Vol. 150, no 9 — Le 4 mai 2016

Enregistrement

TR/2016-21 Le 4 mai 2016

LOI SUR LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES

Décret de remise de certains paiements non autorisés à l’égard de frais de déplacement et autres dépenses, d’indemnités et d’avantages (Forces canadiennes)

C.P. 2016-231 Le 15 avril 2016

Sur recommandation du ministre de la Défense nationale et du Conseil du Trésor et en vertu du paragraphe 23(2.1) (voir référence a) de la Loi sur la gestion des finances publiques (voir référence b), Son Excellence le Gouverneur général en conseil, estimant que le recouvrement des dettes qui résultent de certains paiements non autorisés à l’égard de frais de déplacement et autres dépenses, d’indemnités et d’avantages est déraisonnable et injuste, prend le Décret de remise de certains paiements non autorisés à l’égard de frais de déplacement et autres dépenses, d’indemnités et d’avantages (Forces canadiennes), ci-après.

Décret de remise de certains paiements non autorisés à l’égard de frais de déplacement et autres dépenses, d’indemnités et d’avantages (Forces canadiennes)

Remise

1 Sous réserve de l’article 2, est accordée une remise – totalisant 147 487 513 $ avec les intérêts – à tout bénéficiaire de paiements non autorisés qui visaient à couvrir :

2 La remise ne vise que les sommes qui n’ont pas été recouvrées.

3 (1) Est accordée la remise des paiements non autorisés visés à l’article 1, y compris les intérêts afférents, à tout officier comptable responsable des paiements en cause, dans la mesure où les sommes n’ont pas été recouvrées.

(2) Au présent article,officier comptable s’entend de tout officier comptable, ancien ou actuel, au sens de l’article 1.02 des Ordonnances et règlements royaux applicables aux Forces canadiennes, ou de toute autre personne ayant rempli les fonctions d’un tel officier.

NOTE EXPLICATIVE

(Cette note ne fait pas partie du Décret.)

Le présent décret permet de faire remise à certains bénéficiaires des dettes résultant de certains paiements non autorisés qui ont été versés en remboursement de frais de déplacement ou d’autres indemnités par les Forces canadiennes, qui découlent d’une interprétation erronée de la Loi sur la défense nationale ou des règlements et instructions établis en vertu de cette loi, pendant la période allant du 1er avril 1999 au 31 janvier 2011.

Selon les politiques gouvernementales, la nature et l’étendue de la rémunération et des avantages sociaux demandés pour les membres des Forces canadiennes s’inspirent en grande partie des ententes négociées conclues par le Conseil national mixte pour les fonctionnaires fédéraux.

Le plan stratégique concernant la rémunération et les avantages sociaux des ressources humaines militaires est établi pour garantir un régime de rémunération et d’avantages sociaux convenable afin de contribuer à l’atteinte de niveaux de recrutement primordiaux et afin d’assurer la conservation de personnel militaire hautement qualifié. Les paiements non autorisés de frais de déplacement et d’autres indemnités ont été effectués en respect des buts et des objectifs du plan stratégique concernant la rémunération et les avantages sociaux des ressources humaines militaires que les Forces canadiennes exécutent et que le Secrétariat du Conseil du Trésor soutient. Un nouvel examen des autorisations légales dont on a fait usage pour l’exécution de ce plan stratégique durant cette période a mené à des changements sur le plan des règlements et des directives ainsi qu’à des mesures de vérification interne afin de garantir la conformité aux règlements.

Le recouvrement des paiements non autorisés de frais de déplacement et d’autres indemnités imposerait un fardeau administratif aux Forces canadiennes et nuirait de façon importante à leur efficacité. On considère que les efforts de recouvrement ont un coût prohibitif et sont contestables du point de vue économique. De plus, le remboursement des sommes que ces bénéficiaires ont reçues en indemnité pour des dépenses réelles mettrait plusieurs bénéficiaires (dont certains sont décédés, des membres actuels ou anciens des Forces canadiennes ainsi que leurs parents les plus proches) en situation difficile et leur causerait un important revers financier. Toute tentative de recouvrement auprès des individus donnerait inévitablement l’impression que tous les militaires actifs ne sont pas traités de la même manière, aurait une incidence négative sur le moral des forces et pourrait potentiellement avoir des répercussions sur l’efficacité opérationnelle des Forces canadiennes. Par conséquent, on considère que le recouvrement serait injuste et excessif.