Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2022-238

La Gazette du Canada, Partie II, volume 156, numéro 24

Enregistrement
DORS/2022-238 Le 10 novembre 2022

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2022-1209 Le 10 novembre 2022

Attendu que la gouverneure en conseil juge que des violations graves et systématiques des droits de la personne ont été commises dans la Fédération de Russie,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu des paragraphes 4(1)rĂ©fĂ©rence a, (1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2)rĂ©fĂ©rence c et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence d, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modification

1 La partie 1.1 de l’annexe 1 du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

Antériorité de la prise d’effet

2 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

3 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

La Fédération de Russie continue à commettre des violations flagrantes et systématiques des droits de la personne en Russie. Cette oppression interne est étroitement liée à son agression à l’étranger, notamment en Ukraine.

Contexte

Ă€ la suite de l’occupation illĂ©gale et de la tentative d’annexion de la CrimĂ©e par la Russie en mars 2014, le gouvernement canadien, en coordination avec ses partenaires et alliĂ©s, a promulguĂ© des sanctions en vertu du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (le Règlement) en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES). Ces sanctions imposent des interdictions de transactions (un gel des avoirs) Ă  l’endroit des particuliers et des entitĂ©s dĂ©signĂ©es en Russie et en Ukraine qui soutiennent ou encouragent la violation de la souverainetĂ© de l’Ukraine par la Russie. Il est donc interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger, Ă  l’égard d’une personne dĂ©signĂ©e, d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien lui appartenant, de conclure une transaction avec elle, de lui fournir des services ou par ailleurs de mettre des marchandises Ă  sa disposition.

Ă€ la fin de l’automne 2021, après des mois d’intensification, la Russie a commencĂ© Ă  rassembler ses troupes, des Ă©quipements militaires et des capacitĂ©s militaires aux frontières de l’Ukraine et autour du pays. Le renforcement a continuĂ© jusqu’en fĂ©vrier 2022, totalisant finalement 150 000 Ă  190 000 troupes. Le 15 fĂ©vrier 2022, la Douma russe (Ă©quivalent Ă  la Chambre des communes du Canada) a votĂ© pour demander au prĂ©sident Poutine de reconnaĂ®tre les prĂ©tendues RĂ©publique populaire de Louhansk (RPL) et RĂ©publique populaire de Donetsk (RPD) dans l’est de l’Ukraine, violant ainsi la souverainetĂ© de l’Ukraine et les accords de Minsk visant Ă  apporter une solution pacifique au conflit dans l’est de l’Ukraine. Le 18 fĂ©vrier 2022, les prĂ©tendues autoritĂ©s soutenues par la Russie ont ordonnĂ© l’évacuation des femmes et des enfants de la rĂ©gion, ainsi que la conscription des hommes âgĂ©s de 18 Ă  55 ans. Le 20 fĂ©vrier 2022, la Russie a prolongĂ© un exercice militaire conjoint avec le BĂ©larus et a annoncĂ© que les troupes russes ne quitteraient pas le BĂ©larus. Le 21 fĂ©vrier 2022, Ă  la suite d’une rĂ©union du Conseil de sĂ©curitĂ© russe, le prĂ©sident Poutine a signĂ© des dĂ©crets reconnaissant « l’indĂ©pendance Â» et la « souverainetĂ© Â» des soi-disant RĂ©publique populaire de Louhansk et RĂ©publique populaire de Donetsk. ImmĂ©diatement après, le prĂ©sident Poutine a ordonnĂ© aux troupes russes de conduire des fonctions de maintien de la paix dans les soi-disant rĂ©gions de la RPL et de la RPD. Il a aussi expressĂ©ment abandonnĂ© les accords de Minsk, les dĂ©clarant « inexistants Â». Le 22 fĂ©vrier 2022, la Douma russe a accordĂ© au prĂ©sident Poutine le droit d’utiliser des forces militaires Ă  l’extĂ©rieur du pays. Pour la première fois dans ce conflit, des troupes russes en uniforme ainsi que des vĂ©hicules blindĂ©s ont commencĂ© Ă  se positionner dans les rĂ©gions de Donetsk et de Louhansk, et ce, sur ordre officiel. Le 24 fĂ©vrier 2022, le prĂ©sident Poutine a annoncĂ© une « opĂ©ration militaire spĂ©ciale Â» au moment oĂą des forces russes lançaient une invasion Ă  grande Ă©chelle contre l’Ukraine. Cette invasion a commencĂ© par des frappes ciblĂ©es sur des infrastructures militaires ukrainiennes d’importance, avec l’incursion de forces russes au nord de l’Ukraine en provenance de la Russie et du BĂ©larus, Ă  l’est en provenance de la Russie et des rĂ©gions dites de la RPL et de la RPD, et au sud en provenance de la CrimĂ©e.

