DĂ©cret donnant au CRTC des instructions sur une approche renouvelĂ©e de la politique de tĂ©lĂ©communication : DORS/2023-23

La Gazette du Canada, Partie II, volume 157, numéro 5

Enregistrement
DORS/2023-23 Le 10 fĂ©vrier 2023

LOI SUR LES TÉLÉCOMMUNICATIONS

C.P. 2023-110 Le 9 fĂ©vrier 2023

Attendu que le gouverneur en conseil a, en 2006, donnĂ© des instructions au Conseil de la radiodiffusion et des tĂ©lĂ©communications canadiennes par dĂ©cret intitulĂ© DĂ©cret donnant au CRTC des instructions relativement Ă  la mise en Ĺ“uvre de la politique de tĂ©lĂ©communication rĂ©fĂ©rence a (les « instructions de 2006 Â»);

Attendu que le gouverneur en conseil a, en 2019, donné des instructions au Conseil par décret intitulé Décret donnant au CRTC des instructions relativement à la mise en œuvre de la politique canadienne de télécommunication pour promouvoir la concurrence, l’abordabilité, les intérêts des consommateurs et l’innovation référence b dont l’un des objectifs était d’orienter le Conseil sur la façon de mettre en œuvre les instructions de 2006;

Attendu que le marché des télécommunications et sa réglementation ont changé depuis 2019 et que la gouverneure en conseil est d’avis que des instructions supplémentaires devraient être données à l’intention du Conseil à la suite de ces changements;

Attendu que, conformĂ©ment au paragraphe 10(1) de la Loi sur les tĂ©lĂ©communications rĂ©fĂ©rence c, le ministre de l’Industrie a fait publier dans la Partie I de la Gazette du Canada, le 4 juin 2022, le projet de dĂ©cret intitulĂ© DĂ©cret donnant au CRTC des instructions sur une approche renouvelĂ©e de la politique de tĂ©lĂ©communication, conforme en substance au texte ci-après, et que les intĂ©ressĂ©s ont ainsi eu la possibilitĂ© de prĂ©senter au ministre leurs observations Ă  cet Ă©gard;

Attendu que, conformĂ©ment au paragraphe 10(1) de la Loi, le ministre a fait dĂ©poser le projet de dĂ©cret devant chaque chambre du Parlement et que quarante jours de sĂ©ance du Parlement se sont Ă©coulĂ©s depuis le dĂ©pĂ´t devant chaque chambre;

Attendu que, conformĂ©ment au paragraphe 10(2) de la Loi, le ministre a consultĂ© le Conseil avant la publication et le dĂ©pĂ´t du projet de dĂ©cret et que la version dĂ©finitive du projet de dĂ©cret a fait l’objet d’une nouvelle consultation;

Attendu que, conformĂ©ment Ă  l’article 13 de la Loi, le ministre, avant de prĂ©senter sa recommandation Ă  la gouverneure en conseil sur la prise du prĂ©sent dĂ©cret, a avisĂ© le ministre dĂ©signĂ© par le gouvernement de chaque province de son intention de prĂ©senter la recommandation et qu’il lui a donnĂ© la possibilitĂ© de le consulter,

Ă€ ces causes, sur recommandation du ministre de l’Industrie et en vertu de l’article 8 de la Loi sur les tĂ©lĂ©communications, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le DĂ©cret donnant au CRTC des instructions sur une approche renouvelĂ©e de la politique de tĂ©lĂ©communication, ci-après.

Décret donnant au CRTC des instructions sur une approche renouvelée de la politique de télécommunication

Instructions

Instructions et principaux objectifs

Instructions

1 Dans l’exercice des pouvoirs et fonctions que lui confère la Loi sur les tĂ©lĂ©communications, le Conseil doit mettre en Ĺ“uvre les objectifs de la politique canadienne en matière de tĂ©lĂ©communication Ă©noncĂ©s Ă  l’article 7 de cette loi conformĂ©ment au prĂ©sent dĂ©cret.

Principaux objectifs

2 Le Conseil devrait examiner comment ses dĂ©cisions auraient pour effet de promouvoir la concurrence, l’abordabilitĂ©, les intĂ©rĂŞts des consommateurs et l’innovation, en particulier dans quelle mesure ses dĂ©cisions, Ă  la fois :

Principes de réglementation efficace

Transparence, prévisibilité et cohérence

3 Le Conseil devrait veiller à ce que ses instances et ses décisions soient transparentes, prévisibles et cohérentes.

Efficacité et proportionnalité

4 Le Conseil devrait veiller à ce que les mesures qu’il impose par ses décisions soient efficaces et proportionnelles aux fins recherchées.

Surveillance, recherche et prévision stratégique des marchés

5 Le Conseil devrait développer davantage des habiletés solides et opportunes en matière de surveillance des marchés, de recherche et de prévision stratégique et utiliser les résultats provenant de ces activités dans l’exercice de ses pouvoirs et fonctions.

Décisions fondées sur des preuves solides et récentes

6 Le Conseil devrait fonder ses décisions sur des preuves solides et récentes, et devrait exercer ses pouvoirs pour obtenir les preuves nécessaires.

Instances et décisions en temps opportun

7 Le Conseil devrait tenir ses instances et rendre ses décisions en temps opportun, compte tenu du besoin de prévisibilité du marché. Le Conseil devrait examiner si l’adoption de nouveaux processus ou l’engagement d’experts externes pourraient contribuer à atteindre la réalisation de cet objectif.

