Vol. 146, no 23 — Le 7 novembre 2012
Enregistrement
DORS/2012-225 Le 18 octobre 2012
LOI SUR L’IMMIGRATION ET LA PROTECTION DES RÉFUGIÉS
Règlement modifiant le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés
C.P. 2012-1369 Le 18 octobre 2012
Sur recommandation du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration et en vertu du paragraphe 5(1) et des articles 14 et 201 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (voir référence a), Son Excellence le Gouverneur général en conseil prend le Règlement modifiant le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés, ci-après.
RÈGLEMENT MODIFIANT LE RÈGLEMENT SUR L’IMMIGRATION ET LA PROTECTION DES RÉFUGIÉS
MODIFICATIONS
1. Le passage du paragraphe 10(1) du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (voir référence 1) précédant l’alinéa a) est remplacé par ce qui suit :
Forme et contenu de la demande
10. (1) Sous réserve des alinéas 28b) à d) et 139(1)b), toute demande au titre du présent règlement :
2. Le paragraphe 11(5) du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Demandes de parrainage
(5) Le répondant qui demande à parrainer un étranger, autre que celui qui fait une demande de visa de résident permanent au titre de la section 1 de la partie 8, envoie sa demande de parrainage au Centre de traitement des demandes du ministère au Canada qui dessert son lieu de résidence habituelle.
3. L’article 12 du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Renvoi de la demande
12. Sous réserve de l’article 140.4, si les exigences prévues aux articles 10 et 11 ne sont pas remplies, la demande et tous les documents fournis à l’appui de celle-ci sont retournés au demandeur.
4. (1) L’alinéa 139(1)b) du même règlement est remplacé par ce qui suit :
- b) il a fait une demande de visa de résident permanent au titre de la présente section conformément aux alinéas 10(1)a) à c) et (2)c.1) à d) et aux articles 140.1 à 140.3;
(2) L’alinéa 139(1)i) du même règlement est remplacé par ce qui suit :
- i) sous réserve des paragraphes (3) et (4), ni lui ni les membres de sa famille visés par la demande de protection ne sont interdits de territoire.
5. Le même règlement est modifié par adjonction, après l’article 140, de ce qui suit :
Demande
140.1 La demande de visa de résident permanent faite au titre de la présente section comporte une mention que l’étranger se trouve hors du Canada et qu’il demande l’asile et contient les renseignements suivants :
- a) les nom, adresse et pays de naissance de l’étranger ainsi que ces renseignements à l’égard de chacun des membres de sa famille qui l’accompagnent;
- b) les noms et pays de naissance de chacun des membres de la famille de l’étranger qui ne l’accompagnent pas;
- c) le fait que l’étranger ou l’un ou l’autre des membres de sa famille — qui l’accompagne ou non — est l’époux, le conjoint de fait ou le partenaire conjugal d’une autre personne.
Parrainage — obligation de joindre les demandes
140.2 (1) Si l’étranger qui fait une demande de visa de résident permanent au titre de la présente section fait l’objet d’une demande de parrainage sa demande de visa de résident permanent est :
- a) soit accompagnée de la demande de parrainage visée à l’alinéa 153(1)b) le concernant;
- b) soit jointe à telle demande de parrainage envoyée par le répondant conformément au paragraphe 153(1.2).
Lieu de la demande
(2) Si l’étranger fait l’objet d’une demande de parrainage et s’il a choisi d’accompagner sa demande de visa de résident permanent de celle de parrainage le concernant, il envoie sa demande et celle de parrainage au Centre de traitement des demandes du ministère au Canada qui traite ces demandes.
Exigence de recommandation
140.3 (1) Si l’étranger qui fait une demande de visa de résident permanent au titre de la présente section ne fait pas l’objet d’une demande de parrainage, sa demande est accompagnée de l’une des recommandations ci-après si telle recommandation n’a pas déjà été fournie au bureau d’immigration par son émetteur :
- a) une recommandation d’une organisation de recommandation;
- b) une recommandation découlant d’une entente en matière de réinstallation conclue entre le ministre et le gouvernement d’un État étranger ou d’une institution de ce gouvernement;
- c) une recommandation découlant d’un accord en matière de réinstallation conclu entre le gouvernement du Canada et une organisation internationale ou le gouvernement d’un État étranger.
Exception
(2) L’étranger n’a pas à y joindre de recommandation s’il réside dans une région géographique désignée par le ministre en vertu du paragraphe (3).
Détermination du ministre
(3) Le ministre peut, en se fondant sur les facteurs ci-après, désigner toute région géographique dans laquelle il estime que les circonstances justifient la présentation de demandes de visa de résident permanent sans recommandation :
- a) le fait que les organisations de recommandation avec qui le ministre a conclu un protocole d’entente aux termes de l’article 143 l’ont avisé qu’elles sont incapables de faire le nombre de recommandations prévues au protocole pour la région;
- b) l’impossibilité pour les organisations de recommandation de faire des recommandations dans la région;
- c) les besoins de réinstallation de personnes de la région, appréciés après consultation des organisations de recommandation qui possèdent des connaissances approfondies sur cette région;
- d) l’importance relative des besoins de réinstallation de personnes de la région, compte tenu de ces besoins à l’échelle mondiale.
Lieu de la demande
(4) Si l’étranger fait l’objet d’une recommandation visée à l’un des alinéas (1)a) à c) ou s’il réside dans une région géographique désignée par le ministre en vertu du paragraphe (3), il fait sa demande au bureau d’immigration hors Canada qui dessert son lieu de résidence.
Renvoi de la demande
140.4 La demande de visa de résident permanent faite au titre de la présente section et celle de parrainage y relative faite au titre de la section 2 de la présente partie et tous les documents fournis à leur appui sont retournés à la personne qui a envoyé ces demandes suite au choix fait en vertu du paragraphe 140.2(1) si :
- a) dans le cas de la demande de visa de résident permanent, les exigences prévues à l’alinéa 139(1)b) ne sont pas remplies;
- b) dans le cas de la demande de parrainage, les exigences prévues à l’alinéa 153(1)b) et aux paragraphes 153(1.2) et (2) ne sont pas remplies.
6. Le paragraphe 141(2) du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Non-application des exigences prévues à l’alinéa 139(1)b)
(2) Il est entendu que les exigences prévues à l’alinéa 139(1)b) ne s’appliquent pas à la demande d’un membre de la famille du demandeur qui ne l’accompagne pas.