La détérioration des relations qu’entretient la Russie avec l’Ukraine équivaut à la détérioration de ses relations avec les États-Unis et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ce qui a entraîné une hausse des tensions.

Réponse internationale

Depuis le dĂ©but de la crise actuelle, le Canada et la communautĂ© internationale demandent Ă  la Russie de dĂ©samorcer la situation, de poursuivre la voie diplomatique et de faire preuve de transparence dans ses activitĂ©s militaires. Les nĂ©gociations diplomatiques se sont dĂ©roulĂ©es sur plusieurs pistes, notamment par : (1) les pourparlers bilatĂ©raux entre les États-Unis et la Russie (par exemple le Dialogue stratĂ©gique sur la stabilitĂ©); (2) l’OTAN; (3) l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE); et (4) le Format Normandie (Ukraine, Russie, Allemagne, France) pour la mise en Ĺ“uvre des accords de Minsk.

Le 21 fĂ©vrier 2022, les ministres des Affaires Ă©trangères du G7 ont publiĂ© une dĂ©claration condamnant la reconnaissance russe des soi-disant rĂ©gions de la RPL et de la RPD, et mentionnant que le G7 s’apprĂŞtait Ă  renforcer ses mesures restrictives en rĂ©ponse aux actions russes. De plus, les membres ont rĂ©affirmĂ© leur engagement inĂ©branlable envers la souverainetĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine. Les ministres des Affaires Ă©trangères du G7 et les chefs de l’OTAN continuent d’être unis dans leur promesse de consĂ©quences importantes pour la Russie.

En septembre 2022, un rapport du Bureau des institutions dĂ©mocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE a Ă©tabli un lien direct entre les droits de la personne et la rĂ©pression systĂ©matique Ă  l’intĂ©rieur de la Russie et sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Dans le cadre du Rapport sur les pratiques juridiques et administratives de la Russie Ă  la lumière de ses engagements envers la dimension humaine de l’OSCE, publiĂ© le 22 septembre 2022, l’OSCE Ă©tablit un lien clair entre la vague de mesures rĂ©pressives en Russie immĂ©diatement avant et surtout après le 24 fĂ©vrier 2022, lorsque la Russie a commencĂ© son invasion Ă  grande Ă©chelle de l’Ukraine.

Réponse canadienne

Le Canada continue de condamner fermement le comportement de la Russie envers l’Ukraine. Le Canada a annoncĂ© plusieurs contributions pour soutenir l’Ukraine, y compris des programmes humanitaires, de dĂ©veloppement, de rĂ©silience, de sĂ©curitĂ©, de droits de la personne et de stabilisation en Ukraine. Cela reprĂ©sente plus de 600 millions de dollars depuis janvier 2022. Pour soutenir la rĂ©silience Ă©conomique de l’Ukraine, le Canada a Ă©galement offert jusqu’à 1,25 milliard de dollars pour des prĂŞts supplĂ©mentaires au gouvernement ukrainien par l’entremise du nouveau compte pour l’Ukraine administrĂ© par le Fonds monĂ©taire international (FMI); un milliard de dollars ont Ă©tĂ© dĂ©boursĂ©s.

Le Canada a Ă©galement envoyĂ© des armes, telles que des lance-roquettes, des grenades Ă  main, des armes antiblindĂ© et des munitions pour soutenir l’Ukraine. Ces contributions s’ajoutent Ă  plus de 57 millions de dollars en Ă©quipement militaire que le Canada a fourni Ă  l’Ukraine de 2015 Ă  2021 et Ă  l’élargissement de l’engagement du Canada dans l’opĂ©ration REASSURANCE, la contribution des Forces armĂ©es canadiennes aux mesures d’assurance et de dissuasion de l’OTAN en Europe centrale et orientale.

