Règlement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires (Loi maritime du Canada) : DORS/2023-138

La Gazette du Canada, Partie II, volume 157, numéro 14

Enregistrement
DORS/2023-138 Le 19 juin 2023

LOI MARITIME DU CANADA

C.P. 2023-585 Le 16 juin 2023

Sur recommandation du ministre des Transports et en vertu de l’article 129.03rĂ©fĂ©rence a de la Loi maritime du Canada rĂ©fĂ©rence b, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires (Loi maritime du Canada), ci-après.

Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Loi maritime du Canada)

Définition

Définition de Loi

1 Dans le présent règlement, Loi s’entend de la Loi maritime du Canada.

Désignation

Dispositions de la Loi et de ses règlements

2 Les dispositions de la Loi ou de ses règlements mentionnĂ©es Ă  la colonne 1 d’une partie de l’annexe 1 sont dĂ©signĂ©es comme des textes dont la contravention peut ĂŞtre poursuivie Ă  titre de violation sous le rĂ©gime de la Loi.

Qualification

Gravité des violations

3 La violation de toute disposition mentionnĂ©e Ă  la colonne 1 d’une partie de l’annexe 1 est qualifiĂ©e de mineure, de grave ou de très grave selon ce qui est prĂ©vu Ă  la colonne 2 de cette partie.

Pénalités

Montant maximal — personne physique

4 (1) Le montant maximal de la pĂ©nalitĂ© Ă  payer par une personne physique Ă  l’égard de la violation de toute disposition mentionnĂ©e Ă  la colonne 1 d’une partie de l’annexe 1 est de :

Montant maximal — personne morale ou navire

(2) Le montant maximal de la pĂ©nalitĂ© Ă  payer par une personne morale ou un navire Ă  l’égard de la violation de toute disposition mentionnĂ©e Ă  la colonne 1 d’une partie de l’annexe 1 est de :

Calcul de la pénalité

5 (1) Le montant de la pĂ©nalitĂ© applicable Ă  une violation est calculĂ© selon la formule suivante :

A + B + C + D − E
oĂą :
A
représente le montant de la pénalité de base prévu à l’article 6;
B
le cas échéant, le montant attribuable aux antécédents de non-conformité prévu à l’article 7;
C
le cas échéant, le montant attribuable aux dommages prévu à l’article 8;
D
le cas échéant, le montant attribuable à l’avantage économique prévu à l’article 9;
E
le cas échéant, le montant attribuable aux facteurs atténuants prévu au paragraphe (2).

Calcul du montant attribuable aux facteurs atténuants

(2) Le montant attribuable aux facteurs attĂ©nuants visĂ© Ă  l’élĂ©ment E de la formule est obtenu par la multiplication du pourcentage prĂ©vu Ă  l’article 10 par la somme des Ă©lĂ©ments A, B, C et D de cette formule.

Montant de la pénalité de base

6 Le montant de la pĂ©nalitĂ© de base applicable Ă  une violation est celui prĂ©vu Ă  la colonne 2 de la partie 1 de l’annexe 2 dans le cas d’une personne physique, ou de la partie 2 de cette annexe dans le cas d’une personne morale ou d’un navire, selon la gravitĂ© de la violation indiquĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie applicable.

Montant attribuable aux antécédents de non-conformité

7 (1) Si l’auteur de la violation a des antĂ©cĂ©dents de non-conformitĂ©, le montant attribuable Ă  ceux-ci est celui prĂ©vu en fonction de leur nombre Ă  la colonne 3 de la partie 1 de l’annexe 2 dans le cas d’une personne physique, ou de la partie 2 de cette annexe dans le cas d’une personne morale ou d’un navire, selon la gravitĂ© de la violation indiquĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie applicable.

Antécédents de non-conformité

(2) L’auteur de la violation a des antĂ©cĂ©dents de non-conformitĂ© si, dans les cinq ans prĂ©cĂ©dant celle-ci :

Montant attribuable aux dommages

8 (1) Si des dommages dĂ©coulent ou risquent de dĂ©couler de la violation, le montant attribuable Ă  ceux-ci est celui prĂ©vu Ă  la colonne 4 de la partie 1 de l’annexe 2, dans le cas d’une personne physique, ou de la partie 2 de cette annexe dans le cas d’une personne morale ou d’un navire, selon la gravitĂ© de la violation indiquĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie applicable et la classification de son incidence rĂ©elle ou potentielle sur la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens et sur l’environnement prĂ©vue au paragraphe (2).

Classification de l’incidence

(2) La classification de l’incidence rĂ©elle ou potentielle de la violation est :

Montant attribuable à l’avantage économique

9 Si l’auteur de la violation tire de celle-ci un avantage Ă©conomique ou concurrentiel, y compris tout revenu ou profit obtenu ou l’évitement ou le report d’une dĂ©pense, le montant attribuable Ă  cet avantage est celui prĂ©vu Ă  la colonne 5 de la partie 1 de l’annexe 2 dans le cas d’une personne physique, ou de la partie 2 de cette annexe dans le cas d’une personne morale ou d’un navire, selon la gravitĂ© de la violation indiquĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie applicable.

Montant attribuable aux facteurs atténuants

10 Le pourcentage servant Ă  calculer le montant attribuable aux facteurs attĂ©nuants est celui prĂ©vu Ă  la colonne 6 de la partie 1 de l’annexe 2 dans le cas d’une personne physique, ou de la partie 2 de cette annexe dans le cas d’une personne morale ou d’un navire, selon la gravitĂ© de la violation indiquĂ©e Ă  la colonne 1 de la partie applicable, soit :

Violation continue

11 Lorsqu’un « X Â» figure Ă  la colonne 3 d’une partie de l’annexe 1, chaque jour au cours duquel se poursuit la violation dĂ©signĂ©e constitue une violation distincte.

Signification

Méthodes de signification

12 L’agent de l’autoritĂ© signifie le procès-verbal de violation selon l’une des mĂ©thodes suivantes :

Preuve de signification

13 La signification est Ă©tablie par l’un des documents suivants :

Prise d’effet de la signification

14 La signification prend effet Ă  l’une des dates suivantes :

Paiement

Options de paiement

15 (1) Le paiement d’une pénalité exigé en vertu du présent règlement se fait dans les trente jours suivant la date de signification du procès-verbal.

Méthode de paiement

(2) Il s’effectue par carte de crédit ou par chèque certifié ou mandat libellé à l’ordre du receveur général du Canada.

