Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2024-172

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 19

Enregistrement
DORS/2024-172 Le 30 aoĂ»t 2024

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2024-993 Le 30 aoĂ»t 2024

Attendu que la gouverneure en conseil juge que les actions de la Fédération de Russie constituent une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales qui a entraîné une grave crise internationale,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu de l’alinĂ©a 4(1)a)rĂ©fĂ©rence a et des paragraphes 4(1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2)rĂ©fĂ©rence c et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence d, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modifications

1 Le paragraphe 3.15(1) du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

Diamants — importation de toute provenance

3.15 (1) Il est interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’importer, d’acheter ou d’acquĂ©rir toute marchandise visĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie 1 de l’annexe 12, peu importe oĂą elle se trouve, de la Russie ou d’une personne qui s’y trouve, sauf si les marchandises ont Ă©tĂ© exportĂ©es de la Russie vers un pays autre que le Canada :

2 Le passage des articles 1 Ă  3 du tableau de la partie 1 de l’annexe 12 du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

1 Diamants non triés dont le poids est égal ou supérieur à un demi-carat, même travaillés, mais non montés ni sertis
2 Diamants non industriels dont le poids est égal ou supérieur à un demi-carat, bruts ou simplement sciés, clivés ou débrutés, mais non montés ni sertis
3 Diamants non industriels dont le poids est égal ou supérieur à un demi-carat, non montés ni sertis, autres que les diamants bruts ou simplement sciés, clivés ou débrutés
3 Le passage des articles 1 Ă  3 du tableau de la partie 2 de l’annexe 12 du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

1 Diamants non triés dont le poids est de moins d’un demi-carat, même travaillés, mais non montés ni sertis
2 Diamants non industriels dont le poids est de moins d’un demi-carat, bruts ou simplement sciés, clivés ou débrutés, mais non montés ni sertis
3 Diamants non industriels dont le poids est de moins d’un demi-carat, non montés ni sertis, autres que les diamants bruts ou simplement sciés, clivés ou débrutés

Antériorité de la prise d’effet

4 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

5 Le prĂ©sent règlement entre en vigueur le 1er septembre 2024, ou si elle est postĂ©rieure, Ă  la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Les revenus tirĂ©s par l’industrie publique russe des exportations de diamants russes et de produits de joaillerie connexes constituent une source de soutien financier Ă  l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Russie est le plus grand producteur de diamants naturels au monde et aurait gagnĂ© plus de 5 milliards de dollars en 2023.

La Russie continue de tirer des revenus des exportations de diamants malgré les sanctions imposées par la communauté internationale. Des modifications supplémentaires au Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie (le Règlement visant la Russie ou le Règlement) sont nécessaires pour interdire l’achat, l’importation ou l’acquisition d’une gamme élargie de diamants naturels extraits ou produits en Russie qui sont exportés, traités et/ou polis dans un pays tiers, conformément aux engagements du G7.

Contexte

Situation en Ukraine

Le 24 fĂ©vrier 2022, le prĂ©sident russe Poutine a annoncĂ© une « opĂ©ration militaire spĂ©ciale Â» alors que les forces russes lançaient une invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine Ă  partir des territoires russe et biĂ©lorusse. De violents combats se poursuivent dans l’est et le sud de l’Ukraine. La Russie a rĂ©cemment ouvert un nouveau front dans le nord-est de l’Ukraine. Dans le cadre de sa stratĂ©gie militaire, la Russie continue de tirer des missiles et de lancer des attaques de drones kamikazes contre des infrastructures civiles essentielles.