7. L’alinéa 142a) du même règlement est remplacé par ce qui suit :
- a) au moment où est faite la demande visée à l’alinéa 139(1)b);
8. L’article 150 du même règlement est abrogé.
9. (1) L’alinéa 153(1)b) est remplacé par ce qui suit :
- b) faire une demande de parrainage dans laquelle il inclut un plan d’établissement, un engagement et, s’il n’a pas conclu d’accord de parrainage avec le ministre, un document émanant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou d’un État étranger reconnaissant à l’étranger le statut de réfugié selon les règles applicables par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou les règles de droit applicables de l’État étranger, selon le cas;
(2) L’article 153 du même règlement est modifié par adjonction, après le paragraphe (1), de ce qui suit :
Non-application des alinéas 13(1)a) et b)
(1.1) Les alinéas 13(1)a) et b) ne s’appliquent pas au document visé à l’alinéa (1)b) émanant du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou d’un État étranger.
Lieu de la demande
(1.2) Si l’étranger a choisi de joindre sa demande de visa de résident permanent à la demande de parrainage le concernant en vertu de l’alinéa 140.2(1)b), le répondant envoie sa demande de parrainage et celle de visa de résident permanent au Centre de traitement des demandes du ministère au Canada qui traite ces demandes.
10. L’article 334 du même règlement est remplacé par ce qui suit :
Demandes de protection à l’étranger
334. Les personnes visées à l’article 7 de l’ancien règlement ou à l’article 4 du Règlement sur les catégories d’immigrants précisées pour des motifs d’ordre humanitaire qui ont présenté une demande d’admission sous le régime de l’ancienne loi, dont la demande est en instance à l’entrée en vigueur du présent article et auxquelles un visa n’a pas été délivré à ce titre sont régies par la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, mais ne sont pas tenues de se conformer au paragraphe 140.3(1) du présent règlement.
ENTRÉE EN VIGUEUR
11. Le présent règlement entre en vigueur à la date de son enregistrement.
RÉSUMÉ DE L’ÉTUDE D’IMPACT DE LA RÉGLEMENTATION
(Ce résumé ne fait pas partie du Règlement.)
Résumé
Enjeux : Les faibles taux d’approbation, le grand nombre de demandes à traiter et les longs délais de traitement associés au Programme de parrainage privé de réfugiés (PPPR) ont réduit l’efficacité de ce dernier et nui à ses objectifs initiaux, à savoir : accroître la capacité de protection des réfugiés du Canada et faire participer la société civile à la réinstallation des réfugiés. Cette situation a eu des répercussions négatives sur toutes les parties concernées par le PPPR : les répondants, les demandeurs d’asile et Citoyenneté et Immigration Canada (CIC).
À mesure que le PPPR a évolué, les répondants ont commencé à l’utiliser comme moyen de réunir des familles au Canada. Ce facteur compréhensible mais non voulu a grandement contribué à la réduction de l’efficacité du PPPR. La combinaison d’un nombre écrasant de demandes et de l’absence d’un mécanisme de contrôle efficace des nouvelles demandes a eu un effet négatif sur la qualité des demandes reçues, accru le nombre de demandes à traiter et allongé les temps d’attente.
Description : Les modifications réglementaires auront des répercussions sur le processus de demande de réinstallation dans le cadre du PPPR, ainsi que sur les exigences de parrainage relatives aux groupes de cinq (G5) et aux répondants communautaires (RC). En premier lieu, les modifications exigeront que les demandes d’asile d’étrangers hors du Canada (demandes de résidence permanente) soient soumises en même temps que les demandes de répondants (engagements de parrainage). Les modifications préciseront également ce qui constitue une demande d’asile complète provenant de l’étranger, ce qui permettrait à CIC de retourner les deux demandes (résidence permanente et engagement de parrainage) en cas de renseignements manquants. Ces mesures visent à réduire les retards dans le traitement des demandes de parrainage privé de réfugiés (PPR). En deuxième lieu, les modifications apportées aux dispositions sur le parrainage obligeront les G5 et les RC à présenter des demandes pour des personnes reconnues comme des réfugiés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ou un État étranger. Le fait de limiter l’accès aux volets de parrainage de réfugiés par les G5 et les RC vise à réinstaller les réfugiés qui ont le plus besoin de la protection du Canada tout en augmentant les taux d’approbation et en améliorant la gestion des demandes de PPR.
Énoncé des coûts et avantages : On prévoit que ces modifications réglementaires entraîneront des coûts négligeables, tant au pays qu’à l’étranger. De plus, de modestes économies de coûts pourraient découler des gains en efficacité que l’on devrait réaliser sur le plan du traitement. Pour le gouvernement, les coûts associés à cette proposition se limiteront à l’embauche de l’effectif responsable de la création des trousses et des formulaires de demande électroniques. Ces coûts ponctuels, estimés à 155 000 $, seront absorbés dans le budget de fonctionnement actuel de CIC.
Règle du « un pour un » et lentille des petites entreprises: Étant donné la nature des modifications, ni la règle « un pour un » ni le critère relatif à la lentille des petites entreprises ne s’appliquent à cette proposition.
Contexte
Le Programme de réinstallation des réfugiés du Canada est destiné aux réfugiés se trouvant à l’étranger et vise à les accueillir au pays en tant que résidents permanents. Il est composé de deux volets : les réfugiés parrainés par le gouvernement (RPG) sont approuvés aux fins de considération par le HCR et ils reçoivent une aide financière du gouvernement du Canada, tandis que les réfugiés parrainés par le secteur privé (RPSP) sont approuvés aux fins de considération par des répondants du secteur privé au Canada, qui leur apportent un soutien.
Le Programme de parrainage privé de réfugiés (PPPR) permet aux Canadiens et aux résidents permanents de contribuer à la réinstallation de réfugiés au Canada. Il a évolué au cours du mouvement de masse de réfugiés vietnamiens à la fin des années 1970. Pendant cette crise, le gouvernement canadien a recommandé plus de 50 000 familles de réfugiés à des organismes et des groupes de personnes au Canada, qui ont offert à ces familles, après leur arrivée, une aide à l’établissement, notamment en ce qui concerne l’hébergement, le revenu, la recherche d’emploi et l’orientation. En raison de son immense succès, le PPPR a été consacré comme une partie fondamentale du Programme de réinstallation des réfugiés et des personnes protégées à titre humanitaire du Canada.
