Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2024-130

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 14

Enregistrement
DORS/2024-130 Le 12 juin 2024

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2024-684 Le 12 juin 2024

Attendu que la gouverneure en conseil juge que les actions de la Fédération de Russie constituent une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales qui a entraîné une grave crise internationale,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu de l’alinĂ©a 4(1)a)rĂ©fĂ©rence a et des paragraphes 4(1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2)rĂ©fĂ©rence c et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence d, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modifications

1 (1) L’article 1203 de la partie 1 de l’annexe 1 du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 est remplacĂ© par ce qui suit :

(2) La partie 1 de l’annexe 1 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit

2 La partie 2 de l’annexe 1 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

3 (1) L’annexe 7 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, après l’article 35, de ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

Colonne 2

Code du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises

35.01 Centres d’usinage pour le travail des métaux 8457.10
35.02 Tours horizontaux à commande numérique (y compris les centres de tournage), travaillant par enlèvement de métal 8458.11
35.03 Tours à commande numérique autres que les tours horizontaux (y compris les centres de tournage), travaillant par enlèvement de métal 8458.91
35.04 Machines à fraiser à commande numérique travaillant les métaux par enlèvement de matière, autres que les unités d’usinage à glissières, les machines à percer, les aléseuses-fraiseuses, les machines à aléser, les machines à fraiser à console, les machines à fileter ou à tarauder, ainsi que les tours (y compris les centres de tournage) du no 8458 du Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises, publié par l’Organisation mondiale des douanes 8459.61
35.05 Parties et accessoires reconnaissables comme Ă©tant exclusivement ou principalement destinĂ©s aux machines des nos 8456 Ă  8461 du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises, publiĂ© par l’Organisation mondiale des douanes, autres que les porte-outils et filières Ă  dĂ©clenchement automatique, les porte-pièces ainsi que les dispositifs diviseurs et autres dispositifs spĂ©ciaux se montant sur les machines 8466.93
(2) Le passage de l’article 35.1 de l’annexe 7 de la version française du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

35.1 UnitĂ©s de traitement autres que celles des nos 8471.41 ou 8471.49 du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises, publiĂ© par l’Organisation mondiale des douanes, pouvant comporter, sous une mĂŞme enveloppe, un ou deux des types d’unitĂ©s suivants : unitĂ© de mĂ©moire, unitĂ© d’entrĂ©e et unitĂ© de sortie

(3) L’article 38 de l’annexe 7 du mĂŞme règlement est abrogĂ©.

(4) Le passage de l’article 38.7 de l’annexe 7 de la version française du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

38.7 Machines et appareils visĂ©s Ă  la note 11 C) du chapitre 84 du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises, publiĂ© par l’Organisation mondiale des douanes (machines et appareils des types utilisĂ©s exclusivement ou principalement pour : 1) la fabrication ou la rĂ©paration des masques et rĂ©ticules, 2) l’assemblage des dispositifs Ă  semiconducteur ou des circuits intĂ©grĂ©s Ă©lectroniques, 3) le levage, la manutention, le chargement et le dĂ©chargement des lingots, des plaquettes ou des dispositifs semiconducteurs, des circuits Ă©lectroniques intĂ©grĂ©s et des dispositifs d’affichage Ă  Ă©cran plat)
(5) Le passage de l’article 39.2 de l’annexe 7 de la version française du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

39.2 Parties reconnaissables comme Ă©tant exclusivement ou principalement destinĂ©es aux appareils des nos 85.24 Ă  85.28 du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises, publiĂ© par l’Organisation mondiale des douanes; autre
(6) Le passage de l’article 53.1 de l’annexe 7 de la version française du mĂŞme règlement figurant dans la colonne 1 est remplacĂ© par ce qui suit :
Article

Colonne 1

Marchandises

53.1 Lunettes de visĂ©e pour armes; pĂ©riscopes; lunettes pour machines, appareils ou instruments du chapitre 90 ou de la section XVI du Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises, publiĂ© par l’Organisation mondiale des douanes