Depuis le 24 fĂ©vrier 2022, le gouvernement du Canada a adoptĂ© un certain nombre de mesures punitives et imposĂ© des sanctions Ă©conomiques sĂ©vères et Ă©tendues contre la Russie pour sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Depuis le dĂ©but de la crise, en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales, le Canada a sanctionnĂ© plus de 1 200 particuliers et entitĂ©s en Russie, au BĂ©larus et en Ukraine. Il s’agit notamment de hauts membres du gouvernement russe, y compris le prĂ©sident Poutine et des membres de la Douma, du Conseil de la fĂ©dĂ©ration et du Conseil de sĂ©curitĂ©, des responsables militaires et des oligarques (notamment Roman Abramovitch, les frères Rotenberg, Oleg Deripaska, Alisher Usmanov, Gennady Timchenko, Yevgeny Prigozhin) et les membres de leur famille.

Le Canada a également ciblé la capacité de la Russie à accéder au système financier mondial, à lever ou à transférer des fonds, et à maintenir des fonds en dollars canadiens en sanctionnant plusieurs institutions financières russes importantes, y compris la Sberbank, la VTB et la VEB, ainsi que la Banque centrale de Russie, le ministère des Finances et le Fonds du patrimoine national. Le Canada a également plaidé avec succès en faveur du retrait de plusieurs banques russes du système de paiement SWIFT.

De plus, le Canada a mis en Ĺ“uvre des mesures pour faire pression sur l’économie russe et limiter les Ă©changes commerciaux de la Russie avec le Canada. L’économie de la Russie dĂ©pend fortement du secteur de l’énergie. Le Canada a donc interdit l’importation de trois types distincts de produits pĂ©troliers, y compris le pĂ©trole brut, en provenance de Russie. Le Canada a rĂ©voquĂ© le statut de nation la plus favorisĂ©e Ă  la Russie, appliquant un tarif de 35 % sur la plupart des importations en provenance de Russie. En rĂ©ponse au soutien apportĂ© par le BĂ©larus Ă  la Russie, le Canada a Ă©galement rĂ©voquĂ© le statut de « nation la plus favorisĂ©e Â» au BĂ©larus.

Enfin, le Canada a cessé d’émettre de nouvelles demandes de permis et a annulé les permis valides pour l’exportation vers la Russie d’articles militaires, stratégiques et à double usage contrôlés, à l’exception des chaînes d’approvisionnement médicales essentielles et de l’aide humanitaire.

Ces modifications au Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie renforcent les sanctions existantes du Canada en entravant davantage les opérations entre la Russie et le Canada. Ces mesures sont prises en coordination avec des partenaires, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans l’Union européenne, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon.

Conditions pour imposer et lever les sanctions

Conformément à la LMES, le gouverneur en conseil peut imposer des sanctions économiques ou autres contre des États, des entités et des particuliers étrangers lorsque, parmi d’autres circonstances, des violations graves et systématiques des droits de la personne ont été commises.

La durée des sanctions contre la Russie imposées par le Canada et ses partenaires aux vues similaires a été explicitement liée à la résolution pacifique du conflit, et au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières telles qu’elles sont reconnues par la communauté internationale; ces frontières incluent la Crimée et les zones maritimes limitrophes de l’Ukraine. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne, la Nouvelle-Zélande et l’Australie continuent aussi à mettre à jour leurs régimes de sanctions à l’encontre de particuliers et d’entités en Ukraine et en Russie.

Objectif

  1. Condamner les violations flagrantes et systématiques des droits de la personne en cours à l’intérieur de la Russie.
  2. Imposer des coûts supplémentaires aux responsables russes du secteur de la justice et de la sécurité en Russie qui se livrent à ces violations des droits de la personne.
  3. S’aligner sur les mesures prises par les partenaires internationaux pour souligner l’unité continue avec les alliés dans la réponse aux violations nationales des droits de la personne par la Russie, qui sont liées aux actions agressives de la Russie en Ukraine.
  4. Ces mesures cibleront les lacunes manquantes dans notre régime de sanctions coordonnées.
  5. Ces mesures ciblent les personnes qui contribuent à la répression des manifestations et des critiques antiguerre, ainsi qu’à la libre circulation de l’information sur la guerre, comme moyen d’aider la Russie dans la guerre contre l’Ukraine.