Date réputée du paiement

(3) Le paiement est rĂ©putĂ© avoir Ă©tĂ© effectuĂ© :

Entrée en vigueur

Enregistrement

16 Le présent règlement entre en vigueur à la date de sa publication dans la Partie II de la Gazette du Canada.

ANNEXE 1

(articles 2 et 3, paragraphes 4(1) et (2) et article 11)

Violations — Loi maritime du Canada et ses règlements

PARTIE 1

Loi maritime du Canada
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Qualification

Colonne 3

Violation distincte pour chacun des jours

1 Paragraphe 58(3) Très grave  
2 AlinĂ©a 59(1)a) Très grave  
3 AlinĂ©a 59(1)b) Très grave  
4 Paragraphe 116(2) Très grave  
5 AlinĂ©a 126a) Très grave  
6 AlinĂ©a 126c) Très grave  

PARTIE 2

Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires
Article Colonne 1 Disposition Colonne 2 Qualification Colonne 3 Violation distincte pour chacun des jours
1 AlinĂ©a 5a) Très grave  
2 AlinĂ©a 5b) Très grave X
3 AlinĂ©a 5c) Très grave X
4 AlinĂ©a 5d) Grave  
5 AlinĂ©a 5e) Très grave X
6 AlinĂ©a 5g) Très grave  
7 AlinĂ©a 5h) Très grave X
8 AlinĂ©a 5i) Très grave X
9 Article 6 Très grave  
10 Article 7 Très grave  
11 AlinĂ©a 13(1)b)
  • a) Grave dans le cas de l’exigence de signaler sans dĂ©lai l’incident;
  • b) mineure dans le cas de l’exigence de fournir une description
 
12 Article 14 Très grave  
13 AlinĂ©a 15a) Grave  
14 AlinĂ©a 15c) Très grave  
15 AlinĂ©a 16b) Mineure  
16 AlinĂ©a 17a) Très grave  
17 AlinĂ©a 17b) Mineure  
18 AlinĂ©a 17c) Mineure  
19 Article 18 Mineure  
20 Paragraphe 28(1) Grave  
21 Paragraphe 32(4) Mineure  

PARTIE 3

Règlement sur les ports publics et installations portuaires publiques
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Qualification

Colonne 3

Violation distincte pour chacun des jours

1 AlinĂ©a 14a) Très grave  
2 AlinĂ©a 14b) Très grave X
3 AlinĂ©a 14c) Très grave X
4 AlinĂ©a 14d) Grave  
5 AlinĂ©a 14e) Très grave X
6 AlinĂ©a 14g) Très grave  
7 AlinĂ©a 14h) Très grave X
8 AlinĂ©a 14i) Très grave X
9 Article 15 Très grave  
10 AlinĂ©a 23(1)b)
  • a) Grave dans le cas de l’exigence de signaler sans dĂ©lai l’incident;
  • b) mineure dans le cas de l’exigence de fournir une description
 
11 Article 24 Très grave  
12 AlinĂ©a 25a) Grave  
13 AlinĂ©a 25c) Très grave  
14 AlinĂ©a 26c) Mineure  
15 AlinĂ©a 27a) Très grave  
16 AlinĂ©a 27b) Mineure  
17 AlinĂ©a 27c) Mineure  
18 AlinĂ©a 28a) Très grave  
19 AlinĂ©a 28b) Mineure  
20 Paragraphe 36(1) Grave  
21 Paragraphe 40(3) Mineure  

PARTIE 4

Règlement sur les biens de la voie maritime
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Qualification

Colonne 3

Violation distincte pour chacun des jours

1 AlinĂ©a 5a) Très grave  
2 AlinĂ©a 5b) Très grave X
3 AlinĂ©a 5c) Très grave X
4 AlinĂ©a 5d) Grave  
5 AlinĂ©a 5e) Très grave X
6 AlinĂ©a 5g) Très grave  
7 AlinĂ©a 5h) Très grave X
8 AlinĂ©a 5i) Très grave X
9 Article 6 Très grave  
10 Article 7 Très grave  
11 AlinĂ©a 16(1)b)
  • a) Grave dans le cas de l’exigence de signaler sans dĂ©lai l’incident;
  • b) mineure dans le cas de l’exigence de fournir une description
 
12 AlinĂ©a 16(1)c) Mineure  
13 Article 17 Très grave  
14 AlinĂ©a 18a) Grave  
15 AlinĂ©a 18c) Très grave  
16 AlinĂ©a 19b) Mineure  
17 AlinĂ©a 20a) Très grave  
18 AlinĂ©a 20b) Mineure  
19 AlinĂ©a 20c) Mineure  
20 Article 21 Mineure  
21 Paragraphe 31(1) Grave  

PARTIE 5

Règlement relatif à la navigation dans les ports naturels et les ports aménagés et à leur utilisation
Article

Colonne 1

Disposition

Colonne 2

Qualification

Colonne 3

Violation distincte pour chacun des jours

1 AlinĂ©a 3a) Très grave  
2 AlinĂ©a 3b) Grave  
3 AlinĂ©a 3c) Très grave  
4 AlinĂ©a 3e) Très grave  
5 AlinĂ©a 3f) Très grave  
6 AlinĂ©a 4(1)b)
  • a) Grave dans le cas de l’exigence de signaler sans dĂ©lai l’incident;
  • b) mineure dans le cas de l’exigence de fournir une description
 
7 AlinĂ©a 4(1)c) Mineure  
8 Article 5 Très grave  
9 Article 6 Très grave  
10 AlinĂ©a 7c) Mineure  
11 AlinĂ©a 8a) Très grave  
12 AlinĂ©a 8b) Mineure  
13 AlinĂ©a 8c) Mineure  
14 AlinĂ©a 9a) Très grave  
15 AlinĂ©a 9b) Mineure  
16 Paragraphe 16(1) Grave  

ANNEXE 2

(article 6, paragraphes 7(1) et 8(1) et articles 9 et 10)

Montant de la pénalité

PARTIE 1

Personne physique

Colonne 1

Gravité de la violation

Colonne 2

Montant de la pénalité de base (A)

Colonne 3

Montant attribuable aux antécédents de non-conformité selon le nombre d’antécédents (B)

Colonne 4

Montant attribuable aux dommages (C)

Colonne 5

Montant attribuable à l’avantage économique (D)

Colonne 6

ourcentage attribuable aux facteurs atténuants (E)

Très grave 1 000 $ 1 : 1 000 $ Faible : 0 $ 1 000 $ DĂ©claration volontaire  : 20 %
2 ou plus : 2 000 $ ModĂ©rĂ© : 500 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 1 000 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %
Grave 500 $ 1 : 500 $ Faible : 0 $ 500 $ DĂ©claration volontaire : 20 %
2 ou plus : 1 000 $ ModĂ©rĂ© : 250 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 500 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %
Mineure 250 $ 1 : 250 $ Faible : 0 $ 250 $ DĂ©claration volontaire : 20 %
2 ou plus : 500 $ ModĂ©rĂ© : 125 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 250 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %

PARTIE 2

Personne morale ou navire

Colonne 1

Gravité de la violation

Colonne 2

Montant de la pénalité de base (A)

Colonne 3

Montant attribuable aux antécédents de non-conformité selon le nombre d’antécédents (B)

Colonne 4

Montant attribuable aux dommages (C)

Colonne 5

Montant attribuable à l’avantage économique (D)

Colonne 6

Pourcentage attribuable aux facteurs atténuants (E)

Très grave 5 000 $ 1 : 5 000 $ Faible : 0 $ 5 000 $ DĂ©claration volontaire : 20 %
2 ou plus : 10 000 $ ModĂ©rĂ© : 2 500 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 5 000 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %
Grave 2 500 $ 1 : 2 500 $ Faible : 0 $ 2 500 $ DĂ©claration volontaire : 20 %
2 ou plus : 5 000 $ ModĂ©rĂ© : 1  250 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 2 500 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %
Mineure 1 250 $ 1 : 1 250 $ Faible : 0 $ 1 250 $ DĂ©claration volontaire  : 20 %
2 ou plus : 2 500 $ ModĂ©rĂ© : 625 $ CoopĂ©ration : 10 %
ÉlevĂ© : 1  250 $ Mesures volontaires d’attĂ©nuation : 10 %

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

Jusqu’en 2022, les agents de l’autoritĂ© (AA) exerçant des pouvoirs en application de la Loi maritime du Canada (LMC), du Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires, du Règlement sur les ports publics et installations portuaires publiques, du Règlement sur les biens de la voie maritime ou du Règlement relatif Ă  la navigation dans les ports naturels et les ports amĂ©nagĂ©s et Ă  leur utilisation disposaient de peu d’options pour sanctionner les violations. La plupart du temps, les AA ne disposaient que de deux possibilitĂ©s : donner un avertissement ou recommander des poursuites judiciaires. Les contraventions ne s’appliquaient qu’à la voie maritime du Saint-Laurent, avec une seule exception applicable dans le cadre du Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires.

