Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie : DORS/2022-165

La Gazette du Canada, Partie II, volume 156, numéro 14

Enregistrement
DORS/2022-165 Le 25 juin 2022

LOI SUR LES MESURES ÉCONOMIQUES SPÉCIALES

C.P. 2022-837 Le 25 juin 2022

Attendu que la gouverneure en conseil juge que les actions de la Fédération de Russie constituent une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales qui entraîne une grave crise internationale,

Ă€ ces causes, sur recommandation de la ministre des Affaires Ă©trangères et en vertu des paragraphes 4(1)rĂ©fĂ©rence a, (1.1)rĂ©fĂ©rence b, (2) et (3) de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales rĂ©fĂ©rence c, Son Excellence la Gouverneure gĂ©nĂ©rale en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie, ci-après.

Règlement modifiant le Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie

Modifications

1 Les paragraphes 3.6(1) et (2) du Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie rĂ©fĂ©rence 1 sont remplacĂ©s par ce qui suit :

Marchandises réglementées

3.6 (1) Il est interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’exporter, de vendre, de fournir ou d’envoyer toute marchandise, peu importe oĂą elle se trouve, lorsqu’elle est destinĂ©e Ă  la Russie ou Ă  toute personne qui s’y trouve et qu’elle est visĂ©e Ă  la Liste des marchandises et technologies rĂ©glementĂ©es ou Ă  l’annexe 5.1.

Technologies réglementées

(2) Il est interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger de fournir Ă  la Russie ou Ă  toute personne qui s’y trouve l’une ou l’autre des technologies qui sont visĂ©es Ă  la Liste des marchandises et technologies rĂ©glementĂ©es ou Ă  l’annexe 5.1.

2 La partie 1 de l’annexe 1 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

3 La partie 2 de l’annexe 1 du mĂŞme règlement est modifiĂ©e par adjonction, selon l’ordre numĂ©rique, de ce qui suit :

4 Le mĂŞme règlement est modifiĂ© par adjonction, après l’annexe 5, de l’annexe 5.1 figurant Ă  l’annexe du prĂ©sent règlement.

Antériorité de la prise d’effet

5 Pour l’application de l’alinĂ©a 11(2)a) de la Loi sur les textes rĂ©glementaires, le prĂ©sent règlement prend effet avant sa publication dans la Gazette du Canada.

Entrée en vigueur

6 Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.

ANNEXE

(article 4)

ANNEXE 5.1

(paragraphes 3.6(1) et (2))

Marchandises et technologies

Interprétation

1 Pour l’application de la prĂ©sente annexe, dĂ©veloppement, ensembles Ă©lectroniques, logiciel, matière Ă©nergĂ©tique, nĂ©cessaire, production et utilisation s’entendent au sens qui leur est donnĂ© Ă  la rubrique « DĂ©finitions des termes utilisĂ©s dans les groupes 1 et 2 Â» du Guide de la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrĂ´lĂ©e du Canada publiĂ© par le ministère des Affaires Ă©trangères, du Commerce et du DĂ©veloppement, avec ses modifications successives.

Non-application

2 La prĂ©sente annexe ne s’applique pas Ă  la marchandise ou Ă  la technologie assujettie Ă  la Liste des marchandises et technologies d’exportation contrĂ´lĂ©e, sauf si elle est dĂ©crite Ă  l’article 5400 du groupe 5 de l’annexe de la Liste.

Marchandises et technologies

Article

Colonne 1

Marchandises et technologies

1

Équipements, ensembles électroniques et composants spécialement conçus pour les ordinateurs quantiques note 1 du tableau 1 , l’électronique quantique, les capteurs quantiques, les unités de traitement quantique, les circuits qubits, les dispositifs note 2 du tableau 1 qubits ou les systèmes radars quantiques.