Antériorité de la prise d’effet

4 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

5 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Contexte

Situation en Ukraine

Le 24 fĂ©vrier 2022, le prĂ©sident russe Vladimir Poutine a annoncĂ© « une opĂ©ration militaire spĂ©ciale Â» alors que les forces russes lançaient une invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine Ă  partir des territoires russe et biĂ©lorusse. Cette opĂ©ration se poursuit en mai 2024, et de violents combats persistent dans l’est et le sud de l’Ukraine. La Russie a rĂ©cemment ouvert un nouveau front dans le nord-est de l’Ukraine. Dans le cadre de sa stratĂ©gie militaire, la Russie continue de tirer des missiles et de lancer des attaques de drones kamikazes contre des infrastructures civiles essentielles.

Des experts, notamment les missions d’enquĂŞte du mĂ©canisme de Moscou de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe, la Commission internationale indĂ©pendante d’enquĂŞte sur l’Ukraine et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ont conclu que la Russie commettait de graves violations des droits de la personne, des crimes de guerre, d’éventuels crimes contre l’humanitĂ© et des violences sexuelles liĂ©es au conflit. En fĂ©vrier 2024, la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine a confirmĂ© qu’au moins 10 000 civils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s et que 20 000 avaient Ă©tĂ© blessĂ©s depuis le 24 fĂ©vrier 2022. En outre, 444 Ă©tablissements mĂ©dicaux et 1 055 Ă©tablissements d’enseignement en Ukraine ont Ă©tĂ© endommagĂ©s ou dĂ©truits par l’armĂ©e russe depuis l’invasion. L’invasion militaire du prĂ©sident Poutine s’est accompagnĂ©e d’importantes opĂ©rations cybernĂ©tiques malveillantes et de campagnes de dĂ©sinformation qui prĂ©sentent faussement l’Occident comme l’agresseur et prĂ©tendent que l’Ukraine dĂ©veloppe des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nuclĂ©aires avec le soutien de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord (OTAN).

Réponse internationale

La coalition de pays soutenant directement l’Ukraine comprend, sans s’y limiter, les pays du G7 et les pays européens. Ce groupe s’efforce de soutenir l’Ukraine dans plusieurs domaines, notamment la sécurité énergétique, la sûreté nucléaire, la sécurité alimentaire, l’aide humanitaire, la lutte contre la désinformation russe, les sanctions et les mesures économiques, la saisie et la confiscation des biens, l’aide militaire, la responsabilisation, le rétablissement et la reconstruction.

Alors que la guerre se poursuit, les membres du G7 et leurs partenaires demeurent dĂ©terminĂ©s Ă  appuyer l’Ukraine par la diplomatie avec l’ensemble de la communautĂ© internationale afin d’encourager le soutien Ă  l’Ukraine et de contrer la dĂ©sinformation russe. Le plan de paix en dix points du prĂ©sident Zelensky a suscitĂ© l’intĂ©rĂŞt et la participation de plus de 80 pays, lesquels se sont rencontrĂ©s trois fois en 2023 et se rĂ©uniront en Suisse en juin 2024 pour un sommet sur la paix. Des votes clĂ©s dans des forums multilatĂ©raux comme l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies et le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations Unies (CSNU) ont rĂ©ellement isolĂ© la Russie. Cependant, la Russie utilise constamment sa position de membre permanent du CSNU pour s’opposer aux mesures visant sa guerre en Ukraine. Certains pays se sont abstenus de critiquer ouvertement la Russie ou d’imposer des sanctions en raison de considĂ©rations gĂ©opolitiques, d’incitations commerciales ou simplement par crainte de reprĂ©sailles, certains faisant Ă©galement valoir que le conflit n’est pas une prioritĂ© pour leur rĂ©gion.