Description

Le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (les modifications) ajoute 23 particuliers Ă  l’annexe 1 du Règlement, qui sont sujet Ă  une prohibition gĂ©nĂ©rale de transactions. Ces particuliers sont des membres du secteur russe de la justice et de la sĂ©curitĂ©, notamment des policiers et des enquĂŞteurs, des procureurs, des juges et des responsables de l’administration pĂ©nitentiaire. Un certain nombre de ces personnes sont de hauts fonctionnaires du gouvernement russe. Ils ont participĂ© Ă  des violations flagrantes et systĂ©matiques des droits de la personne en Russie contre des dirigeants de l’opposition, notamment Vladimir Kara-Murza, Alexey Navalny et d’autres citoyens russes.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada mobilise régulièrement les intervenants pertinents, notamment des organisations de la société civile, des communautés culturelles et des représentants d’autres gouvernements aux vues similaires pour discuter de l’approche du Canada relative à la mise en œuvre de sanctions.

Pour ce qui est des modifications visant des particuliers, il n’est pas approprié d’entreprendre des consultations publiques, compte tenu du risque de fuite des actifs et de l’urgence d’imposer ces mesures en réponse aux violations graves et systématiques des droits de la personne en Russie.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une évaluation initiale de la portée géographique des modifications a été effectuée et n’a révélé aucune obligation découlant des traités modernes, puisque les modifications ne prendront pas effet dans une région visée par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Au Canada, les règlements sont le seul instrument permettant d’appliquer des sanctions. Aucun autre instrument ne pourrait être considéré.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Les sanctions visant des particuliers spécifiques ont moins d’impact sur les entreprises canadiennes que les sanctions économiques traditionnelles à grande échelle, et ont un impact limité sur les citoyens du pays des particuliers visés. Il est probable que les particuliers nouvellement visés aient des liens limités avec le Canada et, par conséquent, qu’ils n’aient pas de relations d’affaires importantes pour l’économie canadienne.

Les banques et les institutions financières canadiennes sont tenues de se conformer aux sanctions. Elles le feront en ajoutant les nouveaux particuliers désignés à leurs systèmes de surveillance existants, ce qui pourrait entraîner un coût de mise en conformité mineur.

Les modifications pourraient entraîner des coûts supplémentaires pour les entreprises qui cherchent à obtenir des permis qui les autoriseraient à effectuer des activités ou des transactions spécifiques qui sont autrement interdites.

Lentille des petites entreprises

De même, les modifications pourraient entraîner potentiellement des coûts supplémentaires pour les petites entreprises qui cherchent à obtenir des permis qui les autoriseraient à effectuer des activités ou des transactions spécifiques qui sont autrement interdites. Cependant, les coûts seront probablement faibles, car il est peu probable que les petites entreprises canadiennes aient ou auront des relations avec les particuliers nouvellement inscrits. Aucune perte notable d’opportunité pour les petites entreprises n’est prévue en raison des modifications.

Règle du « un pour un Â»

Le processus d’autorisation pour les entreprises rĂ©pond Ă  la dĂ©finition de « fardeau administratif Â» dans la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse et devrait ĂŞtre calculĂ© et compensĂ© dans les 24 mois. Cependant, les modifications rĂ©pondent Ă  une situation d’urgence et, par consĂ©quent, elles sont exemptĂ©es de l’obligation de compenser le fardeau administratif et les titres rĂ©glementaires en vertu de la règle du « un pour un Â».

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Bien que les modifications ne soient pas liées à un plan de travail ni à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération réglementaire, elles s’alignent sur les mesures prises par les alliés du Canada.

