DĂ©cret fixant au 1er septembre 2024 la date d’entrĂ©e en vigueur des articles 21.2, 26 et 45 de la Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en consĂ©quence (armes Ă  feu) : TR/2024-28

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 14

Enregistrement
TR/2024-28 Le 3 juillet 2024

LOI MODIFIANT CERTAINES LOIS ET D’AUTRES TEXTES EN CONSÉQUENCE (ARMES À FEU)

DĂ©cret fixant au 1er septembre 2024 la date d’entrĂ©e en vigueur des articles 21.2, 26 et 45 de la Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en consĂ©quence (armes Ă  feu)

C.P. 2024-718 Le 17 juin 2024

Sur recommandation du ministre de la SĂ©curitĂ© publique et de la Protection civile et en vertu du paragraphe 73(1) de la Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en consĂ©quence (armes Ă  feu), chapitre 32 des Lois du Canada (2023), Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil fixe au 1er septembre 2024 la date d’entrĂ©e en vigueur des articles 21.2, 26 et 45 de cette loi.

NOTE EXPLICATIVE

(La présente note ne fait pas partie du Décret.)

Proposition

Le prĂ©sent dĂ©cret, pris en vertu du paragraphe 73(1) de la Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en consĂ©quence (armes Ă  feu) [ancien projet de loi C-21], fixe au 1er septembre 2024 la date d’entrĂ©e en vigueur des articles 21.2, 26 et 45 de cette loi.

Objectif

L’objectif du prĂ©sent dĂ©cret est de fixer la date d’entrĂ©e en vigueur des nouvelles exigences en matière de permis pour l’acquisition de pièces d’armes Ă  feu (c’est-Ă -dire les canons d’armes Ă  feu, les glissières d’armes de poing et d’autres pièces qui peuvent ĂŞtre prescrites) et pour l’importation de pièces d’armes Ă  feu, de chargeurs et de munitions. Cela permettrait d’achever la mise en Ĺ“uvre des mesures prĂ©sentĂ©es par l’ancien projet de loi C-21 pour lutter contre les risques pour la sĂ©curitĂ© publique associĂ©s aux armes Ă  feu fabriquĂ©es illĂ©galement (« armes fantĂ´mes Â») et d’aligner les exigences en matière d’importation sur le rĂ©gime national d’acquisition de ces articles. Ces mesures rĂ©pondent Ă©galement aux recommandations visant Ă  rĂ©glementer la vente et l’importation de pièces d’armes Ă  feu formulĂ©es dans le rapport de la Commission des pertes massives, dans le rapport de coroner du QuĂ©bec publiĂ© le 29 fĂ©vrier 2024 et dans le troisième rapport du ComitĂ© permanent de la sĂ©curitĂ© publique et nationale de la Chambre des communes, intitulĂ© La voie Ă  suivre pour rĂ©duire la violence liĂ©e aux armes Ă  feu et aux gangs au Canada.

Le présent décret s’inscrit dans le cadre de l’engagement permanent du gouvernement du Canada à réduire les infractions liées aux armes à feu et à s’attaquer à la prévalence des armes fantômes afin d’assurer la sécurité des Canadiens. Les mesures mises en vigueur renforcent les contrôles sur l’importation et le transfert national de ces articles en veillant à ce que seules les personnes titulaires d’un permis d’armes à feu valide soient autorisées à les obtenir.

Le prĂ©sent dĂ©cret fixe Ă©galement la date d’entrĂ©e en vigueur des modifications apportĂ©es aux pouvoirs rĂ©glementaires de la Loi sur les armes Ă  feu afin de s’aligner sur les mesures de fond prĂ©sentĂ©es dans l’ancien projet de loi C-21. Ces modifications ajoutent les pièces d’armes Ă  feu, les chargeurs et les munitions aux pouvoirs rĂ©glementaires existants rĂ©gissant la fabrication, le transfert, l’importation, l’exportation, la possession et la disposition. Les modifications prĂ©voient Ă©galement des pouvoirs rĂ©glementaires pour Ă©tablir une dĂ©finition d’« ordonnance de protection Â».