Décisions de nature économique

8 Dans la prise de dĂ©cisions de nature Ă©conomique, le Conseil devrait veiller Ă  Ă©quilibrer, en plus de tout autre objectif qu’il juge appropriĂ© dans les circonstances, les objectifs suivants :

Considérations pour la concurrence en matière d’Internet fixe

Cadre réglementaire

9 Afin de favoriser une concurrence en matière d’Internet fixe suffisante pour protĂ©ger les intĂ©rĂŞts des utilisateurs, le Conseil doit, Ă  la fois :

Service d’accès haute vitesse de gros groupé

10 Le Conseil doit rendre obligatoire la fourniture de services d’accès haute vitesse de gros groupĂ© — qui s’ajoutent Ă  tout autre type de service d’accès de gros Ă  haut dĂ©bit dont la fourniture est obligatoire — jusqu’à ce qu’il dĂ©termine qu’une concurrence vaste, durable et significative perdurera mĂŞme si la fourniture d’un service groupĂ© n’est plus obligatoire.

Variété de vitesses et de coûts

11 Le Conseil doit rendre obligatoire la fourniture de services d’accès haute vitesse de gros offrant une variété de vitesses, notamment des options à faible coût, pour veiller à ce que des options abordables soient accessibles pour les consommateurs, tout en permettant la modernisation des réseaux.

Fixation des tarifs

12 Le Conseil devrait fixer les tarifs provisoires et définitifs rapidement, notamment en réformant le processus d’établissement des tarifs et en tenant compte de l’expertise externe ou des pratiques exemplaires internationales.

Application équitable du cadre réglementaire

13 Le Conseil devrait veiller à ce que son cadre réglementaire rendant obligatoire la fourniture de services de gros pour l’Internet fixe s’applique de manière équitable aux entreprises assujetties au cadre.

Considérations pour la concurrence mobile sans fil

Concurrence mobile sans fil

14 Afin de favoriser une concurrence mobile sans fil suffisante pour protĂ©ger les intĂ©rĂŞts des utilisateurs, le Conseil doit, Ă  la fois :

Révision de l’approche

15 Le Conseil devrait réviser son approche afin d’encourager une concurrence plus vaste fondée sur les services si l’efficacité de l’approche favorisant la concurrence dans le domaine des services mobiles sans fil est réduite en raison de modifications à la structure du marché mobile sans fil ou aux circonstances de la concurrence.

Examen périodique et ajustement

16 Le Conseil devrait :

Approche relative aux consommateurs

Droits des consommateurs

17 Le Conseil doit amĂ©liorer et protĂ©ger les droits des consommateurs sur les marchĂ©s des tĂ©lĂ©communications et pour ce faire il :

Mesures de soutien au déploiement et à l’accès universel

Accès universel

18 Le Conseil devrait continuer Ă  prendre des mesures de concert avec d’autres mesures gouvernementales, pour appuyer l’objectif de l’accès universel Ă  des services Internet fixes et mobiles sans fil de haute qualitĂ©, fiables et robustes, dont les mesures suivantes :

Mécanisme de financement

19 Lorsqu’il examine son mĂ©canisme de financement, le Conseil doit Ă©valuer s’il convient d’accorder une prioritĂ© au financement des services mobiles sans fil et des coĂ»ts d’exploitation des rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication en vue de favoriser ce qui suit :

Considérations

20 Pour l’application des articles 18 et 19, le Conseil doit prendre en compte l’évolution de ce qui suit :

Effet du décret

Effet

21 Le présent décret lie le Conseil à compter de la date de son entrée en vigueur et s’applique à toutes les affaires en instance devant le Conseil à cette date.

Abrogations

22 Les dĂ©crets ci-après sont abrogĂ©s :

Entrée en vigueur

Enregistrement

23 Le présent décret entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Décret.)

Enjeux

Les services de tĂ©lĂ©communications sont extrĂŞmement importants pour les Canadiens. Afin d’offrir aux Canadiens des services de haute qualitĂ© Ă  des tarifs concurrentiels, les intervenants de l’industrie ont besoin de certitude relativement aux cadres juridiques et rĂ©glementaires dans lesquels ils Ă©voluent. Entre autres choses, cette certitude permet aux intervenants de prendre des dĂ©cisions commerciales stratĂ©giques, comme des investissements en capital, ou de façon plus gĂ©nĂ©rale, d’envisager des domaines d’intĂ©rĂŞt commercial et des dĂ©cisions concernant la pĂ©rennitĂ© de leur entreprise. Les dĂ©cisions prises en vertu de ces cadres peuvent avoir une incidence diffĂ©rente sur les intervenants et les points de vue ont tendance Ă  ĂŞtre axĂ©s sur les intĂ©rĂŞts et ne sont donc pas toujours conformes. Ces diffĂ©rences doivent ĂŞtre conciliĂ©es, tout en tenant compte des besoins des Canadiens.

Ces enjeux sont particulièrement importants en ce qui concerne les dĂ©cisions relatives au cadre rĂ©glementaire qui rend obligatoire l’accès aux services de gros pour l’Internet fixe. Ce cadre, Ă©tabli par le Conseil de la radiodiffusion et des tĂ©lĂ©communications canadiennes (CRTC), est essentiel pour soutenir la concurrence sur le marchĂ© des services Internet de dĂ©tail. Sans les services d’accès Ă  Internet aux tarifs de gros, la plupart des Canadiens auraient tout au plus deux options pour leur service Internet Ă  domicile. Dans une Ă©tude de marchĂ© rĂ©alisĂ©e en 2019, le Bureau de la concurrence a constatĂ© que les fournisseurs de services Internet (FSI) ayant recours aux services de gros avaient un impact positif sur le marchĂ©, incluant la concurrence, et qu’il demeure important de « protĂ©ger et de miser sur ce climat de concurrence Â»rĂ©fĂ©rence 1. Il a en outre dĂ©clarĂ© que « l’une des meilleures façons de favoriser une concurrence vigoureuse pour les services Ă  large bande est de maximiser l’indĂ©pendance entre les concurrents dotĂ©s d’installations et ceux des services de gros, tout en minimisant l’incertitude quant Ă  la rĂ©glementation Â»rĂ©fĂ©rence 1.

