RĂšglement modifiant le RĂšglement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2024-15

La Gazette du Canada, Partie II, volume 158, numéro 4

Enregistrement
DORS/2024-15 Le 2 fĂ©vrier 2024

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2024-83 Le 2 fĂ©vrier 2024

Sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangĂšres et en vertu de l’alinĂ©a 4(1)a)rĂ©fĂ©rence a de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence b, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le RĂšglement modifiant le RĂšglement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-aprĂšs.

RÚglement modifiant le RÚglement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modification

1 L’article 816 de la partie 1 de l’annexe 1 du RĂšglement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 est abrogĂ©.

Entrée en vigueur

2 Le présent rÚglement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du RÚglement.)

Enjeux

L’article 8 du RĂšglement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (le RĂšglement) prĂ©voit que les personnes dĂ©signĂ©es peuvent demander Ă  la ministre des Affaires Ă©trangĂšres (la ministre) de radier leur nom du RĂšglement. La ministre a reçu des preuves Ă  l’appui de la radiation du nom d’une personne figurant Ă  l’annexe 1 du RĂšglement qui ne rĂ©pond pas aux critĂšres d’inscription sur la liste Ă©tablie.

Contexte

À la suite de l’occupation illĂ©gale et de la tentative d’annexion de la CrimĂ©e par la Russie en mars 2014, le gouvernement du Canada, en coordination avec ses partenaires et alliĂ©s, a promulguĂ© des sanctions au moyen du RĂšglement pris en application de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales. Ces sanctions interdisent de faire des transactions (ce qui entraĂźne dans les faits un gel des avoirs) avec des particuliers et des entitĂ©s dĂ©signĂ©es qui soutiennent ou facilitent la violation de la souverainetĂ© de l’Ukraine par la Russie. Il est donc interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger, Ă  l’égard d’une personne dĂ©signĂ©e, d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien lui appartenant, de conclure une transaction avec elle, de lui fournir des services ou par ailleurs de mettre des marchandises Ă  sa disposition.

Le 24 fĂ©vrier 2022, le prĂ©sident russe Vladimir Poutine a annoncĂ© une « opĂ©ration militaire spĂ©ciale Â» alors que les forces russes lançaient une invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine Ă  partir de la Russie et du BĂ©larus. L’invasion s’est transformĂ©e en une guerre d’usure qui rend peu probable une victoire rapide pour l’une ou l’autre des parties, lesquelles continuent de subir de lourdes pertes. L’armĂ©e russe a commis de terribles atrocitĂ©s contre des civils, notamment Ă  Izioum, Boutcha, Kharkiv et Marioupol. Des experts, y compris les missions d’enquĂȘte du mĂ©canisme de Moscou de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe, la Commission d’enquĂȘte internationale indĂ©pendante sur l’Ukraine et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ont conclu que la Russie commet de graves violations des droits de la personne, des crimes de guerre, de possibles crimes contre l’humanitĂ© et des violences sexuelles liĂ©es au conflit. Ces enquĂȘtes ont Ă©tabli un lien entre l’agression russe en Ukraine et la rĂ©pression systĂ©matique et les atteintes aux droits de la personne qui se produisent sur le territoire de la Russie. Selon le Service d’urgence d’État ukrainien, 30 % du territoire ukrainien (environ la taille de l’Autriche) a Ă©tĂ© minĂ© par la Russie.

L’invasion militaire du prĂ©sident Poutine s’est accompagnĂ©e d’importantes cyberopĂ©rations malveillantes et de campagnes de dĂ©sinformation qui dĂ©peignent faussement l’Occident comme l’agresseur et accusent l’Ukraine de dĂ©velopper des armes chimiques, biologiques, radiologiques ou nuclĂ©aires avec le soutien de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord (OTAN). La dĂ©tĂ©rioration des relations de la Russie avec l’Ukraine a Ă©tĂ© suivie d’une dĂ©tĂ©rioration de ses relations avec les États-Unis et l’OTAN, ce qui a accru les tensions.

Depuis 2014, en coordination avec ses alliĂ©s et partenaires, le Canada a imposĂ© des sanctions Ă  plus de 2 700 particuliers et entitĂ©s en Russie, au BĂ©larus, en Ukraine et en Moldavie qui sont complices de violations de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine. Le Canada applique aussi des restrictions ciblĂ©es visant la Russie et le BĂ©larus dans les secteurs des finances, du commerce (biens et services), de l’énergie et des transports. Le Canada fait partie de la coalition pour le plafonnement du prix du pĂ©trole russe, qui interdit la fourniture de services de transport maritime pour le pĂ©trole brut et les produits pĂ©troliers vendus par la Russie au-delĂ  du prix plafond fixĂ© par la coalition.