2

Systèmes de rĂ©frigĂ©ration cryogĂ©niques note 3 du tableau 1 conçus pour maintenir des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  1,1 kelvin pendant 48 heures ou plus, ainsi que les Ă©quipements de rĂ©frigĂ©ration cryogĂ©nique connexes et leurs composants, comme suit :

  • a) tubes Ă  impulsions;
  • b) cryostats;
  • c) vases de Dewar;
  • d) systèmes de traitement des gaz;
  • e) compresseurs;
  • f) unitĂ©s de contrĂ´le.

3

Équipement Ă  ultravide note 4 du tableau 1 , comme suit :

  • a) pompes Ă  ultravide Ă  sublimation, turbomolĂ©culaires, Ă  diffusion, cryogĂ©niques ou ioniques Ă  getter;
  • b) manomètres Ă  ultravide.

4

PhotodĂ©tecteurs Ă  rendement quantique Ă©levĂ© ayant un rendement quantique supĂ©rieur Ă  80 % dans la gamme de longueur d’onde supĂ©rieure Ă  300 nanomètres, mais ne dĂ©passant pas 1 700 nanomètres.

5

Équipement de fabrication, comme suit :

  • a) Ă©quipement de fabrication additive pour la production de pièces de mĂ©tal, comme suit :
    • (i) systèmes sur lit de poudre utilisant la fusion sĂ©lective au laser, le placage au laser, le frittage direct du mĂ©tal par laser ou la fusion par faisceau d’électrons,
    • (ii) systèmes Ă  alimentation en poudre utilisant le placage au laser, le dĂ©pĂ´t par Ă©nergie directe ou le dĂ©pĂ´t de mĂ©tal par laser;
  • b) Ă©quipement de fabrication additive pour les matières Ă©nergĂ©tiques, y compris l’équipement utilisant l’extrusion ultrasonique;
  • c) Ă©quipement de fabrication additive par photopolymĂ©risation en cuve utilisant la stĂ©rĂ©olithographie ou le traitement direct de la lumière.

6

Poudres mĂ©talliques et poudres d’alliages mĂ©talliques, utilisables dans l’un des Ă©quipements de fabrication additive visĂ©s Ă  l’alinĂ©a 5a).

7

Microscopes, Ă©quipements et dĂ©tecteurs connexes, comme suit :

  • a) microscopes Ă©lectroniques Ă  balayage;
  • b) microscopes Ă  balayage Auger;
  • c) microscopes Ă©lectroniques Ă  transmission;
  • d) microscopes Ă  forces atomiques;
  • e) microscopes Ă  balayage Ă  forces atomiques;
  • f) Ă©quipements et dĂ©tecteurs, spĂ©cialement conçus pour ĂŞtre utilisĂ©s avec les microscopes visĂ©s aux alinĂ©as a) Ă  e), employant l’une ou l’autre des techniques suivantes :
    • (i) spectroscopie photoĂ©lectronique par rayons  X,
    • (ii) spectroscopie de rayons X Ă  dispersion d’énergie,
    • (iii) système de diffraction des Ă©lectrons rĂ©trodiffusĂ©s,
    • (iv) spectroscopie d’électrons pour analyse chimique.

8

Équipement de décapsulation note 5 du tableau 1 pour les dispositifs à semi-conducteurs.

9

Logiciel spĂ©cialement conçu ou modifiĂ© pour le dĂ©veloppement, la production ou l’utilisation des systèmes, des Ă©quipements ou des composants visĂ©s aux articles 1 Ă  8.

10

Logiciel pour jumeaux numériques des produits de fabrication additive ou pour la détermination de la fiabilité des produits de fabrication additive.

11

Technologie nĂ©cessaire au dĂ©veloppement, Ă  la production ou l’utilisation des systèmes, des Ă©quipements, des composants ou des logiciels visĂ©s aux articles 1 Ă  10.

Note(s) du tableau 1

Note 1 du tableau 1

Les ordinateurs quantiques effectuent des calculs qui exploitent les propriétés collectives des états quantiques, telles que la superposition, l’interférence et l’enchevêtrement.

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Note 2 du tableau 1

Les unités, circuits et dispositifs visés au présent article comprennent notamment ceux qui sont basés sur les circuits supraconducteurs, le recuit quantique, le piège à ions, l’interaction photonique, le silicium spin qubits et les atomes froids et ceux qui les utilisent.