Lors du Sommet des dirigeants du G7 de 2018 Ă  Charlevoix, au QuĂ©bec, le G7 a mis en place le MĂ©canisme de rĂ©ponse rapide (MRR du G7) afin de renforcer la coordination du G7 pour cerner les menaces Ă©trangères contre les dĂ©mocraties, y compris la dĂ©sinformation russe, et y rĂ©pondre. La plateforme de coordination des donateurs d’organisations multiples du G7 a Ă©tĂ© créée en 2022. Toujours en 2022, le G7 a créé la Coalition pour le plafonnement des prix du pĂ©trole, qui vise Ă  maintenir la stabilitĂ© des marchĂ©s pĂ©troliers mondiaux tout en limitant la capacitĂ© de la Russie Ă  tirer profit des ventes de pĂ©trole. En 2023, les dirigeants du G7 se sont engagĂ©s Ă  mettre en Ĺ“uvre une interdiction totale (directe et indirecte) des importations de diamants russes. L’interdiction directe est en place dans tous les États membres du G7 depuis le 1er janvier 2024.

Réponse du Canada

Suite Ă  l’occupation illĂ©gale et Ă  la tentative d’annexion de la CrimĂ©e par la Russie en mars 2014, le gouvernement du Canada, en coordination avec ses partenaires et alliĂ©s, a promulguĂ© des sanctions au moyen du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (le Règlement), pris en application de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES). Ces sanctions imposent des interdictions d’opĂ©rations (un gel effectif des biens) aux individus et aux entitĂ©s dĂ©signĂ©s qui soutiennent ou permettent la violation par la Russie de la souverainetĂ© de l’Ukraine. Il est interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger, Ă  l’égard d’une personne dĂ©signĂ©e Ă  l’annexe 1, 2 ou 3 du Règlement, d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien lui appartenant, de conclure une transaction avec elle, de lui fournir des services ou par ailleurs de mettre des marchandises Ă  sa disposition.

En rĂ©ponse Ă  l’invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine par la Russie, le Canada s’est engagĂ© Ă  verser plus de 9,7 milliards de dollars en aide financière, militaire, humanitaire et en matière de dĂ©veloppement, de sĂ©curitĂ© et de stabilisation, ainsi que d’immigration. Le Canada demeure rĂ©solu Ă  soutenir la stabilitĂ©, la sĂ©curitĂ© et la souverainetĂ© de l’Ukraine alors qu’elle rĂ©siste Ă  la guerre d’agression menĂ©e par la Russie. Le Canada appuie le plan de paix en 10 points conçu par l’Ukraine, un plan qui respecte la souverainetĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine, la Charte des Nations Unies et le droit international.

Depuis 2014, en coordination avec ses partenaires, le Canada impose des sanctions Ă  plus de 3000 individus et entitĂ©s en Russie, en BiĂ©lorussie, en Ukraine et en Moldavie. De plus, le Canada a mis en Ĺ“uvre des restrictions ciblĂ©es Ă  l’encontre de la Russie et du BĂ©larus dans les secteurs des finances, du commerce (biens et services), de l’énergie et des transports. Le Canada fait Ă©galement partie de la coalition pour le plafonnement du prix du pĂ©trole russe, l’interdiction d’importation de diamants du G7 et soutient les efforts en cours pour utiliser le produit des actifs souverains russes pour aider l’Ukraine.

Complexe militaro-industriel

Le ministère russe de la Défense est desservi par un réseau d’entreprises qui fournissent de l’équipement et des technologies. Les sanctions du Canada visent à saper le complexe militaro-industriel russe afin de rendre plus difficile pour la Russie de mener sa guerre illégale en Ukraine.