Évaluation environnementale stratégique

Il est peu probable que les modifications entraînent des effets importants sur l’environnement. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)

Le sujet des sanctions Ă©conomiques a dĂ©jĂ  fait l’objet d’une analyse des effets sur le genre et la diversitĂ© dans le passĂ©. Bien qu’elles visent Ă  encourager un changement de comportement en exerçant une pression Ă©conomique sur des particuliers et entitĂ©s Ă  l’étranger, les sanctions prises en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales peuvent nĂ©anmoins avoir une incidence involontaire sur certains groupes et certaines personnes vulnĂ©rables. Les sanctions ciblĂ©es n’auront pas d’effet sur la Russie dans son ensemble, mais plutĂ´t sur des individus soupçonnĂ©s d’avoir participĂ© Ă  des violations graves et systĂ©matiques des droits de la personne en Russie. Par consĂ©quent, ces sanctions Ă©conomiques n’auront probablement pas d’incidence importante sur les groupes vulnĂ©rables, en comparaison aux sanctions traditionnelles d’envergure, et leurs effets collatĂ©raux se limiteront aux personnes qui dĂ©pendent des particuliers et des entitĂ©s ciblĂ©es.

Justification

Les modifications visent Ă  imposer un coĂ»t Ă©conomique direct Ă  la Russie et signalent la ferme condamnation par le Canada des violations par la Russie de ses obligations internationales en matière de droits de la personne. Les 23 personnes sont des membres du secteur russe de la justice et de la sĂ©curitĂ©, notamment des policiers et des enquĂŞteurs, des procureurs, des juges et des responsables de l’administration pĂ©nitentiaire. Un certain nombre de ces personnes sont de hauts fonctionnaires du gouvernement russe. Ils sont ajoutĂ©s au Règlement parce qu’ils ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans des violations flagrantes et systĂ©matiques des droits de la personne contre des dirigeants de l’opposition russe, notamment Vladimir Kara-Murza et Alexey Navalny, et d’autres citoyens russes.

Ces violations flagrantes et systĂ©matiques des droits de la personne font partie et contribuent Ă  l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a commencĂ© le 24 fĂ©vrier 2022. L’OSCE a constatĂ© qu’en faisant taire l’action civique nationale et la critique de la guerre de la Russie, les responsables et les Ă©lites russes cherchent Ă  s’assurer qu’ils ne feront pas face Ă  une opposition interne lors d’une agression Ă©trangère. L’OSCE rapporte que cette rĂ©pression remonte Ă  plus d’une dĂ©cennie et s’est intensifiĂ©e depuis 2012. L’un des principaux textes lĂ©gislatifs rĂ©primant les activitĂ©s de la sociĂ©tĂ© civile est la loi dite des « agents Ă©trangers Â», qui a Ă©tĂ© critiquĂ©e par tous les organes internationaux de surveillance des droits de la personne. Après l’invasion illĂ©gale de l’Ukraine, le gouvernement russe a apportĂ© d’autres modifications Ă  cette loi pour cibler les critiques de sa guerre et des manifestations antiguerre. Dans ce cadre, le rĂ©gime russe a tentĂ© d’interdire l’utilisation du mot « guerre Â» et d’autres critiques de son invasion en tant que dĂ©sinformation et trahison.

Les sanctions témoignent de la solidarité du Canada avec des pays aux vues similaires, qui ont déjà mis en œuvre des interdictions similaires. L’ajout de ces particuliers et entités est conforme aux mesures prises par les partenaires.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications entrent en vigueur le jour de leur enregistrement.

Les noms des individus inscrits seront mis en ligne pour que les institutions financières puissent les examiner et seront ajoutés à la Liste consolidée des sanctions autonomes canadiennes. Cela contribuera à faciliter le respect du Règlement.

Les règlements de sanctions canadiennes sont appliquĂ©s par la Gendarmerie royale du Canada et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la LMES, quiconque contrevient sciemment au Règlement est passible, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, d’une amende maximale de 25 000 $ ou d’une peine d’emprisonnement maximale d’un an, ou d’une combinaison des deux; ou encore, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par mise en accusation, d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans.

L’ASFC a des pouvoirs d’exécution en vertu de la LMES et de la Loi sur les douanes et jouera un rôle dans l’application de ces sanctions.

Personne-ressource

Andrew Turner
Directeur
Direction de l’Europe de l’Est et de l’Eurasie
Affaires mondiales Canada
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
TĂ©lĂ©phone : 343‑203‑3603
Courriel : Andrew.Turner@international.gc.ca