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Note 3 du tableau 1

Les systèmes de réfrigération cryogénique comprennent notamment, les systèmes de réfrigération à dilution, les réfrigérateurs à démagnétisation adiabatique et les systèmes de refroidissement par laser.

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Note 4 du tableau 1

Ultravide s’entend d’une pression de 100 nanopascals (nPa) ou moins.

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Note 5 du tableau 1

La décapsulation s’entend du retrait d’un capuchon, d’un couvercle ou d’un matériau d’encapsulation d’un circuit intégré emballé par des méthodes mécaniques, thermiques ou chimiques.

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RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION

(Le présent résumé ne fait pas partie du Règlement.)

Enjeux

La Fédération de Russie continue de violer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Contexte

Ă€ la suite de l’occupation illĂ©gale et de la tentative d’annexion de la CrimĂ©e par la Russie en mars 2014, le gouvernement du Canada, en coordination avec ses partenaires et alliĂ©s, a promulguĂ© des sanctions en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales. Ces sanctions imposent des interdictions de transactions (un gel des avoirs) Ă  l’endroit des individus et des entitĂ©s dĂ©signĂ©s en Russie et en Ukraine qui soutiennent ou encouragent la violation de la souverainetĂ© de l’Ukraine par la Russie. Il est donc interdit Ă  toute personne au Canada et Ă  tout Canadien Ă  l’étranger d’effectuer une opĂ©ration portant sur un bien appartenant Ă  une personne dĂ©signĂ©e, de conclure une transaction avec une personne dĂ©signĂ©e, de fournir des services Ă  une personne dĂ©signĂ©e ou par ailleurs de mettre des marchandises Ă  la disposition d’une personne dĂ©signĂ©e.

Ă€ la fin de l’automne 2021, après des mois d’intensification, la Russie a commencĂ© Ă  rassembler ses troupes, des Ă©quipements militaires et des capacitĂ©s militaires aux frontières de l’Ukraine et autour du pays. Le renforcement a continuĂ© jusqu’en fĂ©vrier 2022, totalisant finalement 150 000 Ă  190 000 troupes. Le 15 fĂ©vrier 2022, la Douma russe (Ă©quivalent au parlement canadien) a votĂ© pour demander au prĂ©sident Poutine de reconnaĂ®tre les prĂ©tendues « RĂ©publiques populaires Â» de Louhansk et de Donetsk dans l’est de l’Ukraine, violant ainsi la souverainetĂ© de l’Ukraine et les accords de Minsk visant Ă  apporter une solution pacifique au conflit dans l’est de l’Ukraine. Le 18 fĂ©vrier 2022, les prĂ©tendues autoritĂ©s soutenues par la Russie ont ordonnĂ© l’évacuation des femmes et des enfants de la rĂ©gion, ainsi que la conscription des hommes âgĂ©s de 18 Ă  55 ans. Le 20 fĂ©vrier 2022, la Russie a prolongĂ© un exercice militaire conjoint avec le BĂ©larus et a annoncĂ© que les troupes russes ne quitteraient pas le BĂ©larus. Le 21 fĂ©vrier 2022, Ă  la suite d’une rĂ©union du Conseil de sĂ©curitĂ© russe, le prĂ©sident Poutine a signĂ© des dĂ©crets reconnaissant l’« indĂ©pendance Â» et la « souverainetĂ© Â» des soi-disant RĂ©publique populaire de Louhansk (RPL) et RĂ©publique populaire de Donetsk (RPD). ImmĂ©diatement après, le prĂ©sident Poutine a ordonnĂ© aux troupes russes de conduire des fonctions de maintien de la paix dans les soi-disant rĂ©gions de la RPL et de la RPD. Il a aussi expressĂ©ment abandonnĂ© les accords de Minsk, les dĂ©clarant « inexistants Â». Le 22 fĂ©vrier 2022, la Douma russe a accordĂ© au prĂ©sident Poutine le droit d’utiliser des forces militaires Ă  l’extĂ©rieur du pays. Pour la première fois dans ce conflit, des troupes russes en uniforme ainsi que des vĂ©hicules blindĂ©s ont commencĂ© Ă  se positionner dans les rĂ©gions de Donetsk et Louhansk, et ce, sur ordre officiel. Le 24 fĂ©vrier 2022, le prĂ©sident Poutine a annoncĂ© une « opĂ©ration militaire spĂ©ciale Â» au moment oĂą des forces russes lançaient une invasion Ă  grande Ă©chelle contre l’Ukraine. Cette invasion a commencĂ© par des frappes ciblĂ©es sur des infrastructures militaires ukrainiennes d’importance, avec l’incursion de forces russes au nord de l’Ukraine en provenance de la Russie et du BĂ©larus, Ă  l’est en provenance de la Russie et des rĂ©gions dites de la RPL et de la RPD, et au sud en provenance de la CrimĂ©e.