Contournement des sanctions

La Russie fait face Ă  un nombre sans prĂ©cĂ©dent de sanctions et les fonctionnaires, individus et entitĂ©s russes ont donc dĂ©ployĂ© diverses mĂ©thodes pour contourner les interdictions. La Russie a utilisĂ© ses entreprises de logistique pour faire venir des marchandises interdites de pays tiers et a créé des entreprises dans des pays tiers pour faciliter cette Ă©vasion. Les chaĂ®nes d’approvisionnement et les technologies sont utilisĂ©es pour fournir aux soldats russes des marchandises occidentales lorsqu’ils attaquent l’Ukraine. Dans le cas du plafonnement des prix du pĂ©trole du G7, les tactiques de la Russie comprennent l’utilisation d’une flotte dite fantĂ´me de pĂ©troliers qui desservent le pĂ©trole russe vendu au-dessus du prix fixĂ© par la Coalition du plafonnement des prix du pĂ©trole. Les compagnies d’assurance russes proposent des produits qui semblent lĂ©gitimes, mais n’assurent pas en fait le pĂ©trole russe sanctionnĂ©. Cela crĂ©e des risques environnementaux importants Ă  l’échelle mondiale et en particulier pour les pays dont les eaux et les ports sont accessibles Ă  la flotte fantĂ´me. Pour lutter contre le contournement des sanctions, des amendements ont Ă©tĂ© apportĂ©s au Règlement visant la Russie en fĂ©vrier 2024 afin de renforcer le rĂ©gime de sanctions du Canada en permettant l’inscription sur la liste des personnes dans des pays tiers qui sont complices de la violation de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine, y compris les personnes qui aident la Russie Ă  se soustraire aux mesures de sanctions ou Ă  les contourner.

Agents de désinformation

La Russie utilise la dĂ©sinformation et la propagande pour affaiblir la dĂ©termination des Ukrainiens Ă  s’opposer Ă  l’agression illĂ©gale de la Russie. Elle cible Ă©galement les Canadiens pour affaiblir la dĂ©termination nationale Ă  soutenir l’Ukraine et miner nos institutions dĂ©mocratiques. En rĂ©ponse Ă  l’utilisation de la dĂ©sinformation par la Russie, le Canada a sanctionnĂ© plus de 120 individus et entitĂ©s complices de la diffusion de la dĂ©sinformation russe. Ces personnes jouent un rĂ´le dĂ©terminant dans l’entreprise du gouvernement russe de porter atteinte Ă  la souverainetĂ© de l’État et sont responsables de la diffusion d’affirmations mensongères qui servent de prĂ©textes Ă  la guerre illĂ©gale du rĂ©gime russe. Le Canada a mis sur pied le MĂ©canisme de rĂ©ponse rapide du Canada (MRR Canada), le secrĂ©tariat permanent du MRR du G7, qui est une Ă©quipe dĂ©diĂ©e Ă  la comprĂ©hension, Ă  la surveillance et Ă  la dĂ©tection de la dĂ©sinformation parrainĂ©e par la Russie et d’autres États.

Liste des articles communs hautement prioritaires

Le 25 juin 2022, le Canada a modifiĂ© le Règlement afin d’interdire l’exportation de certaines technologies et marchandises de pointe qui pourraient ĂŞtre utilisĂ©es dans la production et la fabrication d’armes par la Russie. En 2023, les partenaires du Canada en matière de sanctions ont Ă©laborĂ© une liste des articles communs hautement prioritaires qui sont produits dans les pays occidentaux, mais connus pour ĂŞtre utilisĂ©s dans les systèmes militaires russes et qui ont Ă©tĂ© trouvĂ©s sur le champ de bataille en Ukraine ou qui sont essentiels au dĂ©veloppement, Ă  la production ou Ă  l’utilisation de ces systèmes militaires russes. Cette liste est un outil utile pour soutenir le respect efficace des sanctions et les efforts de lutte contre le contournement. En fĂ©vrier 2024, les partenaires internationaux du Canada ont ajoutĂ© cinq autres codes du système harmonisĂ© pour interdire l’exportation de machines Ă  commande numĂ©rique par ordinateur, une technologie automatique qui utilise un programme informatique pour contrĂ´ler les outils mĂ©caniques.