Contexte

En vertu de la Loi sur les armes à feu, il est actuellement illégal de céder une arme à feu ou des munitions à une personne qui n’est pas titulaire d’un permis d’armes à feu valide. En outre, un permis d’armes à feu est nécessaire pour importer une arme à feu, mais pas pour importer des munitions. Les non-résidents qui entrent au Canada peuvent importer temporairement des armes à feu en remplissant une déclaration d’armes à feu pour non-résident (DAFNR) qui, une fois confirmée par un agent des services frontaliers (ASF), tient lieu de permis d’armes à feu temporaire et, dans le cas d’une arme à feu à autorisation restreinte, de certificat d’enregistrement de l’arme à feu. Bien qu’ils doivent également informer l’ASF des munitions en leur possession en vertu de la Loi sur les douanes, les non-résidents n’ont actuellement pas besoin d’un permis d’armes à feu pour introduire les munitions dans le pays.

Afin de renforcer les lois sur les armes Ă  feu au Canada, le gouvernement a prĂ©sentĂ© l’ancien projet de loi C-21 en fĂ©vrier 2021. Ce projet de loi a introduit des modifications Ă  la Loi sur les armes Ă  feu qui obligeraient les particuliers Ă  prĂ©senter un permis d’armes Ă  feu valide Ă  un ASF ou Ă  remplir une DAFNR, afin d’importer des munitions au Canada. Cette mesure visait Ă  aligner les exigences en matière d’importation sur le rĂ©gime national d’acquisition de munitions. Après la prorogation du Parlement en 2021, l’ancien projet de loi C-21 est mort au Feuilleton. Il a Ă©tĂ© rĂ©introduit Ă  la Chambre des communes le 30 mai 2022.

Lors de l’examen article par article par le ComitĂ© permanent de la sĂ©curitĂ© publique et nationale (SECU) de la Chambre des communes, des modifications Ă  la Loi sur les armes Ă  feu ont Ă©tĂ© adoptĂ©es pour exiger que les personnes dĂ©tiennent un permis d’armes Ă  feu valide pour transfĂ©rer au niveau national et pour importer des pièces d’armes Ă  feu et des chargeurs. Parallèlement, des modifications ont Ă©tĂ© apportĂ©es au Code criminel afin de dĂ©finir ce qu’est une « pièce d’arme Ă  feu Â» et d’incorporer ce terme dans les infractions connexes. L’ancien projet de loi C-21 a reçu la sanction royale le 15 dĂ©cembre 2023.

L’exigence selon laquelle un chargeur ne peut être transféré qu’à une personne titulaire d’un permis d’armes à feu valide est entrée en vigueur à la date de la sanction royale. Cette exigence a été communiquée aux entreprises d’armes à feu.

Le prĂ©sent dĂ©cret fixe la date d’entrĂ©e en vigueur des dispositions restantes de l’ancien projet de loi C-21 concernant les exigences en matière de permis, qui exigeront que les particuliers prĂ©sentent un permis valide pour importer des chargeurs, certaines pièces d’armes Ă  feu et des munitions, et qu’ils soient titulaires d’un permis valide pour les cessions nationales de pièces d’armes Ă  feu. Le prĂ©sent dĂ©cret complète le rĂ©gime d’exigence de permis pour inclure les pièces d’armes Ă  feu et aligne les exigences de transfert national et d’importation pour les pièces d’armes Ă  feu, les chargeurs et les munitions. La dĂ©finition de « pièce d’arme Ă  feu Â» et les modifications apportĂ©es aux infractions connexes dans le Code criminel entrent en vigueur au moyen d’un dĂ©cret distinct. Ce dĂ©cret fixe la date d’entrĂ©e en vigueur de ces dispositions au 1er septembre 2024, en mĂŞme temps que les dispositions de la Loi sur les armes Ă  feu mises en vigueur par le prĂ©sent dĂ©cret.