La détérioration des relations qu’entretient la Russie avec l’Ukraine équivaut à la détérioration de ses relations avec les États-Unis et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ce qui a entraîné une hausse des tensions.

Réponse internationale

Depuis le dĂ©but de la crise actuelle, le Canada et la communautĂ© internationale demandent Ă  la Russie de dĂ©samorcer la situation, de poursuivre la voie diplomatique et de faire preuve de transparence dans ses activitĂ©s militaires. Les nĂ©gociations diplomatiques se sont dĂ©roulĂ©es sur plusieurs pistes, notamment par : (1) les pourparlers bilatĂ©raux entre les États-Unis et la Russie (par exemple le Dialogue stratĂ©gique sur la stabilitĂ©; (2) l’OTAN; (3) l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE); (4) le Format Normandie (Ukraine, Russie, Allemagne, France) pour la mise en Ĺ“uvre des accords de Minsk.

Le 21 fĂ©vrier 2022, les ministres des Affaires Ă©trangères du G7 ont publiĂ© une dĂ©claration condamnant la reconnaissance russe des soi-disant rĂ©gions de la RPL et de la RPD, et mentionnant que le G7 s’apprĂŞtait Ă  renforcer ses mesures restrictives en rĂ©ponse aux actions russes. De plus, les membres ont rĂ©affirmĂ© leur engagement inĂ©branlable envers la souverainetĂ© et l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine. Les ministres des Affaires Ă©trangères du G7 et les chefs de l’OTAN continuent d’être unis dans leur promesse de consĂ©quences importantes pour la Russie.

Réponse du Canada

Le Canada continue de fortement condamner le comportement russe envers l’Ukraine. Le 27 janvier 2022, le Canada a annoncĂ© l’extension et l’agrandissement de l’opĂ©ration UNIFIER, la mission de formation militaire non combattante et de renforcement des capacitĂ©s du Canada en Ukraine. De plus, le Canada a annoncĂ© plus de 145 millions de dollars pour l’assistance humanitaire en Ukraine et 35 millions de dollars additionnels en dĂ©veloppement. Ces fonds sont en addition aux prĂŞts souverains s’élevant jusqu’à 620 millions de dollars qui ont Ă©tĂ© offerts Ă  l’Ukraine depuis janvier 2022 afin de soutenir sa rĂ©silience Ă©conomique et les efforts de rĂ©forme du gouvernement.

De plus, le Canada a rĂ©cemment annoncĂ© qu’il enverrait des armes et des munitions pour soutenir l’Ukraine. Ces contributions s’ajoutent Ă  plus de 57 millions de dollars en Ă©quipement militaire que le Canada a fourni Ă  l’Ukraine de 2015 Ă  2021. Le Canada prolongera Ă©galement son engagement dans l’opĂ©ration REASSURANCE, la contribution des Forces armĂ©es canadiennes aux mesures d’assurance et de dissuasion de l’OTAN en Europe centrale et orientale. Le Canada dĂ©ploie 460 troupes supplĂ©mentaires aux quelque 800 actuellement dĂ©ployĂ©es.