Le PPPR est reconnu à l’échelle nationale et internationale comme un partenariat public-privé novateur et diversifié. Jusqu’à maintenant, il a permis de réinstaller au Canada plus de 200 000 réfugiés et quasi-réfugiés qui, autrement, n’auraient peut-être pas bénéficié d’une protection.
En 2009, le plan d’immigration de CIC prévoyait un maximum de 4 500 RPSP et de 7 500 RPG. Dans le cadre des mesures visant à réformer le système de protection des réfugiés du Canada en vertu de la Loi sur des mesures de réforme équitables concernant les réfugiés, le gouvernement s’est engagé, en juin 2010, à accroître de 20 % le nombre de réfugiés réinstallés. D’ici 2013, le Canada réinstallera ainsi annuellement jusqu’à 14 500 réfugiés.
Il existe trois types de groupes de parrainage privé de réfugiés et ils doivent tous démontrer qu’ils ont les ressources financières requises pour offrir à un réfugié des soins, des services d’hébergement, une aide à l’établissement et du soutien pendant toute la période de parrainage. Habituellement, le parrainage est assuré pendant une année ou jusqu’à ce que le réfugié devienne autonome, selon la première éventualité.
- Les signataires d’entente de parrainage (SEP) sont des organismes locaux, régionaux ou nationaux constitués en société qui ont signé avec le ministre des ententes pluriannuelles leur permettant de présenter régulièrement des demandes de parrainage. La plupart des SEP actuels sont des organismes religieux, des groupes ethnoculturels ou d’autres organismes humanitaires. Les SEP assument la responsabilité générale de la gestion du parrainage conformément à l’entente conclue. Ils présentent environ 60 % des demandes de parrainage de réfugiés.
- Les groupes de cinq (G5) sont formés d’au moins cinq citoyens canadiens ou résidents permanents âgés d’au moins 18 ans qui vivent dans la collectivité où le demandeur doit s’établir et qui ont collectivement pris des dispositions pour parrainer un réfugié se trouvant à l’étranger. Les membres des G5 doivent garantir qu’ils apporteront un soutien approprié au réfugié pendant toute la période de parrainage. Un agent d’immigration évalue la contribution collective des membres sur plusieurs plans, dont celui des finances. Les G5 sont censés constituer des groupes temporaires qui parrainent uniquement un ou quelques réfugiés et qui n’ont pas besoin de conclure une entente pluriannuelle avec le ministre. Les G5 présentent environ 40 % des demandes de parrainage de réfugiés.
- Les répondants communautaires (RC) sont des organismes (à but lucratif ou non, constitués en société ou non) qui n’ont pas signé d’entente officielle avec CIC. Un agent d’immigration évalue les plans en matière de finances et d’établissement qu’un RC présente chaque fois qu’il souhaite parrainer un réfugié. Les RC doivent démontrer que leur organisme est disposé et apte à engager des fonds aux fins du parrainage. Le volet des RC a été conçu pour les organismes qui souhaitent effectuer un ou deux parrainages seulement, mais qui n’ont pas besoin d’une entente continue avec le ministre. CIC ne reçoit que quelques demandes de RC par année.
La province de Québec est responsable de l’établissement de ses propres critères de parrainage, de l’évaluation des plans en matière de finances et d’établissement, ainsi que de la détermination du nombre de demandes de parrainage à présenter à CIC.
Enjeux
À mesure que le PPPR a évolué, la réunification des familles est devenue un facteur important, parallèlement aux objectifs de programme initiaux visant à accroître la capacité de protection de réfugiés du Canada et à faire participer la société civile à la réinstallation des réfugiés. Bien qu’il atteigne toujours ses objectifs de protection et que la réunification de familles de réfugiés cadre avec les objectifs globaux de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), le PPPR n’a pas été conçu pour répondre à la demande écrasante visant la réunification de familles à laquelle il fait maintenant face. Dans la grande majorité des cas, en outre, plutôt que de parrainer des réfugiés que CIC a évalués et leur a recommandés, les répondants du secteur privé désignent maintenant les réfugiés qu’ils souhaitent parrainer. La grande demande découlant du désir compréhensible de réunir des familles conjuguée à l’absence d’un contrôle efficace des nouvelles demandes a eu des répercussions négatives sur la quantité et la qualité des demandes de PPR reçues.
I. Longs délais de traitement des demandes de PPR
Le processus de présentation d’une demande comporte deux étapes pour les trois groupes de parrainage privé de réfugiés (SEP, G5 et RC). En premier lieu, un répondant doit soumettre un engagement de parrainage à un bureau de CIC désigné au Canada. Un agent de CIC détermine ensuite si le répondant respecte les exigences de parrainage en tenant compte de ses ressources financières. Il faut habituellement 30 jours au bureau de CIC pour traiter la demande d’engagement. En deuxième lieu, le demandeur hors du Canada doit soumettre une demande de résidence permanente à un bureau des visas à l’étranger. L’agent des visas détermine ensuite, habituellement lors d’une entrevue, si le demandeur respecte toutes les exigences pertinentes prévues par la LIPR. Le traitement d’une demande de PPR ne peut commencer que lorsque le bureau des visas a reçu un engagement de parrainage et une demande de résidence permanente.
Les délais de traitement d’une demande de PPR varient beaucoup d’une mission à l’autre, soit de 6 à 34 mois (voir référence 2). De nombreux intervenants ont exprimé des préoccupations à propos des longs délais de traitement, qui font en sorte qu’il est difficile pour les répondants de planifier l’arrivée d’un réfugié. De plus, lorsqu’un répondant soumet un engagement de parrainage, ses fonds pour le soutien d’un réfugié à son arrivée sont gelés jusqu’à ce qu’une décision soit prise quant à la demande. Pour le gouvernement, les longs délais de traitement réduisent l’efficacité du PPPR.
Voici les deux facteurs principaux qui contribuent aux longs délais de traitement des demandes de PPR :
- (1) Les demandes d’asile et de parrainage ne contiennent souvent pas tous les renseignements de base et essentiels requis et, à l’heure actuelle, CIC n’a pas le pouvoir de renvoyer des demandes d’asile incomplètes. Un temps considérable est nécessaire pour assurer le suivi avec le demandeur et/ou le répondant afin d’obtenir tous les renseignements nécessaires. Cela est particulièrement le cas dans les pays où une mauvaise infrastructure de communication fait en sorte qu’il est difficile de joindre un demandeur.