Des experts, notamment les missions d’enquĂŞte du mĂ©canisme de Moscou de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE), la Commission d’enquĂŞte internationale indĂ©pendante sur l’Ukraine et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ont conclu que la Russie commettait de graves violations des droits de la personne, des crimes de guerre, d’éventuels crimes contre l’humanitĂ© et des violences sexuelles liĂ©es au conflit. En mai 2024, la mission de surveillance en matière des droits de la personne des Nations Unies en Ukraine a confirmĂ© qu’au moins 11 126 civils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s et 21 863 blessĂ©s depuis le 24 fĂ©vrier 2022. En outre, 479 Ă©tablissements mĂ©dicaux et 1 165 Ă©tablissements d’enseignement en Ukraine ont Ă©tĂ© endommagĂ©s ou dĂ©truits par l’armĂ©e russe depuis l’invasion. L’invasion militaire du prĂ©sident Poutine s’est accompagnĂ©e d’importantes cyberopĂ©rations malveillantes et de campagnes de dĂ©sinformation qui prĂ©sentent faussement l’Occident comme l’agresseur et prĂ©tendent que l’Ukraine met au point des armes chimiques, biologiques, radiologiques et/ou nuclĂ©aires avec le soutien de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord (OTAN).

La coalition des pays qui soutiennent directement l’Ukraine comprend, sans s’y limiter, les pays du G7 et les pays européens. Ce groupe travaille à soutenir l’Ukraine dans plusieurs domaines, notamment la sécurité énergétique, la sûreté nucléaire, la sécurité alimentaire, l’aide humanitaire, la lutte contre la désinformation russe, les sanctions et les mesures économiques, la saisie et la confiscation d’actifs, l’assistance militaire, la reddition de comptes, la reprise et la reconstruction. Alors que la guerre se poursuit, les membres et les partenaires du G7 continuent de démontrer leur détermination à soutenir l’Ukraine au moyen de la diplomatie avec l’ensemble de la communauté internationale afin d’encourager le soutien à l’Ukraine et de contrer les faux récits de la Russie.

Depuis 2014, en coordination avec ses partenaires, le Canada a imposĂ© des sanctions Ă  plus de 3 000 personnes et entitĂ©s en Russie, au BĂ©larus, en Ukraine et en Moldavie dans le cadre de règlements pris en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES). Ces sanctions imposent des interdictions de transactions (un gel effectif des avoirs) aux personnes et aux entitĂ©s Ă©numĂ©rĂ©es qui soutiennent ou permettent la violation de la souverainetĂ© de l’Ukraine par la Russie. En outre, le Canada a mis en place des restrictions ciblĂ©es contre la Russie et le BĂ©larus dans les secteurs de la finance, du commerce (biens et services), de l’énergie et des transports. Le Canada participe Ă  la Coalition pour le plafonnement des prix du pĂ©trole, Ă  l’interdiction imposĂ©e par le G7 d’importer des diamants et aux efforts dĂ©ployĂ©s pour utiliser le produit des actifs souverains russes afin d’aider l’Ukraine.

Engagement du G7 à mettre en œuvre l’interdiction des importations de diamants en provenance de la Russie

Les pays du G7 reprĂ©sentent 70 % du marchĂ© mondial du diamant. La Russie est le premier producteur mondial de diamants bruts (près de 5 milliards de dollars en valeur en 2023) et un important exportateur mondial de diamants bruts (plus de 5 milliards de dollars d’exportations en 2023). Son conglomĂ©rat minier partiellement dĂ©tenu par l’État, Alrosa, reprĂ©sente 90 % de la production russe de diamants et est le premier producteur mondial de diamants en volume et le deuxième en valeur. Le Canada et la plupart des autres membres du G7 ont dĂ©jĂ  imposĂ© des sanctions Ă  Alrosa. L’Union europĂ©enne (UE) reste le centre du commerce mondial de diamants, avec environ 86 % des diamants bruts du monde passant par la Belgique et, avant la guerre, 25 % de ces diamants bruts provenaient de Russie.