Le cadre et les tarifs des services de gros nécessiteraient des instructions plus claires et un processus décisionnel plus efficace, ce qui, à son tour, favoriserait une plus grande certitude réglementaire. Par exemple, les intervenants et le public tireraient profit de la mise en œuvre intégrale de l’accès aux services de gros, indispensable au déploiement des réseaux de fibre jusqu’au foyer. En outre, les décisions prises sur les tarifs de gros ont eu des résultats qui variaient considérablement. L’incertitude s’est encore accrue en raison des plans en cours visant à faire passer le cadre de services de gros d’un modèle à un autre, alors que, parallèlement, des processus et des débats sont en cours concernant la méthode de tarification sous-jacente.

Des donnĂ©es et divers faits probants concernant la concurrence dans les services Internet fixes ont Ă©tĂ© pris en considĂ©ration pour dĂ©terminer que de nouvelles mesures visant Ă  amĂ©liorer le cadre rĂ©glementaire sont nĂ©cessaires. Par exemple, le CRTC a signalĂ© que la part des abonnements Ă  l’accès Internet rĂ©sidentiel fournis par les FSI de gros a diminuĂ© deux annĂ©es consĂ©cutives depuis son pic en 2019rĂ©fĂ©rence 2. Les prix de certains forfaits de marques dĂ©rivĂ©es affiliĂ©es aux entreprises titulaires sur le marchĂ© sont infĂ©rieurs Ă  ce qu’un FSI concurrent pourrait raisonnablement facturer sur la base des tarifs de gros. Dans le mĂŞme temps, les prix des forfaits standard ont augmentĂ©. Un grand nombre de fournisseurs de services ont indiquĂ© que le manque de prĂ©visibilitĂ© concernant le cadre rend difficile la prise de dĂ©cisions commerciales.

En outre, deux instructions sont actuellement en place et, bien qu’elles soient complémentaires par nature, la façon dont elles seront appliquées n’est pas toujours claire. Le gouvernement a fait des exposés d’orientation au fil du temps, notamment en réponse à des demandes antérieures adressées au gouverneur en conseil, dans son décret au CRTC concernant les pratiques de vente au détail trompeuses ou agressives et dans la Stratégie canadienne pour la connectivité, mais les intervenants ne savent peut-être pas comment consulter ces sources ou comment les interpréter.

Il est important d’agir maintenant, car l’occasion est donnĂ©e de clarifier une partie de l’incertitude qui entoure les principes directeurs du cadre rĂ©glementaire et d’éviter que certains problèmes ne perdurent, ce qui pourrait nuire davantage Ă  l’industrie. Cette occasion dĂ©coule en partie de l’obligation qu’a le gouvernement de rĂ©pondre aux demandes concernant la dĂ©cision de 2021 du CRTC sur les tarifs Internet de gros (DĂ©cision de tĂ©lĂ©com CRTC 2021-181). Il n’est pas appropriĂ© de mettre en place des tarifs dont le CRTC a dĂ©terminĂ© qu’ils sont fondĂ©s sur des erreurs importantes au niveau de divers facteurs de coĂ»t, comme le demandent les signataires des demandes. Le gouvernement ne fixera pas non plus d’autres tarifs. Par consĂ©quent, le gouvernement a maintenu la dĂ©cision. Toutefois, le gouvernement est conscient des prĂ©occupations relatives Ă  la concurrence sur le marchĂ© des services Internet et la mesure dans laquelle ces tarifs peuvent y contribuer. Si la rĂ©ponse aux demandes a Ă©tĂ© communiquĂ©e de façon isolĂ©e, elle aurait donnĂ© une fausse idĂ©e de la politique gĂ©nĂ©rale du gouvernement et risquĂ© d’envoyer le mauvais message aux intervenants.

Il y a d’autres domaines de la rĂ©glementation des tĂ©lĂ©communications qui bĂ©nĂ©ficieraient des mesures Ă  prendre maintenant. Par exemple, des mesures comme celles identifiĂ©es par le CRTC dans son « Rapport sur les pratiques de vente au dĂ©tail trompeuses ou agressives dans le secteur des communications Â» pourraient ĂŞtre mises en Ĺ“uvre. Les consommateurs sont toujours confrontĂ©s Ă  un manque de clartĂ© en matière de tarification et ne savent pas toujours s’ils obtiennent rĂ©ellement la qualitĂ© de service pour laquelle ils paient. Par exemple, dans les deux derniers rapports annuels de la Commission des plaintes relatives aux services de tĂ©lĂ©com-tĂ©lĂ©vision (CPRST), la « divulgation Â» constitue le principal problème soulevĂ© (plus de 9 000 fois), ce qui signifie que les consommateurs continuent de s’inquiĂ©ter du fait que les informations ne sont pas complètes ou clairesrĂ©fĂ©rence 3. Le problème de longue date de l’accès et de l’abordabilitĂ© dans les zones rurales et Ă©loignĂ©es demeure et a Ă©tĂ© exacerbĂ© par la pandĂ©mie de COVID-19. En 2021, un peu plus de 99 % des mĂ©nages urbains avaient accès Ă  50/10 Mbps contre seulement 63 % des mĂ©nages rurauxrĂ©fĂ©rence 2. Bien que des processus du CRTC soient prĂ©vus ou en cours sur bon nombre de ces questions, il existe une incertitude quant Ă  la manière dont elles seront traitĂ©es.