Depuis le 24 fĂ©vrier 2022, le gouvernement du Canada a adoptĂ© un certain nombre de mesures punitives et imposĂ© des sanctions Ă©conomiques sĂ©vères et Ă©tendues contre la Russie pour sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Depuis le dĂ©but de la crise, en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales (LMES), le Canada a sanctionnĂ© plus de 1 000 personnes et entitĂ©s en Russie, au BĂ©larus et en Ukraine. Il s’agit notamment de hauts membres du gouvernement russe, dont le prĂ©sident Poutine et des membres de la Douma, du Conseil de la FĂ©dĂ©ration et du Conseil de sĂ©curitĂ©, de responsables militaires et d’oligarques (dont Roman Abramovitch, les frères Rotenberg, Oleg Deripaska, Alisher Usmanov, Gennady Timchenko, Yevgeny Prigozhin) et des membres de leur famille.

Le Canada a également ciblé la capacité de la Russie à accéder au système financier mondial, à lever ou à transférer des fonds, et à maintenir des fonds en dollars canadiens en sanctionnant plusieurs institutions financières russes importantes, dont la Sberbank, la VTB et la VEB, ainsi que la Banque centrale de Russie, le ministère de la Finance et le Fonds du patrimoine national. Le Canada a également plaidé avec succès en faveur du retrait de plusieurs banques russes du système de paiement SWIFT.

Le Canada a Ă©galement mis en Ĺ“uvre des mesures pour faire pression sur l’économie russe et limiter les Ă©changes commerciaux de la Russie avec le Canada. L’économie de la Russie dĂ©pend fortement du secteur de l’énergie. Le Canada a donc interdit l’importation de trois types distincts de produits pĂ©troliers, dont le pĂ©trole brut, en provenance de Russie. Le Canada a rĂ©voquĂ© le statut de « nation la plus favorisĂ©e Â» de la Russie, appliquant un tarif de 35 % sur toutes les importations en provenance de ce pays. En rĂ©ponse au soutien apportĂ© par le BĂ©larus Ă  la Russie, le Canada a Ă©galement rĂ©voquĂ© le statut de « nation la plus favorisĂ©e Â» du BĂ©larus.

Enfin, le Canada a cessé d’émettre de nouvelles demandes de permis et a annulé les permis valides pour l’exportation vers la Russie d’articles militaires, stratégiques et à double usage contrôlés, à l’exception des chaînes d’approvisionnement médicales essentielles et de l’aide humanitaire.

Ces modifications au Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie (le Règlement) renforcent les sanctions existantes du Canada contre la Russie en entravant davantage les opérations entre la Russie et le Canada. Ces mesures sont prises en coordination avec des partenaires, dont aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans l’Union européenne, en Australie et au Japon.

Conditions pour imposer et soulever les sanctions

Conformément à la Loi sur les mesures économiques spéciales, le gouverneur en conseil peut imposer des sanctions économiques et autres contre des États étrangers, des entités et des individus lorsque, parmi d’autres circonstances, une rupture sérieuse de la paix et de la sécurité internationales s’est produite et a entraîné une grave crise internationale.

La durée des sanctions imposées par le Canada et ses partenaires aux vues similaires a été explicitement liée à la résolution pacifique du conflit, et au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières telles qu’elles sont reconnues par la communauté internationale; ces frontières incluent la Crimée et les zones maritimes limitrophes de l’Ukraine. Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne et l’Australie continuent aussi à mettre à jour leurs régimes de sanctions à l’encontre d’individus et d’entités en Ukraine et en Russie.

Objectif

  1. Imposer des coûts à l’encontre de la Russie pour son invasion non provoquée et injustifiable de l’Ukraine;
  2. Maintenir l’alignement des mesures canadiennes avec celles prises par les partenaires internationaux du Canada pour démontrer la détermination et l’unité des pays alliés et partenaires dans la réponse aux actions de la Russie en Ukraine.