En fĂ©vrier, en mai et en dĂ©cembre 2023, les dirigeants du G7 ont affirmĂ© leur engagement Ă  mettre en Ĺ“uvre des sanctions coordonnĂ©es et d’autres mesures Ă©conomiques pour limiter la capacitĂ© de la Russie Ă  financer sa guerre d’agression contre l’Ukraine par l’intermĂ©diaire de l’industrie du diamant. Compte tenu des revenus importants que la Russie tire de l’exportation de diamants, les dirigeants ont convenu d’élaborer des mesures Ă©conomiques visant Ă  rĂ©duire les revenus provenant de la vente de diamants russes, y compris les diamants bruts et polis. Depuis lors, les autoritĂ©s ont Ă©laborĂ© un plan visant Ă  interdire les importations directes et indirectes de diamants non industriels russes en provenance des marchĂ©s du G7. L’interdiction directe est en vigueur dans tous les États membres du G7 depuis le 1er janvier 2024. Dans le cadre de la première Ă©tape de l’interdiction indirecte progressive, l’importation indirecte de diamants naturels non industriels extraits en Russie d’une taille Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  1,0 carat est en place depuis le 1er mars 2024. Dans le cadre de la prochaine Ă©tape de l’interdiction indirecte, les membres du G7 ont acceptĂ© d’abaisser le seuil de taille des diamants interdits Ă  0,5 carat et plus d’ici le 1er septembre 2024. L’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis ont dĂ©jĂ  adoptĂ© des lois visant Ă  rendre ce changement de taille effectif Ă  partir du 1er septembre 2024.

Une consĂ©quence involontaire de l’interdiction indirecte des diamants a Ă©tĂ© l’interdiction des diamants d’origine russe ou inconnue qui ont Ă©tĂ© achetĂ©s lĂ©gitimement avant les diffĂ©rentes Ă©tapes de l’interdiction. L’industrie du diamant, y compris les reprĂ©sentants de l’industrie canadienne, a demandĂ© au G7 de se pencher sur cette question de « diamants anciens Â», Ă©tant donnĂ© que la demande d’identifier l’origine non russe des diamants est nouvelle et qu’il existe dĂ©jĂ  des stocks de diamants. Le fait de ne pas accorder d’exemption pour ces diamants fait peser une charge financière sur l’industrie du diamant sans toucher les recettes de la Russie provenant de l’exportation de diamants. Les membres du G7 ont approuvĂ© une proposition visant Ă  introduire une exemption pour les diamants anciens dans le cadre de l’interdiction indirecte des diamants. L’UE et le Royaume-Uni ont dĂ©jĂ  mis en Ĺ“uvre cette exemption.

Objectif

  1. Réduire la capacité de la Russie à financer sa guerre illégale contre l’Ukraine par le biais du secteur des diamants, conformément à l’engagement du G7 concernant les diamants russes.
  2. Veiller à ce que les diamants russes exportés, traités ou polis dans un pays tiers ne soient pas importés au Canada.
  3. Souligner le maintien de l’unité avec les partenaires du G7 dans la réponse aux actions continues de la Russie en Ukraine.
  4. Établir des dispositions relatives aux diamants anciens pour les diamants d’origine russe ou inconnue qui se trouvaient à l’extérieur de la Russie avant les différentes étapes des sanctions imposées aux diamants russes par le G7.

Description

ConformĂ©ment Ă  l’engagement du G7, les modifications interdisent l’achat, l’importation ou l’acquisition de certains diamants extraits ou produits en Russie qui sont exportĂ©s, traitĂ©s et/ou polis dans un pays tiers. En particulier, l’interdiction s’applique aux diamants naturels dont le poids est supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  0,5 carat, dans les codes suivants du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises (SH) de l’Organisation mondiale des douanes :

L’interdiction s’applique à toute personne (particulier ou entité) au Canada ainsi qu’aux Canadiens à l’étranger.

Les interdictions ne s’appliquent pas aux effets personnels transportés par une personne entrant au Canada et qui sont uniquement destinés à l’usage de la personne ou de sa famille immédiate.