- (2) De plus, des retards sont souvent accusés entre la présentation de l’engagement de parrainage au Canada et de la demande de résidence permanente à l’étranger. La réception des deux documents peut prendre entre 2 semaines et 24 mois. Une demande de PPR ne peut être évaluée que lorsque les deux documents ont été reçus par le bureau des visas.
Les longs délais de traitement signifient que les situations dans un pays d’origine peuvent entre-temps changer et rendre les demandeurs inadmissibles à la réinstallation, car il est possible qu’au moment où ils sont interrogés, ils puissent être en mesure de retourner en toute sécurité dans leur pays d’origine. Aussi, les longs délais de traitement peuvent faire en sorte qu’un répondant ou CIC perde contact avec un demandeur.
II. Grand nombre de demandes à traiter et faibles taux d’approbation
Contrairement au programme des RPG, le PPPR se caractérise par un grand nombre de demandes à traiter et de faibles taux d’approbation. Deux facteurs sont à l’origine de cette situation :
- (1) Le nombre de demandes de PPR reçues dépasse largement le nombre de réfugiés que CIC peut accueillir en une année. Cela a entraîné une hausse du nombre de demandes à traiter et un allongement des délais d’attente; en effet, certaines missions ont accumulé un arriéré de plus de cinq ans. En date du 31 décembre 2011, il y avait en tout 29 125 demandes de PPR en attente de traitement. Si le nombre de demandes présentées et les taux d’approbation actuels restent les mêmes, il faudra attendre jusqu’en 2025 pour que l’arriéré soit réduit à un niveau gérable.
- La situation est différente pour le programme des RPG parce que le Canada et le HCR conviennent du nombre de RPG qui seront recommandés au pays en une année. Le nombre de demandes d’asile reçues est ainsi prévisible et est suffisant pour atteindre le niveau d’admission de RPG prévu annuellement dans le plan déposé au Parlement.
- (2) Les taux d’approbation enregistrés par le PPPR sont beaucoup plus faibles que ceux enregistrés par le programme des RPG. De 2006 à 2010, les taux d’approbation moyens enregistrés à l’échelle mondiale pour le PPPR étaient de 57 %, alors qu’ils étaient auparavant généralement plus près de 50 %. De 2008 à 2010, les taux d’approbation moyens pour les G5 étaient de 64 %. Par contre, ces taux reposaient sur un grand nombre de demandes d’Iraquiens reconnus à première vue comme des réfugiés par le HCR. Si l’on ne tient pas compte des demandes de l’Iraq, les taux d’approbation moyens pour les G5 chutent à environ 37 %. Les taux d’approbation des demandes de PPR sont faibles parce que de nombreux demandeurs à l’étranger sont jugés non admissibles au Programme de réinstallation des réfugiés du Canada.
- Les réfugiés que le HCR recommande au Canada dans le cadre du programme des RPG ont été questionnés et évalués de façon à s’assurer qu’ils respectent les exigences d’admissibilité du Canada en matière de réinstallation. Cela explique en partie les taux d’approbation beaucoup plus élevés (environ 90 %) enregistrés par le programme des RPG. Les répondants du secteur privé au Canada ont rarement un accès direct aux réfugiés qu’ils souhaitent parrainer et, naturellement, leur désir impérieux de réunir des familles peut nuire à leur capacité de veiller à ce qu’un demandeur ait véritablement besoin d’une protection.
Les faibles taux d’approbation, le grand nombre de demandes à traiter et les longs délais de traitement associés au PPPR réduisent l’efficacité de ce dernier ainsi que l’engagement de la société civile.
Objectifs
De façon générale, les modifications réglementaires proposées visent à accroître l’efficacité du PPPR et à le recentrer sur ses objectifs initiaux, soit augmenter la capacité de protection des réfugiés du Canada et faire participer la société civile à la réinstallation des réfugiés.
I. Réduction du temps de traitement des demandes de réinstallation
Les modifications visent à augmenter l’efficacité du PPPR en réduisant les délais de traitement pour les trois groupes de répondants (SEP, G5 et RC). CIC recevra ainsi des demandes complètes, y compris les renseignements de base nécessaires, ce qui éliminera les retards attribuables à la nécessité d’obtenir les renseignements essentiels.
II. Augmentation des taux d’approbation et réduction du nombre de demandes à traiter
Les modifications visent à recentrer le PPPR sur ses objectifs initiaux, soit augmenter la capacité de protection des réfugiés du Canada et faire participer la société civile à la réinstallation des réfugiés, en augmentant les taux d’approbation moyens des demandes à au moins 65 % ou 70 %. Les modifications proposées permettront aussi de réduire le nombre de demandes à traiter à l’échelle mondiale. Pour ce faire, on améliorera la qualité des demandes de PPR reçues et on limitera ainsi le nombre de demandes irrecevables.
Description
I. Réduction du temps de traitement des demandes de réinstallation
Cette proposition donne directement suite aux plaintes que des intervenants ont faites quant aux délais de traitement et elle cadre avec les efforts généraux que le Ministère déploie pour améliorer l’efficacité du processus de traitement des demandes. Pour que CIC dispose de tous les outils nécessaires pour traiter les demandes, les quatre modifications réglementaires ci-après s’appliqueront aux trois groupes de répondants (SEP, G5 et RC) dans le cadre du PPPR.
(1) Définition d’une demande complète
À l’heure actuelle, le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés (ci-après, le « Règlement ») ne précise pas ce qui constitue une demande de visa de résident permanent aux fins de réinstallation d’un réfugié se trouvant à l’étranger. Les modifications définiront ce qui constitue une demande d’asile complète de façon à ce que CIC reçoive les documents et les renseignements de base requis pour le traitement. Voici les documents et les renseignements qui seront exigés dans le cadre d’une demande de visa de résident permanent pour un réfugié se trouvant à l’étranger :
- a) un formulaire de demande approuvé par CIC rempli à la main, le cas échéant;
- b) une demande signée par le demandeur;
- c) tous les renseignements et tous les documents requis en vertu du Règlement et toute autre preuve requise en vertu de la LIPR;
- d) le nom, l’adresse et le pays de naissance du demandeur et de tous les membres de sa famille qui l’accompagnent;
- e) le nom et le pays de naissance de tous les membres de la famille du demandeur qui ne l’accompagnent pas;
- f) une déclaration indiquant si le demandeur ou l’un ou l’autre des membres de sa famille est le conjoint, le conjoint de fait ou le partenaire conjugal d’une autre personne;
- g) une déclaration indiquant que le demandeur est à l’étranger et qu’il présente une demande d’asile;
- h) le nom, l’adresse postale et le numéro de téléphone de tout représentant du demandeur et, le cas échéant, son numéro de télécopieur et son adresse électronique;
- i) si le représentant du demandeur facture des frais de représentation :
- (i) le nom de l’organisme mentionné dans l’un ou l’autre des alinéas 91(2)a) à c) de la LIPR, duquel le représentant est membre;
- (ii) le numéro de membre que l’organisme a délivré au représentant;
- (iii) une déclaration selon laquelle les renseignements fournis sont complets et exacts.