Contexte

La Loi sur les tĂ©lĂ©communications (la « Loi Â») Ă©tablit les objectifs de la politique canadienne en matière de tĂ©lĂ©communications. Le CRTC, qui fonctionne sans lien de dĂ©pendance avec le gouvernement, est chargĂ© de mettre en Ĺ“uvre ces objectifs.

Dans ce cadre, le gouvernement continue de se concentrer sur trois priorités fondamentales, à savoir la qualité, la couverture et le prix, la concurrence jouant un rôle clé dans ces trois domaines. Il importe que les réseaux de télécommunications du Canada soient en mesure de prendre en charge les applications les plus récentes, qu’ils soient accessibles à tous les Canadiens dans les collectivités où ils vivent et travaillent, et que les prix des services soient abordables. La concurrence entre les fournisseurs dotés d’installations pour offrir les meilleures vitesses de réseau et la meilleure couverture possible stimule l’investissement dans des réseaux de télécommunications de grande qualité, tandis que la concurrence au détail entre les fournisseurs de services exerce une pression à la baisse sur les prix. Bien que le marché canadien des télécommunications soit performant à certains égards, il faut faire davantage pour réduire les prix que les Canadiens paient pour les plans de services Internet et de services mobiles sans fil et pour répondre aux besoins des consommateurs.

L’article 8 de la Loi confère au gouverneur en conseil (GEC) le pouvoir d’émettre des instructions d’application gĂ©nĂ©rale au CRTC sur des questions de politique gĂ©nĂ©rale relativement aux objectifs de la politique de tĂ©lĂ©communication Ă©noncĂ©s dans la Loi.

Deux instructions en vertu de l’article 8 sont actuellement en vigueur. En dĂ©cembre 2006, le GEC a donnĂ© les premières instructions au CRTC (DĂ©cret donnant au CRTC des instructions relativement Ă  la mise en Ĺ“uvre de la politique canadienne de tĂ©lĂ©communication, DORS/2006-355). Ce dĂ©cret avait ordonnĂ© au CRTC de privilĂ©gier des solutions qui s’appuient dans la plus grande mesure sur le libre jeu du marchĂ© et d’avoir recours Ă  la rĂ©glementation dans les situations oĂą celle-ci est encore nĂ©cessaire, d’une manière qui entrave le libre jeu du marchĂ© dans la mesure minimale nĂ©cessaire, entre autres. En juin 2019, la GEC a publiĂ© une deuxième instruction (DĂ©cret donnant au CRTC des instructions relativement Ă  la mise en Ĺ“uvre de la politique canadienne de tĂ©lĂ©communication pour promouvoir la concurrence, l’abordabilitĂ©, les intĂ©rĂŞts des consommateurs et l’innovation, DORS/2019-227). Ce second dĂ©cret demandait au CRTC de tenir compte de la promotion de la concurrence, de l’abordabilitĂ©, des intĂ©rĂŞts des consommateurs et de l’innovation dans ses dĂ©cisions. Ces secondes instructions devaient guider le CRTC dans la prise de dĂ©cisions, notamment sur la manière d’interprĂ©ter les instructions de 2006 relativement Ă  l’atteinte des objectifs de la politique de tĂ©lĂ©communications.

Objectif

Les nouvelles instructions établissent les priorités du gouvernement en matière de politique de télécommunication et fournissent au CRTC une orientation et des conseils clairs sur un certain nombre de questions importantes, en plus d’offrir une plus grande certitude réglementaire pour le marché. Les instructions exigent du CRTC qu’il mette en place ou maintienne des règles pour améliorer la concurrence, ce qui entraînerait une baisse des prix et de meilleurs services de télécommunications pour les consommateurs canadiens. Cette nouvelle approche vise à améliorer l’accès à des services Internet au tarif de gros, à accroître la concurrence dans le domaine du sans-fil, à améliorer les droits des consommateurs, à accélérer le déploiement des services à large bande et l’accès universel, et à établir une meilleure réglementation pour un monde où les télécommunications sont essentielles.

Description

Les nouvelles instructions abrogent les instructions de 2006 et de 2019. Elles orientent et guident le CRTC dans plusieurs grands domaines de la politique de tĂ©lĂ©communication brièvement dĂ©crits ci-dessous.

Objectifs clés

Cet article maintient l’exigence énoncée dans les instructions de 2019 selon lesquelles le CRTC doit tenir compte de la façon dont ses décisions peuvent favoriser la concurrence, l’abordabilité, les intérêts des consommateurs et l’innovation, tout en conservant les directives plus précises sur les objectifs de ces instructions.

Principes d’une réglementation efficace

Cet article établit plusieurs principes dont le CRTC devrait tenir compte dans son travail, comme l’importance des données probantes, de la surveillance du marché et de la prévoyance stratégique; de la transparence et de la prise de décisions en temps opportun; et de l’assurance que l’ensemble de la réglementation économique vient équilibrer les objectifs importants. Il inclut également l’instruction selon laquelle les mesures réglementaires doivent être efficaces et proportionnelles aux objectifs à atteindre, laquelle est maintenue, conformément aux instructions de 2006.