En 2022, de nouvelles contraventions ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es Ă  la LMC et Ă  ses règlements. MĂŞme si la bonification de cet outil aide les AA Ă  rĂ©agir Ă  des types prĂ©cis de cas de non-conformitĂ© (oĂą une application de la loi « sur place Â» est appropriĂ©e et pour lesquelles une mesure lĂ©gèrement plus ferme qu’un avertissement est nĂ©cessaire), l’absence d’option intermĂ©diaire demeure un problème. Plus prĂ©cisĂ©ment, le montant peu Ă©levĂ© des amendes pour contraventions (maximum de 500 $), ainsi que leur caractère fixe peuvent les rendre moins adaptĂ©es Ă  de nombreuses situations de non-conformitĂ©, par exemple dans le cas d’infractions commises par de grandes entreprises ou par les auteurs de violations rĂ©pĂ©tĂ©es, dans une perspective de gain Ă©conomique, ou, de manière plus gĂ©nĂ©rale, d’infractions de nature plus grave.

Les poursuites judiciaires constituent la mesure d’application de la loi la plus rĂ©pressive dont disposent les autoritĂ©s. Pour les cas de non-conformitĂ© rĂ©glementaire qui sont considĂ©rĂ©s comme des violations mineures ou moins graves, la mesure d’application de la loi que constituent les poursuites judiciaires ne correspond pas Ă  la gravitĂ© de la non-conformitĂ©. En outre, les procĂ©dures judiciaires, coĂ»teuses en temps et en argent, sont difficiles Ă  justifier pour ces situations. En consĂ©quence, dans les quatre secteurs de responsabilitĂ© Ă  l’échelle du pays, les AA s’appuient sur des avertissements pour sanctionner les cas de non-conformitĂ©, de sorte que la LMC et ses règlements sont sous-appliquĂ©s. Selon les intervenants responsables de l’application de la LMC, les avertissements constituent une mesure inefficace pour assurer la mise en conformitĂ© des entitĂ©s rĂ©glementĂ©es.

Les sanctions administratives pécuniaires (SAP) constituent un outil d’application de la loi souple pour sanctionner les infractions de nature réglementaire. Les SAP permettent aux AA d’infliger une pénalité comme solution de rechange à une poursuite judiciaire. Le contrevenant peut choisir de payer la pénalité sans devoir comparaître au tribunal. Les SAP visent à mettre en conformité les entités réglementées sans les conséquences juridiques d’un casier judiciaire ou d’un emprisonnement.

Contexte

La LMC et ses règlements établissent des exigences concernant le mouvement et l’exploitation des navires dans les ports canadiens afin d’en assurer la prévisibilité et l’efficacité et de protéger la sécurité des personnes, des biens et de l’environnement.

La LMC divise le secteur maritime en quatre unitĂ©s opĂ©rationnelles distinctes : (i) les administrations portuaires canadiennes, (ii) les ports publics, (iii) la voie maritime du Saint-Laurent et (iv) les ports naturels et les ports amĂ©nagĂ©s (administrĂ©s par le ministère de la DĂ©fense nationale). La LMC habilite le ministre des Transports Ă  dĂ©signer des AA responsables de la conformitĂ© et de l’application de la loi dans chacune des unitĂ©s opĂ©rationnelles. Chaque unitĂ© est responsable de l’exploitation sĂ©curitaire et efficace Ă  l’intĂ©rieur des terres et des eaux relevant de sa compĂ©tence et peut procĂ©der, entre autres, au contrĂ´le de la circulation maritime. L’étendue des entitĂ©s rĂ©glementĂ©es est vaste, car elle comprend toute personne physique ou morale ou tout navire relevant de la compĂ©tence de l’unitĂ© opĂ©rationnelle. Par exemple, un navire, son exploitant ou propriĂ©taire, un membre d’équipage, un pĂŞcheur ou une entreprise rĂ©alisant des opĂ©rations de dragage Ă  l’intĂ©rieur de la zone rĂ©glementĂ©e sont tous considĂ©rĂ©s comme des entitĂ©s rĂ©glementĂ©es.

En 2017, le Programme national d’application de la loi (PNAL, anciennement le Centre d’expertise en matière d’application de la loi) de Transports Canada (TC) a lancé le Programme de conformité à la Loi maritime du Canada. Chargé de normaliser l’application de la loi dans chaque unité opérationnelle, le personnel du Programme de conformité à la Loi maritime du Canada a consulté divers intervenants, notamment l’Association des administrations portuaires canadiennes, la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent, TC (en tant qu’exploitant de ports publics) et le ministère de la Défense nationale, pour comprendre leurs préoccupations au sujet de la façon dont la LMC et ses règlements étaient appliqués. Les discussions menées par le personnel du PNAL ont mis en lumière un certain nombre de préoccupations, notamment les options limitées dont disposent les AA pour mettre en œuvre une approche progressive en matière d’application de la loi.

Pour rĂ©pondre Ă  ces prĂ©occupations, le PNAL a Ă©tabli une approche en deux phases. La première, qui a eu lieu lors de l’exercice 2018-2019, a vu la crĂ©ation d’un manuel de surveillance et l’élaboration d’un programme complet de formation pour les AA.

La seconde phase prĂ©voyait l’analyse du potentiel des SAP pour aider les AA Ă  faire appliquer la LMC et ses règlements. La LMC donne au gouverneur en conseil le pouvoir de prendre des règlements pour Ă©tablir des SAP en cas de violation de la LMC ou de ses règlements. Le nouveau rĂ©gime de SAP rĂ©sulte directement de cette analyse.

Les SAP sont un outil permettant de sanctionner les infractions de nature réglementaire à une loi fédérale au moyen d’une sanction pécuniaire, que le contrevenant peut choisir de payer sans devoir comparaître au tribunal. Imposées par le biais d’un processus administratif (non pénal, c’est-à-dire que les contrevenants se voient remettre par un AA un procès-verbal de violation qui décrit la violation et la pénalité à payer), les SAP visent à mettre en conformité les entités réglementées sans les conséquences légales d’un casier judiciaire ou d’un emprisonnement. Les pénalités sont un outil d’application de la loi souple, et sont conçues pour être proportionnelles à la nature de la violation. Les régimes de SAP utilisent souvent des structures de gradation qui prévoient des montants de pénalité progressifs pour des violations répétées commises par la même entité.

Objectif

Le Règlement sur les sanctions administratives pécuniaires (Loi maritime du Canada) (le Règlement) permet l’application d’un régime de SAP en vertu de la LMC. L’objectif du Règlement est d’assurer un régime d’application de la loi prévisible et transparent, tant pour les AA que pour les parties réglementées.

Un régime de SAP permet de sanctionner des violations qui ne justifient pas des poursuites judiciaires, mais pour lesquelles un avertissement ou une contravention ne constitue pas une mesure suffisante. La mise en œuvre d’un régime d’application de la loi souple, transparent et prévisible qui prévoit des avertissements, des SAP et des poursuites judiciaires devrait réduire le nombre de cas de non-conformité à la LMC et à ses règlements, contribuant ainsi à assurer la sécurité et la sûreté du secteur de la navigation maritime au Canada.

