement modifiĂ©, le gouvernement fait un premier pas pour recentrer les normes fĂ©dĂ©rales en matière de tarification de la pollution par le carbone pour veiller Ă  ce que des systèmes de tarification du carbone soient mis en place dans tout le Canada pour un large Ă©ventail d’émissions de gaz Ă  effet de serre provenant de l’industrie. Le règlement modifiĂ© a pour effet d’éliminer l’obligation de payer un prix sur le carbone en vertu du rĂ©gime fĂ©dĂ©ral de redevance sur les combustibles (partie 1 de la Loi) du système global de tarification du carbone, lequel inclut Ă©galement la composante de la tarification du carbone pour l’industrie connue sous le nom de Système fĂ©dĂ©ral de tarification fondĂ© sur le rendement (partie 2 de la Loi). Le gouvernement fĂ©dĂ©ral a l’intention de dĂ©poser des amendements lĂ©gislatifs afin de mettre Ă  jour la Loi, comme l’abrogation de la redevance sur les combustibles en vertu de la partie 1.

Le gouvernement fédéral entend aussi examiner le renforcement de la tarification de la pollution pour l’industrie, y compris le STFR. À cette fin, le gouvernement entend collaborer avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones, l’industrie et les autres intervenants sur les approches pour renforcer la tarification du carbone pour l’industrie et mettre à jour les exigences nationales minimales de rigueur connexes. La Loi continuera d’accomplir son objectif consistant à établir les normes nationales minimales en matière de tarification de GES pour réduire les émissions de GES.

Des recherches indépendantes similaires menées par l’Institut climatique du Canada (ICC) ont révélé qu’il est attendu que la tarification de la pollution pour l’industrie contribuerait à une proportion beaucoup plus importante de réductions des émissions par rapport à la redevance fédérale sur les combustibles.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Le règlement modifié est administré et appliqué par l’Agence du revenu du Canada et, à la frontière, par l’Agence des Services Frontaliers du Canada.

Personne-ressource

Section de la fiscalité et des politiques environnementales
Ministère des Finances Canada
90, rue Elgin
Ottawa (Ontario) K1A 0G5
financepublic-financepublique@fin.gc.ca