Objectif

Les objectifs prĂ©cis de l’imposition de ces mesures sont les suivants :

Description

Modifications à la liste des personnes sanctionnées

Les modifications ajoutent 11 individus et 16 entitĂ©s Ă  l’annexe 1 du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie; celles-ci ont participĂ© Ă  des activitĂ©s qui appuient l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Il s’agit :

Il est ainsi interdit Ă  toute personne au Canada ou Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien appartenant aux individus ou aux entitĂ©s (personnes) dont les noms figurent Ă  la liste, de conclure des transactions avec elles, de leur fournir des services, de leur transfĂ©rer des biens ou de leur rendre disponibles des biens. Ces mesures rendront Ă©galement les personnes inscrites interdites de territoire au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s. En vertu du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, les personnes inscrites sur la liste peuvent demander au ministre des Affaires Ă©trangères d’en ĂŞtre radiĂ©es. Le ministre doit dĂ©terminer s’il existe des motifs raisonnables de recommander la radiation au gouverneur en conseil.

Modifications Ă  la liste des marchandises interdites

Les modifications interdisent Ă©galement aux personnes au Canada et aux Canadiens Ă  l’étranger d’exporter certaines marchandises qui pourraient ĂŞtre utilisĂ©es dans la production et la fabrication d’armes par la Russie. Ainsi, les marchandises suivantes seront ajoutĂ©es Ă  l’annexe 7 du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, catĂ©gorisĂ©es selon le Système harmonisĂ© de dĂ©signation et de codification des marchandises de l’Organisation mondiale des douanes, et classĂ©es comme suit dans la Liste d’articles communs hautement prioritaires :

Niveau IV (B) : Machines-outils (et composants) Ă  commande numĂ©rique par ordinateur.

Modifications techniques

Les modifications comprennent Ă©galement des corrections Ă  la version française de certains articles Ă©numĂ©rĂ©s dans l’annexe 7 et une correction de la date de naissance publiĂ©e de Vladislav Alexandrovich Tretiak.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada s’entretient régulièrement avec les parties prenantes concernées, notamment des organisations de la société civile, des communautés culturelles et d’autres gouvernements aux vues similaires, au sujet de l’approche du Canada pour appliquer les sanctions.

En ce qui concerne les amendements visant ces individus et entités, il ne convenait pas de tenir des consultations publiques. Publier le nom des personnes visées par les sanctions aurait potentiellement donné lieu à une fuite des biens avant l’entrée en vigueur des modifications.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une première évaluation de la portée géographique du Règlement a été réalisée et n’a pas permis de cerner d’obligations relatives aux traités modernes, étant donné qu’il n’y a pas d’effet dans une zone visée par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Au Canada, les règlements sont le seul instrument permettant de promulguer des sanctions. Aucun autre instrument ne pourrait être envisagé.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

La gestion et l’application de ces interdictions supplémentaires entraînent des coûts additionnels minimes pour le gouvernement du Canada. Les sanctions visant des individus et des entités et des précis ont moins d’incidence sur les entreprises canadiennes que les sanctions économiques traditionnelles à grande échelle, et ont un effet limité sur les citoyens du pays des individus et entités visés. Les individus et les entités nouvellement inscrits ont des liens limités avec le Canada. L’interdiction des relations d’affaires avec ces individus et entités n’entraînerait pas de conséquences financières importantes pour l’économie canadienne. Si certains Canadiens et entreprises au Canada et à l’étranger font affaire avec les individus et entités nouvellement inscrites, ils devront engager des dépenses pour trouver des fournisseurs ou des acheteurs de remplacement, selon la nature du lien.

Les banques et les institutions financières canadiennes sont tenues de se conformer aux sanctions. Pour ce faire, elles ajouteront les nouveaux individus et entités désignés à leurs systèmes de surveillance existants, ce qui pourrait entraîner un coût de mise en conformité.