Description

Le Règlement instaure des SAP au titre de violations de la LMC et des règlements connexes suivants : le Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires, le Règlement relatif Ă  la navigation dans les ports naturels et les ports amĂ©nagĂ©s et Ă  leur utilisation, le Règlement sur les ports publics et installations portuaires publiques et le Règlement sur les biens de la voie maritime. Ces règlements traitent de la sĂ©curitĂ©, de l’ordre et du fonctionnement quotidien de certains ports et biens gĂ©rĂ©s par :

Le Règlement Ă©numère chaque disposition de la LMC et de ses règlements en application de laquelle une SAP peut ĂŞtre imposĂ©e. Le nouveau rĂ©gime de SAP prĂ©voit des montants de pĂ©nalitĂ© souples. Pour fixer ces montants, TC a classĂ© chaque violation selon les catĂ©gories suivantes : mineure, grave ou très grave. Les pĂ©nalitĂ©s au titre de violations très graves peuvent atteindre le montant maximal permis par la LMC, tandis que les violations « mineures Â» donnent lieu Ă  des amendes d’un montant bien plus faible. Les montants totaux des pĂ©nalitĂ©s varient en fonction du niveau de gravitĂ© associĂ© Ă  la violation et des circonstances aggravantes ou attĂ©nuantes, jusqu’à concurrence de 5 000 $ pour une personne physique et 25 000 $ pour une personne morale ou un navire. Dans certains cas, les violations qui se poursuivent sur plus d’une journĂ©e peuvent donner lieu Ă  des pĂ©nalitĂ©s distinctes pour chaque jour. Le Règlement comprend une annexe exposant la procĂ©dure gĂ©nĂ©rale qui permet de calculer chaque pĂ©nalitĂ©.

Les pénalités prendront en considération tout antécédent de non-conformité du contrevenant, le préjudice susceptible d’être causé aux personnes, aux biens et à l’environnement par la violation, les éventuels gains économiques (par exemple un navire en rétention qui quitte les lieux sans autorisation afin de reprendre ses activités), ainsi que les circonstances atténuantes.

Toute partie se voyant infliger une pénalité serait en droit de demander la révision de la décision par le Tribunal d’appel des transports du Canada (TATC). Lors de la révision, le Tribunal peut décider de maintenir, modifier ou annuler la pénalité. Comme pour toute décision, les parties réglementées ont la possibilité de faire appel d’une décision rendue par le TATC ou de faire une demande de révision judiciaire de la décision auprès de la Cour fédérale.

Le projet de règlement dĂ©signe comme SAP un total de 85 dispositions, rĂ©parties comme suit :

Quelques exemples des dispositions désignées proposées sont fournis dans les tableaux ci-dessous, indiquant notamment si une nouvelle pénalité pourrait être infligée pour chaque jour pendant lequel une violation se poursuit. Veuillez noter que la description des violations ne figure pas dans le projet de règlement et est uniquement fournie ici pour en faciliter la compréhension.

Exemples de dispositions désignées proposées de la Loi maritime du Canada
Disposition Description de la violation Gravité de la violation Violation distincte pour chaque jour?
AlinĂ©a 59(1)b) Ne pas se conformer aux ordres d’une personne dĂ©signĂ©e par une administration portuaire pour procĂ©der au contrĂ´le de la circulation Très grave Non
Paragraphe 116(2) Donner l’ordre Ă  un navire de quitter le port oĂą il est actuellement retenu Très grave Non
AlinĂ©a 126c) GĂŞner l’action d’un agent de l’autoritĂ© Très grave Non
Exemples de dispositions désignées proposées du Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires
Disposition Description de la violation Gravité de la violation Violation distincte pour chaque jour?
AlinĂ©a 5a) Menacer la sĂ©curitĂ© ou la santĂ© des personnes dans le port Très grave Non
AlinĂ©a 5d) Nuire Ă  toute activitĂ© autorisĂ©e Grave Non
AlinĂ©a 17b) Ne pas prĂ©senter Ă  l’administration portuaire un rapport dĂ©taillĂ© de la situation d’urgence dès que possible Mineure Non
Exemples de dispositions désignées proposées du Règlement sur les ports publics et installations portuaires publiques
Disposition Description de la violation Gravité de la violation Violation distincte pour chaque jour?
AlinĂ©a 14b) GĂŞner la navigation Très grave Oui
AlinĂ©a 14d) Nuire Ă  toute activitĂ© autorisĂ©e dans le port public ou Ă  l’installation portuaire publique Grave Non
Paragraphe 40(3) Ne pas fournir au responsable de port la description, la quantitĂ© et le tonnage de la cargaison qui est chargĂ©e, dĂ©chargĂ©e ou transbordĂ©e Ă  chaque poste ou mouillage dans les 24 heures suivant le chargement, le dĂ©chargement ou le transbordement, mais avant le dĂ©part du navire Mineure Non
Exemples de dispositions désignées proposées du Règlement sur les biens de la voie maritime
Disposition Description de la violation Gravité de la violation Violation distincte pour chaque jour?
AlinĂ©a 5c) Obstruer une partie de la voie maritime ou des biens de la voie maritime ou avoir un effet nĂ©faste sur cette partie Très grave Oui
AlinĂ©a 18a) NĂ©gliger d’afficher les avis, de mettre en place des appareils d’éclairage et d’ériger une barricade, ou de poster une personne sur les lieux de la situation dangereuse Grave Non
AlinĂ©a 19b) Ne pas prĂ©senter sans dĂ©lai au gestionnaire un rapport Ă©crit dĂ©crivant l’activitĂ© et expliquant pour quelles raisons la situation Ă©tait considĂ©rĂ©e comme urgente Mineure Non
Exemples de dispositions désignées proposées du Règlement relatif à la navigation dans les ports naturels et les ports aménagés et à leur utilisation
Disposition Description de la violation Gravité de la violation Violation distincte pour chaque jour?
AlinĂ©a 3f) AltĂ©rer la qualitĂ© des sĂ©diments ou de l’eau Très grave Oui
AlinĂ©a 4(1)c) Ne pas prĂ©senter un rapport au responsable de port aussitĂ´t que possible Mineure Non
AlinĂ©a 8c) Ne pas prĂ©senter, comme l’a demandĂ© le responsable de port, une copie des rapports dĂ©taillĂ©s de la situation d’urgence faits aux autoritĂ©s municipales, provinciales et fĂ©dĂ©rales Mineure Non

Élaboration de la réglementation

Consultation

TC a mis en œuvre un plan de communication ciblé pour aviser et informer les intervenants clés, y compris les exploitants de navires, et pour recueillir leurs commentaires.

Les consultations ont Ă©tĂ© principalement menĂ©es par le comitĂ© consultatif du Programme de conformitĂ© Ă  la Loi maritime du Canada, qui comprenait des reprĂ©sentants des entitĂ©s suivantes : (i) l’Administration portuaire d’Halifax, (ii) l’Administration portuaire de St. John’s, (iii) l’Administration portuaire de Windsor, (iv) l’Administration portuaire de MontrĂ©al, (v) l’Administration portuaire Vancouver Fraser, (vi) l’Association des administrations portuaires canadiennes, (vii) les Forces canadiennes et (viii) la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent.