Considérations relatives à la concurrence dans le marché des services d’accès Internet fixes

Cet article enjoint au CRTC de maintenir son cadre réglementaire rendant obligatoire l’accès aux services de gros pour l’Internet fixe sur une base indéfinie. Il exige également du CRTC que soit maintenu le modèle existant (agrégé) parallèlement au nouveau modèle (désagrégé) qu’il cherche à mettre en œuvreréférence 4. L’article permet également de s’assurer que le cadre offre des options adéquates en termes de vitesses des services aux concurrents en temps opportun, et qu’il est appliqué équitablement à tous les transporteurs.

Considérations relatives à la concurrence dans le secteur des services mobiles sans fil

Cet article prescrit au CRTC de maintenir son approche fondée sur les installations pour l’accès obligatoire aux opérateurs de téléphonie mobile sans réseau afin de promouvoir la concurrence dans le secteur des services sans fil, comme le prévoit la politique réglementaire de télécom CRTC 2021-130. Cette approche exige que les fournisseurs de services soient propriétaires de leur propre réseau ou qu’ils prévoient bâtir leur réseau dans les régions où l’accès à la téléphonie mobile sans réseau est accordé. Toutefois, il précise également que le CRTC devrait ajuster l’approche fondée sur les installations, notamment en prolongeant sa durée si des difficultés surviennent lors du déploiement dans certaines régions éloignées. De plus, le CRTC devrait réviser sa politique afin d’encourager une plus grande concurrence lorsque l’approche actuelle n’atteint pas le résultat escompté.

De plus, cet article oblige le CRTC à surveiller et à examiner périodiquement le cadre réglementaire plus large des services sans fil mobiles et à apporter les ajustements nécessaires, en tenant compte des facteurs qui pourraient nuire à la concurrence, comme la coordination des comportements entre les fournisseurs de services sans fil.

Approche des questions relatives aux consommateurs

Cet article enjoint au CRTC de continuer d’améliorer et de protéger les droits des consommateurs dans le marché des télécommunications. Il ordonne à la CPRST de renforcer sa capacité en améliorant la conformité à ses règles, en veillant à ce qu’elle tienne compte des points de vue des consommateurs et en sensibilisant davantage le public à son processus de résolution des plaintes. En outre, le présent article demande au CRTC de mettre en œuvre des mesures supplémentaires pour protéger les consommateurs contre les pratiques de vente inacceptables; de promouvoir la clarté de l’information sur le coût des services de télécommunications; de veiller à ce que les consommateurs puissent facilement annuler, transférer ou déclasser leurs services, et d’harmoniser les mesures de protection des consommateurs énoncées dans l’ensemble des codes de conduite du CRTC lorsque cela est dans l’intérêt des consommateurs. De plus, l’article prescrit au CRTC d’améliorer l’accessibilité des services de télécommunications pour les Canadiens handicapés et d’effectuer des tests auprès des fournisseurs de services à large bande afin de vérifier le rendement des services que les Canadiens reçoivent.

Mesures à l’appui du déploiement et de l’accès universel

Cet article enjoint au CRTC de maintenir son soutien à l’accès universel de concert avec d’autres mesures gouvernementales, tout en envisageant de donner la priorité aux coûts d’exploitation et aux services mobiles en marge de son utilisation du Fonds de contribution nationalréférence 5 dans ce but. Il enjoint également au CRTC d’exiger un meilleur accès aux structures de soutien comme les poteaux de téléphone.

Élaboration de la réglementation

Consultation

La politique des télécommunications fait l’objet de consultations et de communications fréquentes et continues avec les parties prenantes. Il va de soi qu’Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) suit de près les instances du CRTC afin de connaître les points de vue des intervenants. Les représentants d’ISDE rencontrent régulièrement les principaux intervenants comme les fournisseurs de services de télécommunications titulaires et concurrents, ainsi que les représentants du CRTC. Les instructions ont tenu compte des préoccupations continues de ces intervenants, notamment en ce qui concerne la concurrence dans les services Internet fixes, les droits des consommateurs et la rapidité des décisions du CRTC.

Le CRTC accueille favorablement dans ses instances régulières les points de vue de tous les intervenants intéressés, et il tient également des instances portant sur des mesures favorables aux consommateurs, comme les codes de conduite des fournisseurs de services Internet et sans fil, des mesures visant à contrer les télécommunications non sollicitées et des mesures visant à favoriser l’accessibilité. Récemment, le CRTC a également été tenu de rendre compte des pratiques de vente au détail trompeuses et agressives. Les instructions ont répondu à un certain nombre de préoccupations soulevées au cours de ces instances.

Une consultation dans la Gazette du Canada a Ă©tĂ© menĂ©e sur les demandes prĂ©sentĂ©es Ă  la GEC en lien avec la dĂ©cision de tĂ©lĂ©com CRTC 2021-181. Quatorze soumissions et 46 courriels de particuliers ont Ă©tĂ© reçus. Des soumissions ont Ă©tĂ© reçues de six grandes entreprises titulaires (Bell et les câblodistributeurs), de cinq fournisseurs de services Internet de gros, de deux groupes de consommateurs, de deux associations de gens d’affaires, d’une association de municipalitĂ©s et d’un consultant. Les instructions ont Ă©quilibrĂ© ces points de vue, plus particulièrement en ce qui touche la concurrence dans le domaine de l’Internet fixe.

Publication préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada

Les instructions ont fait l’objet d’une publication prĂ©alable dans la Partie I de la Gazette du Canada le 4 juin 2022, suivie d’une pĂ©riode de commentaires de 45 jours. ISDE a reçu 47 soumissions (provenant principalement de fournisseurs de services de tĂ©lĂ©communications, de municipalitĂ©s ou d’organisations connexes, et de groupes de consommateurs), 40 lettres de particuliers et 1 633 lettres identiques provenant d’une campagne. Tous les commentaires ont Ă©tĂ© publiĂ©s et dĂ»ment pris en compte.