Le prĂ©sent dĂ©cret met Ă©galement en vigueur l’article 45 de l’ancien projet de loi C-21, qui modifie l’article 117 de la Loi sur les armes Ă  feu afin de confĂ©rer un pouvoir rĂ©glementaire concernant : (i) la dĂ©finition d’« ordonnance de protection Â»; (ii) la possession et la fabrication ou le transfert de chargeurs et le transfert de pièces d’armes Ă  feu; (iii) l’importation, l’exportation, l’autorisation de transport et les dĂ©clarations connexes de pièces d’armes Ă  feu et de chargeurs; (iv) la disposition des munitions, de pièces d’armes Ă  feu et de chargeurs. Bien qu’aucun règlement ne soit proposĂ© pour le moment en ce qui concerne l’obligation de permis pour l’importation et le transfert de pièces d’armes Ă  feu, de chargeurs et de munitions, ces dispositions rĂ©glementaires sont mises en vigueur pour permettre l’élaboration de futurs règlements, si cela s’avère nĂ©cessaire et quand cela s’avĂ©rera nĂ©cessaire.

Répercussions

Les dispositions prévoyant que les pièces d’armes à feu ne peuvent être transférées au Canada à un particulier que si celui-ci est titulaire d’un permis d’armes à feu valide et que les particuliers doivent être titulaires d’un permis d’armes à feu valide pour importer des pièces d’armes à feu, des chargeurs et des munitions au Canada devaient entrer en vigueur à une date fixée par le gouverneur en conseil afin que les partenaires de mise en œuvre, notamment le Programme canadien des armes à feu (PCAF) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), soient prêts sur le plan opérationnel. Il s’agissait notamment de mettre à jour la DAFNR pour permettre aux non-résidents de déclarer l’importation de pièces d’armes à feu, de chargeurs et de munitions. Les bulletins opérationnels de l’ASFC et les avis des douanes aux points d’entrée et aux installations de traitement du courrier ont également été mis à jour. Tous les éléments opérationnels nécessaires à la mise en œuvre de ces exigences sont désormais en place.

Sécurité publique Canada, en collaboration avec le PCAF et l’ASFC, communiquera l’entrée en vigueur de ces mesures au public par l’entremise du site Web de chaque organisme. Le PCAF fournira des informations à ses principaux clients (par exemple les entreprises, les associations industrielles) et aux unités opérationnelles (c’est-à-dire les contrôleurs des armes à feu, le directeur d’enregistrement des armes à feu et l’Association canadienne des chefs de police). Les notes de service de l’ASFC et les avis des douanes adressés aux importateurs seront également mis à jour pour tenir compte des nouvelles exigences. La DAFNR modifiée pourra être téléchargée sur le site Web du PCAF.

Impact sur les entreprises d’armes à feu et les particuliers au Canada

Ces mesures imposent une charge administrative supplémentaire limitée aux entreprises. Les entreprises et les vendeurs particuliers devront confirmer que l’acheteur est titulaire d’un permis d’armes à feu valide avant de lui céder des pièces d’armes à feu. La vérification de la validité du permis de l’acheteur peut se faire en inspectant la carte de permis d’armes à feu de l’acheteur, ou par une vérification similaire pour les ventes en ligne, à l’instar des exigences existantes pour les transferts de munitions et de chargeurs. Les particuliers ne pourront plus obtenir de pièces d’armes à feu ou importer des pièces d’armes à feu, des chargeurs ou des munitions s’ils ne sont pas titulaires d’un permis d’armes à feu valide.

Impact sur l’importation de pièces d’armes à feu, de chargeurs et de munitions

Les particuliers devront déclarer toutes les importations de munitions, de chargeurs et de pièces d’armes à feu à un ASF et présenter un permis d’armes à feu valide afin d’importer légalement ces articles. Si une pièce d’arme à feu ou un chargeur est importé par la poste, le particulier peut recevoir un avis des douanes indiquant que le colis est arrivé à un centre de traitement du courrier et des instructions sur la manière de présenter son permis d’armes à feu pour la suite du traitement et la livraison, le cas échéant. L’ASFC conservera l’article jusqu’à ce qu’un permis d’armes à feu soit présenté ou considérera qu’il a été confisqué, conformément au Règlement sur l’entreposage des marchandises. Il convient de noter que les munitions ne peuvent pas être importées par la poste.