En mai 2018, TC a distribuĂ© un sondage au comitĂ© pour recueillir ses suggestions sur les dĂ©tails des activitĂ©s liĂ©es Ă  l’application de la loi partout au Canada. Les rĂ©ponses au sondage ont montrĂ© que les AA pensent que la LMC et ses règlements nĂ©cessitent une structure de pĂ©nalitĂ©s proportionnelles aux violations afin de rendre l’application de la loi efficace.

En aoĂ»t 2018, TC a organisĂ© un atelier avec le comitĂ© pour examiner les rĂ©ponses au sondage. Lors de cet atelier, les membres du comitĂ© ont rĂ©digĂ© un rapport prĂ©sentant les dispositions de la LMC et des règlements proposĂ©s pour dĂ©signation comme SAP. Les membres du comitĂ© ont communiquĂ© le rapport aux utilisateurs du transport maritime (par exemple les exploitants de navires, les administrations portuaires canadiennes et les administrations des voies maritimes) pour recueillir des commentaires supplĂ©mentaires. Le comitĂ© et TC se sont Ă  nouveau rĂ©unis en avril 2019. Aucune modification importante n’a Ă©tĂ© apportĂ©e Ă  la liste des SAP proposĂ©es ou Ă  la structure de pĂ©nalitĂ©s proposĂ©e discutĂ©es en aoĂ»t 2018. Grâce aux activitĂ©s du comitĂ©, tous les intervenants participant Ă  l’application de la LMC et de ses règlements ont Ă©tĂ© consultĂ©s au sujet de la liste des SAP proposĂ©es et de la structure de pĂ©nalitĂ©s proposĂ©e. Les intervenants ont manifestĂ© de façon constante leur appui en faveur de la proposition.

Depuis 2019, TC a des contacts réguliers avec les membres du comité au sujet de l’état d’avancement de la proposition sur les outils d’application de la loi. Durant cette période, TC a également participé aux réunions régulières du sous-comité de l’Association des administrations portuaires canadiennes sur l’application de la loi, où des voix se sont exprimées de façon constante en faveur d’un plus grand nombre d’options d’application de la loi. Ce sous-comité était composé notamment de représentants des administrations portuaires canadiennes, de la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent, de TC et du ministère de la Défense nationale.

La proposition a Ă©tĂ© publiĂ©e en ligne sur la page Web consacrĂ©e Ă  la participation du public et aux consultations de TC pendant 30 jours, du 20 mai au 21 juin 2021. Cette consultation comportait des exemples des types de violations qui seraient assujetties aux SAP, ainsi que des barèmes de pĂ©nalitĂ© qui ont Ă©tĂ© fixĂ©s. Elle a donnĂ© l’occasion au grand public et aux intervenants touchĂ©s, tels que les exploitants de navires, de soumettre leurs commentaires sur la proposition. Toutefois, aucun commentaire sur la proposition n’a Ă©tĂ© reçu.

L’applicabilité de la loi accrue découlant d’un régime de SAP a été demandée par les intervenants participant à l’application de la LMC et de ses règlements pour renforcer la sécurité et la sûreté dans les ports canadiens. Ces intervenants soutiennent vigoureusement la mise en œuvre d’un régime de SAP. Les discussions qui ont eu lieu durant la pandémie de COVID-19 indiquent que la situation actuelle n’a fait qu’accroître leur désir de disposer d’un plus grand nombre d’outils d’application de la loi pour la LMC.

Le Règlement a Ă©tĂ© publiĂ© prĂ©alablement dans la Gazette du Canada, Partie I, pendant 60 jours, du 19 fĂ©vrier au 20 avril 2022. Trois intervenants ont formulĂ© des commentaires. Après une analyse approfondie des commentaires soumis, TC a conclu qu’aucune modification du Règlement n’était nĂ©cessaire. Les principaux commentaires sont prĂ©sentĂ©s ci-dessous.

Deux des trois intervenants ont commentĂ© les termes utilisĂ©s pour classer les violations (mineure, grave et très grave). Ces intervenants ont affirmĂ© que les cas de non-conformitĂ© considĂ©rĂ©s comme « très graves Â» devraient faire l’objet d’une poursuite pĂ©nale plutĂ´t que d’une SAP. Le classement est destinĂ© Ă  ĂŞtre interprĂ©tĂ© dans le contexte du rĂ©gime de SAP uniquement, et ne correspond pas Ă  une Ă©valuation de la gravitĂ© de la non-conformitĂ© dans le cadre du rĂ©gime gĂ©nĂ©ral d’application progressive de la loi. En effet, le classement ne s’applique qu’après que l’AA a choisi une SAP comme outil appropriĂ© d’application de la loi. Aucune modification n’a Ă©tĂ© apportĂ©e au Règlement en rĂ©ponse Ă  ces commentaires.

Deux des trois intervenants ont formulĂ© un commentaire concernant l’ambiguĂŻtĂ© inhĂ©rente Ă  la terminologie utilisĂ©e dans la LMC et ses règlements. Ils ont exprimĂ© leurs prĂ©occupations quant Ă  l’interprĂ©tation des concepts utilisĂ©s en tant que facteurs aggravants ou attĂ©nuants. Le Règlement fournit les facteurs qui peuvent ĂŞtre pris en compte par un AA lorsqu’il dĂ©termine le niveau appropriĂ© de rĂ©ponse Ă  un cas de non-conformitĂ©. L’interprĂ©tation des facteurs aggravants ou attĂ©nuants, tels que le niveau de prĂ©judice, les Ă©ventuels gains Ă©conomiques et les antĂ©cĂ©dents de non-conformitĂ©, est guidĂ©e par les politiques, les procĂ©dures et la formation fournies aux AA. Ces facteurs sont examinĂ©s plus en dĂ©tail dans le contexte de l’approche d’application progressive de la loi de TC pour orienter l’application du Règlement. Des orientations fonctionnelles supplĂ©mentaires concernant l’application et l’interprĂ©tation de ces concepts sont fournies sur demande aux agents de l’autoritĂ© par le PNAL de TC. Aucune modification n’a Ă©tĂ© apportĂ©e au Règlement en rĂ©ponse Ă  ces commentaires.

Deux des trois intervenants ont mentionnĂ© que la portĂ©e de la sous-application de la LMC n’est pas Ă©tayĂ©e dans le rĂ©sumĂ© de l’étude d’impact de la rĂ©glementation (REIR) publiĂ© dans la Partie I de la Gazette du Canada. Ces parties prenantes ont Ă©galement soulevĂ© des questions sur la mesure dans laquelle les SAP proposĂ©es encourageraient la conformitĂ© Ă  l’avenir. Un intervenant a suggĂ©rĂ© que TC aurait pu examiner dans quelle mesure le rĂ©gime de contraventions en vigueur dans la Voie maritime du Saint-Laurent avait un effet sur les taux de conformitĂ©. TC ne dispose pas de donnĂ©es suffisantes pour tirer des conclusions significatives sur l’étendue de la sous-application de la LMC et/ou l’effet diffĂ©rentiel du rĂ©gime de contraventions sur la conformitĂ© dans la Voie maritime du Saint-Laurent. En 2022, le Règlement sur les contraventions a Ă©tĂ© modifiĂ© pour Ă©largir la liste des dispositions dĂ©signĂ©es de la LMC et de ses règlements. Comme les montants des contraventions sont faibles, il a Ă©tĂ© estimĂ© qu’ils ne seraient pas suffisants pour dissuader toutes les non-conformitĂ©s. Les SAP offrent plus de flexibilitĂ© : les montants des pĂ©nalitĂ©s sont Ă©volutifs et augmentent lorsque des facteurs aggravants sont prĂ©sents (par exemple, pour des violations rĂ©pĂ©tĂ©es). Aucune modification n’a Ă©tĂ© apportĂ©e au Règlement en rĂ©ponse Ă  ces commentaires. Il convient Ă©galement de rappeler que le rĂ©gime des SAP n’introduit pas de nouvelles exigences pour les parties prenantes ; il fournit simplement un nouvel outil flexible aux AA pour faire respecter les exigences existantes.