Les parties prenantes dans le domaine des tĂ©lĂ©communications ont souvent des opinions divergentes sur les questions de politique. En revanche, les articles « Objectifs clĂ©s Â» et « Principes d’une rĂ©glementation efficace Â» ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un large soutien.

Les divergences d’opinions étaient plus marquées pour les articles sur la concurrence et les consommateurs. Pour ces articles, les parties prenantes ont généralement préconisé, d’une part, que les instructions soient plus précises et tiennent compte de leurs intérêts particuliers et, d’autre part, qu’elles soient moins directes ou qu’elles ne comportent aucune partie qui, selon elles, va à l’encontre de leurs intérêts. Par exemple, TekSavvy, le plus important fournisseur indépendant de services de gros, a recommandé que les instructions aillent plus loin en fixant un certain nombre d’échéances contraignantes pour les décisions du CRTC sur le cadre des services de gros, y compris les tarifs. En revanche, TELUS et l’Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS) ont suggéré de couper des articles entiers sur la concurrence et les consommateurs, car ils estiment que ces articles empêcheront d’atteindre les objectifs stratégiques.

Le projet de décret a été rédigé de manière à équilibrer de façon appropriée les intérêts divergents et à orienter la politique du CRTC vers les objectifs du gouvernement. Par conséquent, les suggestions qui étaient incompatibles avec une approche équilibrée ou qui divergeaient des intentions du gouvernement n’ont pas été adoptées dans le décret définitif.

La panne de rĂ©seau de Rogers du 8 juillet 2022 a Ă©tĂ© citĂ©e par plusieurs rĂ©pondants. Les entreprises titulaires ont fait valoir que cette panne a montrĂ© l’importance des investissements et de la concurrence fondĂ©e sur les installations, tandis que d’autres ont affirmĂ© qu’elle incitait Ă  une rĂ©glementation plus rigoureuse. Par exemple, le Centre pour la dĂ©fense de l’intĂ©rĂŞt public a suggĂ©rĂ© que les instructions exigent du CRTC qu’il crĂ©e un cadre d’indemnisation en cas de panne de rĂ©seau. Étant donnĂ© l’importance de ces questions, les objectifs de fiabilitĂ© et de rĂ©silience ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s, ainsi qu’une nouvelle instruction dans l’article sur les consommateurs concernant les interruptions ou les perturbations de service.

BCE, Rogers, TELUS, l’ACTS et McCarthy Tetrault ont suggĂ©rĂ© ou soutenu que certains articles pourraient outrepasser les pouvoirs du gouverneur en conseil en vertu de l’article 8 de la Loi. TELUS a Ă©galement fait valoir que certains articles seraient en conflit avec des dispositions de la Loi et donc inapplicables. Le gouvernement a examinĂ© ces points de vue et les a rejetĂ©s.

En outre, des ajouts mineurs ont été apportés pour améliorer la clarté de l’intention initiale du gouvernement et sur la base des commentaires reçus des répondants.

Dépôt au Parlement

Le projet de dĂ©cret a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©posĂ© devant les deux chambres du Parlement le 31 mai 2022. Quarante jours de sĂ©ance du Parlement ont eu lieu depuis, permettant au gouverneur en conseil de prendre le dĂ©cret conformĂ©ment Ă  l’exigence du paragraphe 10(6) de la Loi.

En rĂ©ponse aux commentaires formulĂ©s par les dĂ©putĂ©s au sujet des instructions proposĂ©es, le gouvernement a apportĂ© des modifications au paragraphe 17(d) pour le dĂ©cret dĂ©finitif. Plus prĂ©cisĂ©ment, les modifications prĂ©cisent maintenant que des essais sur la qualitĂ© des services doivent ĂŞtre effectuĂ©s « rĂ©gulièrement Â», qu’ils doivent ĂŞtre effectuĂ©s spĂ©cifiquement pour les services « Internet fixe Â» et qu’ils doivent inclure « des mesures de la qualitĂ© des services pendant les pĂ©riodes de pointe et toute autre information jugĂ©e dans l’intĂ©rĂŞt public Â». En outre, la modification apportĂ©e Ă  l’alinĂ©a 17(d)(i) prĂ©cise que les fournisseurs de services doivent effectuer les tests conformĂ©ment aux directives du CRTC.

Consultation auprès des gouvernements provinciaux et territoriaux

ConformĂ©ment Ă  l’article 13 de la Loi, le ministre de l’Industrie a informĂ© les ministres responsables des tĂ©lĂ©communications de chaque province et territoire de son intention de faire une recommandation au gouverneur en conseil aux fins d’un dĂ©cret en vertu de l’article 8 et leur a donnĂ© l’occasion de le consulter par Ă©change de correspondance pendant la pĂ©riode de consultation publique. Par convention, ces consultations se font de manière confidentielle dans le but de favoriser un Ă©change de points de vue franc entre les ministres. Le ministre a reçu plusieurs rĂ©ponses qui ont Ă©tĂ© prises en compte.