Les interdictions ne s’appliquent pas non plus Ă  l’importation de ces diamants s’ils se trouvaient en dehors de la Russie avant l’entrĂ©e en vigueur des diffĂ©rentes Ă©tapes de l’interdiction du G7 (diamants anciens). Les produits diamantĂ©s anciens qui entrent au Canada peuvent comprendre :

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada (AMC) interagit rĂ©gulièrement avec les parties prenantes concernĂ©es, y compris les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les collectivitĂ©s culturelles et d’autres gouvernements partageant les mĂŞmes idĂ©es, concernant l’approche du Canada en matière de mise en Ĺ“uvre des sanctions. L’engagement du G7 Ă  interdire l’importation de diamants russes a Ă©tĂ© annoncĂ© publiquement en fĂ©vrier, en mai et en dĂ©cembre 2023. Ressources naturelles Canada (RNCan) et AMC ont pris contact avec l’industrie diamantaire canadienne afin de recueillir ses commentaires et de l’aider Ă  satisfaire aux nouvelles exigences. AMC et RNCan sont en contact rĂ©gulier avec les provinces et les territoires oĂą se trouvent des mines de diamants.

Les consultations avec l’industrie ont eu lieu en novembre 2023, ainsi qu’en janvier, en mars, en avril et en juin 2024 et comprenaient une invitation officielle Ă  fournir des commentaires Ă©crits, Ă  participer Ă  des sĂ©ances d’information virtuelles et Ă  un webinaire. Au cours de ces sĂ©ances, AMC et RNCan ont informĂ© l’industrie de la mise en Ĺ“uvre des sanctions contre les diamants russes et ont rĂ©pondu aux questions sur les prochaines Ă©tapes prĂ©vues, notamment sur les plans de traitement des stocks de diamants existants. L’industrie a donnĂ© son avis sur les types de documents qui pourraient ĂŞtre utilisĂ©s pour attester de l’origine non russe des diamants. Certaines parties prenantes ont demandĂ© une uniformitĂ© entre les administrations du G7 en ce qui concerne les règles et les processus de mise en Ĺ“uvre des sanctions, y compris sur la manière dont les stocks de diamants existants sont traitĂ©s. Cette rĂ©troaction a permis au Canada de contribuer Ă  la coordination de la mise en Ĺ“uvre des sanctions au sein du G7. En outre, l’exonĂ©ration relative aux diamants anciens vise Ă  rĂ©pondre Ă  certains des commentaires des industries.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une première évaluation de la portée géographique du Règlement visant la Russie a été réalisée et n’a pas permis de déterminer des obligations découlant d’un traité moderne, étant donné que le Règlement ne prend pas effet dans une zone couverte par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Au Canada, les règlements sont le seul instrument permettant d’appliquer des sanctions. Aucun autre instrument n’a pu être envisagé.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

La deuxième Ă©tape de l’interdiction indirecte du G7 complĂ©tera les interdictions directes et indirectes du G7 qui ont Ă©tĂ© mises en Ĺ“uvre par les États membres du G7 et l’UE Ă  compter du 1er janvier 2024 et du 1er mars 2024, respectivement. Ces modifications garantiront que le Canada agit aux cĂ´tĂ©s de ses partenaires du G7 pour restreindre une source essentielle de revenus pour la guerre menĂ©e par la Russie en Ukraine. Cette action dĂ©montre la dĂ©termination du G7 Ă  respecter ses engagements publics Ă  imposer des coĂ»ts Ă  la Russie et Ă  rĂ©duire ses sources de revenus, envoyant ainsi un autre signal clair d’unitĂ© et de soutien Ă  l’Ukraine.

La modification relative aux diamants anciens permettra de remédier aux conséquences involontaires de l’interdiction indirecte sur les stocks de diamants existants. L’exemption permettra aux exploitants de l’industrie canadienne du diamant d’importer des diamants d’origine russe ou inconnue s’ils se trouvaient déjà en dehors de la Russie lorsque les interdictions indirectes d’importation sont entrées en vigueur. La modification élimine un fardeau financier involontaire sur l’industrie du diamant, sans toucher les revenus de la Russie. L’harmonisation des exigences réglementaires avec les membres du G7 apporte également une certitude réglementaire à l’industrie.