Les non-rĂ©sidents entrant au Canada devront dĂ©clarer Ă  un ASF toutes les pièces d’armes Ă  feu, les chargeurs ou les munitions en leur possession. Les non-rĂ©sidents qui ne sont pas en possession d’un permis d’armes Ă  feu canadien valide devront remplir une DAFNR au moment de l’importation. Une fois le formulaire confirmĂ© par l’ASF, il servira ensuite de permis d’armes Ă  feu temporaire pour une durĂ©e maximale de 60 jours (le formulaire peut ĂŞtre prolongĂ©, par tranches de 60 jours, par le contrĂ´leur des armes Ă  feu de la juridiction).

Considérations sur la protection des renseignements personnels

Le PCAF recueille des renseignements personnels dans le cadre d’une demande de permis d’armes à feu (qu’il s’agisse d’une nouvelle demande ou d’un renouvellement) qui sont enregistrés dans le Système canadien d’information relativement aux armes à feu. Dans le cadre de ce processus, les demandeurs reconnaissent que les informations contenues dans la demande sont obtenues en vertu de la Loi sur les armes à feu et qu’elles seront utilisées pour déterminer l’admissibilité ainsi que pour appliquer et mettre à exécution la législation sur les armes à feu. Ces informations sont protégées par la Loi sur la protection des renseignements personnels. Les particuliers ou les entreprises qui transfèrent des munitions, des pièces d’armes à feu ou des chargeurs ne sont pas tenus de fournir des informations au PCAF ou de tenir des registres d’entreprise sur ces activités. Par conséquent, ces nouveaux mécanismes ne soulèvent pas de nouveaux enjeux de protection des renseignements personnels en ce qui concerne les titulaires de permis.

Pour les non-résidents qui ne sont pas titulaires d’un permis, les renseignements personnels sont recueillis par l’ASFC au moyen de la DAFNR. Ce formulaire exige que le non-résident fournisse les informations prescrites par le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile. Les modifications apportées au formulaire dans le cadre de ce nouveau mécanisme se limitent à l’ajout d’un avis de confidentialité et à la création de champs permettant au non-résident de déclarer l’importation temporaire de munitions, de chargeurs ou de pièces d’armes à feu. Aucune nouvelle information personnelle n’a été ajoutée ou ne sera recueillie sur le formulaire.

Consultation

En dĂ©cembre 2021, le ComitĂ© permanent de la SECU a Ă©tĂ© chargĂ© d’étudier le contrĂ´le des armes Ă  feu, le trafic illĂ©gal d’armes et l’augmentation des crimes commis avec des armes Ă  feu par des membres de gangs de rue. Des experts et des intervenants ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  tĂ©moigner devant le ComitĂ© lors d’une sĂ©rie de rĂ©unions organisĂ©es entre le 3 et le 17 fĂ©vrier 2022. Les intervenants ont Ă©galement Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  fournir des soumissions Ă©crites au ComitĂ© permanent de la SECU. Ă€ la suite des tĂ©moignages des intervenants, le ComitĂ© a publiĂ© un rapport intitulĂ© La voie Ă  suivre pour rĂ©duire la violence liĂ©e aux armes Ă  feu et aux gangs au Canada. Ce rapport contient 34 recommandations, dont deux demandent au gouvernement de rĂ©glementer l’importation et le transfert de pièces d’armes Ă  feu et de chargeurs (recommandations 27 et 28). Ces recommandations ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es dans l’ancien projet de loi C-21 sous forme de modifications lors de l’étude article par article.

Le gouvernement a tenu des discussions et des sĂ©ances d’information technique sur l’ancien projet de loi C-21 auprès d’un large Ă©ventail d’intervenants après leur adoption au ComitĂ© permanent de la SECU et n’a reçu aucun commentaire spĂ©cifique Ă  ces mesures. Les intervenants ont Ă©galement eu la possibilitĂ© de comparaĂ®tre et de prĂ©senter des observations lors de l’examen du projet de loi par le ComitĂ© sĂ©natorial permanent de la sĂ©curitĂ© nationale et de la dĂ©fense. Aucune observation et aucun tĂ©moignage en personne n’a concernĂ© l’exigence de permis pour les pièces d’armes Ă  feu, les chargeurs ou les munitions.

Personne-ressource

Division de la politique des armes Ă  feu
Sécurité publique Canada
Courriel : ps.firearms-armesafeu.sp@ps-sp.gc.ca