Consultation auprès du CRTC

Comme l’exige le paragraphe 10(2) de la Loi, le ministre a consultĂ© le CRTC sur les instructions proposĂ©es, puis sur leur forme dĂ©finitive avant qu’elles ne soient adoptĂ©es. Le CRTC a rĂ©pondu en exprimant son soutien aux mesures et aux attentes qu’elles contiennent. Bien qu’aucune modification substantielle n’ait Ă©tĂ© apportĂ©e Ă  la suite de ces consultations, le CRTC a suggĂ©rĂ© des modifications mineures, notamment pour que le paragraphe relatif Ă  son mĂ©canisme de financement des services Ă  large bande prĂ©sente une certaine souplesse et pour prĂ©ciser et cibler l’intention de la mesure, Ă  savoir que le cadre des services de gros pour l’Internet fixe offre aux concurrents des options adĂ©quates en termes de vitesses des services. Le gouvernement a adoptĂ© des modifications mineures dans ces domaines.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Les instructions ont été évaluées au regard des répercussions sur les traités modernes, comme le prévoit la Directive du Cabinet sur l’approche fédérale pour la mise en œuvre des traités modernes. La portée géographique et l’objet des instructions par rapport aux traités modernes en vigueur ont été examinés dans le cadre de l’évaluation initiale et n’ont révélé aucune incidence potentielle sur les traités modernes.

Choix de l’instrument

Les instructions sont l’instrument approprié pour aborder les questions susmentionnées.

Ces dernières années, le gouvernement a reçu de nombreuses demandes lui demandant d’intervenir sur des questions techniques. Le gouvernement est d’avis qu’il est plus approprié pour le CRTC de statuer sur ces questions et de mettre en œuvre ses directives en consultation avec l’industrie, sur la base d’une orientation politique fournie par le gouvernement. L’orientation politique actuelle, qui se présente sous la forme d’une loi et de deux instructions, n’est peut-être pas suffisamment claire et peut contribuer aux débats qui ont mené à ces demandes adressées au gouvernement.

Le gouvernement a fourni des directives quant à son intention de faire appel à d’autres outils, notamment en réponse aux demandes adressées à la GEC, par le biais de déclarations non contraignantes et par la mise en œuvre de la Stratégie canadienne pour la connectivité. Toutefois, ces approches n’ont pas permis de régler complètement les problèmes sous-jacents qui se sont accumulés au fil du temps. La durée des instances réglementaires et le manque de clarté des parties prenantes se sont accentués. Par exemple, d’aucuns affirment que le cadre régissant les services de gros devrait être abrogé dans son intégralité, tandis que d’autres soutiennent que des taux très bas pourraient être établis, sans que cela porte à conséquence. Qui plus est, l’interprétation des deux instructions existantes prête à confusion.

Ces problèmes de retard et d’incertitude ont été observés au cours des six dernières années et n’ont fait que s’aggraver. Les mécanismes non réglementaires n’ont pas réussi à les résoudre. Si aucune mesure n’est prise, ces problèmes risquent de perdurer, et peut-être même s’aggraver. Il y a également un risque que les retards continuent de se répercuter dans d’autres domaines de la réglementation des télécommunications.

Le recours à cet instrument réglementaire permet au gouvernement d’abroger les instructions existantes et de les remplacer par de nouvelles instructions qui permettront de relever les défis et de répondre aux préoccupations susmentionnées. Cet instrument permet également de regrouper des orientations provenant d’autres sources, comme les réponses à des demandes antérieures adressées à la GEC, afin de jeter un nouvel éclairage sur ces questions.

Les instructions se prĂ©sentent sous la forme d’une rĂ©glementation axĂ©e sur les rĂ©sultats. En ce sens, ses mesures sont directes, tout en laissant un pouvoir discrĂ©tionnaire considĂ©rable au CRTC, qui sera chargĂ© d’élaborer toute modification de ses propres activitĂ©s ou toute mesure visant Ă  assurer la conformitĂ© de l’industrie. Les articles sur les « Objectifs clĂ©s Â» et les « Principes d’une rĂ©glementation efficace Â» serviront de guide au CRTC dans la mise en Ĺ“uvre des instructions.

La législation constitue un autre instrument susceptible d’être utilisé pour résoudre les problèmes susmentionnés. Toutefois, le CRTC dispose déjà des outils législatifs nécessaires pour mettre en œuvre les mesures prévues dans les instructions et atteindre les résultats escomptés. D’autres mesures législatives ne sont donc pas nécessaires et pourraient ne pas être aussi opportunes.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

La majorité des dispositions prévues dans les instructions concernent les décisions de mise en œuvre du CRTC concernant les politiques ou initiatives qui existent déjà ou qui sont à l’étude, plutôt que de nouvelles politiques ou initiatives. Dans certains cas, le CRTC peut subir de faibles coûts en redéfinissant l’ordre de priorité des ressources pour mettre en œuvre certaines mesures plutôt que d’autres éléments de son travail en cours.

Selon des mesures qui seront mises en œuvre par le CRTC à la suite de ses instances publiques, des mesures de conformité supplémentaires pourraient être imposées à l’industrie, ce qui engendrerait des coûts supplémentaires. Toutefois, celles-ci seront évaluées lorsqu’elles seront proposées et ne sont pas directement reliées à ces instructions. De plus, on a évalué que les articles relativement à la concurrence dans les services Internet fixes et les services sans fil mobiles ne contiennent pas de coûts supplémentaires importants, étant donné qu’ils n’entraînent pas de nouvelles activités de conformité réglementaire. L’industrie pourrait devoir assumer des coûts supplémentaires pour soutenir la CPRST, car l’instruction visant à renforcer sa capacité à mieux remplir son mandat pourrait nécessiter des ressources supplémentaires. Ces ressources proviennent de fournisseurs de services de télécom-télévision proportionnellement à leurs revenus et/ou au nombre de plaintes reçues de leurs clients. L’industrie doit également assumer certains coûts supplémentaires pour mettre en œuvre les mesures liées aux exigences en matière d’essais du réseau à large bande. Tous les nouveaux coûts associés à ces instructions seraient inférieurs à un million de dollars par an.