Conditions de levée des sanctions

La durĂ©e des sanctions imposĂ©es par le Canada et ses partenaires aux vues similaires est explicitement liĂ©e Ă  la rĂ©solution pacifique du conflit, et au respect de la souverainetĂ© et de l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine Ă  l’intĂ©rieur de ses frontiĂšres telles qu’elles sont reconnues par la communautĂ© internationale; ces frontiĂšres incluent la CrimĂ©e et les zones maritimes limitrophes de l’Ukraine. Le Canada a continuĂ© de mettre Ă  jour ses rĂ©gimes de sanctions contre des personnes et des entitĂ©s qui supportent le conflit en Ukraine, et a radiĂ© les noms de certaines personnes lorsque cela Ă©tait justifiĂ©, conformĂ©ment aux politiques de sanctions et aux cadres juridiques pertinents. Des approches similaires concernant la durĂ©e et la levĂ©e des sanctions ont Ă©tĂ© adoptĂ©es par les partenaires du Canada aux vues similaires, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union europĂ©enne et l’Australie.

Le processus de recours Ă  la radiation fait partie intĂ©grante du cadre rigoureux de sanctions du Canada et appuie leur application Ă©quitable et transparente. Il s’agit notamment de veiller Ă  ce que seules les personnes qui rĂ©pondent aux critĂšres dĂ©finis par le RĂšglement soient inscrites sur la liste Ă©tablie. Les demandes de radiation sont examinĂ©es au cas par cas.

Toute personne dĂ©signĂ©e peut demander par Ă©crit Ă  la ministre de radier son nom de la liste Ă©tablie aux annexes 1, 2 ou 3 du RĂšglement. Affaires mondiales Canada exige une description dĂ©taillĂ©e des circonstances pertinentes et des motifs Ă  l’appui de la demande de radiation. À la rĂ©ception de la demande, la ministre dĂ©cide, dans les 90 jours, si elle a des motifs raisonnables de recommander la radiation au gouverneur en conseil. Elle donne sans dĂ©lai au demandeur un avis de sa dĂ©cision. Des renseignements sur le processus de recours Ă  la radiation se trouvent sur le site Web d’Affaires mondiales Canada (Personnes inscrites [international.gc.ca]).

Objectif

RĂ©agir Ă©quitablement Ă  l’évolution de la situation des personnes dĂ©signĂ©es et prĂ©server l’intĂ©gritĂ© du rĂ©gime de sanctions du Canada en veillant Ă  ce que seules les personnes qui rĂ©pondent aux critĂšres en vertu du RĂšglement demeurent inscrites Ă  la liste Ă©tablie.

Description

Le RĂšglement modifiant le RĂšglement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (les modifications) radient Sergey Alexandrovich Maltsev (aussi appelĂ© Sergei Alexandrovich Maltcev ou ХДргДĐč АлДĐșŃĐ°ĐœĐŽŃ€ĐŸĐČоч ĐœĐ°Đ»ŃŒŃ†Đ”ĐČ) de l’annexe 1 du RĂšglement puisqu’il ne rĂ©pond pas aux critĂšres d’inscription sur la liste Ă©tablie.

Élaboration de la rĂ©glementation

Consultation

Affaires mondiales Canada s’entretient rĂ©guliĂšrement avec d’autres gouvernements d’optique commune au sujet de la façon dont le Canada met en Ɠuvre des sanctions.

En ce qui concerne les prĂ©sentes modifications, une consultation publique n’aurait pas Ă©tĂ© indiquĂ©e.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une Ă©valuation initiale de la portĂ©e gĂ©ographique des modifications a Ă©tĂ© effectuĂ©e et n’a rĂ©vĂ©lĂ© aucune obligation dĂ©coulant des traitĂ©s modernes puisque les modifications ne s’appliquent pas Ă  une rĂ©gion visĂ©e par un traitĂ© moderne.