Les interdictions liĂ©es au commerce prĂ©vues dans les modifications entraĂ®neront des coĂ»ts minimes pour les exportateurs canadiens. En 2023, les exportations totales de marchandises canadiennes vers la Russie Ă©taient infĂ©rieures de 92,6 % par rapport Ă  leurs niveaux de 2021 (avant l’invasion). Les exportations canadiennes, vers la Russie, de produits figurant Ă  la Liste d’articles communs hautement prioritaires de niveau IV (B) ont toujours Ă©tĂ© faibles et sont pratiquement Ă  nulles depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Sur les cinq produits de niveau IV (B), seulement deux affichaient des valeurs d’exportation historiques nettement positives avant les sanctions : les fraiseuses (SH 845961) et les pièces pour machines-outils (SH 846693). Pour les trois autres produits, les exportations canadiennes vers la Russie ont Ă©tĂ© quasi nulles entre 2014 et 2023. Dans l’ensemble, le Canada exporte une petite quantitĂ© de produits de niveau IV (B). Les exportations canadiennes de ces produits dans le monde ont totalisĂ© 175 millions de dollars en 2023, dont près de 90 % Ă©taient destinĂ©s aux États-Unis.

Lentille des petites entreprises

L’analyse sous la lentille des petites entreprises a permis de conclure que les modifications n’auront aucune incidence sur les petites entreprises canadiennes. Les modifications ne leur imposent aucun nouveau fardeau administratif ou de mise en conformité. Les modifications interdisent aux entreprises canadiennes d’effectuer des opérations avec les personnes désignées dans le Règlement, de leur fournir des services ou de mettre des biens à leur disposition, mais ne créent pas d’obligations à leur égard. Bien que les entreprises canadiennes puissent demander des permis en vertu du Règlement, ceux-ci sont accordés à titre exceptionnel, et Affaires mondiales Canada ne prévoit pas de demandes découlant de l’inscription de ces personnes ou de l’interdiction de l’exportation de biens additionnels, étant donné les échanges commerciaux minimes avec la Russie. Les petites entreprises canadiennes sont également assujetties à l’obligation de divulgation en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie, ce qui représenterait une exigence de conformité directe. Toutefois, comme les individus nouvellement inscrits ont des liens connus limités avec le Canada, Affaires mondiales Canada ne prévoit aucune divulgation découlant des modifications.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas, car il n’y a pas de changement venant accroĂ®tre le fardeau administratif pour les entreprises. Le processus de dĂ©livrance de permis pour les entreprises correspond Ă  la dĂ©finition de Â« fardeau administratif Â» dans la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse, mais comme ceux-ci sont accordĂ©s en vertu du Règlement Ă  titre exceptionnel Ă©tant donnĂ© les Ă©changes commerciaux minimes avec la Russie, Affaires mondiales Canada ne prĂ©voit pas de demande de permis dĂ©coulant de ces modifications.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Bien que les modifications ne soient pas liées à un plan de travail ou à un engagement pris dans un cadre de coopération formel en matière de réglementation, elles sont alignées avec les mesures prises par les partenaires du Canada. Les sanctions sont le plus efficaces lorsqu’elles sont appliquées de manière coordonnée.

La durée des sanctions imposées par le Canada et ses partenaires est explicitement liée à la résolution pacifique du conflit et au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, qui comprennent la Crimée ainsi que la mer territoriale de l’Ukraine. Les partenaires internationaux du Canada continuent à mettre à jour leurs régimes de sanctions contre des individus et entités en Russie et appliquent d’importantes interdictions de commerce et d’investissements sur la Russie.