- (i) le nom de l’organisme mentionné dans l’un ou l’autre des alinéas 91(2)a) à c) de la LIPR, duquel le représentant est membre;
(2) Présentation simultanée de demandes à un bureau de CIC désigné au Canada
À l’heure actuelle, les demandeurs et les répondants peuvent choisir de soumettre une demande de visa de résident permanent et un engagement de parrainage ensemble ou séparément. Ils sont nombreux à choisir de les soumettre ensemble, et les modifications exigeront qu’il en soit ainsi.
Des mesures ont été prises pour atténuer les répercussions sur le droit à la vie privée (voir référence 3). Pour que le nouveau processus n’oblige ni les demandeurs d’asile ni les répondants à divulguer des renseignements personnels à une partie autre que CIC, les modifications permettront aux demandeurs de se désigner eux-mêmes ou de désigner le répondant comme le destinataire pour le renvoi de la trousse de demande en cas de renseignements incomplets ou manquants. Afin que ce processus n’oblige pas les demandeurs d’asile à divulguer à leur répondant des renseignements personnels ou médicaux de nature délicate dans l’explication qu’ils doivent normalement fournir dans le formulaire de demande, une exception sera faite dans les formulaires pour permettre aux demandeurs d’indiquer qu’ils choisissent plutôt (en signant la déclaration appropriée dans le formulaire) de fournir ces renseignements en personne à un agent des visas lors de leur entrevue d’immigration, le cas échéant. Enfin, les guides relatifs aux visas et la formation donnée aux agents des visas renseigneront sur ces modifications et sur la façon de gérer de telles exceptions, le cas échéant.
Conformément au règlement actuel, les répondants doivent soumettre un engagement de parrainage à un bureau de CIC désigné au Canada, tandis que les demandeurs d’asile doivent présenter leur demande de résidence permanente à un bureau des visas à l’étranger. Cela dit, pour simplifier le processus, une politique ministérielle permet qu’une demande de résidence permanente soit présentée en même temps qu’un engagement de parrainage à un bureau de CIC désigné au Canada. De nombreux demandeurs et répondants ont déjà adopté cette façon de faire, que les modifications rendront obligatoire.
(3) Renvoi de demandes
Pour le moment, le Règlement n’autorise pas explicitement CIC à renvoyer des demandes incomplètes. Les agents de CIC doivent contacter les demandeurs pour obtenir les renseignements manquants, ce qui constitue une utilisation inefficace de ressources qui pourraient se concentrer sur d’autres aspects du traitement des demandes de visa. Les nouvelles modifications autorisent CIC à renvoyer à la partie désignée les demandes de résidence permanente et les engagements de parrainage jugés incomplets. L’absence de documents et de renseignements de base nécessaires limite la capacité de traiter une demande.
II. Augmentation des taux d’approbation et réduction du nombre de demandes à traiter
Les SEP sont des organismes locaux, régionaux et nationaux constitués en société qui ont signé avec le ministre des ententes pluriannuelles leur permettant de présenter régulièrement des demandes de parrainage. Il s’agit d’un groupe identifiable, doté d’un conseil élu et d’un comité consultatif officiel, que CIC consulte régulièrement. Les G5 sont des groupes d’au moins cinq personnes qui parrainent habituellement un ou quelques réfugiés au cours de leur vie. Enfin, les RC sont des organismes qui n’ont pas signé d’entente officielle avec le ministre et qui parrainent habituellement des réfugiés une ou deux fois. Les G5 et les RC sont normalement temporaires et dispersés. En raison de la structure différente de ces groupes de parrainage, CIC a eu recours à différentes solutions pour gérer les demandes qu’ils présentent et la qualité de celles-ci.
a) Mesures administratives prises quant aux demandes présentées par les SEP
Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration a pris des mesures pour relever les défis susmentionnés au cours des quatre dernières années. Aussi, le ministre et de hauts fonctionnaires de CIC se sont présentés devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes pour répondre à des questions sur la gestion des nouvelles demandes présentées dans le cadre du PPPR. Les mesures prises par le ministre comprenaient l’augmentation de la formation et du financement pour améliorer les communications entre les SEP et, en 2012, l’établissement d’un plafond mondial quant au nombre de demandes de PPR que CIC acceptera des SEP. Ces mesures permettront de gérer les nouvelles demandes présentées par l’un des trois groupes de répondants du PPPR, soit les SEP, et d’en améliorer la qualité. Cependant, les G5 et les RC ne peuvent pas faire l’objet de telles mesures administratives, car ils ne bénéficient pas d’ententes pluriannuelles avec le ministre.
b) Modifications réglementaires liées aux demandes présentées par les G5 et les RC
Les modifications réglementaires en ce qui concerne le volet des G5 et celui des RC du PPPR visent à compléter l’imposition d’une limite quant au nombre de demandes présentées par les SEP en 2012 et elles sont de plus une mesure importante de gestion du nombre total de demandes de PPR à traiter.
Une des modifications exigera que les demandes de parrainage par un G5 ou un RC comprennent des éléments probants documentés, selon lesquels le demandeur parrainé est un réfugié reconnu par le HCR ou un État étranger. Cette modification permettra de réduire le nombre total de demandes présentées par les G5 et les RC chaque année, surtout les demandes qui sont le moins susceptibles de satisfaire aux exigences réglementaires de réinstallation. Elle permettra également d’accroître les taux d’approbation des demandes de parrainage par des G5 et des RC, ce qui nécessiterait le recours à moins d’agents des visas pour approuver le même nombre d’octrois de la résidence permanente. En raison des faibles taux d’approbation, les agents des visas doivent à l’heure actuelle traiter environ deux dossiers par réfugié réinstallé au Canada. La modification permettra d’accroître l’efficacité opérationnelle ainsi que de réduire le temps de traitement et le nombre de demandes à traiter, entraînant ainsi une réduction du temps d’attente.