Indirectement, les instructions donneront lieu Ă  des avantages supplĂ©mentaires pour les consommateurs de services de tĂ©lĂ©communications. En demandant au CRTC de veiller Ă  ce que des règlements et des tarifs efficaces pour les services Internet fixes de gros soient appliquĂ©s, que leur efficacitĂ© soit surveillĂ©e et qu’ils soient ajustĂ©s au besoin, les instructions permettront de prĂ©server et de renforcer la concurrence engendrĂ©e par le rĂ©gime d’accès aux services de gros. Les consommateurs tireront ainsi profit d’un plus grand choix, ce qui pourrait entraĂ®ner une baisse des prix et/ou une amĂ©lioration des services. Le CRTC a indiquĂ© qu’il y avait 14,5 millions d’abonnements Ă  Internet Ă  domicile au Canada en 2021, ce qui reprĂ©sente 93,7 % des mĂ©nages canadiensrĂ©fĂ©rence 2.

Les intervenants de l’industrie ont indiqué que l’examen prolongé des décisions relatives aux tarifs Internet de gros a eu une incidence sur les investissements et d’autres décisions commerciales. On s’attend à ce que les instructions favorisent une plus grande clarté et une plus grande certitude réglementaire qui mèneront à une concurrence accrue sur le marché et à des résultats positifs pour les consommateurs, y compris des services de télécommunications plus abordables, des investissements continus dans les réseaux de télécommunications, des services novateurs et un plus vaste choix de fournisseurs.

On s’attend en outre à ce que les instructions amènent le CRTC à accorder la priorité à l’élaboration d’autres mesures réglementaires axées sur les consommateurs, lesquelles contribueront à rendre le marché plus équitable en temps opportun

Lentille des petites entreprises

L’analyse de la lentille des petites entreprises a conclu que les instructions n’auront pas de répercussions sur les petites entreprises canadiennes.

Règle du « un pour un Â»

Les instructions n’ont aucune incidence sur le fardeau administratif des entreprises. Elles abrogent deux titres réglementaires existants et les remplacent par un nouveau titre réglementaire; par conséquent, la règle n’entraîne l’élimination que d’un seul titre.

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Les instructions ne sont pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération en matière de réglementation et relèvent uniquement de la compétence fédérale. La compétence fédérale en matière de télécommunications favorise un marché canadien des télécommunications interconnecté qui facilite le commerce interprovincial.

Les provinces et les territoires sont plus enclins à financer l’expansion de l’infrastructure Internet haute vitesse. Les instructions respectent ce domaine de coopération. En outre, elles sont en accord avec la Stratégie canadienne pour la connectivité, qui reconnaît le rôle de coordination joué par ISDE à l’échelle fédérale, provinciale et territoriale. L’un des objectifs de ce rôle est de veiller à ce que les projets soient financés au moyen du mécanisme de financement le plus approprié, tout en respectant l’indépendance des organismes comme le CRTC.

Ă€ l’échelle internationale, la politique et la rĂ©glementation des tĂ©lĂ©communications sont largement considĂ©rĂ©es comme un domaine de responsabilitĂ© essentiellement nationale. ISDE surveille de près la dĂ©termination des meilleures pratiques et les recommandations des organismes de recherche stratĂ©gique, comme l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE). Les instructions sont hautement conformes Ă  la Recommandation du Conseil de l’OCDE sur la connectivitĂ© Ă  haut dĂ©bit de 2021. Avant la prĂ©paration de ces instructions, ISDE a Ă©galement demandĂ© une expertise et des conseils sur les meilleures pratiques internationales en matière de processus de fixation des tarifs de gros.

Ces instructions ne devraient avoir aucune incidence sur les engagements et les obligations du Canada en matière d’accords commerciaux.

Évaluation environnementale stratégique

Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a conclu qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus

Les instructions ont été évaluées quant aux implications de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+). Les répercussions directes sont sur le CRTC et non sur un groupe démographique particulier de Canadiens. Toutefois, les instructions auront une incidence sur les futures décisions du CRTC, ce qui pourrait avoir des répercussions indirectes sur divers groupes démographiques.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Mise en œuvre

Les instructions entrent en vigueur le jour de leur enregistrement et lient le CRTC à compter de cette date. Conformément au paragraphe 11(2) de la Loi, le Décret s’applique aux affaires en instance auprès du CRTC le jour de son entrée en vigueur, sous réserve du paragraphe 11(3) de la Loi. Le paragraphe 11(3) de la Loi stipule que le Décret ne s’applique pas à une affaire en cours devant le CRTC si, au moment où le Décret entre en vigueur, moins d’un an s’est écoulé depuis la fin de la période de dépôt des observations finales.

Conformité et application

Le CRTC est tenu d’exercer ses pouvoirs et de remplir ses fonctions en vertu de la Loi conformément aux termes de tout décret pris en vertu de l’article 8 de la Loi. Les décisions du CRTC peuvent également être examinées par la GEC sur la base d’une demande écrite qui lui est présentée ou de sa propre initiative, ce qui fournit donc un autre moyen d’assurer la conformité.

Personne-ressource

Andre Arbour
Directeur général
Direction générale des politiques de télécommunications et d’Internet
Innovation, Sciences et Développement économique
235, rue Queen, 10étage
Ottawa (Ontario)
K1A 0H5
Courriel : telecomsubmission-soumissiontelecom@ised-isde.gc.ca