Le Règlement interdit actuellement certaines importations et exportations de diamants et de produits liĂ©s aux diamants en provenance et Ă  destination de la Russie. Les importations canadiennes de produits actuellement soumis Ă  l’interdiction directe des diamants en provenance de la Russie totalisaient 4,1 millions de dollars en 2021. Ă€ la suite de l’invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, le Canada a sanctionnĂ© l’entreprise publique russe, le conglomĂ©rat diamantaire Alrosa. Le Canada a Ă©galement supprimĂ© le statut de la nation la plus favorisĂ©e (qui imposait un droit de douane de 35 % Ă  toutes les importations au Canada). Cela a conduit Ă  une diminution draconienne de toutes les importations, y compris les importations de produits soumis Ă  l’interdiction directe, s’élevant Ă  327 224 $ en 2022 et Ă  20 941 $ en 2023. Pour les produits actuellement soumis Ă  l’interdiction indirecte (c’est-Ă -dire les codes SH 7102.10, SH 7102.31, SH 7102.39), le total des importations canadiennes de tous les pays et de toutes les tailles s’élevait Ă  373 millions de dollars en 2023; il n’y a pas eu d’importations directes en provenance de la RussierĂ©fĂ©rence 2.

La mise en place de la deuxième Ă©tape de l’interdiction indirecte du G7 et les modifications concernant les diamants anciens imposeront des coĂ»ts supplĂ©mentaires aux importateurs au Canada; il leur sera demandĂ© de fournir des renseignements ou des documents prouvant l’origine de ces diamants, ou de prouver que les diamants se trouvaient en dehors de la Russie avant l’entrĂ©e en vigueur des interdictions. Cette dĂ©marche sera dĂ©sormais requise si les diamants ont une taille Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  0,5 carat, alors qu’auparavant elle n’était nĂ©cessaire que pour les diamants d’une taille Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  1,0 carat. Des renseignements ou des documents supplĂ©mentaires seront demandĂ©s Ă  la discrĂ©tion d’un agent des services frontaliers lors de l’importation.

Les codes SH 7102.31 et 7102.10 sont actuellement rĂ©gis par la Loi sur l’exportation et l’importation des diamants bruts, qui exige que les importations soient accompagnĂ©es d’un Certificat du Processus de Kimberley (CPK) valide dĂ©livrĂ© par l’autoritĂ© du Processus de Kimberley dans le pays exportateur. Le CPK comprend des renseignements sur le poids des carats et le pays d’origine. L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) vĂ©rifie le certificat, y appose le timbre intĂ©grĂ© de l’ASFC et le renvoie Ă  l’importateur, qui doit le transmettre Ă  RNCan dans les sept jours suivant l’importation. Les CPK peuvent ĂŞtre inclus dans les preuves documentaires pour ces exigences proposĂ©es. Ainsi, aucun coĂ»t supplĂ©mentaire n’est prĂ©vu pour les importateurs en rapport avec ces codes SH, Ă©tant donnĂ© qu’il s’agit d’une exigence existante.

L’ASFC supporterait des coûts mineurs liés aux activités de mise en œuvre, de communication et de sensibilisation rendues nécessaires par les modifications (par exemple la mise à jour des mémorandums et des instruments de travail du Ministère, ainsi que la réponse aux demandes d’orientations fonctionnelles et la mise à jour du contenu de la page Web de l’ASFC). Le Règlement ne devrait pas entraîner d’augmentation des coûts de conformité, d’application et de vérification pour l’ASFC. Des vérifications postérieures à l’importation sont actuellement effectuées et continueront à l’être dans le cadre d’activités élargies de vérification de la conformité.