Description

Le Règlement modifiant le Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie (les modifications) ajoute 6 individus et 46 entitĂ©s Ă  l’annexe 1 du Règlement. Ces individus et entitĂ©s sont assujettis Ă  une prohibition gĂ©nĂ©rale de transactions. Les individus sont des fonctionnaires du gouvernement et les entitĂ©s travaillent dans le secteur de la dĂ©fense.

Les modifications interdisent Ă©galement l’exportation de biens et technologies avancĂ©s qui pourraient ĂŞtre utilisĂ©es dans la production et la fabrication d’armes par la Russie, lesquelles sont Ă©numĂ©rĂ©es dans une nouvelle annexe 5.1.

Élaboration de la réglementation

Consultation

Affaires mondiales Canada mobilise régulièrement les intervenants pertinents, qui incluent des organisations de la société civile, des communautés culturelles, et des représentants d’autres gouvernements aux vues similaires pour discuter de l’approche du Canada relative à la mise en œuvre de sanctions.

Pour ce qui est des modifications visant des individus et des entités, il n’est pas approprié d’effectuer des consultations publiques, compte tenu de l’urgence d’imposer ces mesures en réponse à la violation continue de la paix et de la sécurité internationales en Ukraine.

Obligations relatives aux traités modernes et consultation et mobilisation des Autochtones

Une évaluation initiale de la portée géographique des modifications a été effectuée et n’a révélé aucune obligation découlant des traités modernes, puisque les modifications ne prendront pas effet dans une région visée par un traité moderne.

Choix de l’instrument

Au Canada, les règlements sont le seul instrument permettant d’appliquer des sanctions. Aucun autre instrument ne pourrait être considéré.

Analyse de la réglementation

Avantages et coûts

Les sanctions visant des personnes et entités spécifiques ont moins d’impact sur les entreprises canadiennes que les sanctions économiques traditionnelles à grande échelle, et auront un impact limité sur les citoyens des pays des personnes inscrites sur la liste. Il est probable que les individus et entités désignés ont des liens limités avec le Canada et n’ont donc pas d’activités commerciales importantes pour l’économie canadienne.

Les exportations canadiennes des biens et technologies avancĂ©es figurant Ă  l’annexe 5.1 reprĂ©sentaient plus de CDN$ 16.7 millions d’exportations vers la Russie en 2021.

Les banques et les institutions financières canadiennes sont tenues de se conformer aux sanctions. Elles le feront en ajoutant les nouveaux individus désignés à leurs systèmes de surveillance existants, ce qui pourrait entraîner un coût de mise en conformité mineur.

Les modifications pourraient entraîner des coûts supplémentaires pour les entreprises qui cherchent à obtenir des permis qui les autoriseraient à effectuer des activités ou des transactions spécifiques qui sont autrement interdites.

Lentille des petites entreprises

Les modifications entraîneront potentiellement des coûts supplémentaires pour les petites entreprises qui chercheront à obtenir des permis qui les autoriseraient à effectuer des activités ou des transactions spécifiques qui sont autrement interdites. Cependant, les coûts seront probablement faibles, car il est peu probable que les petites entreprises canadiennes aient ou auront des relations avec les individus et entités nouvellement inscrits. Aucune perte significative d’opportunité pour les petites entreprises n’est prévue en raison des modifications.

Règle du « un pour un Â»

Le processus d’autorisation pour les entreprises rĂ©pond Ă  la dĂ©finition de « fardeau administratif Â» dans la Loi sur la rĂ©duction de la paperasse et devrait ĂŞtre calculĂ© et compensĂ© dans les 24 mois. Cependant, la proposition rĂ©pond Ă  une situation d’urgence et est exemptĂ©e de l’obligation de compenser le fardeau administratif et les titres rĂ©glementaires en vertu de la règle du « un pour un Â».

Coopération et harmonisation en matière de réglementation

Bien que les modifications ne soient pas liées à un plan de travail ou à un engagement dans le cadre d’un forum officiel de coopération réglementaire, elles s’alignent sur les mesures prises par les alliés du Canada.