D’autres pays ont sanctionné des individus et des entités liés aux efforts militaires de la Russie, entre autres pour le contournement des sanctions et la désinformation, dont l’Australie, l’Union européenne, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Évaluation environnementale stratégique

Le Règlement n’est pas susceptible d’entraĂ®ner un impact important sur l’environnement. ConformĂ©ment Ă  la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse prĂ©liminaire a permis de conclure qu’une Ă©valuation environnementale stratĂ©gique n’est pas nĂ©cessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Les effets des sanctions Ă©conomiques sur l’égalitĂ© des genres et la diversitĂ© ont dĂ©jĂ  fait l’objet d’évaluations. Bien qu’elles visent Ă  encourager un changement de comportement en exerçant une pression Ă©conomique sur des individus et des entitĂ©s dans des États Ă©trangers, les sanctions prises en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES) peuvent nĂ©anmoins avoir une incidence involontaire sur certains groupes et personnes vulnĂ©rables. Or, au lieu d’avoir un effet sur la Russie dans son ensemble, ces sanctions ciblĂ©es touchent plutĂ´t les individus soupçonnĂ©s d’être engagĂ©s dans des activitĂ©s qui, directement ou indirectement, soutiennent, financent ou contribuent Ă  une violation de la souverainetĂ© ou de l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine. Par consĂ©quent, il est peu probable que ces sanctions aient un impact significatif sur des groupes vulnĂ©rables par rapport aux sanctions Ă©conomiques traditionnelles Ă  grande Ă©chelle dirigĂ©es contre un État.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications entrent en vigueur le jour de leur enregistrement.

Ă€ la suite de leur inscription sur la liste du Règlement, et conformĂ©ment Ă  l’application de l’alinĂ©a 35.1(b) de la Loi sur l’immigration et la protection des rĂ©fugiĂ©s, les individus inscrits sur la liste seraient interdits de territoire au Canada.

Les noms des individus et entités inscrits seront disponibles en ligne pour que les institutions financières puissent en prendre connaissance et seront ajoutés à la liste canadienne consolidée des sanctions autonomes. Cela facilitera le respect du Règlement.

Le Service des dĂ©lĂ©guĂ©s commerciaux d’Affaires mondiales Canada Ă  l’étranger et au Canada continue d’aider ses clients Ă  comprendre la rĂ©glementation canadienne en matière de sanctions, et notamment l’impact des règlements sur les activitĂ©s dans lesquelles des Canadiens pourraient ĂŞtre engagĂ©s. Affaires mondiales Canada intensifie Ă©galement ses efforts de sensibilisation dans tout le Canada — notamment auprès des entreprises, des universitĂ©s et des gouvernements provinciaux et territoriaux — afin d’amĂ©liorer la connaissance et le respect des sanctions canadiennes Ă  l’échelle nationale.

Les États membres du G7 continuent d’appliquer une interdiction d’exportation de diverses marchandises vers la Russie, dont des technologies bien précises, des armes et matériaux connexes, ainsi que des produits de luxe. Affaires mondiales Canada collabore avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour faire appliquer rigoureusement la loi, en diffusant notamment un avis de surveillance à la frontière lorsqu’une nouvelle interdiction est mise en œuvre, car l’ASFC possède l’expertise essentielle sur le terrain pour veiller à ce que les exportations ne soient pas acheminées directement vers la Russie ou par l’entremise de pays tiers.

Au titre de la LMES, les agents de la Gendarmerie royale du Canada et de l’Agence des services frontaliers du Canada peuvent imposer des sanctions en vertu des pouvoirs qui leur sont confĂ©rĂ©s par la Loi sur les douanes, la Loi sur l’accise ou la Loi de 2001 sur l’accise, ainsi que par les articles 487 Ă  490, 491.1 et 491.2 du Code criminel.

ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la LMES, quiconque contrevient sciemment ou omet de se conformer au Règlement est passible, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, d’une amende maximale de 25 000 $ ou d’une peine d’emprisonnement maximale d’un an, ou d’une combinaison des deux; ou encore, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par mise en accusation, d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans.

Personne-ressource

Affaires mondiales Canada
Direction générale des sanctions (PSD)
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