Choix de l’instrument

Le RĂšglement constitue l’unique mĂ©thode pour radier des personnes faisant l’objet de sanctions au Canada. Aucun autre instrument ne pouvait ĂȘtre envisagĂ©.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Sans cette modification, la personne demeurerait inscrite Ă  l’annexe 1 du RĂšglement et serait soumise Ă  des restrictions l’empĂȘchant de voyager au Canada et d’effectuer des transactions commerciales avec des Canadiens. Cette modification Ă©liminera ces restrictions, ce qui procurera un avantage thĂ©orique Ă  la personne visĂ©e ainsi qu’aux Canadiens ou entitĂ©s canadiennes qui souhaiteraient transiger avec cette personne qui, autrement, aurait fait l’objet de restrictions. La radiation de personnes de la liste Ă©tablie n’entraĂźnera aucun coĂ»t direct pour les entreprises ou le gouvernement, et la levĂ©e des interdictions n’est pas considĂ©rĂ©e comme un risque pour les objectifs de sĂ©curitĂ© du Canada.

Lentille des petites entreprises

L’analyse sous la lentille des petites entreprises a dĂ©terminĂ© que la modification n’aura aucune incidence sur les petites entreprises au Canada. Bien qu’on supprimera du RĂšglement les interdictions de transactions visant la personne, il est peu probable que de telles activitĂ©s aient lieu. Dans le cas peu probable oĂč elles se produiraient, ces changements seraient bĂ©nĂ©fiques.

RĂšgle du « un pour un Â»

La rĂšgle du « un pour un Â» ne s’applique pas parce qu’il n’y a pas de hausse du fardeau administratif pour les entreprises et qu’aucun rĂšglement n’est abrogĂ© ou ajoutĂ©. Le RĂšglement contient un processus permettant Ă  la ministre de dĂ©livrer Ă  toute personne au Canada ou Ă  tout Canadien Ă  l’étranger un permis pour exercer une activitĂ© spĂ©cifiĂ©e interdite en vertu du RĂšglement. Cependant, le processus d’autorisation est prĂ©vu pour Ă©viter les consĂ©quences inattendues liĂ©es Ă  l’inscription d’individus et ne sera donc plus applicable une fois que le nom de l’individu sera radiĂ© du RĂšglement.

Coopération et harmonisation en matiÚre de réglementation

Les modifications ne sont pas liĂ©es Ă  un plan de travail ou Ă  un engagement s’inscrivant dans un cadre officiel de coopĂ©ration en matiĂšre de rĂ©glementation.

Évaluation environnementale stratĂ©gique

Il est peu probable que les modifications entraĂźnent des effets importants sur l’environnement. ConformĂ©ment Ă  la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse prĂ©liminaire a permis de conclure qu’une Ă©valuation environnementale stratĂ©gique n’est pas nĂ©cessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Compte tenu de la nature ciblĂ©e des modifications, aucune incidence liĂ©e Ă  l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) n’a Ă©tĂ© cernĂ©e.

Justification

L’article 8 du RĂšglement prĂ©voit que les personnes dĂ©signĂ©es peuvent demander Ă  la ministre que leur nom soit retirĂ© du RĂšglement. Le Canada considĂšre le processus de recours en matiĂšre de radiation comme un Ă©lĂ©ment important d’un cadre de sanctions solide et crucial pour l’application Ă©quitable des sanctions.

Le 27 mai 2022, Sergey Alexandrovich Maltsev (aussi appelĂ© Sergei Alexandrovich Maltcev ou ХДргДĐč АлДĐșŃĐ°ĐœĐŽŃ€ĐŸĐČоч ĐœĐ°Đ»ŃŒŃ†Đ”ĐČ) a Ă©tĂ© inscrit en tant que haut fonctionnaire d’une entitĂ© impliquĂ©e dans le secteur financier russe inscrite Ă  l’annexe 1, partie 2 du RĂšglement. Sur la base des renseignements soumis par la personne dans le cadre de sa demande de radiation, la ministre a dĂ©terminĂ© que la personne ne rĂ©pond pas aux critĂšres d’inscription en vertu de l’annexe 1 du RĂšglement et que son nom devrait ĂȘtre radiĂ©.

Mise en Ɠuvre, conformitĂ© et application, et normes de service

Les modifications entrent en vigueur Ă  la date de leur enregistrement.

Le nom de la personne en question sera supprimé de la Liste consolidée des sanctions autonomes canadiennes. Cela contribuera ainsi à favoriser la conformité au RÚglement.

Personne-ressource

Direction de la coordination des politiques et des opérations des sanctions
Affaires mondiales Canada
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
TĂ©lĂ©phone : 343‑203‑3975 ou 1‑833‑352‑0769
Courriel : sanctions@international.gc.ca