Évaluation environnementale stratégique

Il est peu probable que les modifications entraînent des effets importants sur l’environnement. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, une analyse préliminaire a permis de conclure qu’une évaluation environnementale stratégique n’est pas nécessaire.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)

Le sujet des sanctions Ă©conomiques a dĂ©jĂ  fait l’objet d’une analyse des effets sur le genre et la diversitĂ© dans le passĂ©. Bien qu’elles visent Ă  encourager un changement de comportement en exerçant une pression Ă©conomique sur des individus et entitĂ©s Ă  l’étranger, les sanctions prises en vertu de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales peuvent nĂ©anmoins avoir une incidence involontaire sur certains groupes et certaines personnes vulnĂ©rables. Les sanctions ciblĂ©es n’auront pas d’effet sur la Russie dans son ensemble, mais plutĂ´t sur des secteurs clĂ©s de l’économie russe qui soutiennent, facilitent ou financent, directement ou indirectement, une violation de la souverainetĂ© ou de l’intĂ©gritĂ© territoriale de l’Ukraine, ou y contribuent. Par consĂ©quent, ces sanctions Ă©conomiques n’auront probablement pas d’incidence importante sur les groupes vulnĂ©rables, en comparaison aux larges sanctions traditionnelles, et leurs effets collatĂ©raux se limiteront aux personnes qui dĂ©pendent des personnes et des entitĂ©s ciblĂ©es.

Justification

Les modifications sont une rĂ©ponse directe Ă  l’invasion russe de l’Ukraine le 24 fĂ©vrier 2022 et qui poursuit la violation flagrante par la Russie de l’intĂ©gritĂ© territoriale et de la souverainetĂ© de l’Ukraine selon le droit international. En coordination avec les actions menĂ©es par les alliĂ©s du Canada, les modifications visent Ă  imposer un coĂ»t Ă©conomique direct sur la Russie et signalent la condamnation ferme par le Canada des dernières violations de l’intĂ©gritĂ© territoriale et de la souverainetĂ© de l’Ukraine par la Russie.

Les 6 individus et 46 entitĂ©s ajoutĂ©s Ă  l’annexe 1 du Règlement sont des fonctionnaires du gouvernement et les entitĂ©s travaillent dans le secteur de la dĂ©fense.

L’interdiction des exportations de biens et technologies avancés inclut des ordinateurs quantiques et des équipements de fabrication de pointe, ainsi que les composants, matériaux, logiciels et technologies associés.

Les sanctions feront preuve de solidarité avec des pays aux vues similaires, qui ont déjà mis en œuvre des interdictions similaires.

Mise en œuvre, conformité et application, et normes de service

Les modifications entrent en vigueur le jour de leur enregistrement.

La liste de services interdits pour provision à la Russie sera disponible en ligne et sera ajoutée à la Liste consolidée des sanctions autonomes canadiennes. Cela contribuera à faciliter le respect du Règlement.

Les règlements de sanctions canadiennes sont appliquĂ©s par la Gendarmerie royale du Canada et l’Agence des services frontaliers du Canada. ConformĂ©ment Ă  l’article 8 de la Loi sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales, quiconque contrevient sciemment au Règlement sur les mesures Ă©conomiques spĂ©ciales visant la Russie est passible, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par procĂ©dure sommaire, d’une amende maximale de 25 000 $ ou d’une peine d’emprisonnement maximale d’un an, ou d’une combinaison des deux; ou encore, sur dĂ©claration de culpabilitĂ© par mise en accusation, d’une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans.

L’Agence des services frontaliers du Canada a des pouvoirs d’exécution en vertu de la LMES et de la Loi sur les douanes et jouera un rôle dans l’application de ces sanctions.

Personne-ressource

Andrew Turner
Directeur
Direction de l’Europe de l’Est et de l’Eurasie
Affaires mondiales Canada
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario)
K1A 0G2
TĂ©lĂ©phone : 343‑203‑3603
Courriel : Andrew.Turner@international.gc.ca