Un des trois intervenants a mentionnĂ© qu’il n’y avait pas eu suffisamment de dialogue avec la collectivitĂ© rĂ©glementĂ©e dans le cadre du processus rĂ©glementaire. Plus prĂ©cisĂ©ment, il a soulignĂ© que le processus a commencĂ© en 2017, et qu’il devrait donc y avoir eu un engagement rĂ©gulier auprès des intervenants. Il a Ă©galement mentionnĂ© que, selon lui, les intervenants du secteur rĂ©glementĂ© n’étaient pas au courant de la consultation en ligne sur le site de TC et que cela explique l’absence de rĂ©ponse. Un contact rĂ©gulier a eu lieu Ă  la fois par l’intermĂ©diaire du Conseil consultatif maritime canadien (CCMC) et dans le cadre du comitĂ© consultatif du Programme de conformitĂ© Ă  la Loi maritime du Canada de 2017 Ă  2022. Bien que nos activitĂ©s d’engagement en personne aient Ă©tĂ© limitĂ©es en raison des restrictions liĂ©es Ă  la COVID-19, les informations relatives Ă  la consultation en ligne ont Ă©tĂ© affichĂ©es sur le site Web de TC et diffusĂ©es par les membres du comitĂ© consultatif. En outre, le rĂ©gime de SAP a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©, et des commentaires ont Ă©tĂ© sollicitĂ©s, lors de rĂ©unions du sous-comitĂ© du CCMC tenues entre 2020 et 2021. L’absence de rĂ©ponse lors de la consultation en ligne Ă©tait l’une des raisons pour lesquelles une pĂ©riode de commentaires plus longue a Ă©tĂ© choisie pour la publication prĂ©alable dans la Gazette du Canada, Partie I. Après la publication du Règlement dans la GCI, le 22 fĂ©vrier 2022, TC a de nouveau discutĂ© de l’initiative des SAP dans le cadre de rĂ©unions du sous-comitĂ© du CCMC et au sein de groupes de travail lors des sessions du printemps et de l’automne 2022. Encore une fois, aucune prĂ©occupation importante n’a Ă©tĂ© soulevĂ©e lors de ces rĂ©unions. Étant donnĂ© que de vastes consultations auprès des intervenants dans diffĂ©rents forums ont Ă©tĂ© menĂ©es sur une pĂ©riode de cinq ans, TC croit que ceux-ci ont Ă©tĂ© mis au courant de la proposition et ont eu amplement l’occasion de faire part de leurs commentaires. Par consĂ©quent, aucune modification n’a Ă©tĂ© apportĂ©e au Règlement en rĂ©ponse au commentaire concernant l’engagement limitĂ© avec les parties rĂ©glementĂ©es.

Il convient de noter que TC a profité de la période suivant la publication dans la Gazette du Canada pour dialoguer directement avec des représentants de l’Association des pilotes maritimes du Canada (APMC) qui avaient soumis un commentaire sur les conflits potentiels entre la LMC et la Loi sur le pilotage. Les enjeux soulevés ont été discutés à la satisfaction de l’APMC lors de cette rencontre.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes, une analyse a été effectuée pour déterminer si la proposition est susceptible de donner lieu à des obligations prévues dans les traités modernes. Cette évaluation a examiné la portée géographique et l’objet de la proposition par rapport aux traités modernes en vigueur, et aucune obligation relative aux traités modernes n’a été relevée.

Choix de l’instrument

Il est peu réaliste de croire que toutes les non-conformités envers la LMC et ses règlements connexes peuvent donner lieu à des poursuites judiciaires. Dans la grande majorité des cas de non-conformité, les coûts élevés en ressources et les longs délais associés aux poursuites judiciaires ne seraient pas dans l’intérêt du public. En l’absence d’un outil d’application de la loi, tel qu’un régime de SAP, pour sanctionner les infractions à la réglementation qui ne justifieraient pas une poursuite judiciaire, mais pour lesquelles un avertissement ne constituerait pas une mesure suffisante, la LMC et ses règlements continueraient d’être sous-appliqués.

Les SAP constituent un instrument d’application de la loi idĂ©al, car elles offrent une grande souplesse (diffĂ©rents montants de pĂ©nalitĂ©) et sont faciles Ă  administrer. Cela contraste avec les avertissements, qui ont des effets limitĂ©s, les contraventions qui, en raison du montant fixe de l’amende, sont plus adaptĂ©es Ă  l’application de la loi « sur place Â» pour des cas de non-conformitĂ© spĂ©cifiques (moins graves), et les poursuites, qui nĂ©cessitent une enquĂŞte mobilisant des ressources importantes, une coopĂ©ration avec le Service des poursuites pĂ©nales du Canada, et d’autres ressources judiciaires. Un rĂ©gime de SAP apparaĂ®t comme la meilleure option pour amĂ©liorer l’application de la LMC. Comme la prise de règlement constitue l’instrument prescrit pour rendre des dispositions de la LMC exĂ©cutoires au moyen de SAP, l’élaboration d’un règlement conformĂ©ment au paragraphe 129.03 de la LMC est la seule option permettant de fournir cet outil essentiel d’application de la loi aux AA. Aucune option autre que rĂ©glementaire n’a Ă©tĂ© envisagĂ©e.

Analyse de la réglementation

Le Règlement crĂ©e un rĂ©gime de SAP pour les violations de la LMC, du Règlement relatif Ă  la navigation dans les ports naturels et les ports amĂ©nagĂ©s et Ă  leur utilisation, du Règlement sur l’exploitation des administrations portuaires, du Règlement sur les ports publics et installations portuaires publiques et du Règlement sur les biens de la voie maritime. Le rĂ©gime de SAP offre aux AA un nouvel outil pour infliger des pĂ©nalitĂ©s proportionnelles aux violations. Le Règlement devrait entraĂ®ner un coĂ»t total de 21 126 $ (valeur actuelle en dollars canadiens de 2021, actualisĂ©e par rapport Ă  l’annĂ©e de base de 2023 Ă  un taux d’actualisation de 7 %), de 2023 Ă  2032, pour le gouvernement du Canada et les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi, en raison de la refonte d’un module de formation existant pour les nouveaux AA, ainsi que de l’élaboration et de la mise en Ĺ“uvre d’un cours de recyclage pour les AA actuels.

Le Règlement présente plusieurs avantages, notamment le fait d’introduire un outil plus souple pour normaliser la gradation d’une réponse, tout en favorisant la conformité et l’application de la loi. Le recours possible à des sanctions pécuniaires au lieu de poursuites judiciaires devrait constituer une méthode plus rentable pour sanctionner les cas de non-conformité et réduire le nombre de violations.

Cadre analytique

Les coûts et avantages du Règlement ont été évalués conformément à la Politique sur l’analyse coûts-avantages du Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) en comparant le scénario de référence au scénario réglementaire. Le scénario de référence décrit ce qui est susceptible de se produire à l’avenir si le gouvernement du Canada ne met pas en œuvre le Règlement. Le scénario réglementaire fournit des renseignements sur les résultats visés à la suite de la mise en œuvre du Règlement. Lorsque cela est possible, les effets sont quantifiés et évalués en valeur pécuniaire, en ne tenant compte que des coûts et avantages directs pour les intervenants dans l’analyse.