La modification obligera les G5 et les RC à inclure dans leurs demandes de parrainage un document émanant d’un État étranger ou du HCR, qui atteste que le demandeur parrainé est un réfugié reconnu. Ces éléments comprendront une preuve démontrant que le demandeur a fait l’objet d’un processus de détermination du statut de réfugié exécuté par un État étranger ou le HCR.
Le HCR est chargé de diriger et de coordonner les efforts internationaux visant la protection des réfugiés et de résoudre les problèmes connexes dans le monde entier. À cette fin, le HCR enregistre les demandeurs d’asile et exécute la procédure de détermination du statut de réfugié lorsque les pays d’accueil ne sont pas en mesure de le faire ou qu’ils refusent de le faire. Le fait d’exiger la reconnaissance du HCR ou de l’État contribuera à garantir que les demandeurs que les G5 et les RC souhaitent parrainer soient réellement des réfugiés.
Lorsque les demandeurs d’asile se présentent dans un pays d’asile, ils reçoivent généralement du pays d’accueil ou du HCR des documents confirmant leur statut de réfugié. Ces documents varient d’un pays à l’autre. En consultation avec le HCR, CIC fournira des directives opérationnelles aux agents des visas canadiens sur ce que constitue un document acceptable. Les bureaux des visas canadiens, en consultation avec le HCR, seront généralement les mieux placés pour évaluer les documents délivrés par les pays d’accueil et être informés de tout changement.
Dans de rares cas où le demandeur qui est à l’étranger n’a pas accès au processus de DSR de l’État ou du HCR, il peut bénéficier d’un parrainage sous l’égide d’un SEP ou être considéré en vertu des dispositions de la LIPR relatives aux motifs d’ordre humanitaire ou aux directives du ministre quant à l’intérêt public.
À la suite de la modification réglementaire, CIC prévoit une diminution importante du nombre de demandes présentées par les G5 et les RC chaque année. On s’attend aussi à ce que la plupart des réductions touchent les demandes irrecevables en vertu de la LIPR et de son règlement. La portée des réductions sera tributaire de la conjoncture mondiale et de l’intervention du milieu du parrainage face à la situation des réfugiés. CIC s’attend à ce que la diminution du nombre de cas irrecevables améliore l’efficacité opérationnelle et réduise le temps de traitement ainsi que l’arriéré des demandes de PPR.
Les G5 et les RC continueront d’avoir la possibilité de jouer un rôle important dans la protection des réfugiés en déterminant les réfugiés reconnus provenant de pays d’accueil de partout dans le monde et en les parrainant.
Options réglementaires et non réglementaires considérées
Afin de gérer les demandes à traiter, le ministre a recouru à des mesures administratives en 2012 pour plafonner le nombre de demandes que les SEP peuvent présenter pendant une année. Il n’est pas possible d’appliquer une option non réglementaire semblable aux demandes soumises par les G5 et les RC, car ces derniers, contrairement aux SEP, ne bénéficient pas d’ententes pluriannuelles avec le ministre. De plus, l’imposition d’un plafond administratif ne permet pas nécessairement de s’attaquer à la piètre qualité des demandes de résidence permanente présentées dans le cadre du volet des G5 et de celui des RC, tandis que la modification obligeant à présenter un document émanant d’un État étranger ou du HCR reconnaissant le statut de réfugié vise également à améliorer la qualité des demandes.
Avantages et coûts
Les coûts prévus à la suite des modifications réglementaires sont négligeables, tant à l’étranger qu’au pays. On peut aussi s’attendre à réaliser des économies modestes grâce aux gains projetés réalisés grâce à l’efficacité du processus.
I. Réduction du temps de traitement des demandes de réinstallation
Les coûts que le gouvernement devra assumer relativement à la proposition se limiteront à l’effectif employé pour créer des trousses et des formulaires de demande électroniques. Ces nouvelles trousses et ces nouveaux formulaires serviront à tenir compte des exigences relatives aux renseignements et aux documents qui sont proposées dans le cadre de la modification. Les coûts ponctuels sont estimés à 155 000 $ et seront absorbés dans le budget de fonctionnement actuel de CIC.
La proposition réglementaire suppose que les demandeurs d’asile n’ayant pas accès à un ordinateur recevront l’aide de répondants pour remplir les formulaires de demande.
Grâce aux modifications, le temps et les ressources qu’utilisaient les bureaux des visas pour obtenir des données manquantes auprès des demandeurs et des répondants pourront être réaffectés à d’autres volets du processus. Comme le temps actuellement consacré à cette activité varie d’une mission à l’autre, il est impossible de donner une estimation précise des économies éventuelles.
Pour les répondants et les demandeurs, le coût associé à la proposition correspondra au coût supplémentaire lié aux communications effectuées pour obtenir les renseignements nécessaires qui ne figurent pas dans une demande ainsi que le coût lié à l’envoi par la poste d’une demande au Canada plutôt que de passer par le bureau des visas servant la région de résidence du demandeur. Par contre, les répondants réaliseront des économies à long terme. Lorsque les demandes de PPR seront traitées plus rapidement, les fonds des répondants qui sont retenus jusqu’à la prise d’une décision seront aussi libérés plus rapidement.
II. Modifications réglementaires visant à augmenter les taux d’approbation et à réduire le nombre de demandes à traiter
À l’étranger, on s’attend à ce que la modification réglementaire diminue le nombre de demandes provenant G5 et de RC traitées. Les fonds alloués au traitement des demandes sont tributaires du nombre de visas que l’on prévoit délivrer à des RPSP chaque année (objectif) et du nombre de demandes que CIC doit traiter pour délivrer ces visas (niveaux). Si le nombre de demandes soumises par les G5 et les RC diminue, compte tenu de la quantité de demandes de PPR à traiter, le nombre de demandes de SEP traitées augmentera proportionnellement. À l’étranger, le coût du traitement d’une demande présentée par un SEP ou d’une demande présentée par un G5 ou un RC est le même. Par conséquent, si l’on présume que le niveau général d’immigration de RPSP reste le même, il n’y aura aucune économie ni aucun coût lié au traitement des demandes de PPR.