Lentille des petites entreprises

L’analyse sous la lentille des petites entreprises a permis de conclure que le Règlement aura une incidence sur les petites entreprises canadiennes. Les importateurs devront remplir une attestation relative Ă  l’origine des diamants importĂ©s ou Ă  la localisation des diamants Ă  la date d’entrĂ©e en vigueur des interdictions d’importation (par exemple les diamants anciens). On considère cela comme un fardeau administratif selon la dĂ©finition de la Politique sur la limitation du fardeau rĂ©glementaire sur les entreprises. Aucune latitude supplĂ©mentaire n’est accordĂ©e aux petits importateurs, car ce document est un Ă©lĂ©ment essentiel du processus de vĂ©rification et ne reprĂ©senterait pas un fardeau important pour les importateurs. Les modifications pourraient Ă©galement avoir des rĂ©percussions indirectes sur les petites entreprises si elles sont tenues d’obtenir des importations d’autres sources ou de chercher Ă  obtenir les documents nĂ©cessaires qui les autoriseraient Ă  mener des activitĂ©s ou des transactions prĂ©cisĂ©es qui sont autrement interdites.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas, car il n’y a pas de changement progressif du fardeau administratif pesant sur les entreprises et aucun titre rĂ©glementaire n’est abrogĂ© ou introduit. Depuis le 29 fĂ©vrier 2024, et conformĂ©ment Ă  la première Ă©tape de l’interdiction indirecte des diamants du G7, les importateurs de diamants travaillĂ©s relevant du code d’importation 7102.39 doivent possĂ©der des preuves disponibles sur le pays d’origine de leurs importations de diamants si leurs produits ont une taille Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  1,0 carat. Lors de l’importation, l’agent des services frontaliers peut leur demander de fournir des documents confirmant que les diamants n’ont pas Ă©tĂ© extraits en Russie ou qu’ils se trouvaient en dehors de la Russie Ă  la date d’entrĂ©e en vigueur de l’interdiction d’importation (par exemple un diamant ancien). Il est prĂ©vu qu’aucune entreprise supplĂ©mentaire ne soit visĂ©e par ces modifications, car l’incidence de la première Ă©tape de l’interdiction indirecte a Ă©tĂ© calculĂ©e indĂ©pendamment de la taille des carats pour le code 7102.39.

La procĂ©dure d’autorisation pour les entreprises qui souhaitent importer des diamants d’origine russe rĂ©pond Ă©galement Ă  la dĂ©finition de « fardeau administratif Â» de la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse; toutefois, si des autorisations peuvent ĂŞtre accordĂ©es en vertu du Règlement, elles le sont Ă  la discrĂ©tion du ministre et sur une base exceptionnelle. Par consĂ©quent, aucun coĂ»t administratif associĂ© n’est indiquĂ© ici.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Bien que les modifications ne soient pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum de coopération officiel en matière de réglementation, elles visent à mettre en œuvre les engagements pris par le premier ministre dans le contexte de l’appartenance du Canada au G7 et reflètent la coopération étroite et continue avec d’autres membres du G7 qui prennent des mesures similaires.

Évaluation environnementale stratégique

Il est peu probable que les modifications aient des effets importants sur l’environnement. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’était pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)

Le thème des sanctions économiques a déjà fait l’objet d’une évaluation des effets sur le genre et la diversité. Bien qu’elles visent à faciliter un changement de comportement en exerçant une pression économique sur des particuliers et des entités dans des États étrangers, les sanctions prévues par la Loi sur les mesures économiques spéciales peuvent néanmoins avoir une incidence involontaire sur certains groupes et particuliers vulnérables. Plutôt que de toucher la Russie dans son ensemble, ces sanctions ciblées ont une incidence sur la capacité de la Russie à exporter des diamants et garantissent que le Canada ne peut pas générer de revenus susceptibles de soutenir les efforts de guerre de la Russie. Par conséquent, il est peu probable que ces sanctions aient des répercussions importantes sur les groupes vulnérables, par rapport aux sanctions économiques traditionnelles de grande ampleur visant un État.