Les taxes, prélèvements et autres charges constituent des transferts d’un groupe à un autre et ne sont pas considérés comme des coûts de conformité ou des coûts administratifs, qu’ils visent à servir de mesures incitatives pour favoriser la conformité et modifier les comportements, ou que leur but soit de recouvrer les coûts associés à la fourniture d’un service. En conséquence, les coûts à payer pour les pénalités ainsi que les recettes générées par les pénalités pour le gouvernement du Canada ne sont considérés ni comme des coûts ni comme des avantages dans le cadre de l’analyse de la réglementation, car ils ne sont pas engagés ou générés dans le cours normal des affaires, mais seulement dans des cas de non-conformité.

Sauf indication contraire, tous les coĂ»ts sont exprimĂ©s en valeur actuelle (en dollars canadiens de 2021, actualisĂ©s par rapport Ă  l’annĂ©e de base Ă  un taux d’actualisation de 7 %) sur une pĂ©riode d’analyse de 10 ans (2023–2032).

Intervenants concernés

Le Règlement aura des rĂ©percussions sur le gouvernement du Canada (11 AA employĂ©s par TC et quatre AA employĂ©s par le ministère de la DĂ©fense nationale), les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi (69 AA employĂ©s par les administrations portuaires canadiennes et 18 AA employĂ©s par la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent), les propriĂ©taires de navires et les Canadiens. Les AA sont responsables de l’application de la rĂ©glementation en vertu de la LMC pour les navires transitant par les entitĂ©s rĂ©glementĂ©es, notamment 58 ports publics et deux ports (AA employĂ©s par le gouvernement du Canada), 18 administrations portuaires canadiennes (AA employĂ©s par les administrations portuaires canadiennes) et la voie maritime du Saint-Laurent (AA employĂ©s par la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent). MĂŞme si TC engagera des coĂ»ts associĂ©s Ă  l’élaboration de cours de formation, TC, le ministère de la DĂ©fense nationale et les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi subiront des coĂ»ts associĂ©s Ă  la participation des AA au cours de recyclage (coĂ»ts de renonciation).

Comme il a été expliqué précédemment, bien que les propriétaires de navires soient soumis au régime de SAP et aux frais connexes en cas de non-conformité, ceux-ci ne sont pas considérés comme des coûts associés au Règlement. Le Règlement devrait offrir aux propriétaires de navires une plus grande prévisibilité en matière d’application de la loi et dissuader la non-conformité, ce qui devrait se traduire par des avantages liés à la sécurité pour les passagers et les employés dans les ports canadiens. La mise en œuvre d’un régime de pénalités profitera également aux propriétaires de navires en réduisant la probabilité de poursuites et les coûts associés aux procédures judiciaires.

Scénarios de référence et réglementaire

Selon le scénario de référence, les AA n’ont pas accès à des outils d’application de la loi souples qui sont proportionnels et qui reflètent la gravité de la violation. En cas de non-conformité à la LMC et à ses règlements connexes, les AA peuvent soit émettre un avertissement, soit intenter des poursuites pour non-conformité. En l’absence du Règlement, certains cas de non-conformité continueraient d’être sanctionnés trop fortement, trop faiblement, ou aucunement.

Selon le scénario réglementaire, le Règlement devrait permettre de relever les défis liés à la conformité auxquels les AA sont confrontés. Le Règlement prévoit des outils pour mettre en conformité les parties réglementées par des réponses proportionnelles tout en évaluant le risque et le préjudice sous-jacents des violations. Le Règlement exige également la refonte du cours de formation actuel pour les AA, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un cours de recyclage pour les AA actuels au sujet du régime de SAP.

Avantages et coûts

Le Règlement donnera aux AA exerçant des pouvoirs en application de la LMC et de ses règlements l’accès Ă  des outils d’application de la loi plus souples qui seront proportionnels et qui pourront reflĂ©ter la gravitĂ© de chaque violation (mineure, grave ou très grave). Les coĂ»ts totaux nets du Règlement sont estimĂ©s Ă  21 126 $ pour la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023), dont 4 362 $ seront engagĂ©s par les entreprises d’application de la loi et 16 763 $ par le gouvernement du Canada.

Avantages

Le Règlement aidera à atteindre les objectifs de la LMC en favorisant la conformité et l’application de la loi par la mise en œuvre d’un régime de SAP. Le Règlement fournira aux AA les outils nécessaires pour apporter une réponse proportionnelle en cas de non-conformité. La possibilité d’infliger des pénalités en cas de non-conformité fournit aux AA une approche progressive et normalisée en matière de responsabilité. En raison du risque potentiel associé à l’imposition d’une sanction pécuniaire, les contrevenants seront incités à se conformer à la LMC et à ses règlements. Cela devrait entraîner une réduction du nombre de non-conformités par rapport au scénario de référenceréférence 1. L’évitement des poursuites devant les tribunaux devrait permettre aux intervenants de réaliser des économies de coûts et d’accroître la prévisibilité de l’application de la loi. Les Canadiens devraient bénéficier d’une augmentation progressive de la sécurité en raison d’une réduction des non-conformités.

Coûts

Les coĂ»ts associĂ©s au Règlement seront assumĂ©s par le gouvernement du Canada (TC et le ministère de la DĂ©fense nationale) et par les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi (les administrations portuaires canadiennes et la Corporation de gestion de la Voie maritime du Saint-Laurent), au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023). Le Règlement devrait entraĂ®ner des coĂ»ts diffĂ©rentiels totaux de 21 126 $, dont 16 763 $ seront assumĂ©s par le gouvernement du Canada et 4 362 $ par les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi. Le gouvernement du Canada et les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi surveilleront la conformitĂ© Ă  la LMC dans le cadre du financement opĂ©rationnel existant.

Refonte du module de formation existant pour les agents de l’autorité actuels

Les AA nouvellement embauchĂ©s doivent suivre un module de formation d’initiation de 4,5 jours. Étant donnĂ© que le module de formation existant ne couvre pas tous les aspects du rĂ©gime de SAP, TC le mettra Ă  jour. On a estimĂ© qu’il faudrait 15 jours ouvrables Ă  deux employĂ©s de TC (EC-05rĂ©fĂ©rence 2 et ED-EDS-3rĂ©fĂ©rence 3) pour adapter ce module de formation. Il convient de noter que les AA nouvellement embauchĂ©s n’engageront pas de frais de formation supplĂ©mentaires, car les heures de formation ne seront pas modifiĂ©es. Les coĂ»ts diffĂ©rentiels pour TC associĂ©s Ă  la refonte du module de formation pour les AA devraient s’élever Ă  15 450 $ et ĂŞtre engagĂ©s au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023).