De plus, on s’attend à ce que la modification réglementaire fasse augmenter les taux d’approbation des demandes de PPR présentées par les G5 et les RC une fois que les demandes actuelles auront été traitées (de trois à quatre ans). CIC devra ainsi traiter moins de demandes de G5 et de RC pour délivrer le même nombre de visas aux demandeurs qu’ils parrainent. La situation entraînera une augmentation des taux d’approbation globaux des demandes de PPR. Entre-temps, CIC surveillera le nombre de demandes que les G5 soumettent chaque année et modifiera en conséquence le plafond pour les SEP afin de veiller à ce qu’il y ait toujours suffisamment de demandes de PPR soumises pour respecter les niveaux connexes. Lorsque la part du programme qui concerne les G5 et les RC diminue et que la part qui concerne les SEP augmente, l’effet de l’augmentation des taux d’approbation se fera moins sentir. Par conséquent, l’incidence globale nette sur les coûts sera négligeable.
Au Canada, on prévoit aussi que le nombre d’engagements de parrainage présentés par les G5 et les RC diminuera. Il n’y a cependant aucune incidence prévue sur les coûts, car toute réduction du nombre de demandes de G5 et de RC sera contrebalancée par une augmentation proportionnelle du nombre de demandes de SEP, comme on l’explique plus haut.
Règle du « un pour un »
La règle du « un pour un » relative à l’adoption d’un nouveau règlement ne s’applique pas à cette proposition, puisque celle-ci consiste à modifier l’actuel Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés, et non à créer un nouveau règlement. En ce qui concerne le fardeau administratif, la règle du « un pour un » ne s’applique pas non plus à cette proposition, puisque celle-ci ne modifie nullement les coûts administratifs entraînés pour les entreprises.
Lentille des petites entreprises
Le critère relatif à la lentille des petites entreprises ne s’applique pas à cette proposition, puisque celui-ci n’occasionne aucun fardeau supplémentaire pour ces entreprises.
Consultation
Des consultations sont menées avec les intervenants depuis le mois de mars 2006 dans le but de discuter de la piètre efficacité du processus de demande de PPR et d’envisager des solutions pour améliorer celui-ci. Parmi les intervenants consultés, on compte des SEP ainsi que des représentants du HCR, du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) et du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles.
Citoyenneté et Immigration Canada consulte régulièrement les SEP sur les modifications de politiques et de programmes lors de rencontres du conseil des SEP. Ce dernier a abordé maintes fois la question de la stratégie de gestion des demandes soumises par les G5 et les RC dans le contexte d’une stratégie globale de gestion des demandes de PPR. Dans une lettre envoyée par le ministre au début de l’année 2011, les SEP ont aussi été informés des prochaines modifications au programme de parrainage par les G5 et les RC. À l’été 2011, des membres du conseil des SEP ont participé à des consultations menées avec CIC sur l’incidence possible de la modification réglementaire sur les SEP.
Les longs délais de traitement sont très préoccupants pour l’ensemble du milieu du parrainage. Les représentants des SEP et les membres du conseil des SEP s’entendent pour dire que tous les volets du PPPR, y compris les G5 et les RC, doivent contribuer à réduire l’arriéré; sinon, les avantages de la stratégie de gestion des demandes de SEP pourraient être perdus. Les SEP avaient demandé que le plafond du nombre de demandes de G5 et de RC entre en vigueur en même temps que celui imposé pour les SEP, soit en 2012. Les représentants des SEP s’inquiètent aussi d’une possible pression accrue pour qu’ils parrainent des réfugiés que les G5 ne peuvent pas parrainer. CIC s’attend à ce que la pression soit gérable, puisque de nombreux SEP gèrent déjà de nombreuses demandes de parrainage.
Citoyenneté et Immigration Canada a consulté le HCR relativement aux modifications réglementaires et il continue de collaborer avec celui-ci à leur mise en œuvre. Au départ, le HCR était préoccupé par le fait que les modifications inciteraient les personnes à s’enregistrer auprès de lui et à demander un processus de détermination du statut de réfugié aux seules fins d’un parrainage par un G5 ou un RC. Après de nombreuses discussions, le HCR s’est montré moins inquiet, car il a reconnu que la politique relative à la reconnaissance de l’État avait la même portée internationale que la reconnaissance du HCR.
Citoyenneté et Immigration Canada a également consulté des représentants de la province de Québec concernant la modification réglementaire. Cette dernière ne s’appliquerait pas aux répondants du Québec, et ce, même si la province et le gouvernement du Canada reconnaissent que l’arriéré des demandes du PPPR est un problème autant pour l’un que pour l’autre.
De par leur nature, les G5 et les RC ne sont pas des groupes organisés ou facilement identifiables avec lesquels il est possible de mener des consultations. CIC a toutefois publié un avis d’intention le 10 décembre 2011 dans la Partie Ⅰ de la Gazette du Canada. La publication a été suivie d’une période de 30 jours pendant laquelle les membres des SEP, le public et d’autres parties intéressées étaient invités à formuler leurs commentaires.
À la suite de la publication d’un avis d’intention dans la Gazette du Canada, le 10 décembre 2011, le CCR, le HCR et un simple citoyen ont formulé des commentaires ayant tous porté sur l’obligation imposée aux réfugiés parrainés par un G5 ou un RC d’obtenir une preuve confirmant leur statut de réfugié. Les commentaires concernaient l’accès limité à la réinstallation dans le cas des demandeurs du volet des G5, l’existence et la fiabilité des documents demandés, ainsi que la question de savoir si la nouvelle exigence permettra d’atteindre l’objectif indiqué. Le HCR craignait également les pressions accrues auxquelles il aurait à faire face pour reconnaître les personnes souhaitant être parrainées par un G5, ainsi que les contraintes supplémentaires que cette situation entraînerait pour ses ressources limitées.
La nouvelle exigence peut empêcher d’être parrainées par un G5 les personnes non munies d’une preuve de leur statut de réfugié ou celles admissibles à la réinstallation au titre de la catégorie de personnes de pays d’accueil, mais ces personnes peuvent toujours être parrainées par un SEP. Toutes les autres conditions d’admissibilité continuent de s’appliquer. CIC continuera de collaborer étroitement avec ses bureaux à l’étranger ainsi qu’avec le HCR, afin de vérifier l’intégrité des documents et de repérer les documents appropriés. Il communiquera cette information aux demandeurs et aux intervenants lorsqu’il mettra à jour ses guides opérationnels, son site Web et ses trousses de demande.