Les modifications réglementaires toucheront principalement les entreprises, qui sont des entités juridiques, plutôt que les particuliers. Bien que les mesures ne soient pas ciblées, il est possible qu’il y ait quelques répercussions accessoires limitées sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle ainsi que sur les activités de valorisation locales, qui impliquent de manière disproportionnée les femmes et les communautés autochtones. Tous les efforts seront faits pour s’assurer que la mise en œuvre de ces mesures minimise toute répercussion différentielle sur ces collectivités.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

ConformĂ©ment Ă  l’engagement du G7, les modifications entreront en vigueur le 1er septembre 2024.

AMC collabore avec l’ASFC à une application efficace de la loi, en activant un dispositif de surveillance à la frontière lorsqu’une nouvelle interdiction est mise en œuvre et en fournissant des évaluations sur l’application des sanctions, sur demande. L’ASFC possède la présence sur le terrain, l’expertise et les pouvoirs nécessaires à l’application de la loi.

ConformĂ©ment Ă  la première Ă©tape de l’interdiction indirecte, lorsque les modifications entreront en vigueur, les fonctionnaires de l’ASFC pourront demander aux importateurs de fournir des documents attestant que leurs produits ne sont pas d’origine russe. Les importateurs sont encouragĂ©s Ă  remplir le formulaire d’attestation de l’origine des diamants, dĂ©jĂ  disponible, afin d’accĂ©lĂ©rer le passage aux frontières. En outre, les importateurs peuvent choisir d’importer par l’intermĂ©diaire du nĹ“ud d’importation du G7 Ă  Anvers, en Belgique, en expĂ©diant les diamants par l’intermĂ©diaire de ce nĹ“ud. Depuis le 1er mars 2024, les diamants non russes qui transitent par ce nĹ“ud reçoivent un certificat du G7, confirmant ainsi qu’ils ne sont pas d’origine russe.

Ces modifications prévoient également une exemption pour les diamants anciens. Les fonctionnaires de l’ASFC peuvent donc demander aux importateurs de fournir des documents confirmant que leurs marchandises d’origine russe se trouvaient déjà à l’extérieur de la Russie lorsque les interdictions indirectes sont entrées en vigueur.

Des renseignements ou des documents supplĂ©mentaires peuvent ĂŞtre demandĂ©s Ă  la discrĂ©tion d’un agent de l’ASFC lors de l’importation. Il peut s’agir de documents relatifs Ă  l’origine, Ă  l’achat et au transport de tous les matĂ©riaux provenant de fournisseurs impliquĂ©s dans l’extraction, la fabrication ou la production du diamant. Voici quelques exemples de preuves documentaires destinĂ©es Ă  faciliter le passage des frontières :

Pour être pris en considération, les renseignements devront être présentés dans l’une des langues officielles du Canada (français ou anglais). Le cas échéant, l’original et la traduction doivent être fournis.

Le Service des dĂ©lĂ©guĂ©s commerciaux (SDC) du Ministère, Ă  l’étranger et au Canada, continue d’aider les clients Ă  comprendre la rĂ©glementation canadienne en matière de sanctions, et notamment l’incidence de cette rĂ©glementation sur toute activitĂ© Ă  laquelle des Canadiens pourraient prendre part. Le Ministère intensifie Ă©galement ses efforts de sensibilisation dans tout le Canada, notamment auprès des entreprises, des universitĂ©s et des gouvernements provinciaux et territoriaux, afin d’amĂ©liorer la connaissance et le respect des sanctions canadiennes Ă  l’échelle nationale.

Les agents de la Gendarmerie royale du Canada et de l’ASFC sont habilitĂ©s Ă  faire respecter les sanctions en vertu de leurs pouvoirs respectifs, tels qu’ils sont dĂ©finis dans la Loi sur les douanes, la LMES et le Code criminel. ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la LMES, quiconque contrevient volontairement au Règlement visant la Russie ou omet de s’y conformer encourt, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, une amende maximale de 25 000 $ et un emprisonnement maximal d’un an, ou l’une de ces peines; ou, par mise en accusation, un emprisonnement maximal de cinq ans.

Personne-ressource

Affaires mondiales Canada
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TĂ©lĂ©phone (sans frais) : 833‑352‑0769
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