Élaboration du cours de recyclage sur les SAP

Les AA actuels devront participer Ă  une sĂ©ance d’information (d’une heure), dĂ©crivant comment dĂ©terminer et administrer correctement les SAP en cas de non-conformitĂ© Ă  la LMC. Ce cours de recyclage s’adresse aux AA actuels qui devront se familiariser avec le nouveau rĂ©gime de SAP, en mettant l’accent sur l’administration du programme. Cela devrait entraĂ®ner des coĂ»ts minimes pour TC, y compris un coĂ»t unique pour l’élaboration du cours. Ce cours sera offert en ligne. Selon le scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence, il n’existe pas de cours de recyclage sur le nouveau rĂ©gime de SAP. TC estime qu’il faudra un jour ouvrable Ă  un employĂ© (ED-EDS-3) pour crĂ©er le cours en utilisant le matĂ©riel de formation existant. Les coĂ»ts diffĂ©rentiels associĂ©s Ă  l’élaboration de ce cours sont estimĂ©s Ă  522 $, et devraient ĂŞtre engagĂ©s au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023).

Participation au cours de recyclage sur les SAP

Il y a actuellement 87 AA tiersrĂ©fĂ©rence 4 et 15 AA du gouvernement (PM-04)rĂ©fĂ©rence 5 qui appliquent la LMC. On a estimĂ© que chaque AA actuel devra consacrer une heure pour participer au cours de recyclage. Ce cours sera offert en ligne. Selon le scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence, il n’existe pas de cours de recyclage. Le coĂ»t tiendra compte du coĂ»t de renonciation des heures de travail perdues pour participer au nouveau cours de recyclage sur les SAP. Les coĂ»ts diffĂ©rentiels associĂ©s Ă  la participation Ă  ce cours devraient s’élever Ă  5 155 $, et ĂŞtre engagĂ©s au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023). Ces coĂ»ts seront assumĂ©s par le gouvernement du Canada (792 $) et par les entreprises tierces chargĂ©es de l’application de la loi (4 362 $).

Les coĂ»ts totaux, qui seront engagĂ©s au cours de la première annĂ©e de mise en Ĺ“uvre (2023), sont estimĂ©s Ă  21 126 $.

Énoncé des coûts et avantages
Coûts monétisés
Intervenants concernĂ©s Description du coĂ»t AnnĂ©e de base : 2023 Autres annĂ©es pertinentes : 2024-2031 AnnĂ©e de base : 2032 Total
(valeur actuelle)
Valeur calculée sur une année
Entreprises chargĂ©es de l’application de la loi CoĂ»ts de renonciation 4 362 $ 0 $ 0 $ 4 362 $ 621 $
Gouvernement Refonte des modules de pĂ©nalitĂ©s (SAP) 15 450 $ 0 $ 0 $ 15 450 $ 2 200 $
Élaboration d’un cours de recyclage sur les pĂ©nalitĂ©s (SAP) 522 $ 0 $ 0 $ 522 $ 74 $
CoĂ»ts de renonciation 792 $ 0 $ 0 $ 792 $ 113 $
Tous les intervenants CoĂ»ts totaux 21 126 $ 0 $ 0 $ 21 126 $ 3 008 $
Résumé des coûts et avantages monétisés
Répercussions Année de
base : 2023
Autres annĂ©es pertinentes : 2024-2031 Dernière
annĂ©e : 2032
Total
(valeur actuelle)
Valeur calculée sur une année
CoĂ»ts totaux 21 126 $ 0 $ 0 $ 21 126 $ 3 008 $
Total des avantages 0 $ 0 $ 0 $ 0 $ 0 $
Incidence nette –21 126 $ 0 $ 0 $ –21 126 $ –3 008 $

Lentille des petites entreprises

Une analyse menée du point de vue des petites entreprises a permis de conclure que le Règlement n’aura pas de répercussions sur les petites entreprises.

Règle du « un pour un Â»

La règle du « un pour un Â» ne s’applique pas Ă  cette proposition, car le Règlement n’entraĂ®ne pas de changement dans le fardeau administratif des entreprises. Bien qu’un nouveau titre soit adoptĂ©, la règle du « un pour un Â» ne s’applique pas parce que le nouveau titre n’entraĂ®ne pas de changement dans le fardeau administratif.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Le Règlement n’est pas lié à un plan de travail ou à un engagement pris dans le cadre d’un forum officiel de coopération réglementaire.

Les régimes de SAP sont courants dans le paysage réglementaire fédéral canadien, et plusieurs régimes de SAP sont déjà en place à TC. Les SAP sont également utilisées pour favoriser la conformité pour un large éventail de secteurs réglementaires au niveau fédéral dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie. Aux États-Unis, les SAP sont notamment employées pour faire appliquer les lois et les règlements dans les ports et dans les parties de la voie maritime du Saint-Laurent sous compétence américaine.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas requise.

Analyse comparative entre les sexes plus

Lors de l’application de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) à la proposition, il a été déterminé que le Règlement ne devrait pas avoir d’incidence disproportionnée sur un groupe de personnes en raison de facteurs d’identité tels que le sexe, la race, l’ethnicité, la sexualité, la religion et l’âge. De plus, lors des consultations avec les intervenants, aucune préoccupation n’a été soulevée quant aux répercussions disproportionnées relatives aux facteurs d’identité.

Justification

Le Règlement vise à accroître les options en matière d’application de la loi dont disposent les AA. Les changements devraient se traduire par une application plus importante et plus cohérente relative aux infractions à la réglementation, ce qui aura pour effet d’inciter les contrevenants à se mettre en conformité et de les dissuader de commettre de nouvelles violations. Finalement, l’objectif est d’accroître la conformité globale et d’améliorer la sécurité pour toutes les parties réglementées qui œuvrent dans le secteur du transport maritime au Canada.

Mise en œuvre

Le Règlement entre en vigueur le jour de sa publication dans la Gazette du Canada, Partie I. Le régime de SAP peut maintenant être utilisé par les AA dûment désignés et formés. Les SAP constituent un outil supplémentaire à la disposition des AA; cependant, ces derniers ont toujours la possibilité d’émettre des avertissements écrits, de dresser des contraventions en vertu du Règlement sur les contraventions (lorsque cela s’applique) ou d’intenter des poursuites.

Le paiement de la pĂ©nalitĂ©, qui doit ĂŞtre effectuĂ© par carte de crĂ©dit ou par chèque certifiĂ© ou mandat libellĂ©s Ă  l’ordre du receveur gĂ©nĂ©ral du Canada, doit ĂŞtre fait dans les 30 jours suivant la date de signification du procès-verbal.

Quiconque reçoit une sanction pécuniaire peut demander que celle-ci soit révisée et portée en appel par le TATC. Le TATC examinera la décision et décidera ensuite de maintenir, de modifier ou d’annuler la sanction.

Avant l’entrée en vigueur du Règlement, TC s’est assuré que ses organisations partenaires, par l’intermédiaire de l’Association des administrations portuaires canadiennes, de la voie maritime du Saint-Laurent et du ministère de la Défense nationale, ont reçu des détails précis sur la mise en œuvre du nouveau régime d’application de la loi ainsi que des conseils sur les pratiques exemplaires.

Conformément à la LMC, tous les AA ont déjà reçu une formation sur l’émission de SAP. Un cours de recyclage sur les SAP sera élaboré et offert en ligne aux AA pour leur permettre de se familiariser davantage avec les SAP. Cette formation permettra de s’assurer que les AA de toutes les unités opérationnelles disposent des connaissances et des outils nécessaires pour soutenir un régime d’application de la loi clair et cohérent dans tout le pays. Les AA sont prêts et aptes à mettre en œuvre le nouveau régime de pénalités.

Personne-ressource

Kim Hibbeln
Directrice générale
Programme national d’application de la loi
Transports Canada
Place de Ville, tour C
330, rue Sparks
Ottawa (Ontario)
K1A 0N5
Courriel : tc.cmacprogram-programmeclmc.tc@tc.gc.ca