Commentaires publiés au préalable
À la suite de la publication de ces modifications le 9 juin 2012, pour une période de 30 jours, dans la Partie Ⅰ de la Gazette du Canada, CIC a reçu des commentaires de la part de la Section nationale du droit de l’immigration de l’Association du Barreau canadien (ABC) et d’un SEP. Ces deux organismes ont exprimé leur opposition au paragraphe 9(1) des modifications, qui oblige les demandeurs du volet des G5 et de celui des RC à faire reconnaître leur statut de réfugié par le HCR ou un État étranger.
Selon les commentaires reçus, ces organismes s’inquiètent de la faillibilité du HCR et des décisions prises par les États étrangers, de l’accès aux processus de détermination du statut de réfugié et aux documents exigés ainsi que des éventuelles conséquences imprévues de la modification, notamment le risque accru de migration clandestine. Un organisme a également proposé de gérer les demandes du volet des G5 en imposant des restrictions par la voie administrative.
Le PPPR vise principalement à renforcer la capacité du Canada de protéger les réfugiés ainsi qu’à faire participer la société civile à la réinstallation de ces personnes. Les longs délais de traitement ont pour effet de réduire tant l’efficacité du programme que la participation de la société civile. Cette modification réglementaire cadre avec les efforts globaux du Ministère pour améliorer l’efficacité. Elle ne vise pas à réduire le nombre de réfugiés parrainés par le secteur privé qui se réétablissent au Canada annuellement.
Dans de nombreux cas, la reconnaissance du statut de réfugié dans le pays de premier asile améliore la protection offerte et confère à l’intéressé des droits qui amélioreront sa situation en attendant sa réinstallation. CIC est conscient que certains demandeurs d’asile peuvent être aux prises avec le harcèlement ou l’intimidation dans leur pays d’asile. Le parrainage par un SEP demeure une autre voie vers la réinstallation pour les personnes qui ne peuvent faire reconnaître leur statut par un État ou le HCR. Le cas de ces personnes peut en outre, de façon exceptionnelle, être étudié par le ministre en vertu de son pouvoir relatif à l’intérêt public. Rien ne prouve que cette modification entraînera une intensification de la migration clandestine.
Comme la majorité des demandes des volets des G5 et des RC sont rejetées pour des raisons d’irrecevabilité, CIC s’attend à ce que cette modification ait une incidence importante sur la qualité des demandes d’asile présentées par les personnes parrainées par des G5 et des RC et à ce qu’elle contribue à réduire le nombre des demandeurs de mauvaise foi parrainés par des G5 et des RC. CIC surveillera l’incidence de cette modification réglementaire pour garantir qu’elle atteint l’objectif poursuivi.
Citoyenneté et Immigration Canada a envisagé plusieurs options, dont des mesures administratives. Après une analyse rigoureuse, il est arrivé à la conclusion qu’il était nécessaire de modifier le règlement pour s’attaquer aux délais de traitement et aux taux d’approbation. La mesure administrative proposée réduirait les délais de traitement pour le volet des SEP, mais elle ne contribuerait aucunement à réduire les temps de traitement et le nombre des demandes à traiter pour le volet des G5 et des RC. Elle ne permettrait pas non plus d’améliorer la qualité des demandes présentées dans le cadre du volet des G5 et de celui des RC.
Justification
Ces modifications réglementaires sont une étape essentielle de la stratégie globale de CIC visant à remédier au nombre croissant de demandes à traiter et à réduire les longs délais de traitement associés au PPPR.
Les changements adoptés quant à la présentation des demandes de PPR et permettant à CIC de renvoyer les demandes incomplètes visent à accroître l’efficacité et à réduire le temps de traitement des demandes de PPR.
Les changements qui restreignent les G5 et les RC à parrainer des réfugiés reconnus par le HCR ou un État visent quant à eux à recentrer le PPPR sur ses objectifs initiaux et à réduire le volume de demandes irrecevables soumises par les G5 et les RC. Ces changements permettront d’augmenter les taux d’approbation, d’améliorer l’efficacité du traitement et de compléter les mesures de gestion de l’arriéré de demandes non réglementaires à traiter (plafond administratif) entreprises pour le volet des SEP du PPPR.
En résumé, ces modifications réglementaires visent à recentrer le PPPR sur ses objectifs initiaux qui consistaient à renforcer la capacité du Canada à protéger les réfugiés ainsi qu’à faire participer la société civile à la réinstallation des réfugiés.
Mise en œuvre, application et normes de service
Les nouvelles exigences entreront en vigueur au moment de l’enregistrement. Les demandes de parrainage et de résidence permanente présentées avant l’entrée en vigueur des modifications réglementaires ne seront pas touchées.
De nouvelles trousses de demande précisant les nouvelles exigences applicables au parrainage par un G5 ou un RC seront élaborées. Les nouveaux critères de parrainage seront également ajoutés à la page Web de CIC expliquant le parrainage de réfugiés.
Citoyenneté et Immigration Canada collaborera avec le HCR pour veiller à ce que les employés de tous les bureaux régionaux de ce dernier connaissent les nouvelles exigences que les G5 et les RC canadiens devront satisfaire. CIC travaillera également avec le HCR pour assurer l’harmonisation des éléments probants documentés qu’exige CIC des G5 et des RC avec les documents prouvant qu’une personne parrainée est un réfugié reconnu par le HCR ou un État.
Personne-ressource
Prière d’adresser les commentaires et demandes de renseignements à :
Debra Pressé
Directrice
Réinstallation des réfugiés
Direction générale des affaires des réfugiés
Citoyenneté et Immigration Canada
365, avenue Laurier Ouest
Ottawa (Ontario)
K1A 1L1
Courriel : Debra.Presse@cic.gc.ca
Référence a
L.C. 2001, ch. 27
Référence 1
DORS/2002-227
Référence 2
Du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010, 20% des demandes ont été traitées en 6 mois ou moins, tandis que 80% des demandes ont été traitées en 34 mois ou moins.
Référence 3
Comme les modifications proposées quant au processus de traitement peuvent avoir des répercussions sur le droit à la vie privée, on a réalisé une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée que l’on a soumise au commissaire à la protection de la vie privée en novembre 2010. Ce dernier a déterminé que le niveau de risque associé au processus de demande proposé était faible.